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Live Report   

Deep Purple : Fondateurs et inoxydables


DEEP-PURPLE_2926434211248882283Le Pourpre est inoxydable. Surtout quand il est profond. Presque cinquante ans que cela dure. Et Deep Purple ne peut être considéré comme les autres groupes de seniors qui tournent, les UFO, Aerosmith et autres, très bonnes formations au demeurant. Non Deep Purple était là le premier. Pas seul certes, un dirigeable de plomb l’accompagnait. Et à eux deux, ils ont inventé le hard rock. Le Pourpre Profond, légendaire, bien vivant, tourne toujours, régulièrement, arpentant les scènes du monde entier. Tellement régulièrement qu’il vient de sortir non pas un mais deux enregistrements de concert ! En attendant le successeur de Now What?! dont l’enregistrement démarrerait en janvier, précipitons-nous au Zénith pour voir ce que les pères fondateurs ont à nous proposer. Avec eux, Rival Sons, une jeune pousse qui grandit plutôt vite et bien et dont Great Western Valkyrie, le dernier opus, date un peu même si une édition spéciale est sortie récemment.

Face aux anciens, la relève est-elle prête à relever le défi ? Réponse dans les lignes qui suivent.

Artistes : Deep PurpleRival Sons
Date : 11 novembre 2015
Salle : Zénith
Ville : Paris [75]

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Un chanteur habité

L’imposant drap flanqué d’un énorme Rival Sons suspendu derrière la batterie donne de beaux airs à cette première partie tant il est presque digne d’une tête d’affiche. Et même si le contenant a son importance, un « backdrop » aussi magnifique fut-il ne pourrait se substituer au contenu. Et en guise de contenu, les Américains proposent dès « Electric Man » une matière plus qu’intéressante. Et étrangement, ce soir, cette sensation que l’on peut avoir avec ce groupe de se trouver à priori face à une copie des Doors et de Led Zeppelin ne se fait pas sentir un seul instant.

Sur « Secret », la voix de Jay Buchanan donne des frissons. Et quelle présence ! Le chanteur aux pieds nus est habité par sa prestation. Avant « Tell Me Something » il dira être content d’être à Paris et honoré d’ouvrir pour Deep Purple. « Torture » démarre avec une guitare bluesy et cette voix quasi a capela. Excellent titre avec ses break de batterie et de clavier dans la plus pure tradition années soixante-dix. On écouterait presque religieusement ses vocalises mais le public préfère chanter ! Jay expliquera que le titre suivant parle de pardon et que le pardon, c’est un peu comme les légumes, c’est bon pour l’être humain.

Les Américains terminent leur concert de trois quart d’heure face à un Zénith en grande configuration conquis par une formation qui prend de manière évidente du plaisir à être sur scène, menée par les charismatiques Jay et Scott Holiday à la guitare, les autres musiciens restant plus en retrait. Belle entrée en matière ; Deep Purple n’a qu’à bien se tenir pour montrer qu’ils sont encore maîtres en matière de hard rock !

Setlist Rival Sons (source setlist.fm) :

Electric Man
Secret
Tell Me Something
Torture
Where I’ve Been
Open My Eyes
Keep On Swinging

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Légendaires

En démarrant avec la triplette de classiques « Highway Star », « Bloodsucker » et « Strange Kind Of Woman », les Anglais explorent deux de leurs albums phare – légendaires ? -, Machine Head et In Rock, et s’imposent d’entrée comme maîtres en matière de hard rock sans aucun doute possible ! Et l’ovation qu’ils reçoivent de la part du public lors de leur entrée sur scène montre la ferveur des spectateurs venus en nombre ce soir ; il s’en faut de peu pour que le Zénith n’affiche complet.

L’habillage lumineux est somptueux. Des lumières à gogo, quatre grandes colonnes lumineuses en fond de scène réparties de part et d’autre d’un grand écran central qui diffuse tantôt des images des musiciens, tantôt des décors comme les nombreuses étoiles blanches de « Highway Star ». « Vincent Price » nous propose un bond en avant dans la discographie du groupe avec ce titre issu du dernier opus. Sur l’écran, pour accompagner ce morceau et son inquiétant clavier, une superbe tête de mort. Les fans sont à fond avec leur groupe montrant leur adhésion même à des titres récents.

Sur scène, les musiciens n’en font pas trop. Ils jouent proprement ce qui est déjà la base mais ils ne courent pas dans tous les sens, ne headbanguent pas et ne posent pas non plus. Mais ils dégagent une présence, un charisme qui impressionnent et donnent des clefs pour expliquer leur longévité : ces mecs ont la classe. Ian remercie le public qui les soutient précisant « It means a lot » avant de présenter Steve Morse qui démarre un premier solo au cours duquel ses camarades le rejoindront de temps en temps. Les spectateurs applaudissent dès qu’ils en ont l’occasion ; ils étaient déjà chaud pour Rival Sons alors imaginez leur enthousiasme pour leurs stars !

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La guitare, Reine du Royaume Pourpre

« Uncommon Man », plutôt sympa, continue l’exploration du dernier album, accompagné de formes géométriques à l’écran. Et le public a le droit à un intermède musical de toute beauté, pure tradition purplienne. Les images projetées à l’écran rendent le passage aussi agréable pour les yeux que pour les oreilles. Le public, poussé par Ian Gillan, applaudit le solo de Steve. Nous assistons à un moment fort de ce concert ! « Steve Morse ! » hurle le chanteur avant que les claviers orientalisants de « The Mule’ » ne résonnent dans le Zénith. Le morceau s’arrête assez vite pour laisser la main à Ian Paice pour son solo apprécié par les fans. Le coup des baguettes lumineuses dans le noir fait son petit effet.

Le groupe revient pour terminer le morceau sans son chanteur et le batteur reçoit une sacrée ovation de la part d’un Zénith aux anges. « Ian Paice ! » hurle Gillan avant que Don Airey n’y aille lui aussi de sa digression instrumentale. Dommage, le concert était bien lancé et il est vrai que, même s’il s’agit de la marque de fabrique des Anglais, leurs nombreux passages instrumentaux cassent un tantinet le rythme. « Lazy » et son harmonica est accueilli chaleureusement par le public qui saluera le solo de Steve et le gros passage instrumental du morceau. « Demon’s Eye » nous renvoie à l’album FireBall et montre que la voix est toujours là, puissante, avec ce timbre reconnaissable entre tous. Les envolées d’un Child In Time ne sont peut-être plus d’actualité mais le temps est là pour tout le monde et le chanteur garde encore tout son coffre ! Un nouveau solo de Steve atteste s’il en était besoin que la guitare reste la reine au royaume de Deep Purple.

L’excellent « Hell To Pay », avec les mots écrits en rouge sur l’écran, voit Roger, Ian et Steve se positionner côte à côte sur le devant de la scène. La qualité générale du son, de l’exécution rendent ce concert vraiment très plaisant même si un nouveau solo de clavier nous fait frôler l’indigestion. Mais le public, gourmand, apprécie et salue ce passage instrumental dans lequel Don glisse des notes de « La Vie En Rose » et un zeste de Marseillaise. A l’écran, les images nous immergent au plus près des claviers. Pas mal. « Perfect Stangers », lourd à souhait, continue le festin avant que « Space Truckin » ne mette la basse de Roger en avant pour le début du titre. Quant à « Smoke On The Water » qui suit, que dire ? Classique parmi les classiques, indémodable, inoxydable comme le Pourpre Profond, il est chanté à gorges déployées par le Zénith.

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Joli message

Il est 21h45 à peu près quand le groupe quitte la scène, que le public fait du bruit, tape du pied dans tous les gradins. Courte pause, les Anglais reviennent très vite. Sur scène c’est un peu le feu d’artifice lumineux qui accompagne l’excellent « Hush » dans lequel le groupe place encore et toujours des digressions musicales clavier guitare. Ian chante un bout de refrain avant que l’on ait le droit au solo de basse. Logique, il n’avait pas encore eu lieu ! Roger joue avec le public qui chante des « hey ! hey ! » avec le bassiste. Et le groupe de lancer « Black Night ». Un dernier solo, avant de partir ? Steve s’y colle et fait à son tour chanter le public pour un excellent final et un joli moment live.

Deux heures de concert, des classiques, des titres récents, de belles lumières, un son fort mais très correct, des solos à la pelle – trop ? – les maîtres du hard rock restent sans conteste au sommet de l’art qu’ils ont inventé et ont offert une belle soirée à leur fan. Aidés aussi par les Rival Sons dont la prestation a largement contribué à faire de cette soirée une réussite.

Setlist Deep Purple (source setlist.fm) :

Mars, The Bringer Of War (reprise de Gustav Holst)
Highway Star
Bloodsucker
Hard Lovin’ Man
Strange Kind Of Woman
Vincent Price
Uncommon Man
The Well-Dressed Guitar
The Mule
Lazy
Demon’s Eye
Hell To Pay
Perfect Strangers
Space Truckin’
Smoke On The Water

Rappels :

Green Onions (reprise de Booker T. & The MG’s)
Hush (reprise de Joe South)
Black Night



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