
Artistes Vendredi : In Strict Confidence – Groupe T – Arsch Dolls
Artistes Samedi : Obszon Geschopf – Krystal System – 9 Elma
Salle : Lyon’s Hall
Date : 30/31-10-2009
Public : 204 personnes (154 le samedi, 60 le dimanche)
Arsch Dolls, horror show
C’est Arsch Dolls qui ouvre les festivités avec un electro indus violent et entraînant. Une occasion en or pour tous ceux qui n’avaient pas eu la chance de voir leur traditionnelle performance sanguinolente. Car oui, Arsch Dolls sur scène, c’est un grand moment pour tous les fans de films d’épouvantes avec des réalisateurs qui n’ont pas arrêté de faire des allers-retours chez le boucher du coin. Du coup, côté décor, on a droit à un bon vieux squelette malsain placé au milieu de la scène, à toutes sortes de friandises gore non identifiées, à un cadavre sous cellophane qui évoque le travail d’un tueur en série tordu, à un mannequin immonde mais étrangement familier et à une petite poupée maléfique placée en hauteur, surveillant ainsi nos faits et gestes. Bien entendu, Dolly, n’a pas oublié son emblématique tronçonneuse : pas de doute, la soirée Halloween c’est bien ici ! Et forcément ça marche, la prestation live du groupe commence à être connue et n’a pas de mal à se faire apprécier. Les tubes s’enchaînent avec « Childhood Mementos » et le classique « Dead Face » avec son refrain repris en c?ur par un public réceptif.
Le son est appréciable et nous permet de profiter pleinement de la performance remarquable des français, que l’on ne remerciera jamais assez d’exister. Ce début de soirée est, comme on pouvait s’y attendre, une réussite. Seule ombre au tableau : la taille de la scène qui limite le spectacle visuel du groupe.
Mais Arsch Dolls en a assez fait : merci à vous ! A quand l’album ?

EBM Old School avec le Groupe T
Difficile d’assurer après une telle puissance sonore. C’est au tour de Groupe T, qui nous propose un son simple et répétitif, des mélodies froides, un beat techno ultra tonique et deux chanteurs terriblement motivés. Un seul terme suffit pour décrire Groupe T : EBM. Trois, en fait : Electronic Body Music. Si le premier groupe était clairement new school en la matière, Groupe T annonce un retour aux sources et fait des heureux dans la salle. En effet, certains fans n’hésitent pas à monter sur scène pour accomplir les fameuses pompes chères à l’EBM, la musique de la danse et du travail du corps. C’est un véritable plaisir de voir qu’un tel amour pour le style existe, surtout dans un pays comme la France. Encore une fois, le son est correct et la foule semble avoir changé de visage : comme si les spectateurs du fond avaient échangé leur place avec les fans d’electro-indus des premiers rangs. La prestation de Groupe T a conquis les adeptes de l’EBM, bien que la salle ne soit pas encore tout à fait remplie.
Heidi Pulkkinen (In Strict Confidence) : What else ?
Le groupe attendu de la soirée est In Strict Confidence. La petite salle du Lyon’s Hall est désormais bien meublée : les derniers retardataires sont venus combler les espaces qui restaient. Le concert commence doucement, avec des membres quelque peu passifs scéniquement et un public bien calme. Il faut préciser que la musique des allemands développe une atmosphère particulière qui nécessite un temps d’adaptation, surtout après deux premières parties aux beat techno rapides. C’est donc petit à petit que In Strict Confidence va envahir cette petite salle de concert, loin de tout, idéale pour admirer et écouter des compos sombres, soutenues par une vidéo en fond qui passe certains clips du groupe. Le public se fait de plus en plus réactif (notamment sur le puissant hit « Closing Eyes »), au son sans fautes de la formation, qui a justement agencé sa setlist pour créer cet effet de crescendo. Le paroxysme sera atteint avec, en rappel, l’attendu de tous « Engelstaub ».
N’est-ce pas la façon idéale de mener un spectacle ? Commencer en douceur, sans en faire trop dès le départ et progressivement attirer le public dans son univers, jusqu’au point de non retour ?
Les teutons nous livrent donc une prestation excellente tant dans le choix que dans l’exécution des morceaux. La playlist est diversifiée et donc pertinente. Ceci soutenu par des éléments visuels de toute beauté comme un jeu de lumières réussi ou encore (et surtout !) une guitariste magnifique, Heidi Pulkkinen, qui ne peut que vous convaincre de la beauté du show. Bilan donc très positif pour cette première soirée du Dark Halloween Fest avec des groupes de qualité ayant su faire danser le public.

En route pour cette deuxième soirée du Dark Halloween Fest signé Neutral Zone. Une soirée qui sera, à l’exception du premier groupe un peu plus placé sous le signe du metal. A noter que tous les groupes de ce soir seront français.
9 Elma
On commence donc par 9 Elma, une formation essentiellement électronique, formée en 1988. Si ce soir ils sont deux sur scène, le projet reste à la base une démarche solitaire à travers le personnage de Stéphane alias Tzee He. Les français délivrent une musique expérimentale, mélange d’une profonde recherche sonore et d’un visuel aux teintes essentiellement rouges et blanches. L’impact sur le public est faible, l’audience écoute d’une oreille distraite. Il faut dire que, pour le moment, la salle n’est pas encore bien remplie. On se demande à quoi pourra bien servir la toile vierge qui est disposée en bout de scène jusqu’à ce qu’une jeune femme vienne, avec ses feutres et son encre noire, dessiner un visage à l’expression torturée et dénuée de sens. Malgré des titres de qualité et un sens de la composition bien établi, on pourra s’interroger quand à la pertinence de cette première partie par rapport au reste de l’affiche.
Krystal System : on t’a reconnu Crusty !!!
Après cette prestation en demi-teinte, le groupe qui succède à 9 Elma aura un tout autre impact sur un public qui, ce soir, n’attend qu’une seule chose : danser ! Krystal System va donc se charger de cette agréable tâche avec son metal industriel tout neuf qui a connu un bon succès en Allemagne grâce au dernier album, Underground . Comment avons-nous pu passer à côté de ce groupe ?
Sur scène, on retrouve de nouveau deux musiciens, dont un certain « No 7 » (guitare) avec des lunettes steampunk et un bandana noir. De véritables musiciens qui chanteront tous deux à tour de rôle sur des morceaux puissants et entraînants. Cette fois-ci, la foule semble ravie et se motive : on entendra même quelques cris enthousiastes entre les chansons. L’un des points forts de Krystal System réside dans la très bonne utilisation des claviers et des samples qui viennent soutenir le travail des français. On regrettera néanmoins l’absence d’une batterie, qui pourrait apporter un peu de personnalité à l’ensemble. A noter les vidéos en fond qui rappellent certains classiques de YouTube comme « Techno Viking » mélangé à une ambiance futuriste chaotique propre au côté négatif de l’industriel.
L’objectif était de faire danser le public. Pari réussi pour une formation promise à un bel avenir.
Obszon Geschopf
Après le changement de matériel, Obszon Geschopf, tête d’affiche de ce samedi, rentre en scène ! Si vous connaissez un minimum le groupe, vous savez qu’ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère sur scène. Ce sera encore le cas ce soir, avec ce son electro indus agressif combiné à de lourds riffs saturés. Un ensemble musical qui donne un sacré coup de fouet au public présent dans la salle avec des beats technos qui ont du punch. Scéniquement, les membres jouent la carte des grands malades en se crachant dessus, se tripotant de partout et s’embrassant lamentablement comme de jeunes adolescents pré-pubères.
Dans son déguisement hippie, le frontman Remzi Kelleci provoquera son public en se grattant la tête avec le bout d’un cintre en métal qu’il aura, bien entendu, préalablement fait chauffer à l’aide de son petit briquet. Les autres membres du groupes ne sont pas en reste côté déguisements et jeu scénique : le bassiste a eu la bonne idée de s’enrouler la tête d’un drap blanc, le guitariste est grimé en mort vivant. Quant à l’individu derrière ses deux ordinateurs portables, tout émoustillé chaque fois qu’il sample des gémissements féminins, il a opté avec sa chemise de flanelle pour le look du bûcheron canadien. Un délice. Les spectateurs semblent être plus qu’emballés par le son et les animations des français. Le Lyon’s Hall se souviendra de cette prestation, l’unique point négatif restant le son, bien trop fort, irritant sur la longueur.
Pour conclure, Le choix de de l’affiche s’est avéré judicieux : les six formations ont chacune, avec leur son particulier, contribué à la création d’un ensemble riche et intense. Vivement les prochaines dates de Neutral Zone !

Oué ben caché votre joie hein!
J’te jure!