Si le quidam est passé dimanche 22 mars devant les portes du Ninkasi Kao de Lyon il a pu constater la présence d’une grande foule de metalleux gentiment alignée en rang d’oignon. La raison ? Dans quelques minutes Ensiferum, un grand nom de la scène folk mélodique, va monter sur les planches. Il paraît donc clair que le groupe est attendu au regard de cette longue file d’attente largement composée de moins de trente ans. Ainsi il n’est pas rare de tomber sur des visages peinturlurés en mode guerriers rendant hommage aux maquillages des membres du groupe finlandais.
Le concert n’a pas encore démarré mais les signes de communion entre la tête d’affiche et son public sont déjà physiquement palpables.
Artistes : Ensiferum – Insomnium – Omnium Gatherum
Date : 22 mars 2015
Salle : Ninkasi Kao
Ville : Lyon [69]
Il est 19H30 lorsque les arpèges de guitare du premier groupe à ouvrir la soirée, Omnium Gatherum, résonnent dans la salle. Les musiciens apparaissent sous les lumières vertes et headbanguent tous ensemble. Une entrée en matière offensive qui donne le ton de la soirée et le sentiment qu’Omnium Gatherum est un combo rôdé sur scène. Et lorsque le chant de Jukka Pelkonen arrive on prend conscience que la formation finlandaise, dont le premier album date de 2003, propose un death metal mélodique typiquement scandinave. Le sextet ne cesse d’haranguer la foule et le chant souvent mené à deux s’avère efficace car percutant. Le public réserve en conséquence un accueil particulièrement chaleureux au groupe et n’hésite pas à taper dans ses mains de lui-même ou sous les incitations du combo.
Si l’on peut noter une certaine linéarité dans les compos – les passages qui alternent puissance et douceur peuvent devenir lassants à la longue – le groupe est techniquement irréprochable à l’image des solos de guitare toujours bien sentis et finement exécutés ou de cette batterie constamment harcelée par Jarmo Pikka et sa casquette à l’envers. « Et maintenant voilà un cliché pour vous : est-ce que vous en voulez plus ?! » dira non sans humour Jukka, le frontman à baggy. Viendra ensuite le morceau « New World Shadows », véritable tuerie avec ses gros riffs et ses lumières bleues, seuls artifices de ce show d’Omnium Gatherum. Au bout de cinquante minutes qui sont passées bien vite, le groupe quitte la scène après avoir reçu un bel accueil, pour ne pas dire un vrai plébiscite, de la part de l’audience. Et ce malgré un début de set difficile à cause de problèmes de son.
Setlist Omnium Gatherum (via setlist.fm) :
New Dynamic
Soul Journeys
The Sonic Sign
The Unknowing
New World Shadows
Everfields
On enchaîne avec Insomnium dont le backdrop apparaît sous les vivats d’une foule qui joue vraiment son rôle de membre supplémentaire. Les pogos sont de sortie devant un combo qui produit une copie franchement pro et carrée valorisée par un gros son. Le chanteur/bassiste Niilo Sevänen remercie le public qui savoure ces magnifiques compos qui oscillent entre plages calmes et death mélodique. Dans la foule, les slammeurs s’en donnent à coeur joie en rivalisant d’ingéniosité pour proposer des figures acrobatiques de haut vol, se disant même bonjour tout en se slammant les uns sur les autres ! Ambiance garantie. Durant ce set d’Insomnium, le spectacle fut donc autant présent sur scène que devant les planches.
Comme sur album, le combo assure en live et c’est le sourire aux lèvres que ses membres quittent la scène à 21H30 après avoir remercié la foule comme il se doit, visiblement très heureux d’avoir pu se produire devant des fans enthousiastes et réceptifs à sa musique.
Setlist Insomnium (via setlist.fm) :
The Killjoy
While We Sleep
Every Hour Wounds
Daughter Of the Moon
Black Heart Rebellion
Where The Last Wave Broke
The Promethean Song
Drawn To Black
Ephemeral
Weighed Down With Sorrow
Vingt petites minutes plus tard, Ensiferum est dans la place et on note tout de suite que le quintet propose un son extrêmement puissant. La formation finlandaise partage ses cavalcades infernales avec entrain et l’atmosphère festive de la soirée est renforcée par un chant souvent mené à trois. Dans le public, le plaisir est total. Sous les lumières rouges du Ninkasi, ça slamme sévère et ça ne cesse de taper du pied sur les rythmes on ne peut plus fédérateurs proposés par Sami Hinkka, le bassiste fantasque du combo, et ses acolytes. Des morceaux qui paraissent être la bande-originale idéale pour galvaniser des troupes parties en découdre !
Ensiferum bénéficie de moyens techniques supérieurs aux autres artistes présents ce soir comme le prouve l’utilisation de jets de fumées. Des moyens qui valorisent les compos variées d’une formation qui n’hésite notamment pas, comme les fans le savent, à lorgner du côté du disco (« Two Of Spades ») ce qui participe évidemment à l’atmosphère de fête qui se dégage de son set.
C’est donc en toute logique sur des « Ensiferum ! Ensiferum ! » que le groupe revient sur les planches pour exécuter les rappels. Les musiciens en profitent d’ailleurs pour changer d’instruments sur les injonctions de l’accordéoniste Netta Skog – qui remplace sur la tournée Emmi Silvennoinen – devenue seule maître(esse) à bord. Petri Lindroos (chant) devient ainsi bassiste, le guitariste Markus Toivonen échange de poste avec Janne Parviainen à la batterie pendant que Sami devient accordéoniste et Netta chanteuse. Le tout pour une reprise du fameux « Breaking The Law » de Judas Priest où l’on sent le groupe heureux d’être là, contents de communier avec une foule qui ce soir aura remplie complètement le Ninkasi Kao.
Une audience très active qui aura largement participé à la réussite de cette soirée 100% dédiée à la scène metal finlandaise où les trois groupes présents auront su convaincre un public qui ne demandait qu’à prendre du plaisir.
Setlist Ensiferum (via setlist.fm) :
Axe Of Judgement
Heathen Horde
Into Battle
Little Dreamer (Väinämöinen, Part II)
Warrior Without A War
Ahti
Smoking Ruins
Two Of Spades
Unsung Heroes
Burning Leaves
One Man Army
Victory Song
Rappels :
Breaking The Law (reprise de Judas Priest)
From Afar
Token Of Time
Iron
Live report : Amaury Blanc.
Photos : Emilie Garcin – Facebook.