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Nouvelles Du Front   

Dee Snider (Twisted Sister) à propos des débuts de Metallica : « Personne ne peut tout voir »


Apprendre de ses expériences, de son histoire, c’est souvent revenir sur ses certitudes. L’évolution d’une personnalité s’accompagne souvent de changements de perceptions, de visions. Pourtant, si notre regard évolue, ce n’est pas forcément notre personnalité qui change du tout au tout. « Tu ne changes jamais vraiment comme ils le disent, tu deviens juste plus profondément toi-même » écrit à ce sujet Perry Farrell, le chanteur de Jane’s Addiction, sur le morceau « End To The Lies ».

Ainsi Dee Snider, le frontman de Twisted Sister, fait partie des figures incontournables de notre style musical. Il a tout vu, tout vécu. C’est une star, une vraie, et son avis compte. Alors quand le magazine Powerline lui remémore le souvenir d’un concert ayant eu lieu à Aberdeen (le 30 décembre 1983) où le jeune groupe Metallica avait pour mission d’ouvrir pour Twisted Sister, Dee Snider en profite pour revenir sur la façon dont il considérait le groupe de San Francisco à l’époque.

Un regard fort intéressant car si Metallica est devenu, au fil des années, l’un des plus grands groupes de la planète (fêtant d’ailleurs ses 30 ans cette semaine), il est évident que beaucoup doutaient de cette ascension qui ne s’est pas faite du jour au lendemain. Forcément, personne ne pourra jamais faire l’unanimité et il n’est vraiment pas étonnant que même des artistes reconnus aient considéré aux débuts des années 80 que le combo ne percerait pas. Car Metallica avançait, à l’image de sa musique, beaucoup plus vite que son époque…

Dee Snider faisait partie des personnes qui doutaient du potentiel des Mets. Il en parle ci-dessous en toute humilité, avec le grand sourire de celui qui ne peut que reconnaître qu’il s’est trompé. Son témoignage met surtout en avant une anecdote drôle et atypique qui s’est déroulée sur la route, lors d’un concert donné en 1984 aux Pays-Bas, avec les Mets.

Powerline : Metallica a ouvert pour Twisted Sister le 30 décembre 1983 à Aberdeen (New Jersey) et ce fut un concert incroyable.

Dee Snider (chant) : Tu étais au concert du Fountain Casino ?!

Oui. Que pensais-tu de Metallica à cette époque ? Te disais-tu, « Wahou, ce groupe va devenir super important » ?

Je ne savais même pas qu’ils étaient sur l’affiche. Je ne savais même pas qu’ils existaient. Et Jonny Z [de Megaforce Records], qui était un grand fan de Twisted, les a foutus sur l’affiche. Lorsque nous sommes partis en tournée avec Metallica en Europe, ils nous ont dit « Nous avons joué avec vous dans le Jersey. » Et là je me suis dit « Ah bon ?! » Je n’étais même pas au courant. Je ne prêtais pas attention aux groupes de première partie. En fait, c’est comme s’ils n’existaient pas. Et je n’étais jamais dehors avant le concert. J’étais toujours en train de me préparer en coulisses. Personne ne me voyait jamais. On ne me voyait pas traîner autour du club. On ne me voyait que sur scène et après je disparaissais. J’arrivais généralement au moment de l’ouverture des portes et repartais au moment de la fermeture. Personne n’était supposé voir une rock star se balader comme monsieur tout le monde. Alors je n’avais pas la moindre idée que Metallica jouait.

Cependant, au cours de cette tournée en 1984, je me souviens comme si c’était hier que lorsque nous sommes arrivés aux Pays-Bas nous sommes tombés sur ces affiches où était inscrit en grand « Metallica » avec une sorte de tête de troll – un symbole qu’ils utilisaient à leurs débuts – et au bas de l’affiche cela disait « …et Twisted Sister » en petites lettres. Alors j’ai dit à notre manager de tournée « Dis à Metallica qu’ils peuvent faire la clôture du concert. » Et mon manager est revenu pour me dire qu’ils avaient refusé. Je lui ai répondu « Refusé ? » Il m’a dit qu’ils trouvaient ça bizarre. Ils ne savaient pas quoi penser. Pourquoi est-ce qu’on abandonnerait le créneau de tête d’affiche ? Qu’est-ce qu’on était en train de manigancer ?

Je suis donc allé dans leur loge et leur ai dit : « Les gars, il est clair que les gens viennent ici pour vous voir. Je ne suis pas totalement un enfoiré. Je ne vais pas m’asseoir ici et faire comme si j’étais la tête d’affiche. Il est évident que vous êtes ceux que tout le monde souhaite voir. » Alors ils ont bouclé le concert. Par conséquent, c’était la première fois que j’allais les voir. Et je me souviens encore être resté sur le côté de la scène, regardant leur set et me retourner vers Mark [Mendoza] pour lui dire les mots suivant : « Ces mecs ont beaucoup de volonté mais ils n’iront nulle part. » Voilà ce que je pensais de Metallica. (rires)

Je les trouvais juste trop heavy. C’est tellement heavy qu’il n’y a aucune possibilité commerciale, rien ne pourra leur permettre de trouver une place dans la tendance actuelle. Ils seraient juste l’un de ces grands groupes de heavy… Tu sais comme les Overkill, les Carnivore, enfin, un de ces groupes. Je reconnais avoir dit ça. (rires) Personne ne peut tout le temps tout savoir. Personne ne peut tout voir. Parfois on voit juste, parfois on se plante. Qui pouvait deviner que les goûts des gens allaient s’acclimater à ce son beaucoup plus heavy ?

Traduction des extraits (via Blabbermouth) : Isabelle



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