Artiste : Alice In Chains
Salle : Le Bataclan, Paris
Date : 04-12-2009
Public : 1 500 personnes environ
Ce concert est un véritable événement puisque c’est la première fois qu’Alice In Chains défend un nouvel album sur scène depuis… 13 ans ! Ce fut lors de quatre concerts donnés en première partie de Kiss dans des stades américains au printemps 1996.
Du coup, le Bataclan affiche bien sûr complet pour ce grand retour de ce groupe pionnier du grunge, trois ans après une première tournée avec son nouveau chanteur, le leader de Comes With The Fall, William DuVall. L’homme qui doit succéder à l’icône absolue, Layne Staley, mort en avril 2002 d’une overdose.
William DuVall : quelle classe !
En tout cas, pour bien marquer le caractère carrément exceptionnel de cette tournée, le groupe américain a choisi de se passer de première partie. Résultat, après une
heure d’attente, les quatre membres d’Alice In Chains arrivent sur scène et attaquent par trois morceaux de Dirt, l’oeuvre majeure du groupe : «Rain When I Die», «Them Bones» et «Dam That River». Quelle entrée en matière !
Sur ce dernier titre au riff ravageur, la fosse devient d’ailleurs folle. Le son est parfait : puissant et clair. Derrière la batterie, un écran géant diffuse des images de synthèse durant tout le show, ce qui renforce l’impact visuel du combo. Quant à William DuVall, attendu au tournant par les fans, il assure grave. Ça ne sert à rien de vouloir le comparer avec Staley, celui-ci possédant une voix et un charisme uniques. Mais en tout cas, DuVall est un sacré chanteur. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter la façon dont il parvient à assurer les lignes de chant, pourtant difficiles, de «Love, Hate, Love» issu du premier album, Facelift.
DuVall est aussi un frontman énergique, à l’aise avec le public et affichant une complicité évidente avec ses partenaires : Jerry Cantrell, chant, guitare et cerveau du groupe depuis vingt ans, Mike Inez à la basse (qui assure superbement les choeurs de temps en temps) et Sean Kinney à la batterie. Un Cantrell omniprésent au chant, surtout sur les titres du nouvel opus au cours desquels il prend souvent place derrière le micro central de la scène. Tandis que DuVall assure les choeurs tout en jouant aussi de la guitare.
Résultat, Alice In Chains est vraiment désormais un groupe à deux frontmen. Ce qui offre une occupation de la scène optimale et variée. Puis, le combo s’offre une pause acoustique : Inez, DuVall et Cantrell prenant place sur des tabourets pour jouer «Your Decision», l’incroyable hit «No Excuses» issu de l’EP Jar Of Flies et «Black Gives Way To Blue» avant lequel Cantrell présente les musiciens puis dédicace le titre à «un autre membre d’Alice In Chains». Comprendre Layne Staley…bien évidemment.
Alice In Chains version 2009
Petite déception pour les puristes, l’énorme «Down In A Hole» joué les soirs précédents est laissé de côté. En tout cas, le groupe refuse le trip «revival» puisqu’il joue au total sept titres de «Black Gives Way To Blue», preuve que Cantrell veut se tourner désormais vers le
futur et croit beaucoup à son nouveau disque. Difficile de lui donner tort vu la qualité de ce dernier.
Puis, Alice repasse à l’électrique. Avant de revenir pour les rappels et jouer deux de ses plus grands hits : «Would ?» et «Rooster» eux aussi issus de Dirt. Sur ce dernier
morceau, des images du clip passent sur l’écran et on reconnaît Jerry Cantrell et son père, vétéran du Viet-Nam, qui a inspiré le thème de «Rooster».
Incroyable de voir les sourires que s’échangent Cantrell, Kinney et Inez pendant les morceaux, la plénitude sur leurs visages, leur joie d’être là… Il faut comprendre
en effet que ces musiciens incroyables ont passé près de 15 ans à se morfondre sans presque jamais remonter sur scène, paralysés par la lente agonie de Layne Staley.
Alors Staley est mort. Mais Alice In Chains est toujours vivant et le souvenir de Layne vit aujourd’hui grâce à la musique de ce groupe fabuleux.
Setlist :
Rain When I Die
Them Bones
Dam That River
Again
Lesson Learned
Check My Brain
Love, Hate, Love
A Looking In View
Your Decision
No Excuses
Black Gives Way To Blue
It Ain’t Like That
Acid Bubble
We Die Young
Last of My Kind
Angry Chair
Man in the Box
Rappels :
Nutshell
Would
Rooster
Merci pour l’article, j’ai eu le même ressenti ce soir là !
Yo ! Nan qu’une date en France, c’était à Paris ! 🙂
Si on a des infos on vous dira !!
Argh, ça donne envie… Bienheureux ceux présents ce soir-là.
Quelqu’un sait-il s’il y a d’autres dates prévues en France (à Lyon si possible… ben quoi, on peut y croire, c’est Noël) ?
Ce fut une belle soirée, c’est vrai !
Merci Jerry and co’