« Undefeated » – invaincu – est le nom d’un des titres studio de Def Leppard présent sur Mirrorball, le nouveau double album live du groupe. Un titre évocateur qui affirme le combo comme indétrônable sur le terrain qui est le sien depuis près de 30 ans. Qui peut aujourd’hui se targuer de produire de telles mélodies, de telles harmonies vocales complexes, d’avoir une telle batterie de tubes ? Très peu de groupes, assurément.
Invaincu aussi parce que la formation a traversé des périodes difficiles sans plier contrairement à de nombreux autres groupes de hard fm/glam. Le milieu et la fin des années 90 ont notamment vu le groupe de Sheffield se remettre sans cesse en question : un Slang où sa musique s’est totalement métamorphosé – non sans talent – pour coller aux standards des 90’s, un Euphoria pour retrouver les fondements qui ont fait son succès puis un X perdu dans les mièvreries populaires du début des années 2000.
Mais Def Leppard est encore là. Plus fort que jamais. Preuve en est l’excellent Songs From The Sparkle Lounge sorti il y a trois ans et les demandes croissantes pour les voir se produire un peu partout dans le monde.
Il y a vingt ans, à l’apogée du grunge, Def Leppard en faisait rires certains pour ses sujets légers et ses mélodies faciles. Aujourd’hui, sa longévité, son savoir-faire inimitable ou encore ses performances live de haute volée ne font plus rire, mais au contraire inspirent le respect. Alors, non seulement Def Leppard prouve avec la sortie de son premier véritable album live qu’il demeure un leader, mais il compte bien continuer à vaincre. L’avenir du groupe paraît d’ailleurs particulièrement réjouissant puisque, en effet, il semble vouloir renforcer la direction plus foncièrement brute initiée avec l’album de 2008.
C’est ce que nous explique Vivian Campbell, guitariste depuis 20 ans au sein de Def Leppard et successeur du regretté Steve Clark.
« Ce serait vraiment agréable de jouer des chansons moins connues du répertoire de Def Leppard, mais les gens paient très cher pour venir voir le groupe, et ce qu’ils veulent entendre, c’est “Photograph”, “Rock Of Ages”, “Animal”, “Foolin”, “Hysteria”, “Love Bites”… Il y a tant de bonnes chansons qu’on se doit de jouer… »
Radio Metal : Ces derniers temps, tu étais en tournée avec Thin Lizzy. Comment les shows se sont passés jusqu’à maintenant ?
Vivian Campbell (guitare) : Les concerts avec Thin Lizzy, c’est vraiment génial. On s’éclate. C’était vraiment le pied pour moi de jouer avec eux parce que je suis vraiment fan de ce groupe, ils ont été une influence très importante pour moi quand j’étais plus jeune et leur musique veut dire beaucoup de choses pour moi. Les guitaristes de Thin Lizzy m’ont beaucoup inspiré, que ce soit Scott Gorham, Brian Robertson ou surtout Gary Moore. Ça a été vraiment impressionnant de me retrouver sur scène et de jouer avec Scott et Brian Downey, de jouer toutes ces chansons avec ces guitaristes. Mais maintenant, c’est fini, j’ai fait mon dernier concert avec Thin Lizzy le week-end dernier au Slane Castle Festival en Irlande. En ce moment, je répète avec Def Leppard.
Il me semble que Thin Lizzy va jouer en France au Hellfest. Est-ce que cela signifie que tu ne joueras pas avec eux ? (ndlr : interview réalisée le 31 mai)
Oui, c’est ça. Comme je l’ai dit, en ce moment je suis en répétitions avec Def Leppard et on va commencer notre tournée d’été ici en Irlande la semaine prochaine. Richard Fortus, le guitariste des Guns N’ Roses, va me remplacer et jouera avec Thin Lizzy pendant ce temps.
D’accord, mais est-ce que tu joueras à nouveau avec Thin Lizzy une fois la tournée avec Def Leppard terminée ?
Oui, c’est prévu comme ça. Je ne sais pas vraiment quand est-ce que ce sera, je n’ai aucune idée du temps que va durer la tournée de Def Leppard… Je serai probablement en tournée avec eux jusqu’à la fin de l’année, donc peut-être que l’année prochaine, en 2012, je pourrai revenir, s’il n’y a rien de prévu avec Def Leppard. Les membres de Thin Lizzy m’ont dit que je pourrai revenir jouer avec eux, et c’est vraiment un honneur pour moi de pouvoir faire une chose pareille.
Avec Def Leppard, tu viens de sortir un nouvel album live intitulé Mirrorball. Je suis sûr que tout le monde te le demande, mais comment ça se fait que vous ayez mis tant de temps avant de sortir un live alors que Def Leppard est un si bon groupe en concert ?
Je pense que l’objectif du groupe a toujours été de faire de nouvelles choses, d’écrire et d’enregistrer de nouvelles chansons, ça n’a donc jamais été une option envisageable pour nous jusqu’à maintenant. Je pense qu’on l’a fait plus par un concours de circonstance que de manière vraiment délibérée. Il se trouve qu’on a beaucoup enregistré ces dernières années, en 2008 et en 2009. Lorsqu’on était en tournée aux Etats-Unis, on a enregistré chaque concert. Tu sais, avant c’était très compliqué de faire un album live. C’était coûteux, il y avait besoin d’un camion qui puisse faire studio d’enregistrement, et généralement, on ne pouvait se le payer que pour un concert ou deux. Ensuite, le concert en soi était une expérience très stressante parce qu’on savait qu’on enregistrait pour l’album live et que par conséquent tout le monde était tendu. On a décidé de le faire en enregistrant chaque concert, c’est-à-dire, sur deux ans, sûrement pas loin de cent shows voire plus, jusqu’à ce qu’on oublie qu’on était en train d’enregistrer. Je pense qu’on a ainsi pu avoir de très bonnes performances, parce qu’il n’y avait plus aucune pression. Au lieu de faire un album basé sur une ville particulière, on a choisi la meilleure version de certaines chansons, quelque soit la soirée où elle avait été jouée, et c’est comme ça qu’on a fait l’album. Je pense donc vraiment que c’était plus un concours de circonstance qu’une véritable volonté de notre part. On savait qu’on avait toute ces supers performances live, et donc on a pensé que c’était le bon moment pour sortir un live.
« Les parties que je joue sont celles de Steve Clark. Ses soli étaient très simples, et c’est ce qui fait qu’ils sont tellement bons : ils sont parfaitement intégrés à la chanson. Steve n’était pas vraiment un guitariste solo. Ses soli étaient très mélodiques, et faisaient vraiment corps avec la chanson, ce serait donc une erreur de ma part de vouloir les modifier. »
Quels ont été les critères de sélection pour les chansons et les performances qui ont été retenues pour l’album ?
Ce sont Joe Elliott et notre co-producteur et ingénieur du son Ronan McHugh qui se sont occupés de ça et qui ont réécouté tout ce qu’on avait enregistré. Le groupe est très constant en live, que ce soit au niveau de la performance ou des compos, donc je dirais que le critère le plus déterminant a été ce que pensait Joe Elliott de sa performance. Si Joe pensait qu’il avait été particulièrement bon sur une certaine chanson un certain soir, c’était ce qui importait.
Tout l’album est constitué de chansons des années 80 et du début des années 90, à l’exception de deux chansons du dernier album. Ça signifie que très peu de chansons qui datent de l’époque où tu as fait partie du groupe sont jouées en live. Est-ce que d’une certaine manière ce n’est pas frustrant pour toi ?
Oui, c’est frustrant de bien des façons. Comme tous les groupes qui ont du succès, on en vient à devenir victimes de notre réussite. Il faut garder à l’esprit que tous ces enregistrements ont été fait pendant une tournée américaine, or en Amérique plus encore qu’en Asie ou en Europe, on est obligés de jouer nos plus gros hits. C’est ce que le public américain veut entendre en majorité. On a beaucoup de chance d’avoir tant de grands classiques qui composent la plus grande partie de nos sets. Ça a toujours fonctionné comme ça lorsque Def Leppard a tourné aux Etats-Unis. Nos concerts sont composés à 85 ou 90% de gros succès des années 80 parce qu’il y en a tellement, et on est presque obligé de tous les jouer. Lorsque Def Leppard tourne en Amérique, la plus grande question, ce n’est pas ce qu’on va jouer, mais ce qu’on ne va pas jouer. On essaie à chaque fois de faire quelque chose d’un peu différent, de jouer des choses plus récentes. Par exemple, cette année, on sera en tournée en Amérique à partir du milieu du mois de juin. Nous avons une nouvelle chanson intitulée “Undefeated”. C’est l’un des trois inédits du nouvel album. On la jouera cet été, et on essaiera aussi d’aller un peu plus loin, de jouer des choses un peu moins connues, d’un des albums les plus anciens, mais on est limité par le temps, et il y a déjà tant de chansons qu’on se doit de jouer… C’est comme ça ! Mais je sais que ça plairait aux fans les plus dévoués et même à nous en tant que groupe. Ce serait vraiment agréable de jouer des chansons moins connues du répertoire de Def Leppard, mais les gens paient très cher pour venir voir le groupe, et ce qu’ils veulent entendre, c’est “Photograph”, “Rock Of Ages”, “Animal”, “Foolin”, “Hysteria”, “Love Bites”… Il y a tant de bonnes chansons qu’on se doit de jouer…
L’année dernière, dans une interview, tu as déclaré qu’au sein de Def Leppard, tu n’avais pas vraiment de challenge en tant que guitariste parce que Phil [Collen] prend en charge la plus grande partie du travail guitaristique. Phil s’en est justifié en disant que c’est dû au fait qu’en live, le groupe joue surtout les gros hits composés par lui et Steve Clark avant que tu rejoignes le groupe. Est-ce qu’à tes yeux, c’est une bonne raison ? Ça fait presque 20 ans que tu es dans le groupe, et c’est indéniable que tu as beaucoup apporté à la musique de Def Leppard…
Comme je viens de le dire, c’est dû au fait que la plus grande partie de nos sets est composée de chansons des années 80, c’est-à-dire qui précèdent mon arrivée dans le groupe. C’est comme ça que Def Leppard fonctionne : en live, on joue beaucoup de vieilles chansons. Par conséquent les parties que je joue sont celles de Steve Clark. Ses soli étaient très simples, et c’est ce qui fait qu’ils sont tellement bons : ils sont parfaitement intégrés à la chanson. Steve n’était pas vraiment un guitariste solo. Ses soli étaient très mélodiques, et faisaient vraiment corps avec la chanson, ce serait donc une erreur de ma part de vouloir les modifier. Je me dois d’être fidèle à ce qu’il a écrit quand je joue en live, et ça me va parfaitement. Je l’accepte et je le comprends. Quand je joue avec Def Leppard, le challenge se situe à un autre niveau, pas temps au niveau de la guitare qu’à celui du chant. On est un groupe très fort à ce niveau, on chante tous à plusieurs reprises dans chaque chanson. Les guitares viennent en soutien, et pas sous forme de solo techniquement difficiles à jouer. C’est pour ça que jouer avec Thin Lizzy a été une telle bouffée d’air frais pour moi : j’ai pu m’entrainer à nouveau sur ce genre de jeu. C’est quelque chose que la plupart des fans de Def Leppard ignorent de moi. J’ai commencé avec Dio en tant que shreder, quasiment en tant que guitariste solo, et c’est un talent que je n’ai pas vraiment l’occasion d’exploiter avec Def Leppard.
« Je pense que ce serait une erreur de vouloir faire un album qui sonne exactement comme High N’ Dry. […] Cela dit, je pense vraiment que c’est une bonne influence, un bon objectif à avoir en tête pour nous en tant que groupe lorsqu’on pense à ce prochain album. »
Pendant longtemps, tu as été considéré comme le petit nouveau par les fans, et ce genre d’étiquette à tendance à rester longtemps dans la tête des gens. Est-ce que tu penses que c’est encore le cas, et que tu es toujours le nouveau aux yeux des gens ?
Oui, et ce sera toujours le cas. Ronnie Wood est toujours le petit nouveau dans les Rolling Stones alors qu’il fait partie du groupe depuis 35 ans, quelque chose comme ça… Tu sais, il y aura toujours quelqu’un qui sera le nouveau. Ça me va. Tant que je serai le petit nouveau, ça sera une bonne chose puisque ça voudra dire que rien n’a changé, que tout le monde est encore là, et c’est définitivement une bonne chose de mon point de vue.
Il y a trois nouvelles chansons à la fin de Mirrorball. Est-ce qu’on peut les considérer comme une bonne représentation d’où en est le groupe en ce moment ?
Ce sont trois chansons très différentes. Il ne s’agit pas nécessairement de chansons de groupe, elles ont été écrites par des individus : Rick Savage a écrit “Kings Of The World”, Phil Collen a écrit “It’s All About Believin”, et Joe Elliott a écrit “Undefeated”. Elles représentent trois styles différents, mais c’est ce qui fait la beauté de Def Leppard : tout le monde dans le groupe participe sur le plan créatif, même si la plupart du temps, sur un album de Def Leppard, on a tendance à plus s’investir en tant que groupe en ce qui concerne l’écriture, ou au moins l’élaboration de la chanson. Mais cet album est un live, et pour faire bref, une fois l’album achevé, notre management nous a suggéré d’ajouter de nouvelles chansons, et on s’y est mis de manière plus individuelle. Je pense que la chanson qui représente le mieux le groupe est “Undefeated”. Je pense très sincèrement que Joe écrit les meilleures chansons de Def Leppard parce qu’il a une approche très simple de l’écriture, ce qui en fait des chansons très universelles. “Undefeated” est une super chanson rock, et je pense que ça représente vraiment bien où le groupe en est actuellement. En 2012, on projette de faire un nouvel album studio, et avec un peu de chance, on se dirigera plutôt vers quelque chose d’assez rock.
Est-ce que le groupe a déjà commencé à travailler sur ce prochain album, ou au moins à chercher des idées ?
On cherche des idées, on n’a rien enregistré pour le moment. On va passer le reste de l’année en tournée, et on essaiera sans doute d’enregistrer des démos pendant ce temps. On va emmener Pro Tools sur la route avec nous, et on pourra commencer à assembler des éléments pour le nouvel album et à échanger des idées entre nous.
Tu as déclaré vouloir que le prochain Def Leppard sonne comme High N’ Dry. C’est intéressant, car tu ne faisais pas encore partie du groupe à l’époque où cet album est sorti, et High N’ Dry n’a pas eu le succès des albums suivants. Qu’est-ce qui te plaît dans ce disque ?
Avant toute chose, je pense que le reste du groupe a la même envie, mais je ne suis pas sûr que ce sera le cas pour autant. Essayer de retrouver un peu du parfum de cette époque fait partie de nos intentions, mais je pense que ce serait une erreur de vouloir faire un album qui sonne exactement comme High N’ Dry. Ce qui était vraiment bien dans ce cd, c’était qu’il montrait vraiment les influences rock du groupe. Ce n’est qu’une partie des influences de Def Leppard, bien entendu : le groupe est aussi très mélodique, et beaucoup de gens vous diraient que le vrai son de Def Leppard, c’est celui de Pyromania et des albums qui ont suivi. Il y avait une véritable fusion entre les éléments rock et une sensibilité plus pop. Trouver un équilibre entre ces deux éléments est ce qu’on a toujours essayé de faire en écrivant et en enregistrant nos chansons en studio. Il y a une partie de nos fans qui veulent vraiment qu’on revienne à quelque chose de plus rock et on en est très conscient, mais je ne suis pas sûr qu’ils soient la majorité. J’ai toujours dit, quand on nous parle de nos amis producteurs, que si [Rick] Rubin travaillait avec Def Leppard et produisait un de nos albums, il essaierait de ramener le groupe vers ses racines et de nous faire enregistrer quelque chose qui sonne que High N’ Dry. Ce n’est peut-être pas possible : cet album a été enregistré il y a des années, et la seule chose qui ne change pas dans la vie, c’est que tout change. Les gens changent, ton attitude change, tout change autour de toi en permanence, donc revenir à un certain point dans le passé n’est pas toujours possible. Cela dit, je pense vraiment que c’est une bonne influence, un bon objectif à avoir en tête pour nous en tant que groupe lorsqu’on pense à ce prochain album, et je crois que d’autres membres du groupe partagent cet avis.
(A propos de Ronnie James Dio) « On avait une relation très bizarre. Il y avait beaucoup de problèmes de communication, d’incompréhension entre nous, et je pense que c’était en grande partie à cause d’une différence de génération. […] Je n’ai jamais eu aucune occasion de le contacter après qu’il m’ait viré. Ça fait à peu près 25 ans maintenant. Je ne l’ai pas revu depuis, je ne lui ai pas reparlé, et il n’a jamais essayé de reprendre contact non plus. »
Def Leppard a tendance à se tourner vers un son plus classic rock…. Songs From The Sparckle Lounge était un album très orienté classic rock, et assez différent de Slang et de X qui avaient un son plus moderne. Est-ce que cela signifie que tu apprécies moins ces deux albums ?
Les années 90 ont été une époque étrange pour Def Leppard. On a fait des expériences. On a tiré parti du fait que nous étions conscients que les choses changeaient très rapidement et qu’on allait devoir essayer de se renouveler, et c’est ce qu’on a fait. Pour Slang, on a changé l’intégralité de notre manière d’enregistrer, et plus encore : on a changé notre façon d’écrire. Ça a été un album très expérimental pour le groupe. Chaque membre de Def Leppard aura sans doute une opinion différente le concernant… Personnellement, je suis un peu partagé. J’aime beaucoup comment il sonne, je pense que du point de vue du son, il est très novateur et très stimulant. Même de nos jours, il sonne toujours aussi bien. En ce qui concerne l’écriture en revanche, je pense que c’est loin d’être le meilleur album du groupe, et qu’on aurait pu se concentrer plus sur cet aspect. Ensuite, à la fin des années 90, on a sorti Euphoria… C’était vraiment une réaction par rapport à ça. On voulait faire un album de Def Leppard au son plus classique, ce qui était complètement à rebours de Slang. Ce sont deux albums très différents, et par conséquent on les a enregistrés de manière très différente. L’album Euphoria a été enregistré selon la méthode la plus traditionnelle pour le groupe, c’est-à-dire qu’il a été élaboré et mixé en studio. Les chansons de Slang ont été quant à elles enregistrées presque en live dans le studio, tous dans la même pièce en même temps, et Rick Allen a recommencé à utiliser sa batterie acoustique. Il y avait une énergie particulière générée par cette méthode que j’aimerais trouver à nouveau. C’est vraiment quelque chose que je voudrais refaire, car on n’a pas eu l’occasion de le faire très souvent. Comme tu l’as dit au début de notre conversation, on est un groupe très puissant en live, et ce serait chouette de parvenir à retrouver un peu de cette énergie en studio. La seule manière d’y arriver, c’est de mettre tout le monde dans la même pièce en même temps.
Je change de sujet pour ma dernière question : tu as joué avec le groupe solo de [Ronnie James] Dio au début des années 80, époque considérée comme son apogée sur le plan artistique, mais je sais que vous n’êtes pas vraiment resté en bons termes. Est-ce que tu regrettes de ne pas avoir eu le temps de te réconcilier avec lui avant sa mort ?
Non. Même quand on était ensemble dans le groupe à l’époque, nous n’avons jamais été très proches. Ce qui nous rapprochait, c’était d’être sur scène ensemble, d’écrire et d’enregistrer des chansons… On avait une relation très bizarre. Il y avait beaucoup de problèmes de communication, d’incompréhension entre nous, et je pense que c’était en grande partie à cause d’une différence de génération. Ronnie était beaucoup plus âgé que moi, et c’était très difficile pour moi de communiquer avec lui, tout comme c’était sans doute très difficile pour lui de communiquer avec moi. Pendant des années, beaucoup ont cru que j’avais quitté le groupe, ce qui est faux, puisque j’ai été viré. Je n’ai jamais voulu quitter le groupe de Dio. Je n’ai jamais eu aucune occasion de le contacter après qu’il m’ait viré. Ça fait à peu près 25 ans maintenant. Je ne l’ai pas revu depuis, je ne lui ai pas reparlé, et il n’a jamais essayé de reprendre contact non plus. C’est comme ça. Je suis très fier de ce qu’on a enregistrés ensemble, mais on ne peut pas revenir en arrière. Il faut continuer à avancer.
Interview réalisée le 31 mai 2011 par téléphone.
Traduction : Chloé
Site Internet Def Leppard : www.defleppard.com
Ouais, je trouve qu’il a beau joue de jouer la fine bouche avec Dio maintenant qu’il est mort, alors qu’il n’a pas hésité à lui cracher dessus sans aucune raison de son vivant. Moi je pense comme beaucoup de monde qu’il n’a pas digéré le fait d’être viré, il a gardé une rancune tenace pendant des décennies, allant jusqu’à balancer des trucs dégueulasses sur Ronnie durant ses interviews, même 20 ans après. C’était vraiment ingrat de sa part, parce que sans Dio, son succès commercial et ses concerts devant des foules immenses il ne serait jamais parvenu au niveau auquel il est actuellement. Maintenant que RJD a passé l’arme à gauche il fait preuve d’un peu plus de dignité, mais il a toujours autant de mal à reconnaître que sans Dio, il ne serait jamais sortit de la marginalité.
Pas mieux! J’ai écouté tout ce qu’ils ont fait 1 fois et je n’en ai vraiment retenu que les 3 premiers albums avec une cassure évidente (vous me comprendrez ^^) après.
Jamais pu les apprécier de nouveau après Pyromania, ça restera un groupe de 3 albums dont l’excellent High N’ Dry.