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Interview   

Entretien du Ta-Kottak



Dans la vie comme derrière ses fûts, James Kottak ne tient pas en place. Ce gamin regarde de partout, s’ébouriffe régulièrement les cheveux et fouille même dans mon sac en pleine interview ! Il est de loin celui que vous aurez le moins de mal à croiser en concert. Il se ballade, assiste au montage de la scène et va carrément à la rencontre des fans. A venir d’ailleurs très bientôt le récit de la tournée française des Scorpions vue de l’intérieur. Et niveau potins, préparez-vous, cela va y aller…

L’homme est également hyperactif sur le plan musical. Pour reprendre les paroles des nazis poursuivant les Blues Brothers, « son dossier fait deux kilomètres de long ». Illustration récente : la sortie de « Rock N Roll Forever », nouvel album de son projet Kottak, à peine deux mois après la sortie de Sting In The Tail des Scorpions. Un album de punk rock avec un côté juvénile à 100 % assumé. Kottak y assure la guitare et le chant, laissant les fûts à son épouse Athena, qui n’est autre que la soeur de Tommy Lee. Pourquoi ? Parce que, comme il le dit si bien « j’ai une sacrée allure avec une guitare ! ».

Tout comme certains pensent – à mon sens, à tort – que le split des Scorpions n’est qu’une manoeuvre marketing, vous douterez peut-être de la sincérité de ses réponses. Vous trouverez peut-être l’enthousiasme du batteur des Scorpions un peu trop politiquement correct. Mais cela crève les yeux : James Kottak aime ce qu’il fait. Cet éternel adolescent dégage une impression de liberté totale, de réaliser ses rêves, de laisser court à ses moindres envies et délires, bref d’être lui-même sans rendre de comptes à personne. Et on le jalouse pour cela.


« J’ai l’impression d’avoir atteint l’âge de 22 ou 25 ans et de m’être arrêté là. Je pense que je le rock permet de rester jeune. C’est la meilleure thérapie au monde ! »

Radio Metal: James Kottak est un pseudonyme, ton vrai nom étant Jimmy Ratchitt. D’où vient le nom de James Kottak ?

James Kottak : En fait, c’est l’inverse : James Kottak est mon vrai nom, et Jimmy Ratchitt est un pseudo. Je suis James Kottak le batteur depuis tellement longtemps que, un soir, alors que je m’échauffais en coulisses pour l’un des premiers concerts de Kottak, mon groupe, je me suis surpris à chercher mes baguettes, avant de me rappeler que j’étais chanteur/guitariste. Mon nom complet est James Ray Kottak, et un de mes amis m’a toujours appelé « JR ». Puis il s’est mis à m’appeler Jimmy Ratchitt, et cela m’a plu. Comme j’étais entre-temps devenu chanteur, je me suis dit qu’il me fallait un personnage, histoire de me concentrer sur le fait d’être chanteur, et non plus batteur. Jimmy Ratchitt, cela vient de là. C’est un peu l’équivalent d’Alice Cooper mettant son maquillage !

Tu es américain et, en dehors de Pawe? M?ciwoda, qui est polonais, les trois autres membres des Scorpions sont allemands. Pendant toutes ces années, as-tu été victime de plaisanteries, en tant qu’américain de la bande ?

C’est drôle, parce qu’ils se moquent effectivement de ma façon de parler, parfois. Je suis un Américain typique, je fais des blagues tout le temps, je me marre et je fais l’idiot. Les trois Allemands sont un peu plus réservés, et moi je suis plutôt extraverti ! Mais cela fonctionne bien, c’est comme une famille. C’est vraiment génial.

Avec ton groupe, Kottak, tu joues du pur rock’n’roll avec un côté punk. As-tu besoin de cette énergie brute ?

J’ai toujours été un type hyperactif et hyper optimiste. J’adore le hard rock, j’adore le metal, j’adore tous les types de musiques. Mais j’ai toujours été attiré par des groupes comme Cheap Trick dans les années 70. Dans les années 80, j’étais immergé dans le metal et le hard rock. Et puis les années 90 sont arrivées et Green Day a sorti Dookie, qui a vraiment attiré mon attention. J’ai toujours aimé The Ramones, ce genre de groupes, mais cet album m’a encouragé à écrire un nouveau type de musique. Voilà à quoi cela a mené. Nous avons sorti le premier album de Kottak, du punk bien énervé, en 2000. Le deuxième album était plus sérieux et aujourd’hui, Rock & Roll Forever est plus marrant. C’est optimiste, c’est une bombe, c’est gai, c’est dansant, et on adore !

Il y a en effet quelque chose de très jeune et de très innocent dans ce nouvel album, Rock & Roll Forever. Il aurait presque pu être enregistré par des ados. Te sens-tu encore adolescent ?

J’ai l’impression d’avoir atteint l’âge de 22 ou 25 ans et de m’être arrêté là. Je pense que je le rock permet de rester jeune. C’est la meilleure thérapie au monde !

Si l’on compare les deux groupes, bien que Scorpions ait de nombreux tubes rock au compteur, la musique est plus subtile, avec beaucoup de ballades, surtout depuis le milieu des années 90. Le rock’n’roll pur, c’est quelque chose qui te manquait avec Scorpions ?

Pas du tout, parce qu’avec Scorpions, on fait aussi du rock’n’roll pur. Pour moi, des titres comme « Raised On Rock » ou « Sting In The Tail » sont carrément rock. La musique de Kottak, c’est presque du punk’n’roll ! C’est le meilleur des deux mondes.


 » Je suis un type très remonté, et je ne sais chanter que d’une seule façon : très fort, et de façon très agressive. Je n’ai pas une voix très subtile. […] Tout ce qui peut détruire ma voix, je le chante ! »

Lors des concerts de Scorpions, tu chantes et tu fais le show. Est-ce cette envie d’être sur le devant de la scène qui t’a poussé à monter Kottak et à assurer guitare et chant ? Devenir le frontman te démangeait-il ?

J’ai toujours chanté, dans tous les groupes dont j’ai fait partie. Je chantais et je jouais dans des groupes de reprises il y a des années, j’ai tout simplement toujours aimé chanter. C’était une évolution logique. Athena (NDLR : son épouse, batteuse du groupe) m’a poussé dans cette direction il y a des années quand nous avons commencé à donner des concerts, en 2000.

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Tu assures le chant pour Kottak et, autant que je me souvienne, tu n’as chanté que deux fois pour Scorpions, à l’exception des ch?urs. C’était sur « Du Bist So Schmutzig », dans Eye II Eye, et sur « Slave Me », sur le nouvel album. Aurais-tu aimé chanter davantage dans Scorpions ?

Oui, bien sûr. Mais Scorpions compte en ses rangs un excellent chanteur appelé Klaus Meine, et il n’a pas besoin de moi ! En fait, sur Sting In The Tail, je chante sur tous les titres, je fais les ch?urs. Kottak est un exutoire créatif, pour moi, et je peux chanter sur toutes les chansons. Et Athena chante, elle aussi.

Tu as chanté des parties rappées sur les deux titres que je viens de mentionner. Quel est ton rapport à ce type de musique ?

Je ne sais pas. En tant que batteur, je suis très agressif. Je suis un type très remonté, et je ne sais chanter que d’une seule façon : très fort, et de façon très agressive. Je n’ai pas une voix très subtile. Cela remonte à l’époque où je chantais dans des groupes de reprises et que nous reprenions du Bruce Springsteen ou du Bob Seger. Tout ce qui pouvait détruire ma voix, je le chantais !

As-tu proposé des parties rappées que vous n’avez finalement pas gardées de peur de perdre votre identité vis-à-vis des premiers fans du groupe ?

Non. Quand on est en studio, le producteur et le groupe ont beaucoup de choses à dire. En gros, je fais ce qu’on me dit de faire.

Tu n’es donc pas frustré ?

Pas du tout. Kottak est mon exutoire créatif. Je ne suis jamais frustré !

Tu as rejoint Scorpions à l’époque de Eye II Eye, un album très particulier qui a vu le groupe prendre un virage très moderne. Aujourd’hui, que penses-tu de cet album ?

À l’époque, dans les années 90, beaucoup de groupes faisaient des expériences avec des boucles en studio, ce genre de choses. Je trouve les titres de Eye II Eye excellents. Je pense aussi que la façon dont ils ont été enregistrés n’était pas appropriée, mais les chansons sont géniales.


« Je ne suis pas le meilleur des guitaristes, mais j’ai une belle allure quand je joue de la guitare ! »

Le fait d’être dans un groupe à forte notoriété impose-t-il une certaine rigueur vis-à-vis du style de musique pratiqué ? Est-on moins libre de jouer ce qu’on veut lorsqu’on a des millions de fans à satisfaire ?

Scorpions, c’est Scorpions. Quand je suis avec Scorpions, je joue du Scorpions, et j’adore cela. Je n’y changerai rien du tout, je me sens très fier de faire partie de cette bande, c’est un privilège. Je ne fais pas seulement partie d’un groupe, ce sont mes meilleurs amis et ma famille. On dîne ensemble, on voyage ensemble, et si j’ai un problème, je vais parler à l’un d’entre eux. Évidemment, avec Scorpions, on ne peut pas s’éloigner de notre style de musique. Mais je n’ai jamais l’impression qu’on me force à jouer un certain style. J’ai envie de jouer, je soutiens complètement les chansons et je veux donner aux fans ce qu’ils veulent.

À la fin de Rock & Roll Forever, vous avez enregistré une version punk de « Holiday », un titre de Scorpions. Pourquoi avoir choisi de reprendre une chanson de Scorpions, et pourquoi celle-ci ? Tu dois donner une centaine de concerts par an avec eux, et je suis sûr que ce titre est joué à tous les coups. Tu n’en as pas assez ?

Aux concerts de Kottak, il y a toujours des fans de Scorpions qui réclament « Rock You Like A Hurricane », par exemple. Il y a quelques années, nous avons commencé à jouer « Holiday » en hommage à Scorpions pour faire plaisir au public. C’est resté, c’est devenu notre truc. Le public s’attend à ce qu’on joue « Holiday » à chaque concert de Kottak, et tous les fans se mettant à chanter. On a demandé aux fans ce qu’ils voulaient entendre sur ce nouvel album, et ils nous ont tous demandé « Holiday ».

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Tu n’es pas fatigué de jouer cette chanson ?
Pas du tout ! Je ne suis jamais fatigué d’aucune chanson. Je suis content d’être en bonne santé et d’avoir encore la force de continuer !

Kottak va-t-il devenir ton projet principal après l’arrêt de Scorpions ?

C’est mon projet principal depuis quelques années. Quand je ne suis pas avec Scorpions, je passe en mode Kottak. Je pense que je jouerai toujours de la batterie pour quelqu’un. J’ai déjà reçu plusieurs propositions, j’espère que cela se fera.

Tu joues de la batterie chez Scorpions, tandis que tu assures la guitare pour Kottak. Avec quel instrument es-tu le plus à l’aise, la batterie ou la guitare ?

Je dois avouer que je suis plus à l’aise avec la batterie chez Scorpions. Avec Kottak, je suis plutôt un chanteur qui porte une guitare ! J’ai écrit toutes les chansons à la guitare. Je ne suis pas le meilleur des guitaristes, mais j’ai une belle allure quand je joue de la guitare !


« Certains se contentent de sortir avec leur femme ; nous, on fait du rock et on parcourt le monde ! »

Ta femme Athena, qui est ici avec nous, assure la batterie dans Kottak. C’est comment, de travailler avec sa propre femme ?

Athena : C’est génial !

James : Oh non, ça craint… Non, plus sérieusement, c’est génial, car on peut passer du temps ensemble. Certains se contentent de sortir avec leur femme ; nous, on fait du rock et on parcourt le monde !

Athena est la s?ur cadette de Tommy Lee. Ton frère est-il aussi fou que les médias le disent ?

Athena : Oui !

James : Je dois avouer que, au fil des années, il a fait des trucs dingues et parfois honteux, mais depuis environ cinq ans, c’est surtout un maniaque du boulot. Je pense qu’il s’est un peu calmé, même s’il est toujours complètement fou.

Cela fait un paquet de batteurs dans la famille ! Y a-t-il parfois une forme de compétition ?

Non. Mais il y a même un petit nouveau : notre fils, Miles. Il est batteur, lui aussi, et il a son propre groupe, Black Out101. Planquez-vous, ils arrivent !

À propos de votre passage dans Taratata il y a deux mois, j’ai entendu dire que vous n’aviez pas prévenu l’organisation que vous alliez faire ce break au milieu de Rock You Like A Hurricane pour que Klaus Meine puisse aller serrer des mains dans le public. C’est vrai ?

Il y a eu une belle confusion à ce sujet, et je ne sais pas bien ce qui s’est passé. Tout ce que je sais, c’est que j’ai joué ce qu’il fallait. J’ai entendu dire que l’émission était très bonne, mais je ne l’ai pas encore vue.

Après le medley, tu es monté sur ta batterie. T’a-t-on fait des remarques à ce sujet ?

Pas que je sache. Je monte tout le temps sur ma batterie, j’espère que je n’ai pas violé le règlement !

N’en as-tu pas marre d’entendre : « Pourquoi est-ce que Scorpions s’arrête ? » alors que votre communiqué sur le sujet a été on ne peut plus clair ?

Au moins, le public est suffisamment intéressé pour poser la question. Il est simplement temps de dire au revoir. Pour Rudolph et Klaus, l’aventure a duré 40 ans. Pour Matthias, cela fait déjà 30 ans, et moi, quand ce sera terminé, cela fera 18 ans. Cela suffit. Parfois, il faut aller de l’avant.

Entretien préparé par Spaceman et Metal’o Phil et réalisé le 20 mai 2010 à Paris.

Site Internet Kottak :
www.myspace.com/Kottak



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