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Live Report   

Et la lumière fut…



Artistes : ShiningChewbacca
Salle : Grrrnd Zero
Ville : Lyon
Date : 16-03-2010

Quel plaisir de retrouver cette salle atypique et hors du temps qu’est le Ground Zero à Gerland. Il faut dire, en plus de ce cachet très particulier qui fait tout le charme des lieux, que les murs sont encore imprégnés du souvenir de Karma To Burn. Un show qui fut exceptionnel, humain, passionné. Quelques bouffées de chaleurs désertiques semblent s’être piégées depuis lors dans certains recoins de la salle. Un ressenti très certainement imputable à l’imaginaire ou peut être est-ce cette jolie demoiselle qui éveille les sens de votre serviteur. Car, en vérité , ce soir le contexte n’est pas vraiment à la hausse des températures avec un groupe Norvégien aux relents d’industriel et une enceinte toujours dépourvue de chauffage.


Chewbacca : drum n’voice

Peu importe, l’ovni qu’est Shining s’est fait remarqué il y a peu avec Blackjazz, un album qui, à n’en pas douter, deviendra une référence. Alors, pour cette première fois en France, une ribambelle de curieux sont venus voir si la fumée noire cachait bel et bien des flammes.

Derrière un nom pas franchement sérieux se cache un groupe lyonnais totalement underground ne faisant pas de compromis sur sa démarche de création sonore. En effet, Chewbacca est un groupe de drum n’voice : un batteur et une voix.

Le chanteur trafique sa voix à l’aide d’effets en tous genres et se sert de boucles pour créer une ligne mélodique afin de chanter par-dessus. Quant au batteur, son jeu est nerveux et véloce. En effet, l’homme atteint des pointes de vitesse pure dignes des plus grands blasteurs de metal extrême. Un jeu étouffant qui se marie bien avec la voix. L’allure extrêmement crispée d’Andrew ne fait qu’accentuer cette impression de nervosité.

Cela dit, question tempo, ce n’est pas toujours très carré. Il arrive parfois que la grosse caisse ne soit pas parfaitement synchronisée avec le reste. Cela dit, il est vrai que la totale liberté de tempo que s’accorde Chewbacca complique la donne.

Le jeu de scène est proche du néant. Les deux individus sont complètement dans leur monde et n’accordent au public qu’un timide « salut ». Un aspect je m’en fout-iste qui néanmoins colle bien à la musique et à l’ambiance glauque et underground de la salle. Les titres sont en composés en crescendo et se veulent répétitifs à outrance afin de posséder, d’emprisonner l’auditeur dans un malaise jouissif. Si la sauce prend par moments, la prestation globale s’avère éprouvante de part son manque (volontaire ?) de musicalité. Les titres sont bien trop longs et de nombreuses parties sont bien trop bruitistes. En résumé, Chewbacca pêche par excès d’expérimentation.


Shining : Munkeby

Après cet apéritif un poil indigeste que l’on qualifiera « d’amusant », « d’intéressant » ou « d’ennuyeux » suivant notre niveau de sensibilité aux curieuses expérimentations, il est temps d’accueillir les envahisseurs venus des chemins du Nord.

Pour une fois nous pourrons narguer ce prétentieux de David Vincent (premier du nom, donc pas le chanteur de Morbid Angel), puisque oui, maintenant nous aussi nous les avons vus ! Et très franchement on comprend pourquoi ce cher David s’en est tant vanté. Il faut dire que Blackjazz, la dernière soucoupe violente de Shining tout juste débarquée dans nos contrées, intrigue beaucoup. Sorte de plat de spaghetti industriel, barré et caféiné aux références multiples et surprenantes (vous verrez ça en détail dans l’interview). On comprend vite que le challenge sera autant sur scène que dans la fosse.


Tor Egil Kreken, une bonne tête de suédois

Voilà pourquoi, avant de démarrer les hostilités, la tension est palpable, comme si l’on s’apprêtait à entrer dans un énième restaurant chinois : notre estomac sera t-il assez solide pour digérer le festin ? Et de festin il s’agit véritablement. On dit que l’appétit vient en mangeant. Force est de constater que dès le premier titre, le très intense « The Madness And The Damage Done », on salive et on bave comme des cochons devant la mélasse et on se met à avoir faim. Puis après le tube – certains ne comprendrons probablement pas l’usage de ce terme – « Fisheye », aux riffs irrésistibles et rallongés pour l’occasion, c’est la boulimie qui prend à la gorge. Mentionnons aussi « Exit Sun » qui, avec son riff récupéré chez Muse, taille dans le lard sans toutefois oublier de soigner son fumé. Voilà trois titres clairement taillés pour la scène.


So Saxy !

Shining est de ces groupes qui captent toute l’attention. Merci à un Jørgen Munkeby possédé que ce soit derrière le micro, avec sa guitare ou son saxo (acoustique et synthétique), un Tor Egil Kreken vibrant avec sa quatre cordes et… bon sang que ce Torstein Lofthus est impressionnant derrière les fûts ! Violent, élégant, véloce, précis et subtil tout à la fois, le jeu de ce batteur est à voir absolument, et plus encore à entendre pour son feeling qui hérisse les poils.

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You Want Some Jazz ?

Reste encore à évoquer ces morceaux fleuves qui transportent l’auditoire dans une autre galaxie, tout particulièrement les titres issus des deux précédents albums, plus riches en textures encore que le petit dernier. Amusant d’ailleurs comment Jørgen annonce ces titres : « vous voulez entendre du jazz ?! », de la même manière qu’un Slayer demanderait : « vous voulez quelque chose de brutal ?! ». Au final, c’est bien toute la complexité et la richesse de l’?uvre de Shining qui lui confère son pouvoir d’accroche. Étonnante constatation, vous en conviendrez.

Comme on pouvait s’y attendre, le bouquet final est réservé à la reprise de King Crimson « 21st Century Schizoid Man ». Une version volontairement décalée dont la dimension apocalyptique du final prend tout son sens en lisière de prestation.

Que le silence est désolant. Une fois les lumières rallumées, le monde ne paraît plus tout à fait le même. Que cette petite salle paraît laide désormais, avec ces fissures dans les murs que nous n’avions a peine remarqués il y a une heure, ces canapés délabrés qui s’avachissent sur le sol, cette poussière ambiante et cette fille…elle n’est pas très belle tout compte fait.


Un Torstein Lofthus captivant

Que s’est-il passé ? Il y a eu une guerre, un tremblement de terre ou je ne sais quelle catastrophe, et je ne m’en serais même pas aperçus ?

Live Reports :
Chewbacca : Metal’o Phil
Shining : Spaceman

Photos :
Fox




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