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Interview   

Exhorder : le ciel se dégage


Exhorder, ce nom ne vous parle peut-être que vaguement, et pourtant, sans les premières briques du groove metal qu’ont posées les Néo-Orléanais peut-être qu’il n’y aurait pas eu de Lamb Of God, de Slipknot ou… de Pantera ! Balayons tout de suite le sujet : oui, une controverse qui a la peau dure voudrait qu’après ses débuts glam et heavy metal, Pantera se soit calqué sur Exhorder pour établir le style qui lui a apporté le succès – controverse encore récemment alimentée par Marzi Montazeri, le nouveau guitariste d’Exhorder et ex-collaborateur de… Phil Anselmo. Ce à quoi Kyle Thomas, chanteur d’Exhorder, a déjà répondu en 2007 : « Ce que je déteste le plus dans ce sujet, c’est à quel point nous sommes menottés à leur succès. Est-ce qu’ils nous ont copiés ? Possiblement. Était-ce délibéré ? Peut-être. Est-ce qu’ils ont été influencés par nous ? Sûrement. Est-ce qu’ils ont travaillé vachement plus dur que nous ? Absolument. Le dossier est clos. »

On peut donc maintenant en venir au principal et se réjouir : Exhorder est bel et bien de retour ! Après vingt-sept ans d’absence discographique et diverses reformations avortées, celle de 2017 était finalement la bonne, puisque la voilà aujourd’hui entérinée sous la forme d’un nouvel album, intitulé Mourn The Southern Skies. Un album puissant, autant thrash que groove dans la plus pure tradition instaurée par les albums Slaughter In The Vatican (1990) et The Law (1992), la maturité, quelques surprises et une production mastoc en plus.

Dans l’entretien ci-après, Kyle Thomas nous raconte tout, de la reformation à l’album, en passant par ce qu’est Exhorder en 2019 et un retour dans l’histoire. Et puisque entre-temps il a aussi intégré les légendes du doom Trouble – avec qui il a sorti l’excellent The Distortion Field (2013) –, nous n’avons pas pu résister à l’envie qu’il nous en dise un peu plus sur ce front.

« Les choses n’ont pas tant changé que ça, nous n’allons toujours pas tolérer la moindre connerie, mais nous n’allons pas non plus détruire une boîte de nuit si les choses ne vont pas dans notre sens. »

Exhorder s’est reformé en novembre 2017, vingt-trois ans après votre séparation initiale, ce qui se concrétise désormais dans la forme d’un tout nouvel album. C’était assez inattendu après autant de temps. Qu’est-ce qui a rendu cette réunion possible ?

Le temps, je pense, vraiment. J’ai appris que je ne devrais pas dire « jamais », car à chaque fois que je dis « jamais », je finis par le refaire et j’ai l’air d’un idiot [petits rires]. Il a juste fallu quelques années pour que, je suppose, la douleur de la dernière séparation s’en aille. Vinnie et moi sortions à l’occasion de réunions amicales et nous nous voyions, nous nous embrassions, nous nous parlions et nous avons commencé à redevenir amis. Quand l’occasion s’est présentée, notre management actuel, All Independent Service Alliance, nous a contactés au sujet de la possibilité de remonter le groupe, car ils pensaient vraiment pouvoir nous aider à en faire quelque chose. Donc nous y avons pensé et dit : « Ouais, tentons le coup. » Je pense que notre plus grand problème était que nous n’avions pas mis en place un management. Le fait que nous n’ayons jamais eu de management était un énorme problème et les soucis d’ordre managérial ont créé des conflits entre les membres du groupe. Nous n’avons jamais eu de management avant parce que, je pense, nous étions si calamiteux qu’aucun management ne voulait avoir affaire avec nous. Je ne peux pas dire que je leur en veux, mais… Aussi, nous n’étions pas un très gros groupe, donc peut-être que ce n’était pas très attrayant à l’époque. Donc, maintenant que nous devons seulement nous soucier de composer des chansons et faire des concerts, ça aide beaucoup.

Qu’est-ce que tu veux dire quand tu dis que vous étiez « si calamiteux » ?

Nous nous comportions mal, nous faisions souvent la fête, nous gérions les choses qui n’allaient pas dans notre sens en étant agressifs plutôt qu’avec diplomatie, donc maintenant que nous sommes plus vieux et plus sages… Enfin, les choses n’ont pas tant changé que ça, nous n’allons toujours pas tolérer la moindre connerie, mais nous n’allons pas non plus détruire une boîte de nuit si les choses ne vont pas dans notre sens. Disons que par le passé, il y a eu des tables renversées, des verres brisés et du sang répandu à certaines occasions [rires]. Personne n’est mort, donc restons-en là.

Vinnie et toi êtes les seuls membres restants du line-up original. Comment avez-vous constitué ce nouveau groupe ?

A l’époque où nous avons commencé à discuter de cette reformation et reconstruction, Vinnie était en plein en train de lancer son premier projet hors d’Exhorder avec Year Of The Tyrant. Dans ce projet, il avait Jason Viebrooks et Sasha Horn. Moi, j’étais en plein en train d’écrire un nouvel album avec Marzi Montazeri sur le projet Heavy As Texas qu’il m’avait invité à rejoindre. Donc nous étions au milieu de l’enregistrement d’un album, les autres gars étaient au milieu de l’enregistrement des trucs de Year Of The Tyrant. Donc nous nous sommes tous regardés et avons dit : « Pourquoi ne fusionnons-nous pas ces deux projets pour en faire le nouveau Exhorder ? » C’est ce que nous avons fait. Après, Heavy As Texas a quand même continué pour finir et sortir l’album sur lequel nous travaillions à l’époque. Je suis d’ailleurs en ce moment même en tournée avec Heavy As Texas. Je ne sais pas ce qu’il en est du projet Year Of The Tyrant, s’ils vont l’achever un jour. Ils l’ont mis en suspens pour le moment pour que nous puissions nous concentrer sur Exhorder. Je ne pourrais pas être plus heureux des gars que nous avons choisis. Tout le monde est professionnel, tout le monde s’entend bien et nous sommes plus une famille que des collègues de travail, et ça aide que tout le monde soit respectueux les uns envers les autres et s’entende, ça fait une énorme différence.

Mourn The Southern Skies est votre premier album en pas moins de vingt-sept ans. Comment avez-vous abordé cette entreprise et le retour dans ce style de musique après autant de temps ?

Ce n’était pas facile ! [Rires] Je peux te dire que le plus gros truc sur lequel nous devions réfléchir était : comment on fait ça ? Tout d’abord, nous ne sommes plus de jeunes hommes en colère, donc il faut vraiment que nous y réfléchissions avec attention, car si nous sortons une chanson sur cet album, nous voulons nous assurer qu’elle est digne du logo d’Exhorder. Donc, au final, ce que nous avons décidé est que, désormais, nous allions simplement écrire des chansons de vieux hommes en colère et embrasser notre âge et notre expérience, et écrire à propos du monde horrible à travers les yeux de vétérans expérimentés et chevronnés [petits rires]. Je suis un père, je suis un mari, je possède une maison, j’ai des inquiétudes à propos de ma famille et du monde dans lequel ils doivent vivre chaque jour. Je me soucie de l’argent que je gagne pour payer mes factures. Ce sont donc des problèmes de la vraie vie, du vrai monde, auxquels les gens peuvent s’identifier, je pense. Le jeune homme est toujours suffisamment présent en moi pour continuer à faire cette musique avec la prestation d’un jeune homme. Je le fais juste à travers les yeux d’une personne plus âgée. Donc, je pense que ce sont juste les textes qui, potentiellement, changent un peu. Je dirais que j’ai sans doute beaucoup plus de compassion pour les gens que quand j’étais plus jeune [petits rires]. A la fois, je suis toujours autant en colère contre les injustices. Une chose qui m’a toujours vraiment posé problème est l’hypocrisie et l’injustice sociale. Ceci a toujours fait partie de nos textes à l’époque et c’est encore le cas aujourd’hui.

« On a toujours envie de faire notre meilleur concert et de donner l’impression à tous les autres qu’ils ont intérêt à passer à la vitesse supérieure et assurer autant que possible. […] Mon boulot, c’est faire en sorte que les gens aient l’impression de pouvoir oublier leur boulot [petits rires]. »

N’y a-t-il pas trop de pression quand on doit répondre à des attentes et des spéculations qui existent depuis si longtemps ?

Tu parles des spéculations et des gens qui se demandent à quoi ça va ressembler et si ça ressemblera vraiment et légitimement à du Exhorder ? Ouais, et si les gens s’attendent de notre part de faire un album de pur thrash ou de pur hardcore ou de pur groove, ils seront peut-être surpris et peut-être même en partie déçus. Il y a des chansons de thrash sur cet album, il y a des chansons de groove metal sur cet album et il y a des chansons qui sonnent plus neuves avec des approches différentes que nous n’avions pas eues avant. Mais, honnêtement, je pense que les gens qui ne nous ont jamais vus en live sont probablement les seuls qui seront choqués ou surpris par quoi que ce soit, car le son que nous avons obtenu sur cet album est la représentation la plus fidèle du son d’Exhorder en live. Les deux premiers albums ne capturent pas le son live de ce groupe et la direction que nous prenions après The Law, avant que nous ayons vraiment l’occasion de faire un troisième album. Ceci est grosso modo la direction que nous prenions, de toute façon. Ceci est donc qui nous sommes, sans compromis. Honnêtement, cet album est ce qu’est Exhorder et a toujours été. Je pense que quand les gens s’attachent à un album comme étant leur préféré, et que c’est la seule référence qu’ils ont quant au son du groupe… Eh bien, si c’est ce qui s’est passé avec Slaughter In The Vatican ou The Law, et vous pensez que c’est ça le son du groupe, et puis vous entendez le nouvel album et pensez que ça ne sonne pas comme Exhorder, soyez rassuré, je peux vous promettre que c’est vraiment comme ça que sonne Exhorder. C’est peut-être un peu frustrant et peut-être décevant que Slaughter In The Vatican ou The Law ne représentent pas vraiment la façon dont le groupe sonnait, niveau production et tout, mais ceci est qui nous sommes, ceci est ce que vous obtenez ! [Petits rires]

Avant de vous mettre à faire cet album, vous avez commencé par jouer en concert des chansons de vos deux premiers albums. Est-ce que ça vous a aidés pour réintégrer le feeling classique d’Exhorder et faire de nouvelles chansons ?

Oui. C’était probablement une bonne chose que nous ayons d’abord commencé par faire des concerts, car je n’étais même pas sûr si j’allais vraiment apprécier cette musique comme avant. Tu sais, nous avons de nouveaux gars, donc le feeling sera forcément différent à cause de ça, et non seulement je n’ai pas beaucoup chanté de metal extrême durant les deux dernières décennies, presque trois, mais en plus je n’en écoute vraiment plus tellement. Donc j’étais assis là, à me demander : « Est-ce que ça va vraiment me plaire ? » Etonnamment, oui ! Je me suis tellement éclaté à rechanter ce style de musique ! C’est tellement différent de Trouble, de Heavy As Texas ou des autres projets que j’ai faits, c’est un peu une bouffée d’air frais. J’ai pu revoir ça comme un gamin. C’est très plaisant pour cette raison.

Quel genre de musique écoutes-tu aujourd’hui ?

Je retourne plus vers mes racines, ce que j’écoutais en grandissant. Je suis toujours un énorme fan des Beatles et de Paul McCartney. Je découvre aussi plein de vieilles musiques qui sont nouvelles pour moi car je ne les avais pas écoutées, comme Humble Pie, UFO, les vieux Scorpions, mais j’écoute aussi plein de… J’ai toujours écouté un tas de vieilles musiques de La Nouvelle-Orléans, la musique funk de là-bas et tout, et je renoue un peu avec ça. Et j’écoute plein de funk des années 70 également. J’essaye d’étendre mes horizons en écoutant de la vieille musique country, comme Hank Williams sénior et Patsy Cline ; pour moi, ce sont parmi les meilleures chansons jamais écrites. Je n’ai jamais été fan de country quand j’étais jeune, mais j’ai réalisé que ce que je n’aimais pas, c’était la country moderne. J’ai vraiment appris à aimer la vieille country. Ce sont de bonnes compositions. Je suis un fan de bonnes chansons plus que je ne suis fan d’un style. Je ne dirais pas que, stylistiquement, la country ou autre s’insinue dans Exhorder mais j’étudie vraiment les structures des compositions. Il est donc possible que la structure d’une chanson de country nous influence rien que sur la façon d’arranger nos parties dans une chanson, mais je ne vois pas pour autant la country comme faisant partie d’Exhorder. Ce serait étrange [rires].

Exhorder est désormais en compétition avec une pléthore de jeunes groupes dans ce style de musique : est-ce une motivation pour vous afin de faire de votre mieux pour être modernes et pertinents, ou même reconquérir votre trône, pour ainsi dire ?

Je mentirais si je disais que nous ne nous sentions pas compétitifs aujourd’hui. Je pense que c’est dans la nature des prestations live. On a toujours envie de faire notre meilleur concert et de donner l’impression à tous les autres qu’ils ont intérêt à passer à la vitesse supérieure et assurer autant que possible. Mais je ne ressens aucune véritable raison personnelle de rivaliser avec qui que ce soit, genre : « Je suis meilleur que toi » ou « Je veux gagner ». Quand tout le monde fait de son mieux et inspire quelqu’un d’autre à faire de son mieux, c’est bon pour tout le monde. Qui a envie d’aller voir un groupe qui a juste l’air de faire son boulot et s’en fiche ? Quand on regarde un groupe, on a envie de s’évader de ce type de vie. Quand on travaille tous les jours et que ça devient une routine, et qu’on va voir de la musique, on a envie d’oublier tout ça. Donc mon boulot, c’est faire en sorte que les gens aient l’impression de pouvoir oublier leur boulot [petits rires]. Et je n’ai pas envie que mon boulot ait l’air d’un boulot. J’ai envie que mes prestations musicales soient quelque chose que j’aime faire. Je ne pense pas trop à : « On a intérêt à y aller et à être meilleur que les jeunes gars ou les groupes historiques. » Nous avons toujours fait nos concerts avec comme état d’esprit : si quelqu’un doit jouer après nous, ils devront, au moins, le faire avec la même énergie que nous [petits rires]. Je ne peux pas contrôler ce qu’ils font, et ce n’est vraiment pas mon souci, mais ça reste de la compétition amicale, je pense.

« On nous a accordé beaucoup de crédit au fil des années pour avoir été des pionniers du thrash ou pour avoir inventé le groove metal [mais] nous nous souciions probablement plus de savoir où nous allions grappiller de l’argent pour acheter notre prochaine bière que d’essayer de faire plus que quelques concerts. »

Vous avez enregistré une nouvelle version de la chanson « Ripping Flesh » issue de votre démo Get Rude. Cette chanson ne dépareille pas dans l’album parmi les autres chansons : est-ce que ça prouve à quel point vous étiez pertinents et en avance sur votre temps déjà en 1986 ?

Ouais, il y a plein de gens qui parlent encore de cette chanson. C’est une pure chanson de thrash durant la première minute et demie ou les deux premières minutes, et ensuite ça passe à une partie heavy groove, et ensuite ça repart dans le thrash. Elle possède en fait un petit peu tout ce qui nous représente. C’est marrant par rapport à cette chanson, car elle n’a pas été mise sur Slaughter In The Vatican. Nous trouvions que les autres chansons collaient mieux et « The Tragic Period » était la dernière chanson écrite pour cet album, et elle est drastiquement différente de « Ripping Flesh », de toute évidence. Puis la même chose s’est passée quand nous avons fait The Law, nous trouvions que nous ferions mieux d’y mettre de nouvelles musiques plutôt que « Ripping Flesh ». Mais j’ai toujours été un peu triste que « Ripping Flesh » n’ait jamais trouvé sa place sur un album, car je trouvais qu’elle le méritait. Donc, cette fois, c’était l’occasion parfaite et non seulement ça nous a permis de faire preuve de reconnaissance envers nos vieux fans, en disant « hey regardez, voilà une vieille chanson dépoussiérée », mais nous avons également pu inviter Chris Nail au studio pour jouer de la batterie sur cette chanson. Nous avions donc notre batteur originel en invité sur cet album. Il y en a un peu pour tout le monde, les nouveaux fans et les anciens. Nous trouvions ça très important. Nous n’avons jamais voulu revenir avec un son totalement nouveau, nous contenter d’y apposer notre logo et nous faire de l’argent là-dessus. Enfin, qui se fait de l’argent aujourd’hui en vendant des albums de toute façon ? [Petits rires] Faire des albums, je pense, c’est plus une question de fierté que d’argent, de nos jours. Et c’était clairement une fierté pour nous d’inclure notre batteur originel et de montrer aux vieux fans que oui, nous n’allons jamais vous abandonner.

Pourrait-on s’attendre à ce que « Bestial Noises/Wake The Dead », qui est l’autre chanson des démos qu’on ne retrouve pas sur les albums, ait le même traitement ?

En fait, nous avons déjà pris cette chanson pour la réenregistrer. Nous n’avons pas fait l’intro avec les bruits, mais nous avons enregistré cette chanson et elle est sur The Law. Elle s’appelle « Incontinence ». C’est la même chanson, c’est juste que nous lui avons donné un autre nom. Je ne sais pas pourquoi nous avons changé le nom. Je pense que nous trouvions que « Wake The Dead » était trop banal et ennuyeux. J’ai trouvé le titre « Incontinence », simplement parce que j’ai un très mauvais sens de l’humour [petits rires].

Tu as mentionné que cet album contenait de nouveaux éléments : les neuf minutes et demie de la chanson éponyme, qui termine l’album dans une ambiance doom sudiste, en fait clairement partie. En fait, elle sonne presque comme une chanson qu’on aurait pu entendre sur le dernier album de Trouble !

[Rires] Au final, je pense que c’est une chanson de doom ! Vinnie et moi sommes tous les deux des fans de Trouble, c’est évident. Je suis dans Trouble mais j’étais d’abord un fan, et ce n’est pas le seul groupe de doom que lui et moi avons jamais aimé. Je veux dire que, pour l’amour de tout, Black Sabbath a tout commencé. C’est mon groupe préféré de tous les temps, et Vinnie adore également Black Sabbath. Ça fait simplement partie de qui nous sommes et, en fait, c’est très semblable à un paquet de musiques louisianaises, avec l’approche du blues lent. Mais, si on y réfléchit, « (Cadence Of) The Dirge », qui est la dernière chanson sur The Law, c’est là où nous nous étions arrêtés et cette chanson est assez similaire. C’est une chanson lente et un peu sludgy avec beaucoup de chant clair et un côté très doom. Ce n’est donc vraiment pas si différent. Elle fait juste cinq minutes de plus [petits rires].

L’orgue Hammond sur la chanson est aussi, sans doute, un élément inattendu pour Exhorder…

Oui. Le gars qui a joué ça est Mike Burkart. Lui et Vinnie ont joué dans un groupe ensemble. C’est le groupe de Mike, ça s’appelle Mikey B3, et il y joue de l’orgue B3. C’est un trio et Vinnie a joué de la guitare dedans pendant un certain temps. C’est un style de musique qui sonne typique de La Nouvelle-Orléans, c’est vraiment un super groupe. Donc Vinnie a invité Mike a joué sur cette chanson, et il a aussi joué sur « Yesterday’s Bones ». Nous trouvions que ça convenait bien. Cette chanson, d’une certaine façon, a même un côté gospel. C’est un peu comme aller à l’église un dimanche matin avec les baptistes. En général, nous nous en prenons aux catholiques, mais maintenant, on peut inclure les baptistes [rires].

La fin de « Yesterday’s Bones » est aussi assez inattendue, avec ces arrangements de guitare acoustique, qui sont magnifiques.

Je suis content de t’entendre dire ça. Oui, c’est un morceau de musique très émouvant. Ce long solo de guitare à la fin, c’est Vinnie qui le joue. Je trouve qu’il a capturé quelque chose d’incroyable sur cette chanson, et puis le solo acoustique à la fin, c’est Marzi qui le joue. Les deux vont magnifiquement ensemble. C’est un joli morceau de musique, je suis d’accord ! J’aurais aimé avoir joué ça !

« Nous avons assez de chance pour qu’à chaque fois que nous nous séparons puis revenons, la légende de ce groupe gagne du terrain. Donc peut-être que nous nous devons de nous remettre au travail et d’arrêter de nous séparer, parce que, et si nous nous séparons un jour, revenons et tout le monde s’en fiche ? [Petits rires] »

J’imagine que ça démontre à quel point vous avez gagné en maturité et évolué en tant que musiciens.

Oui. Les vingt-sept ans de pause qu’a pris Vinnie, je pense que ça l’a beaucoup aidé. Il n’a pas arrêté de composer et d’apprendre au sujet du matériel et de l’enregistrement. Il a produit cet album et ça sonne extraordinairement bien. Qu’il se soit éloigné pendant si longtemps puis soit revenu pour maintenant nous proposer ça… Je veux dire que c’est très honorable et il devrait être reconnu pour ça.

Quelle est la signification de ce titre d’album, Mourn The Southern Skies, ainsi que cette poupée vaudou sur la pochette ?

Nous venons de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane, donc nous sommes du Sud. Le vaudou a une histoire très riche à La Nouvelle-Orléans et c’est quelque chose qui m’a toujours fasciné. Nous ne voulions pas d’un visuel trop typiquement metal pour cet album. Nous voulions faire quelque chose d’un petit peu différent et qui avait du sens avec nos origines louisianaises. Mourn The Southern Skies, vraiment, ça veut juste dire… Toute la chanson est un peu un hommage aux hauts et aux bas qu’on traverse dans la vie, avec l’amour, les choses du quotidien comme l’éducation des enfants ou le fait d’avoir un travail, et parfois il se peut qu’on aille dehors, sous un splendide ciel bleu, et pourtant on a vécu la pire journée qui soit et on a envie de pleurer comme une madeleine, ou de tout abandonner. C’est un peu ce que ça veut dire. En gros, il y a eu des jours où ça a été difficile de continuer. La journée peut être belle pour quelqu’un, tandis que c’est la pire journée pour toi. Je trouvais juste que les mots sonnaient vraiment bien ensemble [rires].

Vinnie a déclaré que toi et lui aviez « un rêve étant adolescents. Et aussi cliché que ça puisse paraître, [vous] ne [vous en êtes] jamais réveillés ». C’était quoi ce rêve, à l’origine ?

Nous ne pensions pas beaucoup à… On nous a accordé beaucoup de crédit au fil des années – pour ce que ça vaut – pour avoir été des pionniers du thrash ou pour avoir inventé le groove metal, ou peu importe comment on appelle ça. Quand nous étions adolescents, en train de composer ces horribles chansons [petits rires], nous ne pensions jamais que nous étions en train d’inventer quoi que ce soit ou que nous étions des pionniers. Tout ce que nous essayions de faire, c’est écrire des chansons que nous voulions entendre. Nous nous souciions probablement plus de savoir où nous allions grappiller de l’argent pour acheter notre prochaine bière que d’essayer de faire plus que quelques concerts. Dès l’instant où nous avons fait notre premier concert, nous avions gagné l’attention de tout le monde et ça a rapidement grandi. En trois ou quatre ans, nous avions l’attention des labels et celle des médias. Je pense que quand les gamins jouent de la musique, ils regardent les murs et voient un poster d’Iron Maiden ou des Beatles ou autre. Quelle que soit la musique qu’on écoute, parfois, en grandissant, on essaye d’imiter nos héros et de faire semblant d’être eux. Mais est-ce que quiconque s’est un jour dit qu’il allait vraiment être comme eux ? Nous avons assez de chance pour qu’à chaque fois que nous nous séparons puis revenons, la légende de ce groupe gagne du terrain. Donc peut-être que nous nous devons de nous remettre au travail et d’arrêter de nous séparer, parce que, et si nous nous séparons un jour, revenons et tout le monde s’en fiche ? [Petits rires]

D’après toi, qu’a-t-il manqué à Exhorder pour atteindre un plus haut niveau de succès à l’époque ?

Je pense que le plus gros problème – comme je l’ai dit au tout début – est que nous n’avions pas de management. Nous n’avons pas connu de gros succès, nous avons probablement fait plein d’erreurs aussi et peut-être que nous aurions pu travailler un peu plus. Donc je pense que nous comprenons maintenant toutes ces choses en tant qu’hommes d’affaires matures. Arrive un moment où on doit dire : « D’accord, faisons ce truc comme un business. » Et c’est ce que nous faisons aujourd’hui. Nous pouvons donc encore faire la fête avec tout le monde mais nous le faisons à la manière d’un business.

Quelles étaient les circonstances de la séparation du groupe en 1994, après seulement deux albums ?

C’était plein de choses. Vers 94, Vinnie venait de devenir papa, il fallait qu’il se soucie de ça. Certains gars n’étaient pas aussi motivés que d’autres de continuer. C’était une séparation assez simple. Nous nous sommes reformés pour quelques concerts en 2001 mais ce n’était pas une véritable reformation. Ce n’était que deux ou trois concerts. Vers 2009 et 2010, nous avons vraiment essayé de nous remettre ensemble et de faire un album mais, encore une fois, nous n’avions pas de management, nous réfléchissions aux choses et nous avions des idées divergentes sur la manière de faire. Ce n’est pas pareil quand on se bat avec tous les membres originels ou tous les membres classiques qui ont tous l’impression qu’ils ont autant leur mot à dire dans ce qui se passe et ont des idées différentes sur la manière dont les choses devraient être faites. Ce qui finit par se passer est que tout tourne en rond. Tout ce qui reste, au bout du compte, c’est que tout le monde est en colère avec tout le monde. Donc, cette fois, le fait d’avoir un management en place nous retire tout le fardeau des trucs auxquels nous pensions et sur lesquels nous n’étions pas d’accord. Le management s’occupe de ces choses désormais. Tout ce que nous devons faire, c’est créer de la musique, trouver des idées pour les nouveaux designs d’illustration, et nous concentrer pour assurer les concerts. Ça a été d’une énorme aide pour nous assurer que Vinnie et moi, en tant que partenaires d’affaires et en tant qu’amis, n’avions pas de problème et de désaccords. Ça a été super. Je suis très content de la façon dont tout fonctionne aujourd’hui.

« J’ai écrit et enregistré une chanson avec Joey Jordison en 2005, et quand j’ai parlé avec lui au téléphone, il a déclaré son amour pour Exhorder et à quel point ça a été une inspiration pour lui et ses amis quand ils commençaient tout juste dans un garage. C’est réel et j’en suis content. J’espère juste pouvoir atteindre une partie du succès que ces gars que j’ai influencés ont pu atteindre. Ce serait super. »

Que penses-tu avec le recul de Slaughter In The Vatican et The Law ?

Je suis très fier des deux. Ce sont des bestiaux différents. Je pense que le côté groove était là sur Slaugher – je pense qu’il était plus accentué sur certaines parties de chansons – mais la majorité de cet album avait un feeling plus thrash-punk. Et je ne sais pas, je pense que lorsque Vinnie a commencé à écrire la plupart des riffs pour The Law, il était très intéressé pour écrire des chansons compliquées avec plein de parties techniques, et parfois, ce type de partie ressort mieux quand la musique ralentit un petit peu. C’est donc probablement pourquoi nous avions un peu plus de groove et moins de thrash sur cet album, même s’il y a assurément des chansons thrash sur cet album, comme « Soul Search Me », « The Law » et « Unforgiven » ; ce sont toutes les trois des chansons thrash très rapides. Chaque album a des parties thrash et des parties groove. L’un a peut-être plus de thrash que l’autre qui a peut-être plus de groove. En tout cas, nombre de nos fans aiment tout particulièrement ces deux albums. Certains aiment plus l’un que l’autre et ce n’est pas un souci, c’est normal. Nous avons toujours eu l’impression qu’aucun des deux albums n’est ressorti exactement comme nous l’espérions, mais heureusement, les producteurs avec qui nous avons travaillé ont pu nous aider, au moins, à faire qu’ils sonnent comme ils sonnent. Si nous avions eu un plus grand soutien financier à l’époque, nous aurions fait des albums qui auraient sonné mieux. Pour être tout à fait juste, si nous avions eu plus d’expérience de notre côté, nous aurions probablement obtenu des albums qui auraient sonné mieux. Mais ceci est ce que nous avons fait. Nous avons appris de ces erreurs et avons enfin réalisé un album qui sonne comme nous sonnons en live. C’est ce qu’est Mourn The Southern Skies. Si les gens trouvent qu’il est différent et ne sonne pas comme Exhorder, alors ça signifie tout simplement qu’ils ne nous ont jamais vus en live, car c’est ainsi que nous sonnons en live.

Tu as mentionné que vous avez été considérés comme les pionniers du groove metal. Comment en êtes-vous venus à ce style de musique à l’origine ? Quelles ont été vos sources d’inspiration ?

Probablement la bière [petits rires]. Je ne sais pas ! Comme je l’ai dit avant, c’est quelque chose qui ne se réfléchit pas. Je pense juste que, rien que le fait d’avoir grandi où nous avons grandi, en Louisiane, avec une scène musicale très riche qui a, grosso modo, son propre style, ça nous a marqués. La musique de La Nouvelle-Orléans est à part. Ayant grandi en écoutant The Meters, Dr. John, The Neville Brothers, Allen Toussaint, tous ces artistes extraordinaires qui jouent ce swing décontracté… Quand t’es enfant et que tu entends ça toute ta vie, il est certain que ça t’affecte. Donc je pense que ça nous est un peu resté quelque part en tête, y compris quand nous écrivions de la musique heavy. Je veux dire que nous ne sommes pas les seuls chez qui on peut l’entendre et il y a plein de groupes de La Nouvelle-Orléans qui ont ce feeling. Nous ne pouvons nous attribuer tout le mérite. Il faut accorder du crédit à ceux qui étaient là avant nous et qui ont aussi ce feeling.

Depuis que le groupe est apparu dans le milieu des années 80, de nombreux autres groupes ont popularisé ce style groove metal, jusqu’à des groupes modernes comme Lamb Of God. Aurais-tu imaginé que vos jeunes années et ce style laisseraient une telle marque sur le monde du metal ?

Je ne crois pas que j’aurais pu prévoir que ça allait arriver, mais, pendant que ces groupes commençaient à se développer et à rencontrer le succès, on pouvait voir que notre empreinte était là à un certain niveau, que ces gars… Je ne vais pas dire que qui que ce soit essayait de nous imiter à cent pour cent ou autre, mais je veux dire que j’ai écouté Slayer, Metallica, les débuts de Corrosion Of Conformity, D.R.I, et on peut l’entendre dans mes œuvres, j’ai été influencé par tout ça, c’est sûr. Et je connais la plupart des gars dans Lamb Of God, et même certains d’entre eux assez bien, et ils me l’ont confirmé : oui, Exhorder était une influence sur ce groupe. C’est flatteur de savoir que des groupes qui sont parvenus à avoir du succès… Slipknot, en l’occurrence. J’ai écrit et enregistré une chanson avec Joey Jordison en 2005, et quand j’ai parlé avec lui au téléphone, il a déclaré son amour pour Exhorder et à quel point ça a été une inspiration pour lui et ses amis quand ils commençaient tout juste dans un garage. C’est réel et j’en suis content. J’espère juste pouvoir atteindre une partie du succès que ces gars que j’ai influencés ont pu atteindre. Ce serait super. J’ai juste envie de jouer de la musique et de payer mes factures [rires].

L’album commence sur la chanson « My Time », qui est aussi le premier single. Est-ce que ce pourrait être un commentaire au sujet du groupe : est-ce votre moment aujourd’hui ?

Je le crois. Tout l’indique. Et si ce n’est pas le cas, nous ferons en sorte que ça le soit ! [Rires] Tu sais, nous n’avons jamais fini le boulot, et ça a été une grosse épine dans notre pied. Nous avons l’impression que nous n’avons jamais terminé ce que nous avons commencé, et c’est très important pour nous. Donc si nous repartons pour un tour et échouons, eh bien, au moins nous pouvons nous retirer en disant : « Eh bien, on a terminé. » [Petits rires] Cette chanson, en soi, est un hommage à tous ceux qui ont un jour eu un boulot dans lequel ils n’ont pas été heureux à un moment donné. Qui n’a jamais eu envie de claquer la porte de son boulot et de dire à son patron d’aller se faire voir ? Parfois les gens se sentent coincés dans ce que la vie leur a donné et, un jour, ils ont envie de le hurler. Je pense vraiment que si on n’est pas heureux avec son boulot et les circonstances, et qu’on a la possibilité de changer, alors il faut absolument le faire. Je ne dirais jamais à quiconque de quitter son boulot quand il a des enfants affamés à la maison – il faut payer ses repas, une maison, l’école, les vêtements et ce genre de choses. C’est ce que j’ai fait pendant de nombreuses années quand mes enfants étaient petits, je ne pouvais pas faire ce que je voulais vraiment faire, je devais me rendre à un travail. Il y a des fois où je n’étais pas content et étais aigri au travail parce que j’avais l’impression que j’aurais plutôt dû être en tournée comme je le suis aujourd’hui. Si quelqu’un a un boulot qu’il n’a jamais détesté, je lui envie ce boulot.

« Parfois, quand je suis sur scène et que Bruce [Franklin] et Rick [Wartell] [de Trouble] s’avancent sur le devant de la scène pour faire leurs doubles solos de guitares, je reste là et je me dis : ‘C’est vraiment en train d’arriver ? Je suis vraiment ici ?’ »

Tu fais également partie du groupe de doom légendaire Trouble depuis 2012. Tu as sorti avec eux en 2013 l’album The Distortion Field. C’était donc il y a six ans : as-tu des nouvelles à nous donner du côté de Trouble ?

Oui, nous allons partir en tournée en Europe en novembre. Il est prévu que nous jouions au festival Hammer Of Doom en Allemagne et nous avons planifié des dates autour de ça. Ça n’a pas encore été annoncé où exactement mais c’est ce qui est prévu à l’heure actuelle. Et nous sommes en pleine composition et pré-production pour un nouvel album. Avec un peu de chance, nous sortirons un nouvel album l’année prochaine. Il ne sera pas différent de ce à quoi vous vous attendriez d’un album de Trouble. Il y a les éléments doom, il y a les éléments rock bluesy, le son Trouble classique. Nous ne faisons rien de trop drastiquement différent de ce que nous avons fait sur The Distortion Field. C’est du Trouble traditionnel, mais nous allons quand même expérimenter avec de nouvelles choses, juste pour que ça ne soit pas qu’une répétition ennuyeuse de quoi que ce soit.

Tu avais déjà remplacé Eric Wagner dans Trouble de 1997 à 2000, avant de rejoindre le groupe en 2012. Vu à quel point Eric est emblématique, comment as-tu vécu tes premiers pas dans Trouble ?

Etant un fan, j’étais un peu intimité et apeuré, car j’écoutais ces gars quand j’étais adolescent. C’était juste à l’époque où je mettais encore les groupes que j’écoutais sur un piédestal et les traitais comme des héros, donc c’était un honneur pour moi et j’avais l’impression que j’étais dans une pièce pleine de magie ! C’était incroyable pour moi. Et puis, plus tu travailles avec ces gars, plus tu réalises que ce sont des mecs normaux comme toi et moi. Nous nous admirons et respectons beaucoup mutuellement en tant que musiciens et personnes, donc quand je suis avec ces gars aujourd’hui, ce sont simplement mes amis, nous sortons et travaillons ensemble. Mais parfois, quand je suis sur scène et que Bruce [Franklin] et Rick [Wartell] s’avancent sur le devant de la scène pour faire leurs doubles solos de guitares, je reste là et je me dis : « Est-ce que je suis vraiment là ? » C’est ce qui me passe par la tête. C’est genre : « C’est vraiment en train d’arriver ? Je suis vraiment ici ? » C’est une bénédiction pour moi.

Ce n’était pas compliqué de te faire accepter par les fans ?

Je pense qu’il y aura toujours des fans qui ne voudront pas lâcher la vieille époque, et pour ma part, si c’est ce qu’ils ressentent, ils ont le droit. Personne n’est obligé de m’aimer ou de m’apprécier. Mais j’ai rencontré plein de vieux fans de Trouble qui sont venus me voir et m’ont dit : « On ne voulait pas t’aimer et on ne voulait pas aimer le groupe avec toi. Mais tu as fait du tellement bon boulot à chanter les chansons d’Eric et il est tellement évident que ces chansons et ce groupe sont importants pour toi, ça transpire dans ta prestation, que, grâce à ça, nous sommes devenus fans de toi. » J’ai aussi entendu des gens dire : « Ce mec est nul à chier, virez-le de là ! » [Rires] Donc tout dépend du fan, je suppose. Et je ne m’attends pas à ce que les fans m’apprécient ou m’aiment, mais devinez quoi ? Je suis dans Trouble et c’est ce que Rick et Bruce veulent. Que vous vous le vouliez ou non, c’est comme ça.

Tu as dit que tu étais un grand fan de Trouble avant de devenir leur chanteur. Quelle influence ce groupe a-t-il eu sur toi en tant qu’artiste à la vieille époque ?

Il a eu une grande influence, c’est sûr. Au départ, je n’étais pas prêt à embrasser Trouble parce que j’étais à fond dans le thrash et le hardcore. J’avais pour habitude de me balader dans la voiture de Jimmy Bower et il me faisait écouter le groupe. Il était là : « Allez, écoute ça ! » Je ne voulais pas l’aimer au départ parce que j’écoutais trop de hardcore. Puis, ça a fini par m’atteindre. Je dois saluer Jimmy pour ça, parce que je pense que ça l’embêtait que je n’aimais pas tout de suite [rires]. Au final, je suis tombé amoureux de ce groupe et j’ai compris. J’apprécie presque plus de chanter les vieilles chansons que les chansons que j’ai écrites avec eux parce qu’elles sont tellement spéciales pour moi.

Interview réalisée par téléphone le 7 août 2019 par Nicolas Gricourt.
Retranscription & traduction : Nicolas Gricourt.
Photos : Dante Torrieri.

Site officiel d’Exhorder : www.exhorder.com.

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