Quelle que soit la fermeté avec laquelle on parle de l’impossibilité d’une reformation de son ancien groupe, d’une interprétation de tel ou tel titre ou du retour de tel ou tel musicien, une porte reste toujours ouverte. L’histoire l’a prouvé à maintes reprises, au grand dam de ceux qui n’en ont aucune intention et qui ne le feront vraiment jamais, par conséquent condamnés à ce qu’on leur pose la question, « au cas où ». L’affirmer trop fermement serait un signe de réaction émotionnelle et décrédibiliserait la portée du propos. Le faire trop posément générerait d’autres réactions : « Il n’y a donc aucune animosité entre eux. C’est donc possible ! ». Mieux vaut ne rien dire finalement. Et encore…
Certaines séparations s’étant faites dans l’émotion, il est normal que certains groupes, dans la colère du moment, déclarent qu’ils ne se reformeront jamais. Passée cette réaction légitimement irrationnelle, on envisage les choses différemment.
C’est le cas de Dez Fafara et de Coal Chamber, qui comptent faire quelques concerts début 2012. Il a beau avoir fait de Devildriver sa priorité et être catégorique sur son refus de s’éparpiller, cette déclaration au cours de la présente interview est déjà plus mesurée : « Je veux sortir avec cette fille. Je veux aller prendre un verre avec elle et voir comment ça se passe. Je vais lui payer un dîner en Australie et si ça se passe bien, on pourra peut-être se revoir ». Mesdames, mesdemoiselles et messieurs qui nous lisez, vous savez que, parfois, un simple café avec son ex peut déraper… Plus sérieusement, si la possibilité pour Coal Chamber de rentrer à nouveau en studio est écartée par Dez, il semble tout à fait possible que ces quelques concerts du groupe en 2012 ne soient pas les derniers.
Entres autres informations glanées lors de cette interview au cours de la tournée de Devildriver en première partie de Machine Head, le fait que le groupe a déjà commencé à écrire un nouvel album et quelques indices sur la collaboration de Dez avec Mark Morton (Lamb Of God) où l’on entendra le frontman évoluer dans un registre vocal différent puisque proche de… Soundgarden !
Comment se passe la tournée ?
Elle se passe formidablement bien. Machine Head est très sympa avec tout le monde et les concerts sont fantastiques.
Pourquoi n’avez-vous pas choisi de défendre votre nouvel album Beast sur scène en faisant une tournée en tant que tête d’affiche ?
On a beaucoup tourné en Europe et de manière très concrète. Le fait est qu’il nous faudrait cinq ou six ans pour pouvoir faire une tournée en tant que tête d’affiche devant autant de monde. La place avec Machine Head était libre et on savait que ce serait génial : j’ai déjà tourné avec eux quand je faisais partie de Coal Chamber et je sais ce que c’est quand Machine Head s’intéresse à un groupe. Par exemple, ce soir, on va jouer devant plus de cinq mille personnes. C’est pour pouvoir jouer devant autant de monde qu’on n’est pas tête d’affiche en ce moment. On joue avec Machine Head et on reviendra dans quelques festivals. C’est le moment de donner de l’ampleur au groupe et de jouer devant un public différent.
Est-ce que vous ferez une tournée en tant que tête d’affiche après votre tournée avec Machine Head ?
On va revenir pour des festivals en juin et en juillet mais on ne sait pas du tout où ça en est du point de vue des têtes d’affiche. On y travaille et on se demande si on reviendra à l’automne ou pas. On verra.
À propos, DevilDriver est un groupe très efficace en live, mais jusqu’à maintenant, le groupe n’a pas sorti d’album ou de DVD live… Comment cela se fait-il ? Est-ce que vous avez prévu de le faire ?
Dans une version spéciale de Beast, il y a trois heures de making-of qui part du premier album jusqu’à la tournée pour Beast. C’est un DVD live mais ce n’est pas vraiment un DVD live filmé avec une caméra, etc. Ça fait des années qu’on demande à notre maison de disques de pouvoir le faire. Ils ne veulent pas, donc on ne peut pas le faire. En ce moment, on est géré par Roadrunner Records.
DevilDriver a récemment enregistré une reprise de la chanson « Holier Than Thou » sur l’album-hommage de Metal Hammer au Black Album de Metallica. Qu’est-ce que cet album représente pour toi ?
Les premiers albums de Metallica font partie de notre musique préférée. C’est vraiment un de mes trucs préférés. Ride The Lightning est pour moi l’un des meilleurs albums de tous les temps. Pouvoir reprendre une de leurs chansons, avoir l’opportunité d’aller en studio pour le faire grâce au label a été vraiment génial. C’est cool de pouvoir sortir un peu de soi-même et on s’est bien débrouillé. Les réactions ont été très positives donc on remercie vraiment la maison de disque de nous avoir donné l’argent nécessaire pour pouvoir le faire. Je trouve que le groupe a fait du très bon boulot.
Tu viens de dire que Metallica est un de tes groupes préférés. Qu’est-ce que tu penses de leur collaboration avec Lou Reed ?
Je ne l’ai même pas entendue. Je ne suis pas vraiment fan de ce qu’a fait Metallica récemment. Je suis plutôt fan de l’ancien Metallica.
Tu as fait de la musique toute ta vie, depuis que tu es enfant. Quand on fait ça depuis aussi longtemps, comment fait-on pour que ça ne devienne pas la routine ?
Tu sais, chaque jour est un jour nouveau, quelque chose de différent. C’est une nouvelle salle, de nouvelles personnes, de nouvelles expériences… Donc, vraiment, on ne s’en lasse pas, je ne pense pas qu’on puisse en faire le tour. Les circonstances changent d’un jour à l’autre, d’un show à l’autre, c’est ce qui nous permet de ne pas nous lasser.
Tu as déclaré dans une interview pour Lithium Magazine que c’est plus facile d’écrire de la musique agressive quand on est adulte que quand on est ado, parce que quand on a vingt ans, on écrit de la musique énervée juste parce qu’on a vingt ans. Est-ce que tu penses que la violence qu’on trouve chez les groupes les plus jeunes est superficielle ?
Non, je ne juge aucune sorte d’art, ni ne dis qu’il est superficiel ou pas. Qui suis-je pour juger la musique de quelqu’un d’autre ? La question qu’on me posait, c’était « Est-ce que c’est plus facile ou plus difficile d’écrire de la musique agressive maintenant que tu es plus âgé ? », et j’ai répondu que c’était bien plus facile pour moi maintenant que je suis plus âgé, que je peux vraiment voir le monde, les gens autour de moi, qu’ils soient des amis ou non, les gens qui me l’ont faite à l’envers, les gens qui sont restés à mes côtés durant toutes ces années… C’est vraiment facile de prendre tout ça en compte, puis d’en faire quelque chose d’artistique. En ce qui me concerne, tout ce qui implique la gestion des émotions, que ce soit de la colère ou autre chose, est plus simple maintenant que je suis plus âgé, c’est évident.
Vous êtes extrêmement actifs sur Facebook comme sur Twitter. Comment faites-vous pour choisir le rythme auquel vous postez pour pouvoir être suffisamment actifs sans pour autant être envahissants ou ennuyeux ?
On poste dès qu’on a quelque chose à poster, s’il y a un nouveau concert, des nouvelles, ce genre de chose. Sur Twitter, je parle beaucoup. Des gens m’interpellent en permanence, je discute avec les fans… C’est très important d’avoir ce lien. C’est le gros avantage des réseaux sociaux. Il y a des inconvénients aussi bien entendu mais, comme je le disais, je n’ai ni Facebook, ni Myspace, juste Twitter.
Il a été récemment annoncé que tu apparaîtrais sur le prochain album de Soulfly. Qu’est-ce que tu peux nous dire sur cette collaboration ? Qui en a eu l’idée ?
Travailler avec Max Cavalera est un plaisir. C’est un mec génial. Je le connais, lui et sa famille, depuis des années. Je l’adore, j’adore sa femme et ses enfants, ce sont des gens géniaux. J’ai beaucoup d’admiration pour lui. Je suis un grand fan de Sepultura comme de Soulfly. J’étais en Arizona, il m’a appelé, m’a dit : « J’ai une chanson, on n’a qu’à la faire », on s’est vu pendant cinq heures et on a écrit une chanson du début à la fin. On fait le chant ensemble et ensuite j’ai fini le truc. Ça a été formidable de travailler avec lui.
Tu vas également travailler avec Mark Morton, guitariste de Lamb Of God.
Avec Mark de Lamb Of God, on a un peu eu l’idée tous les deux. On a beaucoup d’influences en commun, bien loin du heavy metal, comme Soundgarden, Trouble, Circus Of Power… Il a commencé à m’envoyer des chansons et maintenant on en a quelque chose comme dix ou quatorze. Il n’y a pas de cris, je chante plutôt comme Chris Cornell, assez haut, presque comme dans du rock classique, et les chansons sont géniales. On ne sait pas ce qu’on va en faire, si elles vont voir la lumière du jour ou pas. On en parlait cette nuit et il m’a encore envoyé des SMS à ce sujet ce matin. On va voir ce qu’il en ressort mais, en tout cas, c’est formidable de travailler avec Mark, c’est un grand artiste, il a beaucoup de bonnes idées et c’est un très bon ami. Je l’adore, lui et sa famille.
Tu as donc beaucoup de projets entre DevilDriver, Coal Chamber et ces collaborations diverses… Peux-tu nous faire un point sur comment ton activité musicale va s’organiser après la tournée avec Machine Head ?
DevilDriver joue un set de 45 minutes tous les soirs, donc on enchaîne les chansons sans trop avoir le temps de parler. On veut juste vous en envoyer le plus possible, le plus rapidement possible et le plus fort possible. Ensuite, on rentrera chez nous pendant deux semaines pour Noël, puis j’irai en Australie avec Coal Chamber pour le Soundwave en février. En mars, DevilDriver va faire une tournée aux États-Unis avec de super groupes, donc pas de pause en vue pour le groupe. On sera sur la route jusqu’au milieu, voire la fin de l’année prochaine, et ensuite on commencera à penser à un nouvel album. Habituellement, on en sort un tous les deux ans mais cette fois je pense que ça prendra un peu plus de temps parce que la tournée va être plus longue. On a joué plus de shows par an que tous les autres groupes de heavy metal du monde. On verra comment ça va se passer pour ce prochain album. On commence déjà à écrire.
En juin 2005, tu as déclaré que la pause de Coal Chamber serait permanente et que le groupe ne se reformerait jamais. Tu as aussi dit que se reformer serait « comme retourner en primaire. » Qu’est-ce qui t’as fait changer d’avis ? Est-ce que le concert de 2008 a été l’élément déclencheur ?
Ce qu’il s’est passé, c’est qu’au moment où j’ai quitté le groupe, on prenait tous vraiment beaucoup de drogues, c’est d’ailleurs pour ça que je suis parti. En 2005, Meegs [Rascon] est venu s’excuser auprès de ma femme et de mes enfants à une fête, à un concert à Los Angeles, et c’était vraiment un gros effort venant de lui. En 2009, il est venu sur scène avec DevilDriver et a joué « Loco » – tu peux le trouver sur YouTube – et ensuite, il m’a dit : « Écoute, j’ai vraiment envie qu’on le fasse » et je lui ai répondu : « Si vous ne prenez aucune drogue dure, j’adorerais refaire quelques concerts. » Du coup, en 2012 on va y aller et on va jouer en Australie et on va voir comment ça se passe. Coal Chamber a été une grande partie de ma vie et ça a été une grande partie de la vie de beaucoup de gens. Beaucoup de la musique de cette époque est restée, certains des plus grands groupes de la planète datent de cette période, quand Coal Chamber existait encore. Slipknot par exemple : c’est Coal Chamber qui leur a fait faire leur première tournée aux États-Unis. System Of A Down a fait la première partie de Coal Chamber pendant les trois premières années, avant qu’ils aient un contrat. Je pourrais continuer comme ça pendant longtemps… Disturbed a fait la première partie de Coal Chamber à Chicago chaque fois qu’on y passait avant qu’ils aient un contrat… J’ai l’impression que c’est le bon moment pour nous y remettre. Je voulais qu’on le fasse avant d’être vieux. Et puisqu’on a tous arrêté la drogue, ça va être bien de pouvoir les voir à nouveau à 100% sur scène.
Coal Chamber est juste censé jouer en live pour quelques dates. Tu as déclaré qu’il était hors de question de parler d’un nouvel album. Pourquoi ? Parce que tu n’en as pas envie ou parce que tu n’as pas le temps ?
Tu sais, en ce moment, DevilDriver, c’est ma vie. Je veux seulement sortir un peu avec Coal Chamber, je veux sortir avec cette fille. Je veux aller prendre un verre avec elle et voir comment ça se passe. Je vais lui payer un dîner en Australie et si ça se passe bien, on pourra peut-être se revoir, mais pour le moment, il n’en est pas encore question. On a eu des propositions de la part de plusieurs maisons de disques, mais avec l’album de DevilDriver qui arrive, je ne veux pas trop m’éparpiller. Je ne veux pas devenir ce mec qui a deux groupes, quantité de side-projects, qui la joue solo et qui rate des concerts… Je ne veux pas devenir ce genre d’artiste. DevilDriver, c’est ma vie, le reste, je le fais parce que j’aime bien être occupé. Quand je suis chez moi pendant plus de trois semaines, il faut que je retourne en studio. C’est pour cela que je fais ces trucs avec Mark Morton, la collaboration avec Soulfly, etc. : parce que j’aime être occupé. Cela dit, m’atteler à un album avec Coal Chamber alors que j’ai un album à écrire avec DevilDriver serait vraiment trop de travail. Je ne veux pas faire les choses à moitié, je veux les faire à fond.
Durant ta carrière, tu as toujours voulu éviter que DevilDriver soit associé à Coal Chamber. Je suppose que maintenant que le groupe s’est reformé, tous ces efforts sont réduits à néant ?
Non, ce sont juste deux monstres différents. DevilDriver est une bête totalement différente de celle qu’est Coal Chamber. Coal Chamber est plutôt inspiré par la musique goth, le goth et le vieux punk et ce genre de choses. DevilDriver a beaucoup d’influences différentes aussi. Je pense que c’est important que, au moment où j’ai commencé avec DevilDriver, je n’aie pas basé mon succès sur le fait d’avoir été dans un groupe à succès auparavant. J’ai juste dit : « Bon, c’est un monstre complètement différent de l’autre, donc on passe à autre chose. » Ceci dit, quand je réécoute la musique, tout se tient. Ce matin, j’ai reçu un mail de Monty Conner, la personne qui a signé à la fois Coal Chamber et DevilDriver chez Roadrunner Records, qui disait qu’il avait réécouté Dark Days de Coal Chamber et qu’il adorait cet album, qu’il tenait toujours la route malgré le temps qui passe, donc… Je prends tout en considération et, dans la vie, tout peut changer en fonction des circonstances.
Interview réalisée le 23 novembre 2011 par phoner
Retranscription et traduction : Chloé
Site Internet de Devildriver : www.devildriver.com
Site Internet de Coal Chamber : www.myspace.com/coalchambermusic
ENFIN! Enfin une interview intéressante avec des questions pertinentes!
Ooooouh et ça c’est pour le no comment ! ^^
Mec, c’est juste une interview en fait, il est où le potin ?
C’est ce qui arrive quand on lit que le titre de l’article ^^
a merde autant pour moi . pitié soyez sévères meté moi o no koment regardé je fé les fotes exppré
Euuu … je veut pas faire mon chieur mais c’est radio metal , radio potins ou radio metal potin ?