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Live Report   

Edguy : Les gendarmes du rire


Il y a des mois comme ceux-ci qui sont des mois bâtards pour les provinciaux. Des mois, voire plus cruel, de courtes semaines qui accumulent masse de concerts laissant vide 90% du calendrier, ne s’accumulant ainsi que sur un laps de temps toujours trop infime pour pouvoir jouir de tout ce qui passe près de chez soi. Et c’est le cas de ce 14 octobre 2014 où se produisent d’un côté les Allemands d’Edguy et Masterplan (au Transbo) et de l’autre les Anglais d’Anathema (au Ninkasi). C’est acté, ce soir ce sera Edguy, sa jovialité, son heavy festif et ses pitreries. En plus ils sont accompagnés pour l’occasion par une autre grosse pointure du genre, Masterplan, et de petits nouveaux bien de chez nous : Holy Cross.

Cependant bien qu’étant Français, Stéphanois même, c’est outre-Rhin qu’Holy Cross a d’abord placé ses jetons et c’est l’Allemagne et son amour du heavy qui ont permis l’émergence du combo. Comme quoi il n’y a donc rien d’étonnant à retrouver cette formation sur cette affiche cent-pour-cent germanique. D’ailleurs, Holy Cross c’est à eux d’entamer et nous, nous sommes à la bourre…

Artistes : Edguy, Masterplan, Holy Cross
Date : 14 octobre 2014
Salle : Transbordeur
Ville : Villeurbanne

Léger retard oblige, Holy Cross était déjà bien installé sur la scène du Transbo à notre arrivée. Installé et appliqué à délivrer un heavy classique, un heavy des familles qui trouve sa souche au Royaume-Uni, chez Priest et compagnie. La formation stéphanoise, à défaut d’apporter une réelle originalité musicale, produit un show carré, rempli de sourires et d’une bonne humeur flagrante malgré un espace scénique minimal par rapport à la scène originale (votre serviteur avoue avoir cru en une boîte à rythme avant d’épingler Ludovic Dupont, batteur de la formation, qui était planqué derrière l’un de ses collègues). En même temps jouer avant ces deux pointures teutonnes que sont Masterplan et Edguy, et surtout, un Tobias Sammet probablement chambreur et en mode comique des coulisses, il y a de quoi avoir la banane en montant sur les planches. C’est donc un groupe débordant d’énergie et des musiciens qui ne tiennent pas en place qui se présentent sur scène. Rien d’étonnant finalement à ce que Holy Cross soit en support d’Edguy (après avoir assuré plus tôt cette année la première partie de Freedom Call, eux aussi de sacrés joyeux lurons). Alors certes, si l’accueil lyonnais n’est pas euphorique, le Transbo – encore guère rempli, en même temps il n’est que 19h30 – salut toutefois cette prestation d’Holy Cross et cette petite mise en bouche plus qu’agréable.

Masterplan a ravi ses fans !

Véritable référence du style, Masterplan attaque enfin son set. Sans tour de chauffe s’il vous plaît ! Les Allemands ce soir menés par Rick Altzi au chant, ouvrent par un «Enlighten Me» qui fera se soulever le cœur des fans présents ce soir-là par son irrésistible efficacité et, aussi, par son statut de titre bigrement culte. Certains dans l’audience étant d’ailleurs bien plus venus pour Masterplan que pour Sammet et sa bande. Efficace donc, sublimé par un son particulièrement distinct de surcroît, autant dire qu’il n’est pas question de figuration chez Masterplan. Le combo élève le niveau musical de la soirée par ses hymnes mélodiques (merci Axel Mackenrott derrière son clavier !) tout en restant sur cette fibre joviale qui sera incontestablement le vecteur commun à cette soirée.

Masterplan apporte ainsi un power metal soigné, aux solis de guitare savamment maîtrisés par l’ex-Helloween : Roland Grapow. Cependant le show s’enlise dans un sentiment de routine malgré le choix d’une setlist très courte. Si une bonne partie du public est particulièrement réactive, Altzi – très classe et véritablement en voix – manque toutefois d’aisance devant ce parterre de fans. Et finalement bien que le groupe soit appliqué à la tâche, seuls les fans parviennent à rester immergés dans ce concert sur la durée. La faute à des compos rébarbatives. Pourtant tous les ingrédients étaient là pour satisfaire ce Transbo encore peu rempli, oui, mais bien décidé à passer une bonne soirée… Mais force est de constater que Holy Cross a bien mieux géré sa prestation globale que Masterplan ce soir. Et les Allemands quittent ainsi la scène après un «Crawling From Hell» final.

Edguy : Un trublion nommé Tobias Sammet.

C’est une autre affaire en ce qui concerne la tête d’affiche du soir : Edguy. Chaque prestation du combo attire les foules et un constat régulier en ressort : Edguy en live c’est toujours un bon moment. De l’humour, beaucoup d’humour même, sur fond de heavy metal…Voire au son d’un délire purement glam metal (si !) pour cette entame de show puisque c’est «Love Tyger» (extrait du nouvel opus du combo) qui ouvre le concert des Allemands. «Grrr» et «Wouh !» au programme de ce titre humoristique et dont le clip, d’ailleurs, représente bien ce qu’est Edguy, et notamment son leader, sur scène. Un mec qui a pour habitude de se manger littéralement les planches. Et pour éluder de suite la question, oui Tobias Sammet est encore tombé sur scène ce soir. Comme d’hab’ quoi.

Outre les pitreries de son chanteur en grande forme ce soir et qui, déjà, ne tient pas en place (le contraire serait plutôt inquiétant !), Edguy démarre tambour battant ce show avec pourtant un mois et demi de tournée dans les pattes. «Out Of Vogue», «Ministry Of Saints» (redoutable en live) et «Superheroes» déchaînent les passions. Edguy est rentré tête baissée dans son concert et le public lyonnais est tout autant disposé à suivre le combo avec la même frénésie que celle extériorisée sur scène. En même temps il n’y a pas à dire Sammet sait comment se mettre le public dans la poche et le chauffer à bonne température. Surtout quand il avoue à quel point il aime Lyon (et le public aime son accent français) et que pour la prochaine tournée il veut revenir ici. Surtout quand, de plus, il avoue que le groupe enregistre ses différentes prestations pour un futur opus live et que seront gardés ceux qui démontreront le plus d’engouement de la part du public. Alors quand arrive «Defenders Of The Crown», incontestablement taillé pour la scène, le public lyonnais s’en donne à cœur joie, ouvrant grand ses poumons afin de libérer d’une seule et même voix toute sa joie à défaut de pouvoir suivre et reproduire tous les gimmicks vocaux de Sammet allant crescendo.

Joie et bonheur sur les visages de Dirk Sauer (guitare) et Tobias Exxel (basse).

Edguy enchaîne les titres comme une mécanique bien huilée fait tourner ses rouages tout en ponctuant son set des inévitables discours et anecdotes de son chanteur entre chaque morceau. Tobias Exxel tire grimaces sur grimaces, Dirk Sauer joue les timides, Jens Ludwig, lui, les frimeurs. Tout va bien dans le meilleur des mondes en somme. Cependant après le cultissime et indémodable «Vain Glory Opera» le soufflé retombe un peu. La faute à un solo de batterie certes plus court qu’à l’accoutumée – et un massacre de l’intro de « 20th Century Fox » à la flûte très drôle – mais définitivement dispensable. Même si le thème choisi par Felix Bohnke pour cette tournée est celui de la Marche Impériale composée par John Williams pour la saga Star Wars, les solos de batteries semblent refléter une autre époque aujourd’hui vieille de trente ans. Mais Edguy est nostalgique. Après «Babylon» le combo offre quelques secondes de «La Marche Des Gendarmes» (pour ses fans français qui adorent ça) avant de clôturer cette interlude par quelques mesures du «The Trooper» de Maiden (après le petit clin d’œil à «Running Free» un peu plus tôt dans le concert). Sammet frustré de n’avoir toujours pas eu de Bruce Dickinson dans son projet Avantasia aurait-il décidé d’aller encore plus loin en jouant du Maiden sur scène et en écrivant même une chanson (bonus) dédiée à Steve Harris ? Il faut croire. Même si du Maiden sur scène n’est pas nouveau pour Edguy. D’ailleurs rayon reprise le groupe embraye sur celle de Falco et son «Rock Me Amadeus» avant que le combo n’offre sa session « love » avec un «Land Of Miracle» horriblement mielleux. Du bisounours metal en puissance diront certains.

Le show tire à sa fin. La triplette finale aura ainsi l’effet escompté : briser une dernière fois ce public complètement acquit à la cause du combo. «Tears Of A Mandrake», «Lavatory Love Machine» et enfin «King Of Fools» achèvent l’audience du soir. Edguy confirme à nouveau que c’est sur scène qu’il évolue le mieux, que cette dernière est son habitât naturel.

Setlist Edguy :

Intro
Love Tyger
Out Of Vogue
Ministry Of Saints
Superheroes
Defenders Of The Crown
Vain Glory Opera
Solo de batterie
Space Police
Babylon
Rock Me Amadeus (Falco cover)
Land Of The Miracle
Tears Of A Mandrake

—–
Lavatory Love Machine
King Of Fools

Photos : Nicolas « Spaceman » Gricourt

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