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Live Report   

Des bouffées de chaleur en terre glacée


Jon Schaffer nous l’avait bien dit, Iced Earth a l’intention de tourner de manière beaucoup plus intense que par le passé afin de contrer les difficultés de l’industrie musicale. C’est d’ailleurs la raison première du départ du pourtant talentueux Matt Barlow mais force est de constater qu’il est parvenu à lui trouver un brillant remplaçant.

Il n’est donc pas étonnant de revoir le quintette à Lyon après une longue absence – le dernier concert dans la capitale des Gaules s’était produit au Rail Théâtre le 31 janvier 2002, une prestation dont beaucoup se souviennent encore. Pourtant, alors que l’intention du groupe est de se rattraper financièrement grâce à ses prestations, c’est une vraie déception de constater que peu de monde a répondu à l’appel. Résultat : le concert est transvasé de la grande scène du Transbordeur à la petite scène du Trans-Club.

Trop de concerts ces derniers temps ? Sûrement. Il n’empêche que la petite taille de la scène faisait mal au cœur lorsque l’on connaît la qualité des prestations de ce groupe majeur. Mais voyons comment la bande à Schaffer est parvenue à gérer cette situation.


Artistes : Iced EarthWhite wizzardFury UK
Date : 9 novembre 2011
Lieu : Lyon – Villeurbanne
Salle : Transbordeur (Trans-Club)

Dispensons-nous de nous étendre sur les deux premières parties, dans la mesure où votre serviteur s’est lui-même dispensé d’arriver à l’heure pour les voir – professionnel, tout ça… Laissons à Fury UK et White Wizzard, deux groupes de heavy/power de troisième zone, le bénéfice du doute et soyons convaincus que leurs prestations furent à la hauteur d’une réputation qu’on ne manquera pas de leur accorder. Après tout, les absents ont toujours tort et certainement que les deux formations ont bien eu raison de ne pas attendre votre envoyé spécial, la critique n’en est que plus élogieuse à leur sujet.

Arrêtons là la non-chronique et parlons de ce pour quoi un public véritablement dévoué s’est déplacé. « Dévoué » est peut-être faible pour qualifier les premiers rangs. Survolté serait davantage approprié. Avant l’arrivée du groupe, face à une scène lumineuse habillée de deux panneaux aux couleurs du dernier album d’Iced Earth, la tension est électrique et des cris gras s’échappent déjà de la ligne de front. Profitons alors de cet instant de répit avant que ne débarque les troupes du général Schaffer car, le doute n’est pas permis, ce soir, ça va être la guerre.

Général Schaffer motive les troupes.

Et bien assez tôt, après l’intro militaire samplée de « Dystopia », les troupes foulent, un guerrier à la fois, le sol de l’étroite scène du Trans-Club, ne laissant guère de place à une quelconque entrée dramatique. Les riffs grondent et la furie s’empare immédiatement du public. De violents pogos et circle-pits se créent. Ça bourre à l’avant, à tel point que certains photographes en première ligne, mêlés au public, se retrouvent littéralement projetés sur la scène. Il faut dire que cette dernière est particulièrement basse, donnant l’impression de voir un groupe jouant au milieu de la foule. La proximité est totale, les musiciens et spectateurs partageant même quelques gouttes de sueur. La folie grimpe encore d’un palier à l’amorce du on-ne-peut-plus percutant « Burning Times » puis « Angels Holocaust » qui confirment les intentions dévastatrices du groupe en ce début de set.

Toi pas mordre ! Tout doux le gentil chanteur !

Les musiciens sont tout sourire. Même Stu Block a bien du mal à dissimuler son plaisir derrière les airs de méchant qu’il se donne pour les besoins du spectacle. Amusant d’ailleurs les expressions de fou qu’il arbore parfois en tirant la langue, avec un sourire psychopathe ou un regard de tueur. Une chose est sûre, ce nouveau venu est accueilli, littéralement, à bras ouverts par les fans du groupe. Réussir à faire oublier l’imposant Matt Barlow, qui plus est chanteur emblématique du combo, n’était pas chose aisée. Pourtant Block y parvient en grande partie avec une facilité assez déconcertante.

Vocalement, même si Block impressionne sur album, la question de sa capacité à restituer en live ses lignes de chant dynamiques et celles de ses prédécesseurs restait là. Schaffer nous expliquait en effet, en septembre dernier, le travail qu’il avait dû accomplir avec lui pour en arriver au résultat que l’on connaît sur album. Mais les doutes sont vite dissipés tellement Block fait preuve d’aisance. Même les anciens titres ne perdent pas le moindre impact, autant ceux originellement chantés par Barlow (« Burning Times », « Stande Alone, « Damian ») que « Declaration Day » par Tim « Ripper » Owens.

Regardez les trous dans son jean, voilà où mène le téléchargement illégal…

L’autre constat de la soirée est que Iced Earth est diablement fier de ses nouveaux titres. Pas moins de sept ont été interprétés et le public ne peut qu’approuver vu leur efficacité. La majorité a d’ailleurs déjà été adoptée comme des classiques par les fans, à en juger par leurs prestations vocales couvrant parfois même le chant de Block. Citons à cet égard les refrains irrésistibles de « V », « Anthem » ou même le plus calme « Anguish Of Youth ».

C’est certain, le public, ce soir, n’était pas là pour se ménager et aura fait office de véritable sixième membre du groupe. Il était d’ailleurs amusant de voir Block veiller sur les slammers, autant lorsqu’ils se dirigeaient en direction de la scène pour, au cas où, les réceptionner ou, vers les côtés, visiblement de manière à voir s’ils ne se blessaient pas en retombant.

Le guitariste à la rythmique d’acier.

L’autre homme vers qui les regards sont braqués est bien entendu Jon Schaffer, avec, parfois, ses faux airs de James Hetfield qui aurait gardé les cheveux longs. Peut-être est-ce sa guitare Explorer affublée de la mention « Don’t Tread On Me » et du serpent du Black Album qui accentue cette impression… Toujours est-il qu’il est un guitariste imposant par son charisme mais aussi son jeu rythmique puissant et précis. Son style véritablement impressionnant est sans conteste l’un des atouts principaux faisant d’Iced Earth un groupe unique et inimitable.

Après près d’une heure trente d’un set physiquement et soniquement intense, arrive l’heure des rappels. Certains dans le public crient immédiatement le nom de « Dante’s Inferno ». Malins sont ces derniers, car ils savent qu’Iced Earth avait réenregistré le titre avec son nouveau chanteur dans le but, expliquait Schaffer, de le réintégrer à la setlist des concerts après des années d’absence. C’est donc bien dans l’enfer de Dante qu’Iced Earth emmènent l’audience. Un voyage sulfureux de près de vingt minutes qui pourtant passent à une allure étonnante.

Qui veut ma baguette ? Moi je la veux !

Le concert se clôt sur l’hymne hommage au groupe lui-même : « Iced Earth ». Les musiciens finissent en saluant l’audience avant de repartir le sourire aux lèvres dans leurs loges. Les fans, quant à eux, essoufflés, peuvent aller vaillamment se désaltérer ou rejoindre les bras de Morphée pour profiter d’un repos du guerrier bien mérité.

Au final, le groupe a su tourner la situation à son avantage. La proximité entre le groupe et l’audience n’a fait que renforcer les liens. Tant mieux pour ceux qui ont eu la bonne idée de se déplacer et qui ont, par conséquent, vécu un vrai moment de magie. Tant pis pour les autres. Comme déjà dit, les absents ont toujours tort !

Setlist :

Dystopia
Burning Times
Angels Holocaust
Slave To The Dark
V
Stand Alone
When The Night Falls
Damien
Dark City
Pure Evil
Anguish Of Youth
The Last Laugh
Anthem
Declaration Day
Days Of Rage
Tragedy And Triumph

Rappel :

Dante’s Inferno
Iced Earth

Photos : Nicolas « Spaceman » Gricourt



Laisser un commentaire

  • Super concert superbes photos et super chronique!

    Serait il possible de se procurer des photos de ce concert?

    • Avec un peu de chance le nouveau système de galerie photo sera bientôt en place. Les autres photos de ce concert y apparaîtrons. Tu pourra alors récupérer tout ce que tu souhaite (pour ton usage perso bien sûr). 😉

    • Merci Spaceman mais il y a pas mal de galeries en ligne mais pas ce concert??? 🙁

    • PS. Le poing fermé devant le manche de guitare de Jon c’est moi! J’aimerai voir d’autre photos de ce concert svp!!!!

  • Putain il était ENORME ce show , j’étais pile au premier rang , je suis l’un des déchainés dont l’article parle !!! ouais Jon ma meme donner son Mediator ( la classe quoi ) et un roadies ma filer la set list ! ha ha je suis pas partis les mains vides !!!

    Une proximité géniales , une ambiance de folie pour une petite salle comme ça , et surtout des titres du dernier album l’excellent dystopia !

    Magnifique

  • C’est clair qu’Iced Earth a un style bien unique, les rythmiques sont en acier trempé et il y a toujours eu des chanteurs au timbre exceptionnel. J’aurais aimé y être !

  • Red Hot Chili Peppers @ Lyon
    Queens Of The Stone Age @ Lyon
    Kiss @ Lyon
    Skid Row @ Lyon
    Hollywood Vampires @ Paris
    Depeche Mode @ Lyon
    Scorpions @ Lyon
    Thundermother @ Lyon
    Ghost @ Lyon
    Spiritbox @ Lyon
    Metallica @ Saint-Denis
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