Pour fêter ses vingt ans d’existence en grande pompe, le Durbuy Rock Festival a souhaité faire les choses en grand en proposant une affiche variée et de haut niveau. Basé dans la bucolique citée de Bomal-Sur-Ourthe, à une quarantaine de kilomètres au sud de Liège, le festival fait le choix de mettre particulièrement en avant les artistes belges. C’est ainsi que, cette année, près d’un tiers de l’affiche était constituée de groupes locaux (Lady Carnage, Silence Is The Enemy, Ithilien, Do Or Die, Exuviated, Komah et Enthroned pour être précis). Et force est de constater que ce choix a été diablement efficace au vu des claques reçues lors du festival qui s’est déroulé les 8 et 9 avril derniers !
Deux groupes belges apparaissent ainsi dans le Top 5 des meilleurs concerts auxquels nous avons assisté lors de ce Durbuy 2016. Une sélection forcément subjective que nous vous proposons de découvrir dès maintenant.
Evénement : Durbuy Rock Fest
Date : 8 et 9 avril 2016.
Ville : Bomal-Sur-Ourthe (Belgique)
5. Komah
Même s’il est forcément difficile de déterminer un Top après avoir vu une vingtaine de concerts dont beaucoup furent excellents, il aurait été difficilement envisageable de ne pas intégrer le show de Komah dans les meilleurs sets de ce week-end. L’énergie déployée par le groupe de metal mélodique fut incontestable et ce n’est pas le public présent lors de ce concert qui dira le contraire, lui qui n’aura eu de cesse de se rentrer dedans lors de circle pits endiablés. Charismatiques et très concernés, les membres de Komah ont su convaincre l’audience à coups de gros riffs hyper efficaces. Un metal moderne et une prestance scénique qui rappellent l’aura d’un Dagoba : les deux groupes proposant des sets maîtrisés, carrés et surtout très professionnels. Une sacrée performance.
4. Lady Carnage
Lorsque l’on assiste à un concert d’un groupe jouant en deuxième position sur la journée du vendredi, donc aux alentours de 17h40, on ne s’attend pas franchement à se prendre une telle gifle. Ce concert aura donc été une preuve de plus que question musique une baffe peut venir de n’importe où et surtout n’importe quand ! Et ce pour notre plus grand plaisir. Lady Carnage a rappelé cette bonne vieille vérité avec son brutal death éminemment direct. Souriants, les musiciens du combo étaient remontés à bloc pour faire partager leur savoir-faire ayant pour caractéristique principale d’être un acte de démolition constant. Au cours d’une grosse demi-heure qui sera passée bien vite, mais qui aura marqué nos oreilles par son intensité, Lady Carnage a délivré un set dont on sentait que ses protagonistes avaient une vraie expérience de la scène comme l’aura prouvé ce show qui s’est tenu dans la Salle Le Sassin.
3. Mondo Drag
La particularité du Durbuy est de proposer aussi bien des concerts en salle qu’en plein air puisque une scène est également présente en extérieur. C’est donc en plein air que Mondo Drag, quintet venu de Californie, aura su mélanger somptueux soli, orgue Hammond et grosses guitares stoner. 70’s dans le son, il serait toutefois fallacieux de réduire Mondo Drag à la case des artistes revival 70’s car sa personnalité est réelle et finalement assez atypique. A l’image des tenues de ses musiciens portant aussi bien pattes d’eph, jeans, chemise rouge que pancho ! Le talent de Mondo Drag est de varier le propos en proposant une musique heavy/psyché/prog où les atmosphères de ce groupe qui accompagne Pentagram sur sa tournée européenne et américaine sont toujours réussies.
Moonsorrow a l’art de partager des compos longues, épiques – nous avions d’ailleurs pu échanger sur ce terme il y a quelques jours avec son chanteur/bassiste Ville Sorvali – et dont le caractère prenant est indiscutable pour peu que l’on apprécie les longues plages intenses. Magnifié par de superbes lumières, ce show aura séduit les adeptes des mélopées folkloriques ayant un penchant naturel pour le black. Créé en 1995, Moonsorrow sait évoquer les temps anciens avec brio et fait partie des articles cultes de la scène pagan. Si les musiciens étaient assez statiques, la performance du groupe n’en a pas souffert parce que pour savourer et être transporté par l’intensité des compos de Moonsorrow, il suffit juste de fermer les yeux…
1. The Arrs
The Arrs fait partie des meilleurs groupes français en live ! Nico, son chanteur aux faux airs d’Anders Fridén (In Flames) avec sa casquette à l’envers, est imposant à tous les niveaux. Grand par le taille et le talent, il manie aussi bien voix hurlée que chant clair et affiche un réel charisme avec son grand sourire. La communion étant partie prenante des concerts de The Arrs, il n’est à ce titre pas étonnant de retrouver Nico directement dans les premiers rangs au sein de la scène du Podium. Ses quatre collègues ne sont pas en reste et se donnent à fond tout au long d’un set où Khronos, le dernier album des Parisiens, aura été mis en avant comme il se doit. Un grand concert plein de sueur !
Année après année, et pierre après pierre, le Durbuy Rock Festival a construit un joli édifice. Si l’organisation a été un peu surprise par le (grand) nombre de festivaliers présents cette année, elle a toutefois su s’adapter et rendre une belle copie. C’est en tout cas avec un plaisir non-dissimulé que nous avons profité de cette édition ensoleillée proposée par un festival à taille humaine. Vingt ans après ses débuts, le Durbuy Rock Fest connaît le plus bel âge de sa vie. On lui souhaite en conséquence de conserver la splendeur de sa jeunesse sur ses prochaines éditions qu’on espère nombreuses.
Live report : Amaury Blanc.
Photo : Julien Perez (Hellfest 2012)