Lars-Göran Petrov est le genre d’homme qui aime prendre du bon temps. C’est d’ailleurs alors qu’il était de sortie dans un bar à siroter une bière avec sa petite amie que nous l’avons eu au téléphone pour nous parler de Dead Dawn, le nouvel album d’Entombed A.D. Et le bon temps, c’est justement avec son groupe qu’il aime aussi le prendre.
Il suffit de voir l’enthousiasme qu’il a de nous en parler, heureux de voir sa formation prendre la route dont il ne se « lasse jamais » et ne pas chômer pour revenir rapidement avec de nouvelles musiques qui font aujourd’hui sa fierté. C’est indéniable, la dynamique et l’implication est désormais bel est bien là dans Entombed A.D.. Ça n’a pas toujours été le cas, comme Petrov nous le rappelle. Dead Dawn, tout comme Back To The Front avant lui, apparaît comme une façon d’exorciser les restes de frustration après sept années de stagnation.
Petrov nous parle donc de la conception de cet album et à quel point le groupe a regagné en discipline mais aussi en plaisir. Si bien que deux des membres du groupe, lui inclus, ont même trouvé le moyen de caser dans leur agenda la réalisation d’un autre album avec le groupe Firespawn, ce qu’il évoque également dans l’entretien qui suit.
« Il y avait beaucoup de frustration en nous et ce n’est jamais bon parce que lorsque tu es frustré et que tu as plein de choses en toi, ça te bouffe. Heureusement, nous voyons cette frustration de façon positive. »
Radio Metal : Back To The Front est sorti en août 2014 et vous êtes déjà de retour un an et demi plus tard avec un nouvel album. Etiez-vous impatients de retourner en studio ?
Lars-Göran Petrov (chant) : A fond ! Oui ! [Rires] En fait, nous avons sorti Back To The Front, nous avons donné beaucoup de concerts, et puis nous avons immédiatement décidé de commencer à faire des riffs et trouver des idées. Nous avons commencé à avoir de nouvelles idées et faire de nouvelles chansons à peine quelques semaines après avoir sorti Back To The Front car nous savions que créer les chansons allait prendre quelques mois. Ainsi nous avons travaillé sans relâche sur les idées et les chansons, jusqu’à il n’y pas longtemps, lorsque nous sommes entrés en studio. Nous ne voulions pas que cet album sorte sept ans après. Nous voulions qu’il sorte assez rapidement. Si tu commences tout de suite à travailler sur des chansons, alors tu peux prendre ton temps et les rendre vraiment bonnes, ce qui je crois est le cas. Soudainement, nous étions en studio et les gens étaient là : « Oh, vous faites déjà un album ? C’est rapide ! » Et nous : « Ok, ce n’est pas bien ? » Eux : « Non ! C’est super ! » Nous voulions montrer aux gens que c’était du sérieux pour nous parce c’est notre boulot, nous faisons de la musique. Et je pense que nous savions que si nous ne commencions pas à travailler sur de nouvelles chansons presque tout de suite après Back To The Front, ça aurait encore pris trois ou quatre ans, en reprenant de mauvaises habitudes. C’était bien que nous ayons planifié les choses et fait les chansons aussi tôt que possible et assez rapidement.
Est-ce que ça veut dire que si vous ne vous disciplinez pas, vous avez tendance à être un peu fainéants ?
Non ! En fait, ça aurait été ainsi avant mais c’est parce que quelqu’un d’autre gérait le groupe et nous ne savions pas quoi faire, il n’y avait aucun objectif, rien qui faisait qu’on avait hâte d’avancer. Mais désormais, nous sommes productifs, nous avons l’objectif de sortir un album, pas une semaine après le précédent, mais je pense que deux ans est un bon délai. Si tu n’as aucun objectif, alors deux années peuvent vite devenir quatre ou cinq années. Le temps passe vite, tu sais [petits rires]. Aussi, nous avons tiré au maximum profit de notre temps, nous avons appris à l’utiliser au mieux. Je dirais que nous n’avons pas été fainéants cette fois-ci ! Et nous n’étions pas fainéants avant non plus, c’est juste que nous attendions que quelque chose se passe, que quelqu’un dise : « Allez, on s’y met ! » Et, avant Back To The Front, nous en sommes arrivés au stade où nous avons dit : « Allez, faisons un putain d’album ! » Et nous avons fait Back To The Front, et tous ces problèmes sont survenus et bla bla bla bla… Mais nous voilà ! [Petits rires]
Dirais-tu que vous aviez un surplus d’énergie et de créativité après la longue pause qui a précédé Back To The Front ?
Oui ! En fait, il y avait beaucoup de frustration en nous et ce n’est jamais bon parce que lorsque tu es frustré et que tu as plein de choses en toi, ça te bouffe. Heureusement, nous voyons cette frustration de façon positive et c’est ainsi que nous sommes parvenus au nouvel album [petits rires] ; c’est sûr que c’était la meilleure façon de faire. Nous avons simplement mis nos problèmes de côté, nous nous en fichions et nous nous sommes concentrés sur les nouvelles chansons, en suivant le plan et en sortant l’album.
Est-ce que le groupe a aussi été boosté par l’énergie des tournées ?
Ouais, bien sûr ! Il n’y a rien de mieux que d’être en tournée ! Et nous avons découvert en tournée que nous avions plein de temps libre, par exemple, à attendre les balances, pendant les balances ou dans le bus. C’étaient donc d’excellentes occasions de faire de nouvelles chansons, de les essayer aux balances, de jammer et tout. Donc, après plus de vingt-cinq ans, nous avons enfin appris à utiliser la majorité du temps que nous passons à ne pas dormir. Nous avons un enregistreur à bande, nous pouvons assembler des riffs et ensuite, lorsque nous rentrons chez nous, nous pouvons composer une chanson à partir de ça. Cette fois-ci, nous avons vraiment maximisé notre temps et la créativité n’a fait que se renforcer.
D’ailleurs, comment les gens ont réagi à la nouvelle version d’Entombed en live ? Vous ont-ils beaucoup soutenus ?
Ouais ! Le public était même plus important qu’avant ! [Rires] Les gens ont montré beaucoup d’intérêt. Maintenant que nous avons un album de plus et que les gens ne sont plus embrouillés, ils voient que nous prenons ça au sérieux. C’était intéressant de jouer les nouvelles chansons en live. C’était cool ! Tout était excellent !
Back To The Front était le premier album en tant qu’Entombed A.D. après le départ d’Alex Hellid. Est-ce que cet album et la façon dont il a été reçu vous a donné confiance par rapport à la décision de continuer sans Alex ?
Ouais, nous sommes un groupe et les groupes font des albums et partent en tournée. Il n’y a vraiment pas à aller chercher plus loin. Alors c’est ce que nous avons fait. Si quelqu’un n’était pas content de ça, de faire ce que les groupes font, alors libre à lui de partir. C’est aussi simple que ça ! Nous savons que nous voulons faire de la musique et nous l’avons prouvé en sortant des albums, et puis nous allons partir en tournée… Comme toujours ! On ne s’en lasse jamais !
« Je ne suis pas stressé de la même façon, je n’ai pas une guitare chez moi [petits rires]. Si j’avais une guitare, je ferais des riffs et alors je me mettrais à stresser [rires]. »
J’ai entendu des rumeurs comme quoi Entombed A.D. reprendrait peut-être le nom Entombed. Est-ce quelque chose que vous avez tenté de faire ?
On ne sait jamais. Nous verrons ce qu’il advient. Mais, en gros, Entombed A.D. est Entombed, donc ça revient au même [petits rires]. Mais il y a des démarches en cours, donc on verra bien. En fait, nous n’avons pas gâché notre énergie là-dedans. Il se passera ce qu’il se passera et puis nous continuerons à faire ce que nous faisons. On verra !
Comment comparerais-tu la conception de Dead Dawn par rapport à Back To The Front ?
Globalement, c’était plus confortable, moins de stress mais tout en étant quand même productifs, à faire ce que nous sommes censés faire. Nous avons travaillé sur ces chansons pendant dix-huit mois jusqu’à l’enregistrement, c’était donc une progression régulière pendant que nous tournions. Donc, pour nous, le temps est passé assez vite. Le processus d’enregistrement était comme d’habitude : tu as les chansons, tu enregistres la batterie, la basse, les guitares, le chant, tu mixes, tu fais le master, et tu sors l’album [petits rires]. C’est pareil. Réponse ennuyeuse mais c’est ainsi.
La dernière fois que nous nous sommes parlés, tu as dit au sujet de l’enregistrement de Back To The Front que « ça fait du bien d’être loin de chez soi pour se concentrer entièrement. » Etait-ce donc un environnement similaire cette fois ?
Cette fois, nous avons travaillé dans notre ville, à Stockholm. Ce studio, Big Island Sound, n’est qu’à dix minutes de chez nous en métro. Mais c’était moins important de vivre dans le studio maintenant parce que ce coup-ci nous avons mieux préparé nos chansons. Lorsque tu te réveillais le matin, tu prenais le métro pour aller au studio, et tu étais bien préparé, tu savais exactement ce que tu allais faire aujourd’hui ou cette semaine. Lorsque tu arrivais au studio, tu étais relax, les chansons étaient là, les riffs étaient là, il n’y avait plus qu’à enregistrer et ça s’est fait assez rapidement parce que si tu as les parties de batterie, le son des guitares, les guitares qui sont prêtes, tu peux juste y aller et enregistrer. Et puis ça fait vingt-cinq ans que nous existons, donc je pense que nous savons comment enregistrer [rires].
Vous êtes donc mieux concentrés…
Oui, exactement. Nous savons comment gérer le temps et nous concentrer lorsque c’est nécessaire. Au début, tu peux trouver de nouvelles idées, de nouveaux riffs et te relaxer, tu n’as pas à stresser, mais doucement ça prend forme et ça devient une bonne chanson. Ce n’est qu’une question de faire attention au temps et de bien l’utiliser. Si tu es productif, tu peux accomplir un sacré paquet de choses avec le temps.
L’album a été produit par Tom Van Heesch et Jacob Hellner de Big Island Sound, mais aussi par le guitariste Nico Elgstrand. Ça fait beaucoup de producteurs pour un simple album de death metal !
[Rires] Ouais ! En fait, Nico était très présent, il est le genre de mec qui aime avoir le contrôle des choses. Mais Jacob Hellner était un chouette type. Lui et son assistant Tom Van Heesch ont beaucoup travaillé sur les chansons. Jacob Hellner n’allait pas changer drastiquement le son mais il connaissait l’histoire d’Entombed, il sait ce qu’il en est avec ce groupe, donc lorsqu’il a fait le mixage et tout, c’était parfait ! Le résultat est vraiment cru. Je pense que cet album est un peu plus brut que Back To The Front. Ils avaient une pédale de guitare boss qui va bien et nous l’avons mise plus forte, donc ça ne sonne vraiment pas comme du punk mais plus comme un mur de son. J’aime ça ! Je pense que nous avons une version plus actuelle du vieux son death metal. Donc, Nico était très présent mais c’est juste parce que c’est toujours bien que quelqu’un s’occupe de [la supervision]. Personnellement, je ne suis pas tout le temps là parce que, non pas que je m’ennuis facilement, mais je sais que quelqu’un gère, alors je peux me relaxer et aller regarder un film [rires].
Ou aller prendre une bière avec ta petite amie [rires]…
Exactement ! [Rires] Les bonnes choses de la vie !
On dirait que Nico Elgstrand prend de plus en plus d’importance dans le groupe, dans la mesure où il compose et supervise la production. Comment expliquer ce niveau d’implication de sa part ?
Il aime faire ça. Car nous avons un autre studio de répétition dans lequel nous avons un petit studio et il aime y aller la nuit, pour trouver diverses idées et tout. Parfois il m’appelle en pleine nuit : « Oh, il faut que tu viennes chanter ça ! » [Avec une voix comme s’il venait de se réveiller] « Euh, ok… » [Rires] A deux heures du matin, j’y vais et j’essaie son truc. C’est quelqu’un de très stressé ! [Petits rires] Mais il est ainsi simplement parce qu’il veut avoir un objectif, il veut accomplir quelque chose. Et je trouve ça super ! Tous les membres du groupe ont leur esprit tourné vers une chose, qui est de faire plus de musique et sortir des albums parce que c’est notre job, tu sais ! [Petits rires] Mais ouais, c’est un super gars, il aime s’occuper des choses.
Dirais-tu que c’est parce que tu es dans le groupe depuis le début que tu es moins stressé que quelqu’un comme Nico ?
Je suis aussi stressé parce que… Bon, je ne suis pas stressé de la même façon, je n’ai pas une guitare chez moi [petits rires]. Si j’avais une guitare, je ferais des riffs et alors je me mettrais à stresser [rires]. C’est bien que quelqu’un dans le groupe prenne le contrôle et que le reste d’entre nous puisse suivre les ordres [petits rires].
« Nous délaissons un peu le côté death n’ roll pour aller vers quelque chose de plus horrifique à la John Carpenter – c’est une grosse influence pour nous ! »
Comment se fait-il que tu n’as pas de guitare chez toi ?
Je ne sais pas ! Il faudrait que j’en vole une ! [Rires] Alors je pourrais me mettre à trouver des riffs.
Durant toutes ces années, tu n’as pas trouvé le moyen de piquer une guitare à l’un de tes guitaristes ?
Oui, tu viens de me donner une idée, du coup c’est exactement ce que je vais faire [rires]. En fait, si tu as une guitare, tu as besoin d’un ampli et tout plein de trucs et moi, je n’ai pas le temps de bidouiller tout ça [petits rires]. Mais je peux tout aussi bien aller au studio, me poser et faire des riffs. Mais pour le moment, c’est très bien comme les choses fonctionnent.
Nico a dit à propos de l’album que « la grossesse et l’accouchement étaient tout sauf agréables. » Est-ce que tu peux expliquer ce qu’il voulait dire ?
Ouais, c’est un être tellement sensible [rires]… C’est parce qu’il a beaucoup travaillé pour s’assurer que nous fournissions un super album à Jacob Hellner pour qu’il le mix. Je me rends bien compte que Nico est vraiment heureux maintenant que nous l’avons enregistré et qu’il est sur le point de sortir ; je peux voir le sourire collé à son visage parce qu’il a vraiment travaillé dur.
Dead Down est agressif et heavy, mais il propose également des passages mélodiques, et même une sorte de ballade horrifique (« Hubris Fall »), etc.
Joli description : « ballade horrifique », c’est parfait ! [Rires] C’est exactement ça ! Elle a un côté un peu sinistre. Certaines parties sont mélodiques mais ce n’est pas joyeux, c’est plus comme des funérailles. Donc j’aime ça. C’est un peu plus effrayant.
Est-ce important d’offrir des rebondissements, même lorsque l’on fait du death metal ?
Bien sûr, si tu te contentes de faire encore et encore le même truc rendre dedans, alors ça devient un peu ennuyeux. C’est toujours bien de faire des parties différentes que nous n’avons jamais faites auparavant. Nous délaissons un peu le côté death n’ roll pour aller vers quelque chose de plus horrifique à la John Carpenter – c’est une grosse influence pour nous ! En fait, le nouvel album de John Carpenter paraît parfois très amateur mais ça ne le rend que plus effrayant. C’est ce que nous aimons : ça ne doit pas nécessairement être très compliqué. [Avec une voix effrayante] Tu ressens l’horreur… Horreur… C’est particulièrement de là qu’est venue l’inspiration pour « Hubris Fall », avec des parties de guitare tristes mais aussi qui donnent la chair de poule ; j’aime le sentiment que ça procure !
Avez-vous déjà pensé à composer de la musique pour des musiques de films ou de séries ?
Ça serait génial ! Mais alors il faudrait être souvent en studio ou alors déménager dans un chalet quelque part dans le nord, s’isoler, pour devenir fou. Je crois que c’est ce que fait Carpenter [rires]. Tu ne produis pas une telle musique sans être complètement fou [petits rires]. Nous sommes fous mais pas à cent pour cent. Certaines personnes s’enferment pendant des mois simplement pour trouver la bonne émotion pour un album ou pour se préparer à incarner un personnage, j’imagine que c’est ce qu’il en coûte.
Le communiqué de presse mentionne « le riff hommage à Randy Rhoads ultra cool et le côté morbide de ‘The Winner Has Lost’. » Est-ce que ça a vraiment été fait en hommage à Randy Rhoads ?
C’est la chanson la plus hard rock de l’album [petits rires]. Nous allons d’ailleurs enregistrer un clip vidéo pour celle-ci jeudi à Copenhague. C’est un riff typique de Randy Rhoads, c’est évident. Lorsque Olle [Dahlstedt] nous l’a présenté, nous nous disions : « Oh, on peut pas utiliser ça ! C’est trop hard rock ! » Mais ensuite, nous avons pris le temps de le développer et c’est devenue une super chanson. Du coup, nous avons choisi de la mettre sur l’album et maintenant elle est sur le point de faire l’objet du premier clip vidéo. Tu peux parfois trouver des choses différentes et ça peut sembler bizarre au départ mais tu ne sais jamais où ça va t’emmener. Donc c’est cool ! Que ce soit une bonne ou mauvaise idée, montre-la et nous verrons si nous pouvons la faire, on ne sait jamais. Une idée n’est jamais une mauvaise idée, tu sais. Tant que tu la montres tout de suite, tout peut arriver. Et avec notre son, c’est devenue une chanson de Randy-Entombed-Rhoads [petits rires]. Peut-être qu’Olle est un admirateur en secret. Je veux dire que Randy Rhoads est génial. Tu peux toujours t’influencer de tout dans un groupe de death metal. C’est ce qui bien avec Entombed, tu vois. Tu n’as pas à te cantonner à quelque chose de précis. Tu peux sans cesse explorer. Dès que tu commences à jouer, ça devient ta propre petite œuvre d’art.
Penses-tu vraiment que tout type d’influence peut trouver sa place dans une chanson d’Entombed ?
Pas du R’n’B ou quelque chose comme ça [rires]. Peut-être que je vais me mettre à gémir comme Beyoncé [chante une version death metal de Beyoncé en train de gémir], mais… Nah. Il faut au moins que ce soit inspiré du hard rock.
« Que ce soit une bonne ou mauvaise idée, montre-la et nous verrons si nous pouvons la faire, on ne sait jamais. Une idée n’est jamais une mauvaise idée. »
Comme je l’ai mentionné plus tôt, tu es le seul membre restant du line-up d’origine, et pourtant vous avez toujours conservé ce son Entombed avec les années…
Le son Entombed sera toujours là. Parfois nous essayons des choses plus expérimentales. Comme Same Difference, c’est un album d’Entombed mais ça allait un peu trop loin. Cette fois, nous avons essayé de rester dans notre zone de confort. Tu peux faire tout ce que tu veux en studio mais ce que tu enregistres dois être reproduit en live, autrement ça ne ressortira pas correctement. Et Olle, Victor et Nico, sont dans le groupe depuis déjà dix ou douze ans. Certains d’entre eux sont dans le groupe depuis plus longtemps que les membres originaux l’ont été. Entombed a toujours été en transformation constante. Des gens sont partis, d’autres ont rejoint le groupe. Il ne s’agit pas de qui était là en premier parce qu’ils sont tous partis, alors que nous avons continué à jouer. Je pense qu’avec ce deuxième album, les gens se rendront compte qu’on fait ça sérieusement. C’est nous aujourd’hui qui faisons de la musique, et certains membres passés font encore de la musique, je n’ai que du respect pour eux, aucun problème. Ça fait vingt-cinq ans que nous existons donc, évidemment, il ne faut pas s’attendre à ce que ça reste le même line-up tout le temps parce que les gens changent. Mais nous sommes là, c’est ce qui compte le plus.
Le premier album de ton autre groupe, Firespawn, avec Victor Brandt d’Entombed A.D., est sorti l’année dernière. Qu’est-ce qui t’as motivé à t’impliquer dans un autre groupe de death metal ?
Comme je l’ai dit avant, nous maximisons notre temps et si tu le gères bien, alors tu peux aussi faire d’autres trucs, tu peux faire de la musique tout en faisant d’autres musiques. Et Firespawn n’a pas pris beaucoup de temps, nous l’avons enregistré très, très rapidement. Je crois que j’ai chanté cinq chansons en seulement quelques heures le premier jour [petits rires] et ensuite trois le jour suivant. Même après avoir été dans le business de la musique pendant vingt-cinq ans tu apprends des choses ! [Petits rires] Et Victor et moi sommes parvenus à sortir deux albums en six ou quatre mois [petits rires]. C’est bien ! Nous avons été très productifs. Si tu travailles en professionnel, c’est ce qui arrive ; les choses se font.
D’ailleurs, Firespawn était d’abord connu sous le nom de Fireborn. Pourquoi avoir changé ?
Ouais, nous nous appelions Fireborn et puis il y avait un tout petit groupe quelque part en Amérique qui s’appelait déjà Fireborn. Il n’y a pas eu de problèmes légaux mais ils se sont plaint : « Oh, c’est notre nom de groupe, bla bla bla… » Et nous avons dit : « Ok, on change pour Firespawn. » Et la dernière fois que j’ai regardé il y a un an, ils n’avaient toujours que trois cent cinquante likes sur leur page Facebook [petits rires]. Mais rien de compliqué, nous avons juste changé de nom et poursuivi notre truc. Aucun problème, vraiment.
Comment toi et Victor séparez-vous ce qui va à Firespawn et ce qui va à Entombed A.D. ?
Ce n’est qu’une question de savoir pour quoi tu as du temps. Si tu fais une chose, alors tu te concentres à cent pour cent dessus et puis, lorsque l’autre truc se manifeste, alors tu te concentres dessus. Là non plus ce n’est rien de compliqué. Tu peux prendre quelques heures pour faire des riffs pour Firespawn, puis quelques heures pour Entombed. Je crois que nous avons réussi parce que les deux albums sont sortis ou vont sortir. Ce n’est pas un problème ! Si tu utilises ton temps correctement, ça n’a pas à prendre cent ans. Et puis ce sont deux groupes complètement distincts. Si nous écrivons une chanson pour Entombed, ça sera forcément une chanson pour Entombed et écrire une chanson pour Firespawn, c’est une façon de penser qui n’a rien à voir. La composition, c’est plus le boulot de Victor mais pour moi, par exemple, le style de chant, c’est plus une voix growlée sans fioriture. Je ne monte pas et descends pas tellement en hauteur de ton. Nous sommes suffisamment créatifs pour pouvoir séparer les deux. Ça ne sera pas un problème parce que les gars dans Firespawn ont aussi leurs propres groupes, comme Unleashed ou Necrophobic, nous prenons donc les choses au jour le jour. Mais ce serait super si nous pouvions faire davantage de concerts pour se secouer les tifs sur scène.
Interview réalisée par téléphone le 18 janvier 2016 par Nicolas Gricourt.
Retranscription et traduction : Nicolas Gricourt.
Page Facebook officielle d’Entombed A.D. : www.facebook.com/EntombedAD