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Interview   

Decapitated ne perd pas la tête


En cinq ans, il s’en est passé des choses dans la vie de Wacław Kiełtyka alias Vogg, leader des Polonais de Decapitated, certaines heureuses et d’autres dont il se serait bien passé – c’est un euphémisme –, mais aussi dans le monde. Emotionnellement, il fallait évacuer tout ça, et quoi de mieux qu’un bon album de death metal pour le faire ? Cancer Culture est cet exutoire, musicalement à cheval entre la tradition et la nouveauté : pas question de se répéter, il s’agissait cette fois de trouver un équilibre entre agressivité extrême et mélodie, quitte à sortir du carcan death metal en invitant Tatiana Shmayluk (Jinjer) et Robb Flynn (Machine Head) à pousser la chansonnette. Au niveau des thématiques, le jeu de mots qui sert de titre à l’album ne fait que peu de doutes : l’humanité en prend pour son grade.

Nous parlons de tout ceci avec Vogg, revenant sur les liens entre Pologne et Ukraine en ces temps tourmentés et l’impact pas uniquement négatif de la pandémie sur les artistes, mais aussi sur les accusations dont lui et ses collègues ont été la cible avant d’être blanchis par la justice, ainsi que son étonnante intégration au mastodonte Machine Head avec qui il sort également un nouvel album. On le disait : il s’en est passé des choses !

« Nous sommes un groupe à deux facettes : nous suivons la tradition tout en essayant d’apporter un peu de changement. Les chansons traditionnelles servent à rassurer nos fans fidèles, et ensuite, nous essayons d’apporter du nouveau de façon à ce que nous ne nous ennuyions pas à tout le temps jouer la même chose. »

Radio Metal : Cinq ans se sont écoulés depuis Anticult, et évidemment, beaucoup de choses se sont passées du côté de Decapitated et dans le monde depuis. Je sais que tu ne planifies rien quand tu composes de la musique et que ça vient naturellement. Malgré tout, avais-tu beaucoup de choses dans ton sac à vider et donc un flux d’inspiration plus important à satisfaire ?

Wacław « Vogg » Kiełtyka (guitare) : C’est vrai. Cinq ans c’est long, donc durant ces années, beaucoup de chose se sont passées dans notre vie personnelle et notre vie musicale. Ça fait un bon moment que notre dernier album Anticult est sorti, c’est vrai. D’un autre côté, ces cinq années incluent aussi les deux où nous avons composé les chansons après être revenus à la maison d’une tournée annulée en Europe. J’ai commencé à travailler dessus en mars 2020, donc c’était en fait trois ans après l’album Anticult. Puis pendant un an, j’ai rassemblé les chansons, les riffs et tout, et au bout d’un an, nous avons répété avec James Stewart, mon nouveau batteur, pendant trois mois en salle de répétition ici à Cracovie. Puis nous sommes entrés en studio pendant encore environ quatre mois. Le processus de création de cet album était assez long. Je veux dire que l’album était prêt en décembre 2021, voir avant, mais le label a repoussé sa sortie au 27 mai de cette année.

Beaucoup de choses se sont passées. Beaucoup de choses ont changé. C’est sûr qu’il y a beaucoup à dire. Je prends juste tout ça comme une plus grande expérience sur les plans personnel et musical. Ça nous a inspirés et motivés pour le nouvel album, avec lequel nous avons placé la barre plus haut. C’était un album exigeant à faire et à enregistrer. Nous attendions beaucoup de nous-mêmes. Nous savions aussi que les attentes des fans seraient très élevées, donc nous avons essayé de produire la meilleure musique que nous pouvions, et je dois dire que nous y sommes parvenus. Je suis super excité par cet album. C’est mon album préféré de Decapitated depuis Organic Hallucinosis voire Nihility. En tout cas, si on compare aux deux derniers albums, celui-ci est d’un autre niveau. Il est plus mature et bénéficie de plus d’expérience. C’est un album vraiment honnête, dans le sens où les choses qui sont arrivées au groupe durant toutes ces années m’ont poussé à faire un album très intense émotionnellement, mais aussi à revenir à un style plus death metal. La plupart des chansons sont probablement les plus extrêmes que Decapitated a jamais faites, surtout si on regarde les dix dernières années, mais il y a aussi pas mal d’émotion dans les paroles et de parties mélodiques, or c’est quelque chose que nous n’avons pas eu pendant de nombreuses années. Nous avons été un groupe très mélodique au début, après la sortie de Winds Of Creation. C’était du death metal extrême, mais nous mettions beaucoup de mélodie à l’époque. En termes de langage musical, c’est un peu un retour à cette interprétation plus mélodique de nos sentiments.

Il y a aussi deux nouveautés. Nous avons deux invités dans l’album, Tatiana [Shmailyuk] de Jinjer et Rob [Flynn] de Machine Head. Pour la toute première fois, nous avons du chant clair dans l’album, ce qui le démarque encore des précédents. Ces chansons sont vraiment uniques. Nous n’avions jamais fait ce genre de collaboration avant, surtout avec Tatiana. En intégrant du chant féminin au milieu de riffs death metal agressifs nous mettons un peu la scène metal sens dessus dessous en ce moment. Je vois bien les youtubeurs qui réagissent en vidéo. C’est quelque chose qui attise vraiment la curiosité des gens, ils ont envie de découvrir le morceau. Et je vois que beaucoup de gens qui n’ont jamais entendu parler de Decapitated découvrent le groupe, et évidemment, c’est une bonne chose.

« Je ne vois que des réactions positives à ‘Hello Death’. Je ne sais même pas où sont passés tous ces fans conservateurs ! Est-ce qu’ils se cachent quelque part ? Je ne sais pas ! Ou peut-être qu’ils aiment la chanson et ne veulent pas le dire trop fort. »

Tu as mentionné le fait que c’était un album exigeant : quels ont été les plus grands défis auxquels vous avez été confrontés ?

Probablement les tempos très rapides. De même, pour moi, en tant que compositeur, j’avais cette question qui me trottait en tête : « C’est quoi la suite ? » Je savais que je voulais revenir avec de la musique extrême, mais le défi était de faire de meilleurs arrangements et encore plus de parties de guitare intéressantes, et aussi que ce soit un peu plus technique et plein de changements de tonalité et d’harmonie, en ayant par exemple une partie de rupture au milieu. Je pense que cette fois, le plus gros défi pour moi en tant que compositeur était de faire en sorte que cet album soit plus léger en arrangements, car parfois, par exemple sur l’album Blood Mantra, je trouve que les chansons étaient un petit peu trop longues ou qu’elles répétaient trop les riffs. Cette fois, j’essayais juste d’être honnête et d’écouter plus attentivement si l’arrangement que j’avais fait était le meilleur possible pour que les chansons soient faciles à appréhender tout en restant intéressantes, surtout avec les changements harmoniques. J’ai juste prêté davantage attention à des choses auxquelles je ne prêtais pas attention avant. Peut-être que c’est aussi lié à Machine Head, car j’ai rejoint le groupe il y a quelques années et j’ai fait quelques tournées avec eux. Le fait de voir et de jouer différentes chansons avec un autre groupe m’a aussi inspiré. J’ai pu apprendre un peu de Rob, sur sa manière d’arranger et de composer. C’était juste une autre source d’inspiration qui, je pense, d’une certaine façon, m’a aussi poussé à changer des choses dans ma composition. Mais ce n’est pas de la musique facile à jouer, je dois dire ; les chansons sont difficiles techniquement. C’était un défi, c’est sûr. Les tempos sont parfois très rapides. Nous avons été obligés de répéter pendant trois mois tous les jours pour être dans la meilleure forme possible pour enregistrer ces morceaux. C’était comme se préparer pour une compétition sportive. Il y a donc pas mal de choses exigeantes là-dedans, mais nous y sommes parvenus et nous avons maintenant l’album. Nous sommes excités !

Tu as déclaré que « chaque album est différent du précédent, et c’est un peu une tradition dans [v]otre groupe » et que tu voulais « surprendre » les gens. Malgré tout, ce n’est pas compliqué de se renouveler et de surprendre dans un genre aussi défini et codifié ?

C’est très dur. Nous ne pouvons pas faire quelque chose de complètement nouveau, car ça fait des années que nous jouons et j’ai mon propre style de jeu qui est, j’espère, reconnaissable. Je sais que ça peut m’arriver avec certains plans et certaines idées de riffs, mais j’essaye de ne pas me répéter. Je ne me dis pas qu’il faut que je joue de manière similaire et je n’ai pas peur de sortir un peu des frontières de notre style. Je dois me focaliser sur ce que j’ai vraiment envie de jouer, sur ce que j’ai en moi et sur les émotions que je veux véhiculer cette fois, sans regarder en arrière. C’est l’approche qu’il faut avoir. Si tu fais ça, il est certain que tu obtiendras quelque chose de neuf et peut-être même de vraiment original. Par exemple, ce que nous avons fait sur la chanson « Hello Death », c’est un petit peu nouveau. Peut-être que ça rappelle des chansons d’Organic Hallucinosis, mais je savais que je tenais quelque chose de progressif et c’est pourquoi j’ai décidé de demander à Tatiana de chanter en tant qu’invitée, car je me disais qu’en faisant ça, nous avions l’opportunité de créer quelque chose d’unique et d’original, ce qui est très dur à faire aujourd’hui. Donc ce genre d’idée, c’est-à-dire inviter des gens, réfléchir à ce qu’on peut apporter à la musique pour qu’elle continue d’évoluer… Car je n’ai pas envie de constamment faire du surplace comme certains groupes qui ne veulent pas prendre de risques. J’ai envie d’avancer et de tenter le coup. J’aime prendre des risques et j’ai envie d’apporter du neuf à ma musique à chaque fois. D’un autre côté, ça ne concerne pas toutes les chansons, car nombre d’entre elles ont des plans death metal classiques qui peuvent rappeler d’anciens albums. Nous sommes un groupe à deux facettes : nous suivons la tradition tout en essayant d’apporter un peu de changement. Les chansons traditionnelles servent à rassurer nos fans fidèles, et ensuite, nous essayons d’apporter du nouveau, juste pour faire quelque chose de différent et expérimenter de façon à ce que nous ne nous ennuyions pas à tout le temps jouer la même chose. Je trouve que ça a du sens.

J’imagine que c’est une question d’équilibre. Et en parlant de ça, d’un côté tu as dit qu’« à chaque fois [vous] essay[ez] de rendre la musique un petit peu plus moderne ». D’un autre côté, tu as aussi dit qu’« il n’y pas la place pour des boîtes à rythmes merdiques en plastique ou ce genre de truc. Tout est organique, pur et clair. » Démontrez-vous que « moderne » et « organique » ne sont pas des termes antinomiques, malgré ce que les gens peuvent penser ? Penses-tu qu’il y a une fausse idée dans le metal sur ce que « moderne » veut dire ?

En fait, que veut dire « moderne » ? Qu’est-ce qui est moderne ? Il est clair que pour moi, moderne ne signifie pas qu’il faut une batterie triggée en plastique comme la plupart des groupes de deathcore actuels. Peut-être que pour eux, c’est la seule façon d’envoyer du lourd, mais je n’aime pas ce type de son. Pour moi, la batterie devrait être live ; seule une batterie naturelle peut sonner super. Malgré tout, une batterie live peut sonner moderne. Et si tous ces jeunes groupes de death metal sonnent moderne… Je pense qu’ils répètent tout ce qui a déjà été fait dans les années 90 ou au début du vingt et unième siècle. Oui, peut-être que les nouveaux sons des nouveaux plugins ou de tous ces nouveaux programmes de batterie les font sonner moderne. Je ne sais même pas si j’essaye d’être moderne. J’essaye juste de faire des bonnes chansons. J’essaye d’avoir la meilleure production. Si nous allons en studio, nous allons dans l’un des meilleurs de Cracovie, nous dépensons beaucoup d’argent pour ça, pour les microphones, pour la batterie. Nous choisissons le meilleur kit de batterie, les meilleures cymbales… Nous investissons dans le son et la production. C’est vraiment quelque chose dont je me soucie. Decapitated est un groupe qui investit beaucoup dans la production et nous mettons tout le budget dans le studio. Nous n’enregistrons pas à la maison sur EZdrummer pour garder ce qui nous reste du budget et le mettre dans notre poche. Nous essayons d’obtenir un album qui sonne le mieux possible. Nous avons David Castillo au mix – un mix extraordinaire. Nous avons fait le mastering à New York avec Ted Jensen, l’ingénieur de mastering le plus légendaire de la scène. C’est ce que nous essayons de faire : proposer le meilleur.

« Si je commençais à réfléchir au genre de musique qu’il faudrait que je fasse pour contenter tout le monde et obtenir que tous les commentaires soient bons, je serais foutu. Si je pensais trop aux réactions au moment où je compose, je ne ferais probablement rien, j’arrêterais de jouer de la musique. »

Tu as mentionné les apparitions de Tatiana Shmayluk et de Robb Flynn, respectivement sur « Hello Death » et « Iconoclast ». Comme tu l’as dit, le chant clair c’est tout nouveau dans Decapitated : n’avais-tu pas peur de la réaction des fans conservateurs ? Ou penses-tu que les fans de Decapitated sont plus ouverts d’esprit que le fan de death metal moyen ?

Je peux dire que j’ai grandi dans cette scène death metal conservatrice, car j’ai grandi dans les années 90 et je connaissais tous ces groupes de death metal, dont certains avec lesquels j’ai tourné. Je sais que les soi-disant vrais fans de death metal soi-disant doivent écouter et penser à propos de tel ou tel type de musique. En réalité, je ne vois que des réactions positives à « Hello Death ». Je ne sais même pas où sont passés tous ces fans conservateurs ! Est-ce qu’ils se cachent quelque part ? Je ne sais pas ! Ou peut-être qu’ils aiment la chanson et ne veulent pas le dire trop fort. J’ai eu des retours d’amis, et même d’autres groupes, pour le premier single « Cancel Culture », me félicitant, mais là tout de suite, c’est le silence radio. C’est genre : où êtes-vous ? Qu’est-ce qui s’est passé ? [Petits rires]. Premièrement, je n’ai pas peur des réactions. Deuxièmement, je vois à quatre-vingt-dix pour cent que de super retours pour cette chanson. On dirait que Decapitated est en train de sortir un peu de la scène death metal typique. Je pense que nous sommes en train de créer quelque chose qui nous est propre, sans regarder en arrière ni autour de nous. Nous avons notre propre jardin et nous le cultivons. Nous faisons pousser et achetons de nouvelles fleurs, et nous passons beaucoup de temps sur ce jardin pour qu’il s’étoffe et s’améliore sans arrêt. Je pense que c’est une bonne façon de faire. Evidemment, nous prêtons attention à différents groupes. Nous voyons ce qui se passe dans la scène et nous nous influençons de nos héros, mais essayer de faire les choses à sa manière est la seule voie possible pour avancer et obtenir le respect des gens. Mais avant tout, nous nous focalisons pour proposer la meilleure musique et la meilleure production que nous pouvons. Si nous y parvenons, alors nous n’avons pas à nous soucier de ça.

Je sais que les gens sont très critiques de nos jours. Ils font des commentaires en une fraction de seconde quand ils entendent un morceau, voient le titre ou peu importe. Mais quand on est honnête avec soi-même et qu’on se donne à cent pour cent dans la musique, je ne vois aucune raison d’avoir peur des commentaires et des réactions. Depuis le début, je ne me suis jamais soucié de ce que les gens racontent. Je me souviens que même à l’époque de nos deux premiers albums, je me fichais de ce que les gens disaient à propos de mon jeu de guitare. C’est ma vie, ma musique, donc je peux faire tout ce que je veux. C’est très important. Si je commençais à réfléchir au genre de musique qu’il faudrait que je fasse pour contenter tout le monde et obtenir que tous les commentaires soient bons, je serais foutu. Si je pensais trop aux réactions au moment où je compose, je ne ferais probablement rien, j’arrêterais de jouer de la musique. D’abord, il faut que je sois satisfait de la musique que je fais, et il faut que le groupe soit satisfait de ce qu’il joue. Si nous sommes satisfaits, nous laissons tel quel et nous espérons que les fans le respecteront et comprendront ce que nous essayons de proposer.

L’apparition de Tatiana sur « Hello Death » prend une toute nouvelle dimension avec ce qui est en train de se passer en Ukraine. A quel point cette chanson est devenue symbolique, du fait qu’une Ukrainienne apparaisse sur un morceau d’un groupe polonais ?

Oui, peut-être que ça a pris une autre dimension maintenant après ce qui s’est passé en Ukraine, surtout avec le titre et les paroles de la chanson. Evidemment, ce n’était pas prévu. Nous ne pouvions prévoir l’avenir. Nous avons enregistré la chansons quelques mois avant le conflit en Ukraine. Concernant la motivation pour ça, j’avais ce riff progressif et je voulais avoir Tatiana parce que je respecte beaucoup ce qu’elle fait avec Jinjer. Je trouve que c’est actuellement l’une des meilleures voix dans le metal. Si nous étions avant la guerre en Ukraine et que je devais réfléchir à ce que cette coopération pouvait symboliser, je dirais aussi que l’histoire entre la Pologne et l’Ukraine a elle-même connu des jours sombres, surtout durant la Seconde Guerre mondiale. Nous nous sommes battus les uns contre les autres et l’Ukraine a tué de manière très brutale de nombreux Polonais, et probablement que les Polonais se sont aussi vengés. Il y a donc eu un lien très brutal entre ces deux pays dans l’histoire. Et cette histoire entre la Pologne et l’Ukraine a fait pas mal de bruit en Pologne ces dernières années. On voyait ça de plus en plus dans des films, dans la musique et ce genre de choses. Donc j’avais dans un coin de ma tête que si nous, un groupe polonais, collaborions avec une artiste ukrainienne, peut-être que ça enverrait un message, c’est-à-dire que nous ne nous détestons pas, que nous essayons d’oublier cette histoire ou au moins d’être en bons termes. Puis la guerre est arrivée en Ukraine et oui, on peut dire que ça pris une autre dimension. J’aurais aimé que ce ne soit pas le cas, bien sûr, mais c’est comme ça.

« Il m’est arrivé de me dire que certaines personnes se moquaient de ce titre, Cancer Culture, parce qu’elles étaient justement ce cancer qui déverse sa haine dans les commentaires. Ce texte et cette chanson leur sont directement dédiés. C’est un message pour eux, à ces gens qui créent les problèmes et détruisent même parfois la vie d’autres gens. »

D’ailleurs, as-tu des nouvelles d’elle, de ses collègues et de leur famille ?

Elle est à Los Angeles en ce moment, mais le reste des gars… Je sais que le bassiste était à Kiev, mais le batteur et le guitariste, je ne sais pas. Je n’ai pas eu de nouvelles d’eux. Je pense qu’ils sont toujours en Ukraine. Je ne sais pas ce qu’il en est de leur côté. J’espère qu’ils sont en sécurité, que le conflit sera bientôt terminé et qu’ils retrouveront un semblant de normalité, car c’est un groupe extraordinaire. Ils devraient être en tournée maintenant, pas en guerre.

Comment est l’atmosphère en Pologne en ce moment avec ce qui se passe à la frontière ?

Je dois dire que les gens en Pologne aident beaucoup les Ukrainiens qui franchissent la frontière. C’est une aide inhabituelle. Il y a un énorme mouvement dans la société polonaise pour aider les réfugiés, ce que je respecte beaucoup. J’adore voir tous ces gens unis en ce moment dans ces circonstances vraiment sombres. De mon côté, avec ma femme et mes amis, nous avons récolté énormément d’argent sur un compte PayPal, que l’on peut trouver sur le site web de Decapitated. De même Robb Flynn et Jared MacEachem, avec Head Case, ont envoyé beaucoup d’argent sur ce compte. Nous achetons des articles importants que nous comptons envoyer loin dans les terres ukrainiennes. Je sais que d’autres gens ont beaucoup aidé et accueilli des réfugiés ukrainiens chez eux. Je suis allé chercher de l’argent au distributeur automatique hier et j’ai vu qu’on pouvait faire des dons directement à partir de son compte. Il y a des informations sur les autoroutes avec des numéros de téléphone pour aider les Ukrainiens. Je sais que les Ukrainiens bénéficiement gratuitement de plein de choses en ce moment, ils ont de l’aide médicale, etc. La société polonaise se mobilise de toutes les façons possibles. C’est encore le cas actuellement.

Le clip de « Hello Death » a été filmé dans la plus vieille église baroque évangélique de Pologne, qui a été construite entre 1743 et 1749 à Goszcz. Avez-vous eu des difficultés, en tant que groupe de death metal, pour avoir accès à un tel lieu en Pologne, surtout compte tenu de l’importance de la religion dans le pays ?

L’endroit où nous avons filmé ce clip n’est pas une église catholique. C’est une église évangélique, ce qui est, je crois, un peu différent, car c’est un courant qui se démarque de l’Eglise catholique au sein de cette religion. C’est un petit peu plus libéral. De même, ce lieu n’est plus utilisé. C’est un genre de musée, un peu rénové, mais toujours en ruine. Il ne s’y passe pas grand-chose. Je sais que ça ne pose pas de problème aux propriétaires du lieu ou à ceux qui s’en occupent d’y faire jouer un groupe de metal. Ce ne sont pas des catholiques extrémistes ou quelque chose comme ça. Ce sont juste des gens normaux qui comprennent que si un groupe loue le lieu, il déboursera de l’argent et que cet argent pourra servir à rénover le vieux bâtiment, c’est intelligent. Je crois que c’est ainsi que ça s’est passé. C’est Grupa 13, l’agence vidéo qui a fait le clip, qui a loué l’église, pas le groupe. Nous cherchions juste un lieu sympa pour faire ce clip qui collerait à la chanson et à l’atmosphère des paroles, or ce genre d’endroit, une église évangélique, possède vraiment une atmosphère. Je trouve que c’était un bon choix. De même, ce coin de la Pologne, c’est-à-dire au sud-est, plus proche des frontières avec l’Allemagne et la République tchèque, n’est plus tellement catholique. Ça ne leur pose plus tellement de problèmes de mettre un groupe de death metal dans une église, ils s’en fichent.

Vous avez refait appel au journalise et chanteur de Lux Occulta Jarek Szubrycht pour écrire les paroles, pour la seconde fois, après Carnival Is Forever en 2011. Penses-tu qu’il a un regard particulier sur le monde, surtout compte tenu de son travail en tant que journaliste ?

Oui, bien sûr. Je respecte énormément ses opinions sur la situation actuelle en Europe et même dans le monde. Je connais Jarek depuis vingt-cinq ans voire plus, car nous avons été dans le même groupe ensemble, Lux Occulta. C’est un groupe du sud de la Pologne que j’ai rejoint en 98 – j’y ai passé quelques années et j’ai enregistré trois albums avec eux. Jarek était déjà, en tant que chanteur et parolier, l’un des leaders de ce groupe. De même, en tant que journaliste, il donne des avis éclairés sur la situation actuelle de la planète et à peu près tout ce qui se passe. Je le respecte beaucoup en tant qu’écrivain. Il écrit aussi des livres. Il a fait une biographie officielle de Slayer, par exemple. Nous avons réfléchi à ce que nous allions faire avec les paroles, sachant que de nombreuses années s’étaient écoulées depuis le dernier album et depuis tout ce qui s’est passé au sein du groupe. Nous avons pensé à Jarek parce que nous savions qu’il ferait quelque chose de fort, et c’est ce qu’il a fait. Donc oui, je fais cent pour cent confiance à son opinion et c’est pourquoi nous l’avons choisi pour les textes.

« C’était aussi horrible de voir tous ces commentaires à notre sujet de la part de gens qui ne savaient rien de ce qui s’était passé et qui pourtant nous jugeaient déjà. Ils pensaient savoir si nous étions coupables ou pas. Les gens sont capables de juger les autres sans rien connaître de la situation. »

L’album s’intitule Cancer Culture – un jeu de mots faisant évidemment référence à la cancel culture. Quel est ton point de vue sur la question et quelle déclaration vouliez-vous faire à cet égard ?

Les termes « cancer culture » dans le contexte global de l’album a un sens plus large qu’uniquement la cancel culture. A cet égard, le « cancer » fait référence à l’humanité. On est comme une cancer culture : on ne veut pas apprendre de nos erreurs, on cause sans arrêt les mêmes problèmes, on fait des erreurs depuis des années, on ne se respecte pas les uns les autres, on ne respecte pas la planète, en gros on détruit tout ce qu’on touche. Voilà pourquoi nous sommes le cancer de ce monde et nous sommes donc une cancer culture. Ça réfère donc à l’humanité et à différents sujets, que ce soit ce que nous faisons à la planète, la religion ou la fragilité de la vie. On déborde d’imagination et on a tellement de rêves de grandes choses, mais tout ça n’est la plupart du temps qu’un grain de sable dans l’histoire, et tout d’un coup on meurt seul dans son lit et c’est fini. Il y a aussi le sujet de toute cette haine sur internet, les commentaires haineux, les gens qui jugent si facilement et ont l’impression d’avoir le droit de balancer des opinions négatives sur les autres, ce qui peut être très destructeur, surtout pour les jeunes qui sont constamment sur les réseaux sociaux et qui ne sont parfois pas préparés psychologiquement et mentalement à de telles attaques. La cancer culture est un problème moderne et, en fait, je me demandais pourquoi des gens ne prenaient pas ce titre au sérieux. Il m’est arrivé de me dire que certaines personnes se moquaient de ce titre, Cancer Culture, parce qu’elles étaient justement ce cancer qui déverse sa haine dans les commentaires. Ce texte et cette chanson leur sont directement dédiés. C’est un message pour eux, à ces gens qui créent les problèmes et détruisent même parfois la vie d’autres gens.

En parlant de ça, en 2017, les quatre membres du groupe ont été arrêtés après un concert et inculpés pour viol. Puis en janvier 2018, toutes les charges ont été abandonnées par le procureur. Même si tu savais évidemment votre innocence, as-tu pensé que ce groupe ne pourrait pas s’en relever, qu’il serait mort médiatiquement et aux yeux du public ?

Oui, la cancel culture a aussi touché le groupe. J’ai beaucoup réfléchi durant ces jours sombres. En fait, je me demande si je devrais en parler maintenant en interview. Je dirais qu’au fond de mon âme, j’étais convaincu que nous survivrions à cette situation folle, et nous avons simplement tracé notre route, car nous n’avions rien fait de mal. Quand on n’a rien fait de mal, on peut dormir tranquille. C’est juste une question de temps avant que tout revienne à la normale, et c’est ce qui s’est passé. Je n’irais pas trop loin sur ce sujet, pour être honnête. Peut-être que je garderais ça pour mon livre personnel que j’écrirais dans le futur, pour en dire davantage sur ce que j’ai ressenti à ce moment-là, mais oui, c’était horrible. C’était un processus vraiment douloureux. C’est un véritable traumatisme quand tu es confronté à des accusations qui démolissent toute ta vie. C’est tellement irrationnel de se retrouver pour la première fois de ta vie dans une salle d’audience devant un tas de gens, des juges et des procureurs qui parlent de choses que tu n’as pas faites, qui veulent te priver de ta liberté pour ça et qui te prennent pour le pire des criminels.

C’était aussi horrible de voir tous ces commentaires à notre sujet de la part de gens qui ne savaient rien de ce qui s’était passé et qui pourtant nous jugeaient déjà. Ils pensaient savoir si nous étions coupables ou pas. Les gens sont capables de juger les autres sans rien connaître de la situation. Ça renvoie un peu à ce que je disais sur la cancer culture. Mais nous n’avions pas prévu ça, car ce n’est pas notre truc de parler de ce qui se passe dans le groupe. Ce n’est pas notre but de mettre en chanson nos vies personnelles, mais d’une certaine façon, la cancer culture a aussi touché le groupe, très fortement d’ailleurs. Ceci étant dit, ça s’est calmé maintenant, je ne vois plus ce genre de chose, surtout maintenant que nous avons sorti les nouvelles chansons. Cette expérience commence à être derrière nous.

« Durant une conversation, Robb a mentionné qu’ils recherchaient un guitariste pour Machine Head. Je n’étais pas au courant. J’en ai parlé à ma femme. Elle a pris mon téléphone et a écrit à Robb quelque chose du genre : ‘Peut-être que je peux aider.’ Donc je suis maintenant dans Machine Head à cause de ma femme [petits rires]. »

Tu as publié un communiqué en mars 2018 à propos « des gens ayant leurs propres motivations qui accusent à tort quelqu’un et ne semblent pas comprendre qu’ils peuvent détruire sa vie sans eux-mêmes subir la moindre conséquence publique ». Penses-tu que tes mots ont pu sensibiliser sur ce sujet ?

Je ne sais pas. Peut-être que certaines de ces personnes ont changé leur mode de pensée sur ces choses, par rapport à ce qu’elles voient à la télévision et aux informations notamment, parce que de mon point de vue, quand je regarde les infos à la télé aujourd’hui, je ne crois presque rien de ce que je vois. C’est pourquoi je ne regarde plus la télé. J’ai arrêté après ce qui s’est passé avec le groupe, car ce ne sont que des conneries et ils ne font que du sensationnalisme pour avoir la plus grande audience. Ce n’est pas de ma faute si les gens sont idiots et naïfs. Nous avons simplement dit ce que nous savons dans le communiqué et c’est tout. Si quelqu’un veut prendre ça comme une leçon, c’est bien. Ça veut dire qu’il est intelligent. Mais les rageux continueront à rager, les gens stupides resteront stupides, les idiots resteront idiots si ça leur chante, et les médias continueront de gaver les gens avec cinquante pour cent de mensonges. Je suis allé à la télé quelques fois pour d’autres choses, par exemple pour l’accident d’avion quand nous avons atterri sans les roues à Varsovie en 2011. J’ai vu, tout de suite après l’atterrissage, des gens raconter ce qui s’était passé dans l’avion et ainsi de suite, et la télévision a coupé ce que les gens avaient dit et au final les propos étaient complètement différents de ce que j’avais vu. Si vous regardez les infos, prenez ça comme des demi-vérités. Ce n’est que du spectacle télévisuel. Mais évidemment, les gens intelligents savent ça.

Sur un autre sujet, tu fais partie de Machine Head depuis 2019. Comment un death metalleux polonais s’est-il retrouvé à avoir le poste dans l’un des plus grands groupes de metal californiens ?

J’étais posé avec ma femme sur mon canapé à regarder Netflix. J’ai pris mon téléphone pour écrire à Robb Flynn : « Félicitations, Robb, pour les vingt-cinq ans de Burn My Eyes. J’espère qu’on se verra à Varsovie lors de ton concert. Prends soin de toi. » Robb Flynn a répondu : « Eh mec, merci beaucoup. Peut-être que tu pourrais te joindre à nous en tant qu’invité sur l’une des chansons lors du concert de Varsovie ? On se voit là-bas. On se parle bientôt, bla, bla, bla. » Je l’ai remercié et nous avons commencé à parler de diverses choses. Durant cette conversation, il a mentionné qu’ils recherchaient un guitariste pour Machine Head. Je n’étais pas au courant. Je pensais qu’il n’y avait qu’un seul line-up, c’est-à-dire le line-up original de Burn My Eyes, mais il m’a dit qu’ils auront un second line-up pour les chansons plus récentes de The Blackening et tous les autres albums. Il a donc mentionné qu’il cherchait un guitariste pour ça. J’en ai parlé à ma femme. Elle a pris mon téléphone et a écrit à Robb quelque chose du genre : « Peut-être que je peux aider. » Donc je suis maintenant dans Machine Head à cause de ma femme [petits rires].

J’ai auditionné. Je leur ai envoyé quelques chansons et il semblerait qu’ils ont beaucoup aimé la façon dont j’ai joué. Ils m’ont offert le job et j’étais là : « Putain, ouais ! Je pars en tournée avec Machine Head pour la célébration de Burn My Eyes ! » C’était extraordinaire. C’était un moment vraiment merveilleux et une super expérience, avec des gens adorables, de gros concerts, de bonnes fêtes. Maintenant, je suis sur le nouvel album de Machine Head et je suis en train de me préparer pour une autre tournée en septembre. Voilà l’histoire. Parfois les choses se font très simplement !

Quelle était ta relation à Machine Head avant de rejoindre le groupe ?

J’avais rencontré Robb à deux reprises. Une fois à San Francisco quand nous étions sur la tournée Summer Slaughter. Nous avons joué au Fillmore de San Francisco avec Decapitated et Robb est venu sur le côté de la scène. J’étais en train de jouer pendant le concert, j’ai regardé à droite de la scène et j’ai vu Robb en train d’écouter et de regarder nos prestations. Il aime aller aux concerts regarder d’autres groupes, c’est un fan de metal. Nous avons donc ensuite parlé de son nouvel album – je crois que c’était l’époque Bloodstone & Diamonds. Puis je l’ai rencontré dans un club à Cracovie il y a quelques années, peut-être cinq ou six ans. Je crois que c’était toujours le cycle de Bloodstone & Diamonds. J’avais mon vinyle de Burn My Eyes. J’avais attendu Robb pendant quelques heures pour qu’il me le signe, et il a fini par venir et signer mon vinyle. Nous avons parlé pendant quelques minutes et c’est tout. C’était cool. C’est à peu près les seuls contacts que j’ai eus avec Robb avant que nous commencions à jouer ensemble. Ensuite je l’ai rencontré une semaine avant la tournée Burn My Eyes durant l’été en Allemagne, c’était à l’aéroport, il était là : « Eh mec, bienvenue dans le groupe ! » [Rires] C’était dingue.

« Certains groupes se concentrent autant que possible sur les tournées et je suis sûr que ce n’est pas tellement compatible avec le fait de créer de la bonne musique. C’est probablement la raison pour laquelle ils se contentent de copier ce qu’ils ont déjà fait, et que vient un moment où ils fonctionnent comme une usine. »

Comment a été ton expérience à travailler avec Robb sur le nouvel album ?

Je pense qu’il a trouvé une autre manière de créer les chansons maintenant. Comme nous vivons dans des pays différents et surtout avec le Covid-19, je ne pouvais pas voyager. Il m’a envoyé des versions démo des chansons. J’ai surtout, j’ai mis mes parties solos sur les chansons, mais je lui ai aussi envoyé quelques riffs et il a créé deux chansons à partir de ces derniers pour le nouvel album de Machine Head – on peut entendre mes riffs dans « Bloodshot » et « Unhallowed », et ensuite j’ai des parties solos dans presque toutes les chansons, genre sept ou huit. Nous avons un peu travaillé ensemble par internet, sur WhatsApp, à discuter de ce qui était bien et pas bien, de ce que je pouvais changer et ce genre de chose. Parfois je faisais un solo et il en était très content, parfois il disait que je pouvais peut-être changer quelque chose ou essayer une autre approche. Je pense avoir apporté quelques bons trucs pour l’album, donc j’ai hâte de le réécouter. Je suis très fier d’en faire partie. C’est Machine fucking Head !

Quelle est ton impression personnelle sur cet album et la direction musicale prise ?

C’est très metal et on retrouve de nombreuses parties thrashy et heavy, un peu comme si c’était la rencontre de The Blackening et Through The Ashes Of Empires. C’est un album très varié. Il y a des chansons complètement différentes. Il y a énormément d’idées dans les riffs et du super chant clair par Robb et Jared. Il y a plein de riffs metal de dingue, heavy et rapides. Pour moi, c’est un peu un retour à une musique thrashy plus old-school. En plus, bien sûr, il y a quelques parties plus lentes et mélodiques, comme on en trouvait dans Locust et The Blackening. Je dois dire que c’est un très bon album après un Catharsis qui n’a pas été très apprécié. Celui-ci va changer la donne, c’est sûr. Il sonne neuf et c’est un très bon album. Je ne mens pas ! [Rires]

Pour finir, tu as déclaré que « certains groupes tournent probablement trop et ne passent pas suffisamment de temps à créer de la musique, en résulte un manque d’idée ». Penses-tu que la pandémie pourrait amener à une prise de conscience pour le futur, c’est-à-dire que plus de temps devra être alloué à la créativité entre les tournées ?

Oui, bien sûr. Je le pense. Enfin, je ne sais pas si ça va changer la stratégie des groupes et les pousser à tourner moins pour avoir plus de temps pour se concentrer sur la création musicale. Peut-être. Peut-être que les groupes essayeront de trouver un meilleur équilibre entre les tournées et le processus créatif, car je sais que certains se concentrent autant que possible sur les tournées et je suis sûr que ce n’est pas tellement compatible avec le fait de créer de la bonne musique. C’est probablement la raison pour laquelle ils se contentent de copier ce qu’ils ont déjà fait, et que vient un moment où ils fonctionnent comme une usine. C’est vrai. Si je n’avais pas eu autant de temps pendant la pandémie, cet album n’aurait pas été aussi bon. J’en suis certain. C’est d’ailleurs l’un des points positifs du Covid-19 : on a enfin eu énormément de temps pour se concentrer sur la musique. C’est un grand pourcentage de l’album que nous avons fait. Je crois que beaucoup de groupes ont vécu la même expérience. Il y a même des groupes qui ont fait deux albums ou des doubles albums pendant la pandémie. Regarde Mastodon, c’est incroyable ! Il y a tellement d’idées. Pour la première fois en vingt ans ou plus, tous ces groupes ont pu passer du temps avec une guitare à la maison, et pas juste à être en tournée. A la fois être en tournée et composer, c’est dur. On n’a pas la force et on ne peut pas se concentrer, car il se passe toujours quelque chose. On cherche à manger, on cherche une douche, on cherche la scène, « Hello Cleveland », etc. C’est donc quelque chose de positif si on parle du Covid-19, qui a été par ailleurs une période horrible qui n’aurait pas dû exister, mais au moins, on a quelques bons albums maintenant.

Interview réalisée par téléphone le 14 avril 2022 par Nicolas Gricourt.
Retranscription & traduction : Nicolas Gricourt.
Photos : Maciej Hevi Janas.

Site officiel de Decapitated : www.decapitatedband.net

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