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Chronique   

Epica – Omega


Au milieu de l’année 2018, Epica décidait de marquer un temps d’arrêt. Éprouvé par la tournée de The Holographic Principle (2016), le groupe hollandais avait simplement besoin de rester chez lui et de réfléchir sereinement à son autobiographie intitulée The Essence Of Epica parue en 2019. Surtout, ce répit nécessaire devait profiter à l’écriture d’un nouveau projet en fuyant ce rythme de course effrénée. Epica a révisé sa méthodologie et s’est réuni dans une villa dans la campagne hollandaise afin de passer du temps ensemble tel un jeune groupe vivant ses premières heures. Une première pour le groupe depuis Consigned To Oblivion (2005). Un choix qui s’assimile à une renaissance du collectif Epica, déterminé à réaliser un nouvel opus sous l’égide d’une véritable collaboration. En résulte Omega, un album qui célèbre la cohésion des têtes pensantes d’Epica depuis 2002 et la stabilité d’un line-up inchangé depuis plus de huit ans.

Epica a de nouveau collaboré avec Joost van den Broek pour la production d’Omega. Un recours nécessaire pour une tâche gargantuesque. Omega correspond une fois encore à cette volonté d’Epica de se dépasser dans tous les domaines, de repousser des limites déjà bien malmenées. Omega est réalisé avec l’Orchestre philharmonique de Prague et, pour la première fois, un chœur d’enfants. Une prouesse réalisée juste avant l’irruption des normes sanitaires dans notre vie quotidienne. La recherche d’équilibre est en revanche au centre d’Omega, se démarquant ainsi de son prédécesseur qui mettait tous les curseurs au maximum. Epica s’est davantage interrogé sur la synergie entre les nombreux éléments de sa musique, notamment vis-à-vis du chant qui n’a plus à se frayer un chemin au milieu des murs de guitares et de la myriade d’arrangements orchestraux. « Abyss Of Time – Countdown To Singularity » n’a besoin que de quelques secondes pour illustrer ce jeu d’équilibriste. Le growl caverneux de Mark Jansen supporte le chant démonstratif de Simone Simons sans être écrasé par le riffing enlevé et les accroches mélodiques enjouées. Les grooves basse-batterie en guise de respirations de « The Skeleton Key » démontrent cette volonté d’aboutir à une dynamique nuancée qui évite d’exténuer l’auditeur et permettent d’accentuer la lourdeur des guitares et du growl de Mark. Epica n’a rien perdu de sa grandiloquence (les chœurs d’enfants de « The Skeleton Key » ou de l’élégante ballade « Rivers » ajoutent beaucoup sur ce plan), il prend simplement en compte la capacité d’attention de son audience. Il a surtout composé avec la prestation live en ligne de mire. « Gaia » met à l’honneur le goût inchangé du groupe pour le riffing metal et une certaine dextérité en obéissant à la sacro-sainte formule death rugueux-grâce mélodique dont Simone se veut l’avatar. « Freedom – The Wolves Within » se structure sur une rythmique rock simplissime, propice à entraîner le public à scander « Liberté » comme des William Wallace en herbe, la pilosité en moins. Epica a conservé tout son sens de l’accroche, sublimé par une meilleure conjugaison de ses nombreux éléments. « Omega – Sovereign Of The Sun Spheres » s’en veut le témoin le plus éloquent.

À cette quête de la mélodie marquante s’ajoute celle d’une certaine diversité. Depuis longtemps Epica traverse les cultures et les genres musicaux, Omega ne fait pas exception. « Seal Of Solomon » met à l’honneur les inspirations orientales du groupe, prompt à utiliser des instruments traditionnels. On ne sera pas étonné de retrouver les vocalises de Zaher Zorgati sur « Code Of Life », dont Myrath n’aurait pas renié les mélodies chaloupées et l’exubérance ensablée. La pièce maîtresse d’Omega reste la troisième partie de la saga Kingdom Of Heaven, « Kingdom Of Heaven pt 3 – The Antediluvian Universe ». Treize minutes d’une succession d’instrumentations épiques, de la flûte de Pan aux cuivres en passant par les percussions hollywoodiennes, les claviers endiablés, le chant gorgé d’émotion – flirtant même sur un passage avec le jeu d’acteur – et les chœurs appuyés. Le catalogue intégral du savoir-faire d’Epica en somme.

Omega rappelle aisément pourquoi Epica rencontre un immense succès. Il agrège les éléments rock et metal avec le monde de la musique orchestrale comme personne. Omega présente la formation comme un maniaque de l’équilibre en quête de ce positionnement si délicat à atteindre. Un dessein qui lui permet à chaque fois de rehausser ses ambitions et d’approcher de la synthèse parfaite.

Clip vidéo de la chanson « Rivers » :

Clip vidéo de la nouvelle chanson « Freedom – The Wolves Within » :

Clip vidéo de la chanson « Abyss Of Time » réalisé en collaboration avec Grupa 13 :

Album Omega, sortie le 26 février 2021 via Nuclear Blast. Disponible à l’achat ici



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  • Cet album est tout simplement excellent (bien qu’il ne détrônera pas The Holographic Principle dans mon coeur). Enorme faible pour Seal of Solomon, tant ce morceau est envoûtant et la voix de Simone parfaite. <3

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  • Hâte d’écouter cet album.
    L’intérêt que je porte à Epica grandit de façon inversement proportionnelle à celui que je porte à Nightwish.

    [Reply]

    Le parcours des 2 groupes est maintenant radicalement différent, sans dire ce que je pense réellement, Nightwish, c’était mieux avant !

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