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Live Report   

Doro : à la vie, à l’amour


Qu’on accroche ou non au heavy old-school et ultra-classique de Doro, on ne peut nier combien un de ses concerts se traduira forcément par un très bon moment autant, si ce n’est plus, humain que musical.

Époustouflés que nous avions été par sa prestation au Hellfest 2011, nous n’y avons pas réfléchi à deux fois quand nous avons appris qu’elle passerait à Lyon le 20 octobre. C’était l’occasion de profiter à nouveau de son bonheur (partagé) d’être sur scène, face à ses fans.

Direction donc un Ninkasi Kao en configuration serrée : à cause du balcon fermé – qui aurait pourtant permis de diluer un tant soit peu la foule (sachant en plus que le stand de merch’ est toujours casé dans la salle même) – les spectateurs étaient condamnés à rester chacun fixé dans son petit 40 cm² personnel, empêchant presque tout mouvement et, avec la masse de monde et la proximité, la chaleur est vite devenue difficilement supportable (même sur scène, nous le verrons), chose seulement réglée après 1h40 de concert avec un brin de climatisation plus que bienvenu.

Mais place d’abord à la musique avec, pour commencer, le groupe de première partie qui aura accompagné Doro sur toute sa tournée européenne : Merendine.


Artistes : DoroMerendine
Date : 20 octobre 2011
Lieu : Lyon
Salle : Ninkasi Kao

D’origine italienne et en première partie d’une artiste comme Doro, allez savoir pourquoi, on s’attend à un groupe de power metal. Erreur ! Point de donjons et dragons, nuls flamberge ou elfes brandissants arcs, l’arsenal de Merendine est plutôt fourni par le thrash metal (le groupe a longtemps officié en Italie comme tribute-band de Metallica) avec un bon apport de Pantera.

Zanda, frontman poids lourd de Merendine

Le groupe monte sur scène. D’abord son batteur, Luca, portant masque, comme tous ses acolytes qui le suivront. Nous sommes face à un quatuor arborant le sourire symbole de rébellion de « V Pour Vendetta », devenu aussi le visage des militants Anonymous. Le grand gaillard, braillard, frontman poids lourd du groupe, Zanda est le premier à dévoiler sa trombine patibulaire alors que les trois autres resteront ainsi masqués tout au long du premier morceau. Sacré effet !

Si le rôle d’un groupe de première partie est de chauffer la salle avant la tête d’affiche, le boulot est très bien effectué. Zanda est charismatique, avec un beau grain de folie – à l’image du clown psychopathe de son T-shirt – qui déborde de temps en temps, et il sait s’attirer les faveurs de son audience en pointant souvent du doigt des membres du public qu’en un geste il semble transformer en complices. Même si la taille de la scène et son gabarit ne lui permettent pas d’être aussi remuant, on sent tout de même la marque de Phil Anselmo dans son jeu de scène. Le batteur est un de ces cogneurs habités (à la Keith Moon, si vous me permettez la comparaison) qui déversent leurs délires sur leurs fûts. Et même si, autour de ces deux-là, Sigers, le guitariste, et Dario, le bassiste, ont l’air beaucoup plus discrets et peu démonstratifs, on ne nie pas leur apport, notable en particulier sur un morceau comme « Stand Up And Fight », extrait de leur nouvel album, où les harmonies vocales en compagnie du chanteur apportent une pêche supplémentaire à ce titre et prouvent aussi leur talent de choristes. Ben fatto ragazzi !

Doro : on est là pour elle, elle est là pour nous

Le public est bien chaud, la température monte littéralement et, après plus d’une demi-heure d’attente, la voilà. Toute en charme et en sourires, Doro lance le show et le public démarre immédiatement, pas besoin de morceaux de chauffe pour réveiller ceux qui se seraient laissés endormir dans l’attente. Tout le monde est venu voir et adorer la Reine du Metal. Un amour qui prend très vite la chanteuse à la gorge qui en à peine quelques minutes montre son émotion face à un tel accueil, les larmes lui montant aux yeux.

Doro reçoit beaucoup mais donne aussi énormément. Elle est une excellente meneuse, obtenant sans difficulté que les bras se lèvent, qu’on tape des mains. Elle est aussi une performeuse qui se dépense sans compter. Malgré la grande chaleur qui règne dans le Ninkasi, elle bouge sans cesse, exerçant sa technique de headbanging bien à elle consistant à projeter tout son torse, bras tendus, par-dessus les premières rangs. Très vite, les musiciens semblent quand même souffrir de la chaleur, trempés de sueur qu’ils sont en quelques minutes ; on sent même une faiblesse dans la voix de Doro dont les cordes vocales n’ont pas dû apprécier ce climat. Mais rien ne l’arrête, jamais elle ne se plaindrait, trop occupée qu’elle est à communier avec ses fans.

Luca Princiotta (Doro)

Profitons-en pour comparer ce concert avec celui donné au Hellfest en juin dernier. Nous constatons déjà qu’il lui est aussi aisé de remuer une foule de plusieurs milliers que de quelques centaines de personnes. Et, même si elle mériterait de pouvoir passer dans de plus grandes salles, face à un public beaucoup plus large, on sent qu’elle ne pourrait jamais se passer de cette proximité qu’on trouve dans des lieux comme le Ninkasi Kao. A quelques centimètres du public, elle peut serrer des mains, tendre le micro, à un des spectateurs, entrer directement en contact avec tout ces gens ici rien que pour elle, elle venue spécialement pour eux.

Les musiciens de son groupe trouvent aussi un avantage à jouer dans ces plus petites salles. Sur une grande scène comme celle d’un festival aussi important que celui de Clisson, ils sont très éloignés les uns des autres, ce qui empêchent souvent de développer un quelconque jeu de scène car ils devront parfois retourner au plus vite derrière leur pied de micro, pousser quelques backing-vocals. Ici sur la « petite » scène du Kao, leur proximité permet une plus grande interaction ente eux, bien sûr, mais aussi avec le public, en serrant leur part de mains.

Néanmoins, on ne peut s’empêcher de penser que Doro pourrait mériter de remplir quelques stades, ce grâce à un répertoire de chansons comprenant une belle poignée d’hymnes particulièrement fédérateurs ou aux refrains faciles à reprendre en chœur même si c’était la première fois que vous les entendiez. Pour n’en citer que quelques uns : « Burning The Witches », « The Night Of The Warlock », « True As Steel », « Wacken Hymn (We Are The Metalheads) » (avant d’évoquer le festival allemand, elle avait eu la politesse d’évoquer son expérience au Hellfest) et, bien sûr, le « All We Are » qu’on a envie de fredonner pendant des heures après l’avoir entendu.

Doro Pesch

C’est justement ce morceau qui doit marquer la fin de la première partie du concert. Il est bien sûr scandé tout du long par le public mais aussi encore après. Au moment où, traditionnellement, le groupe s’éclipse afin de faire monter un peu la sauce avant les rappels, Doro et ses musiciens sont retenus, scotchés sur scène par un public frénétique reprenant encore et encore le refrain de cette dernière chanson. Dans ces conditions, on ne verra finalement qu’à peine la transition entre la setlist principale et les rappels.

Que du bonheur, une fois de plus, et un concert quasi sans faute. Petit bémol sur le solo de batterie (encore une de ces traditions, surtout intéressante pour les autres musiciens qui peuvent se faire une petite pause pendant ce temps) d’un Johnny Dee peu inspiré la moitié du temps, en grande partie composé de descentes de toms (quand ce n’était pas du simple martelage), au milieu de « Haunted Heart ». Mais cela ne nous rendra pas amers et on sera sans doute nombreux à vouloir re-goûter à un tel menu à la première occasion.

Setist de Doro :

Earthshaker Rock
I Rule The Ruins
Fight For Rock
Running From the Devil
Burning The Witches
The Night Of The Warlock
Hellbound
Without You
Metal Racer
True As Steel
Wacken Hymne (We Are The Metalheads)
Für Immer
Haunted Heart
Solo de batterie
You’re My Family
East Meets West
Breaking The Law (reprise de Judas Priest)
All We Are

Rappels :
Fight
Metal Tango
Deuxième rappels :
Raise Your Fist
Troisième rappel :
Touch Of Evil

Photos : Lost

NB : Les photos illustrant ce reportage ont été prises au cours du concert parisien qui a eu lieu le lendemain de celui-ci.



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