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Interview   

Emptiness : l’art du paradoxe


Avec Nothing But The Whole puis Not For Music, sorti chez Season Of Mist l’année dernière, les Belges d’Emptiness semblent avoir trouvé leur voie : gardant des éléments de leurs débuts black/death, ils y ont adjoint des passages atmosphériques et des tonalités gothiques avec une grande liberté et l’intention affichée de dérouter l’auditeur. Si Nothing But The Whole avait tapé dans l’œil de nombreux fans, dont le légendaire Jeordie White, plus connu sous le nom de Twiggy Ramirez (ex-Nine Inch Nails, Marilyn Manson et A Perfect Circle), au point que c’est lui qui aura été aux manettes de Not For Music, ce dernier album leur aura rapporté un public encore plus large et plus varié.

C’est avant un concert d’Emptiness à l’Effenaar à Eindhoven en compagnie de Terzij De Horde et Bathsheba que nous avec discuté de tout cela avec Jeremie, Peter et Jonas, sur fond de vocalises du groupe de reprises de Queen qui se produisait dans la salle d’à côté. Nous sommes revenus avec eux sur la genèse de Not For Music, leur conception de leur musique, du live et de l’obscurité.

« Tout ça ne serait jamais arrivé sans [Twiggy Ramirez], tout simplement, et en ça il mérite complètement la casquette de producteur. C’est à ça que sert un producteur : il fait en sorte que le truc soit fait de la meilleure manière possible. »

Radio Metal : Votre album est sorti il y a quelques mois déjà et a été bien reçu il me semble. Comment vous l’avez vécu, vous ?

Jeremie Bezier (basse, voix) : Il y a eu un long moment entre le moment où on a eu le master et la sortie, donc quand il est sorti, c’était déjà presque du passé pour nous. Nous avons reçu le master en juin donc ça fait plus d’un an que le disque est terminé, nous n’avons plus trop, trop la tête à ça en fait !

Jonas Sanders (batterie) : On est toujours fiers du produit, ça a été un processus qui a été assez long, notamment l’enregistrement, et puis ensuite la sortie, mais c’était pas mal, ça nous a permis de bien planifier la sortie avec le label. Nous avons pu faire un release show, c’était ici d’ailleurs à l’occasion du Eindhoven Metal Meeting. C’est le premier concert où nous avons eu le CD entre les mains. Il y a eu pas mal d’excitation autour d’ailleurs, c’était chouette.

Votre album précédent, Nothing But The Whole, avait été très bien reçu en tout cas. Est-ce que ça a influencé Not For Music ? Est-ce que ça vous a mis la pression, ou au contraire vous a porté, et peut-être ouvert des portes ?

Jeremie : Nous essayons de ne pas trop voir les choses comme ça, je pense que ce n’est pas très bon. Pour chaque nouvel album nous essayons de mettre le précédent de côté, en tout cas de différencier un peu ce qui nous inspire, ce que nous avons envie de faire. Ensuite, il y a la dimension pratique de faire en sorte que le groupe en lui-même marche. Ce sont deux choses vraiment différentes, mais je pense que l’album d’avant est celui qui nous a ouvert certaines portes, ça a été le début d’un certain engouement derrière, donc c’était plus motivant qu’autre chose, ça nous a donné envie de faire mieux, d’aller plus loin.

Dernière question sur cet album : quid de la fin ? Comment avez-vous eu l’idée de finir aussi abruptement, qu’est-ce que vous vouliez exprimer par-là ? Est-ce que ça avait quelque chose à voir avec ce qui allait suivre ?

Alors non, ça n’avait rien à voir avec ce qui allait suivre ; je pense que nous avons eu l’idée parce que lors d’une de nos sessions d’écoute, ça s’était arrêté là, et ça nous avait frappé, c’était comme mettre une dernière claque. Notre intention était de surprendre avec chaque passage de l’album, et là, c’était la surprise ultime, en quelque sorte.

Vous avez signé sur Season Of Mist pour votre dernier album. Comment ça s’est passé, et est-ce que ça a eu une conséquence sur votre façon de travailler ?

J’avais rencontré le patron de Season Of Mist au Hellfest, à l’époque je jouais encore dans Enthroned, et il est venu m’en parler, tout simplement. Et puis avec tout ce qui s’est passé avec l’album, avec Twiggy Ramirez qui s’est retrouvé à la production, nous avions besoin de quelque chose de sérieux derrière. Tout ça s’est passé au Hellfest de cette année-là, j’ai fait la connexion, et puis je l’ai simplement appelé pour lui dire ce qu’il se passait et lui demander si ça l’intéressait, et c’est parti de là. En ce qui concerne notre manière de travailler, non, je ne pense pas vraiment que ça ait eu des conséquences, le label précédent faisait du bon travail aussi.

Jonas : C’est juste une différence d’échelle, et puis c’est un peu une autre scène aussi… Ça nous a permis de travailler la stratégie différemment, on a beaucoup discuté avec l’attaché de presse de Season Of Mist pour bien préparer cette sortie et préparer le discours autour du disque, c’est la première fois que nous avons eu le temps de faire ça.

Jeremie : C’était peut-être plus pro.

Jonas : Oui, il fallait être en accord avec ce qui se disait sur l’album et sur notre musique, le discours à tenir, et ça nous l’avions déjà fait par le passé, mais là nous avons vraiment mis l’accent dessus. Et puis Season Of Mist a plus de poids que Dark Descent. En Europe, c’est l’impression que j’ai, en tout cas.

« L’idée, c’est d’attraper l’auditeur, et ce n’est pas en faisant des choses conventionnelles que nous allons y arriver. C’est vraiment ça l’âme du groupe, surtout sur ces derniers albums. Nous jouons beaucoup avec le paradoxe. »

Tu en parlais un peu plus tôt Jeremie, sur cet album c’est Jeordie White [Twiggy Ramirez] qui s’est occupé de la production. C’est assez inattendu comme collaboration, comment est-ce que ça s’est passé ?

Jeremie : Nous avons tout simplement reçu un mail un jour de ce gars-là, parce qu’il avait commandé un t-shirt et que nous lui avions envoyé le mauvais. La conversation est partie de là, nous avons compris que c’était lui, etc., et lui avait envie de nous rencontrer. Quand nous nous sommes retrouvés à jouer dans le même festival, nous avons discuté ; nous sommes venus avec cette idée de lui demander s’il voulait nous aider avec notre truc, et il a été directement emballé. C’est parti comme ça.

J’ai lu une interview de lui où il diminue pas mal son rôle et dit qu’il a été un fanboy plus qu’un producteur. Comment vous l’avez ressenti, vous ? Quel a été son poids dans la conception de l’album ? Comme il a des teintes assez goth, je me demandais si c’était lié à sa présence…

Non pas vraiment, nous savions ce que nous voulions, mais je pense que le fait de savoir que nous allions produire ça avec lui nous a peut-être influencé indirectement dans notre démarche. Ça nous a un peu fait rêver je crois, et puis on a associé ça avec les sons de là-bas je pense, et évidemment nous nous sommes demandé ce qu’il serait bien de faire vu l’histoire qui était en train de se créer. Après, est-ce qu’il diminue son rôle… Je peux comprendre ce qu’il voulait dire dans la mesure où ce n’était pas lui qui était derrière la console, ou qui accomplissait un travail de dingue sur chaque morceau comme on pourrait l’imaginer, mais c’est grâce à lui que tout ça est arrivé. Il nous a mis en relation avec Sean Beavan, un grand mixeur de là-bas qui nous a mixé notre album, nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir travailler avec lui. Twiggy nous donnait toujours un feedback sur les morceaux quand nous faisions les demos ; quand il est venu jouer à Bruxelles avec Manson il est venu nous voir au studio, ce genre de choses. Tout ça ne serait jamais arrivé sans lui, tout simplement, et en ça il mérite complètement la casquette de producteur. C’est à ça que sert un producteur : il fait en sorte que le truc soit fait de la meilleure manière possible.

L’idée de paradoxe a l’air très importante dans votre esthétique, que ce soit dans votre choix de nom, de titres d’album, dans votre volonté de toujours prendre l’auditeur par surprise. Est-ce que c’est volontaire, est-ce que c’est votre but en tant qu’artiste, ou est-ce que c’est plutôt un outil que vous utilisez quand vous réfléchissez à votre musique et à ce qui va autour ?

Oui, c’est réfléchi, il y a clairement cette volonté d’essayer de sortir de ce qui est juste la musique ou des codes. L’idée, c’est d’attraper l’auditeur, et ce n’est pas en faisant des choses conventionnelles que nous allons y arriver. C’est vraiment ça l’âme du groupe, surtout sur ces derniers albums. Nous jouons beaucoup avec le paradoxe.

Par rapport à vos débuts et au reste du metal extrême, vos deux derniers albums sont plus contrastés, moins rentre-dedans. Pour autant, ils ne sont pas moins inquiétants – d’une certaine manière, c’est comme si le metal extrême en général était un équivalent musical des films d’horreur et que votre musique à vous s’approchait plutôt du travail de David Lynch par exemple : moins dans la surenchère, mais très perturbant quand même. Quelles sont vos intentions de ce point de vue-là ?

Peter Verwimp (guitare) : Peut-être que finalement ce que nous faisons maintenant c’est plus extrême que ce que les autres groupes font, que ce qu’il est convenu de faire dans la scène metal extrême (juste des guitares, etc.). L’emploi des synthés, dans le metal, ça passe, mais il y a toujours des gens que ça va rebuter. Il y a une limite qui est très fine… Ça pourrait être plus clairement du black metal atmosphérique ou symphonique, mais finalement je pense que la prise de risque vaut le coup. Nous aurions pu refaire un deuxième Nothing But The Whole avec des guitares dissonantes etc., mais je pense que nous préférions aller plus loin, et peut-être taquiner un peu le public, avec une chanson comme « Ever » par exemple qui est très pop…

Jonas : C’est presque du Depeche Mode ! [Rires]

« Peut-être que finalement ce que nous faisons maintenant c’est plus extrême que ce que les autres groupes font, que ce qu’il est convenu de faire dans la scène metal extrême. »

Justement, l’atmosphère de l’album en général m’a pas mal fait penser à Pornography de The Cure, par exemple, notamment dans la manière de faire une musique plutôt plaisante à l’écoute mais tout de même très sombre voire franchement glauque. Est-ce que ça vous parle ?

Jeremie : C’est marrant parce qu’on nous parle beaucoup de cette esthétique new wave alors que moi à la base je n’ai jamais vraiment été influencé par ça, mais je pense que nous atteignons le même résultat en essayant de faire quelque chose d’analogue. C’est une manière d’exprimer la noirceur. Finalement c’est plus réaliste, plus humain de l’exprimer comme ça, et du coup, ça fait plus peur, c’est plus menaçant, parce qu’on y croit plus. Il n’y aura pas de retour en arrière par rapport à ça, c’est vraiment quelque chose d’acquis, je pense. C’est comme ça que je le vis, et du coup c’est maintenant que nous avons fait cet album que je m’intéresse un peu plus à tous ces groupes des années 80. Mais non, ce n’était pas vraiment volontaire à l’origine.

Peter : Peut-être que c’est lié à Bruxelles. Dans les années 80, il y avait une scène gothique très dynamique déjà. Peut-être que c’est quelque chose qui est propre à la ville, à l’influence que cet environnement a sur la musique. Peut-être que ça joue aussi, je ne sais pas…

Comment travaillez-vous, techniquement, sur vos albums ?

Jeremie : Nous voulions commencer l’album et en faire une sorte de voyage, nous avons vraiment composé dans le même ordre que l’album. Nous imaginons toujours les choses en premier, où ça va aller, quelle sera l’idée avant même de commencer à jouer, ça nous fait une sorte de fil conducteur.

Est-ce que le changement de line-up [le départ de Phil Pieters Smith et l’arrivée de Peter Verwimp] a eu de grosses répercussions dans votre manière de travailler ?

Non pas du tout [rires].

Peter : Non, je ne fais rien de différent [rires].

Est-ce que le fait que votre musique soit très variée est lié à vos backgrounds et vos goûts respectifs, qui sont peut-être très différents ?

Jeremie : Oui, je pense qu’on peut dire qu’ils sont très différents ! [A Jonas:] Non ?

Jonas : Non, c’est vrai que c’est fort différent, mais nous avons aussi beaucoup de groupes en commun, beaucoup de choses que nous écoutons ensemble. Jeremie m’a toujours fait découvrir beaucoup de choses, des scènes complètement inconnues pour moi, et même des choses plus pop ou de la musique classique que lui écoute souvent. Avec Peter, nous commençons à bien nous connaître, ça fait quelques années maintenant, et pareil, nous nous faisons écouter des choses. Ils vont un peu plus loin dans leurs recherches que moi et ils savent ce qu’ils aiment, alors que moi je suis encore à manger un peu à tous les râteliers pour trouver où je vais aller. Eux ont la sagesse de savoir ce qu’ils veulent.

Peter : [Rires] La sagesse des vieux !

Jonas : C’est vrai que nous venons d’univers très différents, et c’est ça aussi qui créé ce qu’il se passe dans le groupe. Et puis nous habitons tous dans le même quartier – à part Peter qui est à Anvers –, ça aide.

Peter : Nous sommes tous très ouverts à tous les styles musicaux, même si nous avons chacun des préférences pour certains genres en particuliers. Nous sommes tous ouverts à des choses aussi différentes que la pop, le metal…

Jeremie : Et puis pas seulement pour la musique, de manière générale en fait.

J’ai lu dans une chronique sur internet qu’à la fin de « It Might Be » il y a un passage de didgeridoo. Personnellement je ne suis pas sûre d’avoir entendu ça, mais qu’est-ce que vous pouvez m’en dire ?

Peter : Non, non, c’est juste de la basse [rires] ! Mais j’ai lu ça aussi, on a dû tomber sur le même article !

Jeremie : C’est la basse de Jeordie en effet. Pas de didgeridoo non [rires], mais du coup ça aurait été quoi ta question ?

Quelque chose du genre : comment avez-vous eu cette idée ?

« Êtes-vous des hippies ? » [Rires]

Jonas : [Rires] On garde l’idée pour le prochain album !

« Il fallait que nous explorions beaucoup, il nous a fallu des années à faire les choses de travers avant de comprendre… Mais ça, c’est un peu l’histoire de notre vie ! »

En attendant, pourquoi est-ce que vous avez intitulé celui-ci Not For Music ?

Jeremie : En fait au départ, nous voulions l’appeler Ever. Je trouve que c’est un titre qui est même plus approprié, mais c’était moins fun à faire quelque part, c’est plutôt une question d’impact en fait. Not For Music, ça donne un peu un côté mystérieux : « De quoi alors ? » L’idée, c’était que le rien est notre musique.

Votre musique est très complexe et très immersive ; quelle est la place du live dans tout ça, comment est-ce que vous l’envisagez ?

C’est énormément de travail. Nous avons tendance à beaucoup travailler en studio, nous aimons beaucoup la remise en question, nous passons beaucoup de temps à essayer toutes les possibilités et nous tranchons ensuite, donc ce n’est pas tellement un travail de groupe, de répétition, de choses comme ça. Nous ne savons pas nécessairement jouer les choses en soi !

Jonas : Et puis jusqu’à la dernière minute nous rajoutons des couches, des effets, nous torturons un peu les guitares ici et là…

Jeremie : Ce n’est qu’après coup que nous pensons au live : « Putain, comment on va faire ! » [Rires]

Jonas : D’où la question du claviériste que nous avons avec nous maintenant.

Jeremie : Et puis finalement, nous essayons de faire en sorte que ça sonne le plus possible comme l’album.

Peter : Ce n’est pas que ça doit être exactement la même chose, mais nous essayons de nous en approcher le plus possible en fonction de ce que nous pouvons faire à nous cinq. Dans certaines reviews de nos concerts, des gens ont dit que ça sonnait comme l’album mais de manière négative, et je ne comprends pas très bien, parce que c’est très difficile de reproduire un tel album en live.

Jeremie : Moi quand je vais voir un concert, j’espère que les chansons vont ressembler à la version studio et pas qu’elles vont être différentes ; si tu veux entendre ton refrain préféré, tu veux l’entendre comme sur l’album ! Du coup, j’espère que c’est ce que nous faisons nous aussi.

Vos setlists reprennent l’album dans son ensemble alors ?

Peter : Presque, il n’y a pas « Digging The Sky », c’est tout. Nous avons juste ajouté quelques chansons de Nothing But The Whole au milieu.

Jeremie : Encore une fois, l’idée c’est en effet de reproduire l’album, donc au niveau de l’élaboration de la setlist nous avons cette idée en tête aussi.

Au début de l’interview, vous me disiez que l’album vous semblait loin. Est-ce que vous avez déjà commencé à travailler sur autre chose ? Ou vous comptez peut-être tourner un peu plus ?

Ça pourrait être bien, oui. Là, nous sommes vraiment à ce moment où nous n’avons pas de plan du tout, ce qui fait du bien aussi. Nous verrons bien ! Nous ne sommes ni inquiets, ni pressés, nous verrons les opportunités qui se présenteront à nous, et quand nous aurons envie de nous y remettre, nous recommencerons !

Jonas : Nous avons quelques concerts prévus aussi d’ici là, ce qui va nous occuper un peu aussi. Mais nous brainstormons constamment ; à chaque fois que nous nous voyons, nous essayons d’apporter de nouvelles idées. Nous en parlons, et puis en général ça arrive quand tout le monde le sent, ça se fait assez naturellement.

Jeremie : Nous avons besoin de vivre un peu entre deux aussi, de faire d’autres choses, pour nourrir la musique et que ce soit quelque chose d’autre la prochaine fois. Pour laisser le temps à notre rapport au monde de changer, et puis nous laisser le temps d’évoluer en tant que personnes. Ça nourrit notre musique évidemment.

Le groupe est assez ancien il me semble, donc je suppose que vous avez grandi avec…

Oui, il a vingt ans ! C’était un délire d’ado au départ. Mais c’est vrai que ça ne nous lâche pas, cette histoire ! Jonas est arrivé relativement récemment – enfin, en 2011, donc il y a quasiment sept ans –, mais au départ, c’est Olivier [Olve Lomer, guitare] et moi qui avons créé le groupe.

Est-ce que l’évolution de votre musique d’un black death relativement conventionnel à quelque chose de beaucoup plus personnel reflète vos évolutions personnelles en tant qu’individus ?

Je crois que c’est ce que nous voulions faire dès le début en fait, mais nous ne savions pas trop comment nous y prendre. Il fallait que nous explorions beaucoup, il nous a fallu des années à faire les choses de travers avant de comprendre… Mais ça, c’est un peu l’histoire de notre vie !

Interview réalisée en face à face le 15 septembre 2017 par Chloé Perrin.
Retranscription : Chloé Perrin.
Photos : David Fitt.

Site officiel d’Emptiness : www.emptiness.be.

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