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Live Report   

Des étoiles plein les yeux avec Persefone


Après un album de la trempe d’Aathma, il aurait été dommage que Persefone n’offre pas de tournée. Ses membres venus d’Andorre sont donc de passage en France pour deux dates, et comme d’habitude, Paris est servi, dans la salle de la Boule Noire dont l’affiche metal est bien fournie. Et comme son nom peut le suggérer, Persefone (femme d’Hadès) nous emmène dans un monde violent et anarchique ponctué d’une irrésistible douceur et mélancolie.

Pour la tournée, ce sont les Grecs de Poem qui ont été prévus et, pour cette soirée, s’ajoutent à l’affiche les français de Daturha qui ont l’opportunité d’ouvrir. Et ça bouge chez Daturha ! Cela fait maintenant cinq ans que le groupe tourne sur son EP Beyond The Reason, mais après ce concert, on ne les dérangera plus, afin de les laisser enregistrer en studio leur premier album. Si la tête d’affiche reste Persefone, plusieurs personnes dans la salle sont familières avec le groupe et présentes afin de goûter une nouvelle fois aux plaisirs de Dathura. A noter que le combo s’est trouvé un nouveau batteur : Anthony de Child Of Waste.

Artistes : PersefonePoemDaturha
Date : 14 avril 2017
Salle : Boule Noire
Ville : Paris [75]

Malgré une scène relativement réduite, Daturha ne perd pas de temps à lancer les morceaux qui s’enchaînent avec peu de pauses. Même lorsque le chanteur parle au public, le volume de la guitare transforme le tout en chaos, n’arrêtant la fougue du live à aucun instant. Mention spéciale à l’équipe technique au son et à la lumière qui assure sur leurs dates toujours la meilleure qualité pour apprécier le spectacle. Et comme le groupe est français, avec une certaine renommée parmi le public, l’ambiance est très vite là, pendant que les derniers spectateurs s’installent dans la salle. Une belle manière de finir les concerts avant de s’attaquer à la confection d’un album que certains attendent depuis un moment et que l’on espère aussi explosif et intense que leurs prestations. On s’aperçoit vite quand on assiste à un concert de Daturha que l’on est devant une valeur sûre du metal français de demain. Aussi bien à écouter en studio ou pour se défouler en salle. Un set certes court mais ayant au moins le mérite de conquérir ceux qui ne connaissent pas encore.

Setlist Dathura :

Unearth
Ashes
Tumble
Contradiction
Creation
Antumbra

Autre groupe qui doit encore faire ses preuves mais qui suit le chemin des grands : Poem, des jeunes Grecs qui ont sorti en 2016 leur second album Skein Syndrome. La formation n’hésite pas à être proche de son public. Le groupe ne se prive pas et se retrouve souvent au devant de la scène pour créer une plus grande proximité, l’attitude du frontman, en particulier, rappelant celle de Chino Moreno de Deftones, avec son jeu de guitare, sa carrure et sa prise de micro à la main lorsqu’il lâche son instrument.

Dans un style davantage metalcore mais toujours progressif et jouant beaucoup sur la douceur, Poem est un éventail assez large de ce que le metal peut offrir, avec un souffle épique et des passages calmes, tout cela dans des compositions très abordables. On reconnait même facilement un côté « pop » qui permet de garder une approche plus simple pour le public, ce qui créé par ailleurs un contraste dans un ensemble tout de même rapide et agressif. « Oh la claque ! », voilà ce que l’on entend dans le public après la prestation de Poem, résultat d’un groupe dévoué et expressif sur scène. Un frontman qui prend son rôle à cœur et des musiciens passionnés sur leurs instruments. Il ne leur manque plus grand chose…

Setlist Poem :

Passive observer
Fragments
Giant
Desire
Bound insanity
Weakness
Remission of breath

Préparez-vous à avoir littéralement des étoiles plein les yeux, car Persefone débarque sur scène. Littéralement, car le fond de la scène est parsemé de plusieurs lumières donnant un rendu de nuit étoilée. Une multitude d’éclairages qui, lors des passages les plus enivrants de la setlist, donneront une impression onirique à la performance, se conjuguant parfaitement avec la pochette de leur dernier album, Aathma.

Persefone, c’est ce savant mélange de musiciens techniques et d’une musique à la composition variée et complexe, mêlant aussi bien la pure violence que les passages plus lancinant. La présence d’un piano adouci les morceaux, tandis que les guitares rendent le tout très brutal. Le chanteur Marc Martins Pia sera l’une des pièces maîtresses de tout ce beau monde, en déversant son énergie durant plus d’une heure, n’arrêtant pas un seul instant de courir de droite à gauche de la scène, au point de devenir difficile à suivre mais appuyant le souffle sauvage de la musique. Les parties au chant clair sont assurées par le claviériste, qui se charge ainsi de la douceur vocale, tout en partageant de nombreux solos avec le guitariste soliste. Tout cela fait partie de l’essence du death progressif, dont Persefone est l’un des fiers représentants.

Même si l’excellent album Aathma aurait très bien pu être joué en entier, la setlist fait également honneur à des chansons empruntés à deux autres albums : Shin-Ken (2009) et Spiritual Migration (2013), ce qui permet de jouir de la richesse du répertoire du groupe via différents titres tel que « Fall To Rise » ou « Mind As Universe ». A l’instar des albums, le set comporte de nombreux breaks instrumentaux pendant lesquels le chanteur disparaît, mais ce n’est que pour revenir encore plus en forme, bondissant sur scène et ne perdant pas un seul instant sa vivacité.

Pourtant la soirée n’a pas commencé sous les meilleurs auspices, avec un micro qui ne marchait pas. Donner toute son âme dans le chant, pour que finalement personne ne vous entende est surement l’une des choses les plus frustrantes qui soit pour un frontman ; heureusement le souci est vite corrigé. Même la symbiose entre les membres se voit, avec un chanteur qui s’amuse à régulièrement aller à la rencontre de ses collègues musiciens et les observer bêtement pendant qu’ils exécutent un solo. Il s’en va même rejoindre le circle pit que forme le public : la Boule Noire est, en effet, une salle modeste qui permet ce genre de connexion forte entre l’artiste et son audience. Et toute cette énergie qui est envoyée de manière constante et sincère par le groupe lui est évidemment rendue en retour, par une foule qui scande à maintes reprises son nom en cœur ou forme une fosse de plus en plus chaotique au fur et à mesure que le show progresse. Et peu importe notre place dans la salle, on se sentira forcément attiré par ces riffs violents et rapides qui entraînent notre tête dans un mouvement perpétuel, jusqu’à ce que le groupe daigne nous lâcher.

On retiendra finalement à quel point il est bon d’avoir sa dose de Persefone en live. Il est clair que, tôt ou tard, on tombe sous le charme du groupe. Que ce soit par son univers visuel ou par sa richesse musicale, une fois tombé dedans, on n’imagine pas les voir disparaître de la scène. Persefone peut s’apprécier aussi bien assis tranquillement à une table que dans un violent pogo, l’ambivalence fait sa force. Sans doute une des plus grandes fiertés du genre.

Setlist Persefone :

An Infinitesimal Spark
One Of Many
Prison Skin
Kusanagi
The Great Reality
The Water Book
The Endless Path
Spiritual Migration
Living Waves
The Wind Book
Purity Cosmic Walkers
No Faced Mindless
Fall To Rise
Flying Sea Dragons
Mind As Universe



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