En voilà une interview qui va nous ramener de l’audience sans qu’on ait à se fouler ! Forcément, quand on a au téléphone un mec comme Will Hunt, véritable mercenaire de la musique, en se démerdant bien on touche plusieurs publics via une seule interview. En l’occurrence, celui d’Evanescence, Hollywood Undead, Methods Of Mayhem et, plus récemment, Black Label Society. L’homme est tellement occupé à cogner partout que l’on est complètement dépassé : « je n’ai jamais vu quelqu’un distribuer autant de pains à la fois » dirait Bernard Campan. Un point s’imposait donc sur l’impressionnant CV du bonhomme. Bavez, lecteurs, bavez.
C’était donc l’occasion d’aborder un florilège de thématiques, à savoir sa collaboration avec Zakk Wylde, les rapports entre Black Label Society et Ozzy Osbourne, le prochain album d’Evanescence, la polémique Ben Moody/Amy Lee, mais aussi (et surtout) de poser la question la plus essentielle : « Does Limp Bizkit Suck Cocks? »
Entretien riche en perspective, donc. Cela dit, Will Hunt est un bon gars qui semble vouloir se tenir loin des problèmes. Il est bien difficile de lui faire dire quoi que ce soit de sulfureux tant il préfère avoir un regard positif sur les choses.
« Oui, c’est très facile de travailler avec lui [NDLR : Zakk Wylde]. En ce qui concerne le processus d’écriture, je suis d’une autre école, peut-être plus moderne. Parfois, je lui suggérais mes propres beats, juste pour voir comment il réagissait à quelque chose de plus moderne et de plus funky. Parfois, il adorait, et à d’autres moments, il avait une idée très précise de ce qu’il voulait.«
Will Hunt (batterie) : C’est plus ou moins comme ça que je fonctionne aussi. Je suis aussi un peu guitariste, même si je me suis contenté d’enregistrer les parties de batterie pour le dernier Black Label Society. Les chansons sont toujours initiées par Zakk et commencent par un riff. Notre bassiste, J.D., a également coproduit l’album et a participé à la sélection des meilleurs riffs. Le plus souvent, lorsque le riff était bien défini et qu’il nous plaisait, le reste de la chanson venait naturellement. J’aime cette façon de composer, c’est sympa.
Comment vois-tu ton avenir au sein de Black Label Society ? Lorsque ton prédécesseur, Craig Nunenmacher, est parti, le groupe lui a apparemment dit que la porte lui serait toujours ouverte. Qu’en est-il de toi ? Qu’avez-vous convenu ?Je suis également batteur pour Evanescence et pour Tommy Lee dans Methods Of Mayhem. Je connais Craig, c’est un type bien. Il a pris la décision de partir pour essayer de trouver une stabilité financière, ce que je comprends parfaitement. J’ai une famille, moi aussi, et c’est toujours une source d’inquiétude. Au début, je me suis simplement engagé à enregistrer l’album, car je pensais qu’à l’heure actuelle, je serais occupé avec Evanescence. Mais Amy [Lee] a décidé de prendre tout son temps pour écrire un excellent album. Alors, lorsque l’opportunité de tourner avec Black Label s’est présentée, je me suis jeté dessus. Je suis très enthousiaste. Je ne sais pas exactement ce qui va se passer avec Craig. À l’heure actuelle, tout le monde est satisfait de la façon dont les choses se passent. En ce qui concerne Craig, il n’y a pas de changement à l’horizon. Il est difficile de prévoir ce qui peut se passer, mais pour l’instant, je suis ravi d’être là, et tout le monde l’est aussi. On passe de bons moments.
Concernant ses relations avec ses musiciens, actuels et anciens, Zakk Wylde semble très compréhensif et ouvert. Il a déclaré quelque chose comme : « Si tu peux te faire plus d’argent en devenant le batteur de Céline Dion, je ne vais pas t’en empêcher. Tu pourras toujours revenir dans Black Label, il y aura toujours de la place pour toi ». Est-il aussi comme ça lors du processus de composition ? Est-il facile de travailler avec lui et de partager des idées ?Oui, c’est très facile de travailler avec lui. En ce qui concerne le processus d’écriture, je suis d’une autre école, peut-être plus moderne. Parfois, je lui suggérais mes propres beats, juste pour voir comment il réagissait à quelque chose de plus moderne et de plus funky. Parfois, il adorait, et à d’autres moments, il avait une idée très précise de ce qu’il voulait. Le résultat final est le fruit d’un travail d’équipe. Tu en as un très bon exemple avec les titres « Parade Of The Dead » ou « Crazy Horse ». Le rythme et le tempo de ces deux chansons sont différents de ce que l’on retrouve sur les précédents albums de Black Label. C’était très cool de faire toutes ces suggestions et de voir les rouages dans sa tête se mettre à tourner. Zakk sait parfaitement qu’Evanescence est une énorme opportunité pour moi. Lui, entre tous, comprend très bien cela. Après tout, il a été le bras droit d’Ozzy pendant des années. L’argent qu’il s’est fait en jouant avec Ozzy lui a permis de faire de Black Label ce qu’il est aujourd’hui. Il est réaliste et compréhensif. C’est un type normal, comme toi ou moi. Il comprend très bien que certaines opportunités ne se refusent pas et il est très cool là-dessus.
Le nouvel album d’Ozzy Osbourne est sorti il y a environ deux mois. Y a-t-il une sorte de rivalité entre Ozzy et Black Label Society ?Non, je ne crois pas. La presse aime bien inventer ce genre de choses, mais les deux camps s’entendent très bien. Ces gars sont nos amis et nous leur souhaitons bonne chance.
Penses-tu vraiment qu’Ozzy et Zakk soient amis ? Après tout, Ozzy a quand même viré Zakk deux fois !Je sais qu’ils sont amis. Ozzy, Sharon et Zakk ont dîné ensemble à New York le mois dernier. Nous avons également participé au Ozzfest avec Ozzy aux États-Unis. Le 10 août dernier, lorsque notre album est sorti, Sharon a assisté au concert que nous avons donné au Rock Scene de Los Angeles. Elle est venue afficher son soutien, comme le font les amis. J’aimerais pouvoir te raconter des horreurs, mais la vérité, c’est qu’ils sont amis !
As-tu écouté le dernier album d’Ozzy, Scream ?Oui, je l’ai écouté et je l’ai trouvé cool.
Qu’avez-vous pensé du jeu de Gus G., Zakk et toi ? On dirait vraiment du Zakk Wylde…On en a discuté, et nous sommes d’accord sur le fait que Gus a fait du très bon boulot sur cet album. Ce qui est intéressant, c’est que Gus n’a rien écrit pour ce disque. Il s’est contenté de faire ce qu’on lui demandait de faire. Je suis sûr qu’il a mis son empreinte sur ces titres de plein d’autres façons différentes. C’est difficile pour Zakk ou moi de juger le style ou la valeur de quelqu’un lorsque ce quelqu’un se contente de jouer la musique d’un autre. La valeur d’un guitariste se mesure plus facilement lorsqu’il interprète ses propres chansons. Pour avoir la pleine mesure du talent de Gus, il faut écouter son autre groupe, Firewind : ça, ce sont ses compositions. Gus est génial, mais effectivement, sur cet album, il sonne un peu comme Zakk.
« […] la vérité, c’est que je n’avais pas prévu d’être le mercenaire de service. Dans mes rêves, j’avais mon propre groupe, avec trois ou quatre copains. Notre bébé, quelque chose qu’on aurait créé à partir de rien… Malheureusement, ça ne s’est pas concrétisé, et après, tout s’est précipité. »
Parlons un peu de toi, maintenant. Tu jongles entre différents projets musicaux : Black Label Society, Evanescence, Static X… Pas facile à suivre ! Histoire d’y voir plus clair, peux-tu faire un point sur tes projets actuels et futurs ?À l’heure actuelle, je travaille évidemment pour Black Label et Evanescence. Amy travaille actuellement à l’écriture du nouvel album d’Evanescence. Je viens également de travailler avec un groupe très connu aux États-Unis, Hollywood Undead. Je viens aussi de finir un album pour un groupe appelé Crossfade, il doit sortir bientôt. Et je suis également censé travailler avec Tommy Lee et Methods Of Mayhem. C’est à peu près tout – et ça suffit !
Excuse-moi de dire ça, mais tu ne sembles t’investir de manière stable et durable dans aucun groupe. Est-ce quelque chose que tu souhaites, ne pas trop t’engager avec un groupe ? Ou bien est-ce tout simplement naturel et spontané ?Les choses se sont toujours passées comme ça. J’ai mes propres groupes ici, aux États-Unis : il y a Skrape, qui vient de signer avec BMG, et plus récemment, Dark New Day, chez Warner Brothers. Entre mes séances de travail avec ces groupes, je n’arrêtais pas de recevoir des coups de fil me demandant de remplacer d’autres personnes. Je suis devenu le gars vers qui on se tourne quand on a besoin d’un batteur. C’est comme ça que j’ai joué pour Mötley Crüe ou Static-X. Les choses se sont passées comme ça, tout simplement. Ce n’était pas voulu, j’ai toujours souhaité avoir mon chez-moi. Aujourd’hui, Black Label a des airs de chez-moi. Je veux être actif en permanence, ne jamais cesser de travailler. L’industrie de la musique est dans un état tel que beaucoup de groupes se cassent la figure parce qu’ils ne peuvent plus se permettre de continuer. D’autres font de très longues pauses. Amy a décidé de faire une pause de trois ans, mais moi, il faut que je continue à jouer. J’aime jouer, ça se résume à ça.
Aimes-tu être un mercenaire de la musique ?Oui, c’est plutôt sympa d’avoir un CV comme le mien. Mais la vérité, c’est que je n’avais pas prévu d’être le mercenaire de service. Dans mes rêves, j’avais mon propre groupe, avec trois ou quatre copains. Notre bébé, quelque chose qu’on aurait créé à partir de rien… Malheureusement, ça ne s’est pas concrétisé, et après, tout s’est précipité. J’aime jouer et les mecs avec qui je le fais sont des amis. Tous les musiciens de Black Label, Zakk, Nick, J.D. et moi, nous sommes de très bons amis, on passe notre temps ensemble. Ce n’est pas comme si on ne faisait que penser business. Au fond, c’est cool, parce que je joue avec des types que j’adore et que je respecte, et on passe de super moments. Le nouvel album vient à peine de sortir. Black Label sera en tournée pendant encore douze à dix-huit mois. En fonction du planning d’Evanescence, je vais essayer de rester avec eux aussi longtemps que possible. On verra bien comment ça se passe. Je prends les choses au jour le jour, mais quand je suis engagé dans quelque chose, je m’y tiens : si je travaille pour Black Label, je suis avec Black Label. D’ici une semaine, nous allons partir pour une tournée de deux mois et demi, et c’est mon seul engagement actuellement. Peu importe si Ozzy, Kiss ou Mötley Crüe m’appellent, pendant cette période, je me consacrerai à Black Label. Je ne passe pas du coq à l’âne comme ça – pas à ce point, en tout cas !
D’abord Tommy Lee, ensuite Zakk Wylde, et enfin les producteurs de U2… En ce moment, tu multiplies les collaborations prestigieuses. Ton carnet d’adresses doit en rendre plus d’un jaloux !Oui, c’est intéressant ! Quand je regarde mon carnet d’adresses ou mon répertoire téléphonique, j’y trouve des noms importants, c’est sûr. Je suis très fier de ces noms, et je suis également fier d’appeler la plupart de ces gens des amis. Quand j’étais gosse, tout ce que je voulais, c’était être dans ce business et avoir la possibilité de jouer. Je voulais jouer avec ceux que je considérais comme les meilleurs, et jusqu’ici, ça a marché. J’ai beaucoup de chance.
As-tu le sentiment que ton CV t’ouvre plus de portes ou te donne davantage de liberté en termes de créativité ?Oh oui, c’est certain. Plus je participe à des projets, plus je peux découvrir de nouveaux styles. J’apprends de chacun de ces styles. Quand je passe à un nouveau projet, j’ai toujours la possibilité d’incorporer quelque chose que j’ai appris au cours du projet précédent. Les groupes dans lesquels je m’investis ne sont pas si différents les uns des autres, je peux toujours appliquer quelque chose que j’ai appris du passé.
« Et je crois que Zakk est revenu sur ses propos, lorsqu’on lui a demandé s’il pensait vraiment que Limp Bizkit était à chier. Il a dit que non. C’était une plaisanterie et tout à coup, la presse s’en est emparée : ‘Oh mon dieu, Zakk Wylde déteste Limp Bizkit !’. Les choses ont pris des proportions ridicules. Je ne pense pas qu’on entendrait un album de Limp Bizkit dans le camion de Zakk quand il conduit, mais ça ne veut pas dire pour autant qu’il trouve que Fred Durst ‘sucks cocks’ ! »
Tu as dû suivre avec attention les différends qui opposent Amy Lee et Ben Moody. J’imagine que tu as lu le récent communiqué de Ben Moody, qui explique son ressenti par rapport à la création de We Are The Fallen et son départ d’Evanescence. Qu’en as-tu pensé ?J’essaie de n’avoir rien à voir avec ce genre de truc. Un très bon ami à moi, Marty O’Brien, avec qui j’ai joué dans le groupe de Tommy Lee, est bassiste pour We Are The Fallen. Quand on discute, on n’évoque même pas Evanescence ou We Are The Fallen. On parle d’autres choses. D’un côté, Evanescence est Evanescence, Amy Lee est Amy Lee, et ça sera toujours comme ça. D’un autre côté, il est vrai que Ben a joué un rôle important dans la création de ce son. Dans ce communiqué, il a dit quelque chose que je ne peux qu’approuver : les gens l’accusent de copier Evanescence, mais en faisant ça, ils l’accusent de se copier lui-même ! Je ne sais pas si je suis complètement d’accord lorsqu’il dit qu’il n’a pas monté We Are The Fallen pour être en compétition avec Evanescence. Si c’était vraiment le cas, il n’aurait pas engagé une chanteuse qui a le même physique et la même voix qu’Amy Lee. Mais je ne suis là pour juger aucun des deux camps. J’adore Amy, c’est une fille formidable, c’est tout ce que je sais. Je ne juge personne.
Au début, tu étais seulement batteur en live pour Evanescence. Quel est ton rôle exact aujourd’hui au sein de la formation ?Je suis batteur et il m’arrive aussi d’écrire des chansons. En studio, il m’est arrivé de proposer quelques riffs de guitare qui sont devenus des chansons. Ces derniers mois, nous avons créé une vraie dynamique de groupe. Nous sommes un groupe soudé, maintenant.
Y a-t-il du nouveau concernant la sortie de cet album ?Tout ce que je peux dire, c’est qu’Amy est une grosse bosseuse. Elle est très critique envers elle-même. Pour elle, il est très important que l’album corresponde à ses attentes avant tout. Elle prendra tout le temps qu’il faudra pour le finir. En tant que fan et membre du groupe, j’aimerais que les choses aillent plus vite mais au fond, je respecte totalement sa façon de faire. Et je la comprends, car c’est un album crucial pour Evanescence. Il faut qu’il soit parfait. Je sais pourquoi elle prend son temps. L’album sera prêt quand il sera prêt.
Sans langue de bois, partages-tu l’extrême enthousiasme d’Amy Lee vis-à-vis des nouvelles compositions ? Elle en parle notamment comme des meilleures depuis les débuts du groupe. Que penses-tu de ces nouvelles chansons ?Très franchement, je les trouve géniales. Je crois qu’Amy a pris de gros risques. En tant qu’artiste, il est important de se fixer le défi de se renouveler. Prenez n’importe quel groupe à succès de l’histoire : ils n’ont jamais cessé de se réinventer. Le son sera toujours très Evanescence, parce qu’il y a toujours Amy Lee au chant, mais le mode de transmission de sa voix peut être à la fois différent et coller totalement à Evanescence. Je pense que le public sera agréablement surpris car les éléments qui ont fait le succès d’Evanescence sont toujours là, mais il y a de nouvelles couleurs dans le tableau. Elle est en train de créer quelque chose de spécial qui n’a encore jamais été fait avant. Je la soutiens à fond, je trouve ça génial.
Pour finir, la question stupide de l’interview : il est de notoriété publique que Zakk Wylde trouve que « Limp Bizkit sucks cocks », il l’a déclaré sur scène avec Black Label. Toi qui appartiens un peu à la scène néo-metal, quelle est ton opinion sur ce groupe ?J’aime bien Limp Bizkit, je n’ai aucun souci avec eux. Ils sont de Floride, comme moi. Laisse-moi t’expliquer comment je vois les choses – et ça vaut pour We Are The Fallen, Limp Bizkit et tous les autres. Si vous avez suffisamment de courage pour vous impliquer dans ce en quoi vous croyez, si vous partez en tournée pour défendre votre travail et que vous vous donnez à fond, alors je suis fan. Je me fiche de savoir quel genre de musique vous jouez. Si vous y croyez, et si vous vous tuez au travail, ça me va. Les gens qui se contentent de brasser de l’air, je m’en fous. Les gens qui se bougent, je les respecte. Limp Bizkit, We Are The Fallen… Peu importe, j’aime. J’apprécie Limp Bizkit car, rythmiquement, ils ont des trucs super. Je ne connais pas Fred Durst personnellement, donc je ne peux rien dire là-dessus. Mais en tant que groupe, ils ont inventé un son, et qu’on les aime ou qu’on les déteste, ils sont bons dans ce qu’ils font.
Je ne suis pas sûr de te suivre. Es-tu en train de dire que tu les respectes simplement parce qu’ils sont musiciens ?Je les respecte parce qu’ils sont très impliqués dans ce en quoi ils croient. Je les respecte car, artistiquement, ils n’essaient pas d’être ce qu’ils ne sont pas. Ils sont fidèles à eux-mêmes. Je les respecte parce qu’ils ont le courage de tourner, d’enregistrer des albums et d’écrire des chansons. Ils travaillent dur. Stylistiquement, je n’ai pas honte de reconnaître que j’aime bien. Je n’apprécie pas tout, mais certains de leurs grooves sont super et très intéressants. Je ne peux rien dire de négatif là-dessus. Et je crois que Zakk est revenu sur ses propos, lorsqu’on lui a demandé s’il pensait vraiment que Limp Bizkit était à chier. Il a dit que non. C’était une plaisanterie et tout à coup, la presse s’en est emparée : « Oh mon dieu, Zakk Wylde déteste Limp Bizkit ! ». Les choses ont pris des proportions ridicules. Je ne pense pas qu’on entendrait un album de Limp Bizkit dans le camion de Zakk quand il conduit, mais ça ne veut pas dire pour autant qu’il trouve que Fred Durst « sucks cocks » !
Interview réalisée en Septembre 2010 par phoner.
Traduction : Saff’
Myspace BLACK LABEL SOCIETY : www.myspace.com/blacklabelsociety
Myspace EVANESCENCE : www.myspace.com/evanescence
Myspace METHODS OF MAYHEM : www.myspace.com/methodsofmayhemff
Myspace HOLLYWOOD UNDEAD : www.myspace.com/hollywoodundead
Myspace CROSSFADE : www.myspace.com/crossfade