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Live Report   

Deafheaven brise les codes


Le Trabendo ouvre ses portes ce soir au groupe de black metal Deafheaven. Et pour une fois, ils ne sont ni d’Europe du nord ou de l’est étant donné qu’ils viennent des États-Unis et plus précisément de la côte ouest. Avec trois albums à leur actif, dont le dernier New Bermuda sorti en 2015, vous allez pouvoir constater avec nous que le groupe a un grand nombre d’atouts de son côté pour faire l’unanimité ce soir.

La première partie de cet événement est assurée par les Danois de Myrkur dont la particularité est d’être constitué à la base de la seule Amalie Bruun qui a un album à son actif, M sorti en 2015. Bien évidemment, pour les concerts Amalie Bruun (chanteuse de pop à la base) fait appel à des musiciens de sessions de qualité afin d’assurer ses prestations live. L’artiste sait d’ailleurs s’entourer puisque sur son album participent des membres de Mayhem (ancien guitariste) et Dødheimsgard à l’instar de Kristoffer Rygg, le leader d’Ulver, qui en a assuré la production.

Artistes : DeafheavenMyrkur
Date : 8 mars 2016
Salle : Trabendo
Ville : Paris [75]

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Deafheaven (Paris 2013)

Dès le début du concert, le son de la voix n’est pas assez fort et mal réglé. Les musiciens assurent néanmoins leurs parties black avec brio, le batteur envoyant du bois avec à ses côtés des guitares aux riffs incisifs. Amalie essaye tant bien que mal de sortir des sons de sa bouche mais sa voix de cantatrice est très engloutie par les instruments qui mangent une partie des notes de chant… Heureusement pour elle, les rythmes sont très bien relancés à la double pédale et la composition des parties de guitares met en avant les compos de l’artistes danoise. Cependant il paraît délicat pour Myrkur de se donner une identité plausible de groupe de black quand tout est chanté en clair et que les mélodies ressemblent parfois à du metal symphonique.

Après cette première partie un peu particulière il est temps de se pencher sur la tête d’affiche de la soirée : Deafheaven. Parfois un peu discrédité par une partie du milieu black metal pour son approche trop « commercial » du genre, les Américains ont ce soir la lourde tâche de prouver au milieu que leur approche musicale concorde totalement avec les facettes du black malgré des côtés qui peuvent paraître un peu désordonnés pour un style exigeant comme le black. D’ailleurs la caractéristique amusante du soir est le public qui semble très jeune et vêtu de tenues aux tendance teenage qu’on ne verrait jamais à un concert de Marduk. Comme à son habitude, le groupe démarre en fanfare avec son titre rentre-dedans « Brought The Water », véritable mine d’or de riffs et des complexités musicales. En effet, les parties blackeuses sont appuyées par la voix très stridente de George Clarke et des parties mélodiques de guitare qui donnent une atmosphère un peu ambiante à la musique. Une excellente mise en bouche appuyée par un son de bonne qualité.

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Deafheaven (Paris 2013)

Le deuxième morceau « Luna », extrait aussi de New Bermuda, est une copie parfaite du précèdent dans la composition avec ses riffs lourds mélangés à des parties de guitares très raffinées et extrêmement porteuses. Ce côté blackgaze (mélange de black et de post-metal) apporte une diversité musicale au groupe qui peut aussi s’appuyer sur les blasts beat et les roulements de toms de batterie exécutés à la perfection par Daniel Tracy. Le vocaliste George Clarke, vêtu d’une chemise, harangue la foule comme un chanteur de pop et occupe la scène de bien belle manière. Ces longs morceaux s’assemblent mais ne se ressemblent pas. L’intro atmosphérique de « Come Back » est une merveille pour tout le monde tant le jeu de guitare de Kerry McCoy est expressif. On entend également une grande osmose entre les guitares et la basse qui se complètent très bien. Pas le temps de s’endormir, les morceaux s’enchaînent à coup de massue sur nos têtes et la plus calme « Gifts For The Earth » retransmet, grâce notamment aux effets de lumières, une ambiance sombre et chaotique qui donne la chair de poule.

Déjà presque une heure de concert et le moment est venu pour le groupe de jouer (enfin) un extrait de Sunbather, album enrichi de petites perles comme le morceau éponyme, qui casse totalement les rites basiques et parfois très fermés du black metal. Même si le combo nous en met plein la vue, petite déception néanmoins concernant l’écoute de l’impressionnante voix de George dont on note une certaine redondance. Mais le moment est déjà venu de rendre les armes sur un dernier morceau connu par toute la salle, « Dream House », qui conclut ce show comme il a commencé, c’est-à-dire en trombe, sans baisse de régime et avec en prime un slam de fin de George qui fait sourire toute la salle. Un grand remerciement, des signes de la main et un boulot bien fait pour Deafheaven qui peut partir l’esprit libéré.

Deafheaven est un groupe jeune qui a déjà une fan-base importante et qui a su se faire une belle réputation dans le milieu underground avec son black metal personnel. Ces cinq bonhommes n’ont que faire des remarques négatives et n’hésitent pas à casser les lignes du style depuis leur constitution en 2010. Deafheaven est un groupe qui marche et franchement c’est très bien ainsi !

Setlist :

Brought To The Water
Luna
Baby Blue
Come Back
Gifts For The Earth
Sunbather
Dream House

Live report : Philippe Dory.
Photos : Julien Perez (Paris 2013)



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