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Live Report   

Europe fait la force !


Inviter Europe en Belgique, là où se prennent les décisions de l’Union Européenne alors que la Belgique elle-même n’a plus de gouvernement, voilà qui relève de l’ironie, non ? Toujours est-il que la vraie question n’est pas là. Après le succès de l’année dernière avec Scorpions en tête d’affiche, que pouvait attendre l’équipe du Power Prog & Metal Fest avec une affiche tout aussi éclectique, attractive et solide ?

En arrivant pour Empyrios nous constatons déjà que le public est au rendez-vous. Les Italiens débutent leur show avec un son massif mais brouillon. Ce dernier s’améliorant au fur et à mesure. On note d’emblée que le groupe Empyrios a peut-être une étiquette progressive mais il a malgré tout choisi d’accentuer sa face brutale (rythmiques tranchées) et moderne (de nombreux samples).

Artistes : EuropeHammerfallEdguyGamma RayRageVanden PlasEmpyrios
Lieu : Mons (Belgique)
Date : 30 Avril 2011
Salle : Lotto Mons Expo



Simone Mularoni (Empyrios)

Le guitariste soliste, Simone Mularoni, est un « habitué » du festival PPM Fest puisqu’il officie également dans DGM (présent au programme de 2010). On le retrouve ici tout aussi à l’aise avec son instrument faisant montre d’une technique propre, de quelques bonnes idées même si les soli ne sont pas tous très inspirés. Le chanteur attire également l’attention avec son style qui appartient plus au hardcore qu’au metal progressif. Pourquoi pas, après tout ? Il gesticule souvent avec les yeux révulsés mais ne communique pas beaucoup entre les morceaux. Empyrios pioche dans ses deux albums, et le titre « Pandemonium » ainsi qu’un nouveau titre, « A New Dawn », sont ceux qui semblent illustrer le plus la particularité de ce groupe, à cheval entre deux univers, prog et brutal, et qui parvient à susciter la curiosité après cette prestation dynamique.

L’Allemagne est mise à l’honneur pour les quatre combos suivants, chacun dans un style différent et une personnalité affirmée sur la scène metal internationale.

Andy Kuntz (Vanden Plas)

Vanden Plas investit la scène secondaire pour un peu moins d’une heure de son me(n)tal progressif et racé. Le set débute par l’excellent « Postcard To God » et sera suivi de morceaux de premier choix des trois derniers albums. Toute l’excellence et le raffinement du metal progressif allemand se retrouvent chez Vanden Plas. Ces caractéristiques n’empêchent pas une certaine puissance plutôt contenue et qui se délie au fur et à mesure des morceaux, à l’instar d’Andy Kuntz qui, avec sa chemise improbable, est calme au début des titres puis se lâche (enfin) sur les fins de chaque chanson. Le groupe joue trois morceaux de son dernier album, The Seraphic Clockwork, et force est de constater qu’un titre comme « Holes In The Sky » fait déjà office de classique du répertoire de la formation. Les lumières et le son sont excellents et Vanden Plas de donner une prestation séduisante et consistante.

Setlist de Vanden Plas :

Postcard To God
Scar Of An Angel
Holes In The Sky
Cold Wind
Frequency
Christ 0
Silently

Victor et Peavy (Rage)

On retourne vers la scène principale où Rage va surprendre le public avec une grosse explosion qui résonne fort étant donné l’espace du Lotto Mons Expo. S’ensuivent les premiers morceaux desservis par un très mauvais son. Le groupe n’a pas l’air d’en souffrir et exécute « The Edge Of Darkness » ainis que « Soundchaser » avec le professionnalisme qui le caractérise. Ce début de set axé sur la face power de Rage continue dans sa lancée avec « Hunter And Prey » du petit dernier, Strings To A Web (2010), avec la partie tapping basse/guitariste attendue par les musiciens les plus avertis.

Avec « Drop Dead », « Peavy » Wagner se lance dans une notification à propos des paroles de ce morceau axées sur la misanthropie. Sa définition se base en deux points : la misanthropie, c’est soit être assis entre deux poivrots complètement saouls, soit se trouver dans la même pièce que sa belle-mère ! Sur ces belles paroles, Rage entame ce titre qui possède un refrain à la mélodie paradoxalement positive. On notera d’ailleurs l’intense contentement qui anime le trio avec sans cesse le sourire aux lèvres pour le batteur, André Hilgers, et son kit comme on n’en fait plus, et les deux piliers que sont « Peavy » Wagner et Victor Smolski, heureux également.

Peavy Wagner (Rage)

« Empty Hollow » voit le chanteur bassiste s’adonner à nouveau à l’exercice d’introduction du prochain morceau. Il note l’importance de l’expérience Lingua Mortis dans Rage, et son exclusivité dans le monde du metal (1996). Il tient également à rappeler que Lingua Mortis et Rage sont désormais deux entités évoluant séparément avec des shows différents. Ce qui n’empêche pas le groupe d’interpréter l’accrocheur « Empty Hollow » du dernier album avec des samples. Après la présentation des membres du groupe et deux autres morceaux efficaces, Rage en vient à jouer son incontournable « Higher Than The Sky ». Heureusement pour le groupe et pour le public, ce morceau s’offre une nouvelle vie avec un break afin de faire participer le public et l’impro presque reggae à la guitare pendant cette coupure. L’ovation est grande et le groupe espère que les fans ont passé un aussi beau moment qu’eux à Mons.

Setlist de Rage :

The Edge Of Darkness

Soundchaser

Hunters And Prey

Drop Dead

Empty Hollow

Set This World On Fire

Down

Higher Than The Sky

Kai Hansen (Gamma Ray)

A peine Rage a-t-il fini que le public se déplace en masse vers la scène principale pour soutenir Gamma Ray. Après une intro qui présente les membres du groupe, une charmante voix off nous invite à accueillir les « Rays ». Une fois cette formalité accomplie, Gamma Ray entame son show et va délivrer une set list raccourcie des quelques titres qu’ils jouent en plus pendant sa tournée Skeletons And Majesties Mini Tour. Cela dit, Mons répond d’une seule voix et la machine est lancée à toute allure avec la rigueur et le fun qui définissent l’univers de Gamma Ray.

Setlist de Gamma Ray :

Welcome

Empathy

Gamma Ray

Men, Martians And Machines

To The Metal

Rebellion In Dreamland

Time To Break Free

Watcher In The Sky

Brothers


Rappel :
I Want Out

Le soundcheck est bientôt terminé pour Edguy et Tobias Sammet commence déjà le concert en murmurant « Gamma Ray » à la fin des essais. Alors qu’une voix off annonce «Welcome To The Freak Show», Edguy déboule littéralement sur la scène principale du Lotto Mons Expo.

Tobias Sammet (Edguy)

Comme à son habitude, Tobias Sammet fait le show par sa tenue – qui tient plus du glam que du heavy à l’allemande – et sa gestuelle frénétique. Il ne tient pas en place, et n’en fait pas trop à la fois. Le capital sympathie est bien là et ça se voit sur les visages de chacun des membres du groupe. Entre Tobias Exxcel (basse) qui headbangue sans arrêt et la complicité des deux guitaristes, sans compter l’énergie du batteur, on obtient là un show à l’ambiance joviale. Edguy n’hésite pas à utiliser la bonne vieille technique de séparation de la foule en deux pour faire crier au plus fort chacune des parties. Celle de gauche se montrant trop timide, elle n’est pas complimentée par le chanteur, ce qui rend la partie de droite encore plus bruyante.

Les titres choisis sont efficaces (« Tears Of Mandrake », « Lavatory Love Machine », « Superheroes », « King of Fool »…) et le tout donne une impression assez homogène et complète du style d’Edguy. Seuls deux éléments ralentissent une peu la vitesse de croisière du show. Premièrement : le dispensable solo de Felix Bohnke. Il ne s’agit pas là de remettre en cause ses compétences mais plutôt la pertinence d’un tel solo dans un show d’à peine 1h15. Si, en second lieu, on y ajoute les speechs du chanteur entre les morceaux, alors un titre supplémentaire aurait pu être joué. Néanmoins, Tobias Sammet a toujours été bavard, on ne va pas lui en vouloir. Notamment lorsqu’il a le courage d’avouer que la presse allemande a jugé sévèrement leur dernier album sorti en 2008 Tinnitus Sanctus. Et même s’il reconnaît que c’est un bon disque sans être excellent, il estime aussi que les journalistes devraient parfois être dans un groupe pour mieux juger, et que, au final, c’est le public qui juge.

Edguy

Surtout que le public de ce soir est assez éclectique. C’est un point qu’Edguy va faire ressortir en rappelant que le groupe n’est pas seulement metal, mais aussi rock, comme peut l’être Europe. C’est pourquoi le chanteur chantonne la mélodie de « Final Countdown » avant que ne démarre le titre « Vain Glory Opera », plus vieux morceaux de la setlist. Edguy avoue avoir composé ce titre en pensant au classique d’Europe, s’en être inspiré pour créer leur propre version. Le succès de ce morceau ne sera pas le même mais il reste très efficace sur scène et nous ramène aux débuts, désormais reconnaissables entre mille, des Allemands. Terminant sur le mid-tempo « King Of Fools », on ressort de ce show satisfait et heureux du succès mérité d’Edguy.

Setlist d’Edguy :

Dead Or Rock

Speedhoven

Tears Of A Mandrake

Lavatory Love Machine

Ministry Of Saints

Drum Solo 
(Thème de Pirate des Caraïbes)
Superheroes

Save Me

Vain Glory Opera

King Of Fools

Joacim Cans (Hammerfall)

Un dernier groupe alle…. Non, Hammerfall est bel et bien suédois, quoique la confusion fut souvent réelle état donné leur style classique. Sur le premier titre, « Threshold », le public chante déjà à l’unisson, et n’aura de cesse d’être une voix forte en soutien des refrains d’Hammerfall du début à la fin de ce set enjoué.

Le groupe a sorti la tête du studio d’enregistrement pour donner un aperçu du cru 2011 d’Hammerfall. Non seulement motivés à jouer les classiques de son répertoire, Hammerfall présente en exclusivité un nouveau morceau de son prochain album, Infected à venir le 20 mai prochain : « One More Time » (bien que prévu le nouveau titre « Bang Your Head » ne sera pas joué). Après autant d’albums au service d’un heavy metal classique, Hammerfall parvient à donner de la fraîcheur à son style. Le thème abordé (les zombies) fait déjà plus « moderne » et on retient le côté très accrocheur et inspiré de « One More Time ». A suivre !

Make some noise !!!

Hammerfall s’essaiera aussi à faire participer le public entre « Renegade » et « Let The Hammer Fall », deux classiques. Il demande aux filles de manifester leur présence et, le bruit n’étant pas assez sonore pour Joacim Cans (chant), il demande alors aux hommes de crier… C’est cette méthode qui est la bonne. Il a alors la drôle idée de se faire pardonner auprès de la gente féminine en annonçant le prochain titre : « Let The Hammer Fall », en notant que… le marteau tombera de toute façon… Pas besoin de vous faire un dessin ; il faut pourtant reconnaître que ce n’était pas très fin… Voilà qui conclut la partie heavy du Power and Prog Metal Fest avec la promesse de dates à venir que Hammerfall fait juste avant de quitter la scène.

Setlist de Hammerfall :

Threshold

Riders Of The Storm

The Dragon Lies Bleeding

Blood Bound

Any Means Necessary

Bang Your head (annulée)

Heeding The Call

Last Man Standing

Punished & Enslaved

Renegade

Let The Hammer Fall


Rappel :

One More Time
 (nouveau morceau)
Hearts On Fire

Avec un peu moins de fans que sur la version 2010, le Power And Prog Fest a pourtant offert une affiche de qualité dans des conditions excellentes. Qu’est-ce qui explique la légère désertion des fans de musique pour la prestation d’Europe ? Non pas que le Lotto Mons se soit vidé comme une pinte au soleil, mais il est triste de ne pas voir plus de mobilisation. Europe n’est pas un groupe qui passe régulièrement et ceci aussi est fâcheux. A la suite de ce spectacle on le regrette encore plus. Europe sera t-il à jamais le groupe d’un seul morceau laissant le reste de sa discographie à ceux qui ont la bonne idée d’aller voir plus loin ?

Joey Tempest et John Norum (Europe)

C’est peut-être pour cette raison que la setlist de ce soir n’est pas en roue libre. Surprenante car elle va chercher des titres moins connus, elle peut déconcertée, voire frustrée par la dissémination de classiques tout au long du show après de nouveaux titres. Néanmoins, c’était un risque à prendre, et Europe sait comment s’y prendre pour convaincre ce public composé d’aficionados et de curieux. C’est pourtant des morceaux solides qui sont interprétés ce soir et qui font savamment monter la pression. Ainsi « Last Look At Eden », « Seven Doors Hotel », « More Than Meet The Eye » ou encore « Start From The Dark » sont autant de titres accrocheurs et qui sont taillés pour la scène. Last Look At Eden, dernier album du groupe (2009), est bien représenté avec quatre titres, et chacun d’entre eux est assez ferme pour passer l’épreuve de la scène. Et les classiques sont là aussi, « Cherokee », « Carrie », ou « Rock The Night » récoltent l’ovation du public alors qu’ils sont joués avec la même motivation, sans parler du pimpant « The Final Countdown ». Ils sont d’autant plus appréciés qu’ils sont atttendus.

Dextérité, c’est le mot…

En ce qui concerne la prestation du groupe Joey Tempest, en premier, s’attire tous les regards. Il manie son micro avec une dextérité impressionnante. A le voir on se dit qu’il a dû en passer du temps devant le miroir de sa salle de bains pour arriver à ce résultat. Il n’a rien perdu de sa voix chaude et expressive, il joue de la guitare à merveille et occupe l’espace avec pertinence. Seuls ses discours un brin hésitants entre les morceaux donnent une impression d’agacement et de légèreté. On retiendra pourtant son énergie (il se plaît à vouloir faire chanter un vigile sur « Rock The Night » ou à présenter « Scream Of Anger » comme… une ballade) et son excellente performance vocale.

De même John Norum, un poil discret, compense en faisant parler sa guitare. Parfois catalogué dans le rock, simplement pour le différencier du metal, ses mélodies, ses rythmiques et ses soli mettent tout le monde d’accord et il était bien question de jouer fort ce soir ! Quant aux autres membres du groupe : Mic Michaeli (claviers), Ian Haugland (batterie) et John Leven (basse), s’ils sont plus discrets, ils n’en sont pas moins efficaces. Mic Michaeli est pourtant bien mis en avant jusqu’à « Carrie », puis entame une traversée du désert avant de réapparaître plus que jamais sur… vous savez quoi. Ian Haugland aura aussi droit à son quart d’heure de gloire lors d’un solo de batterie introduit aux claviers avant « Cherokee ».

John Norum (Europe)

Le public ne réagit pas toujours, hormis les passionné(e)s des premiers rangs. Plutôt attentif, et, on l’espère, agréablement surpris par la force et la dynamisme d’Europe, il reste jusqu’à la fin pour écouter « The Final Countdown », et on se dit qu’au moins l’attente aura valu le coup, et que les curieux auront découvert un groupe qui n’a pas fini de proposer son hard rock chaud et distingué comme un mannequin suédois !

Setlist d’Europe :

Last Look At Eden

The Beast

Superstitious

Seven Doors Hotel

No Stone Unturned

Carrie

The Getaway Plan

Seventh Sign

New Love In Town

Love Is Not The Enemy

More Than Meets The Eye

Start From The Dark

Drum Solo

Cherokee

Rock The Night


Rappel :
Scream Of Anger

The Final Countdown

Pour finir, il convient également de noter l’accueil des membres du PPM Fest, très sympathique, le nombre de bénévoles investis, et les conditions vraiment très bonnes. L’équipe technique a su maîtriser les particularités liées au volume du Lotto Mons. Un point négatif cependant : la façade trop haute devant les amplis pour les photographes ! Mais ceci ne gâche pas pour autant la bonne impression que nous laisse, comme chaque année, ce festival.

Photos : Olivier Gestin



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  • @ Drax : on aurait aimé ne pas louper Nightmare… merci pour tes infos en tout cas =)

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  • Alors les gars. Le réveil a été difficile ? Vous avez loupé quelques bonnes choses. Notamment le show définitif de Nightmare, culminant avec leur reprise/hommage de Holy Diver. Joe Amore élu meilleur vocaliste du festival par plus d’un spectateur. Mention spécial aussi à Syrens Call, bien que plutot massacré par le son. Très bonne prestation. Ainsi que Ethernity que je ne connaissais pas mais que je vais suivre.
    Dommage effectivement ce « vidage de salle » avant Europe. Certains metalleux pensent sans doute encore qu’ils sont un groupe à Midinettes. Grave erreur. Ils l’ont encore prouvé ce soir là. Et puis, quel guitariste sur ce festival a montré une aussi belle combinaison de technique et de feeling que Mr Norum. Encore des absents qui ont eu torts.
    Bien beau festival cet année encore. On remet çà l’année prochaine.

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  • guigui14 dit :

    VIVE LA BELGIQUE!!! pays de la bière et des festivals!
    J’avoue que ce groupe fait un gros changement de style au milieu de l’affiche, mais ils ont le mérite d’avoir des couilles, et de l’expérience pour mener un show!

    [Reply]

    guigui14

    je parle de Europe bien sure…

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