Il aura fallu 23 ans à Exhorder pour effectuer un retour en bonne et due forme, reformé en novembre 2017. Le groupe originaire de La Nouvelle-Orléans a toujours été à l’origine d’une certaine frustration, celle de constater qu’une carrière pourtant prometteuse s’est arrêtée presque brutalement en 1994. Pourtant Exhorder est indéniablement l’une des influences les plus citées au sein de la scène metal, de Pantera (une vieille polémique voudrait que Pantera ait « copié » Exhorder au moment de leur transition vers le style qui a fait leur succès) qui les côtoyait au début des années 90 à Lamb Of God en passant même par Slipknot. Les pionniers du « groove-metal » ont décidé de remettre le pied à l’étrier, en comptant sur deux de ses membres fondateurs : le guitariste Vinnie LaBella et le chanteur Kyle Thomas. Mourn The Southern Skies est en soi un petit miracle, le résultat d’une renaissance inespérée et la preuve qu’Exhorder n’a définitivement rien perdu de son flair pour le groove entêtant et son riffing atypique.
Vinnie et Kyle ont su s’entourer pour reformer un line-up d’Exhorder digne de ce nom. Le bassiste Jason VieBrooks (Heathen, Grip Inc.), le guitariste Marzi Montazeri (Heavy As Texas, Philip H. Anselmo & The Illegals) et le batteur Sasha Horn (Forbidden) ont tous une expérience considérable en phase avec l’orientation musicale d’Exhorder qui, il faut le dire, subit parfaitement l’épreuve du temps. Exhorder a privilégié une production aussi fidèle que possible à ses prestations live : une assise rythmique massive et des guitares acérées, sans arrangement superflu, sans chichis. Une approche le plus souvent directe et bienvenue. Le single « My Time » qui ouvre l’album indique clairement la marche à suivre : Exhorder délivre un thrash puissant et inspiré, profitant des modulations du chant de Kyle Thomas qui rappellera ici un certain Phil Anselmo (ou l’inverse, comme l’a récemment suggéré Marzi Montazeri). Les Américains appliquent une recette bien connue des fans d’Exhorder : un riff endiablé et une rythmique effrénée (le réenregistrement de « Ripping Flesh » tiré de la démo Get Rude de 1986 indique qu’Exhorder n’a rien perdu sur cet aspect), stoppée brutalement par un break heavy groovy à souhait qui fait toute la force de la formation. « My Time » fait office de déclaration : Exhorder est toujours enragé, il a simplement davantage de maîtrise et de subtilité ; le frénétique « Beware The Wolf » devrait finir d’en convaincre. « Asunder » dessine l’autre facette de la formation qui délaisse un temps le thrash primaire pour ciseler un riff mid-tempo bavard que Lamb Of God n’aurait pas renié ; comme si Vinnie LaBella rappelait les origines du style.
C’est cette hybridation entre immédiateté des influences thrash et des riffs construits propres au metal de La Nouvelle-Orléans qui permet à Exhorder de sortir du lot et de récupérer aujourd’hui une place à part dans le revival récent de la scène thrash. Le chant de Kyle Thomas démontre une certaine aisance dès lors qu’il s’agit d’aborder des pans plus mélodiques, à l’instar du refrain d’« Hallowed Sound » ou des lignes rampantes et vicieuses de « Arms Of Man ». En outre, Mourn The Southern Skies contient plusieurs arrangements qui viennent briser la présumée monotonie d’un album a priori musclé et très direct. L’expressivité du long solo électrique et les mélodies de guitares acoustiques de l’outro de « Yesterday’s Bones » illustrent le bagage musical du groupe, loin de proposer un metal décérébré avec pour seul argument la surenchère de violence. Preuve en est, encore, la conclusion chiadée de neuf minutes que constitue « Mourn The Southern Skies », pratiquement un titre de doom-sludge et hommage à l’influence de Black Sabbath, intégrant même de l’orgue Hammond, où Kyle Thomas dévoile l’étendue de sa voix – claire et émotionnelle au début, grave et éraillée ensuite, avec des nuances bluesy. Exhorder rappelle élégamment que le bayou est une source d’inspiration unique.
Mourn The Southern Skies contient tout ce qu’on attend de la part d’Exhorder et plus encore. Le groupe ne montre aucune frilosité, aucune hésitation quant à la pertinence et à l’efficacité de la musique qu’il prône. L’opus se montre évidemment agressif et teigneux, nuancé par ce sens du groove hors pair et une musicalité offrant quelques surprises. On comprend aisément d’où proviennent nombre de grandes pointures du metal actuel. Exhorder avait balisé le chemin et peut encore revendiquer une partie de son territoire sans chanceler.
Chanson « My Time » en écoute :
Album Mourn The Southern Skies, sortie le 20 septembre 2019 via Nuclear Blast. Disponible à l’achat ici
Autant le dire de suite si vous êtes un fan de la première heure un fan de slaughter in the vatican ne perdez pas votre temps à écouter cet album !
Franchement très grosse déception et retour vraiment à coté de la plaque de la part d Exhorder car il faut bien le dire cet album fait l effet d un pétard mouillé il comblera peut être les idiots fan de metallica post And Justice for All….
ça commençait pourtant bien avec le premier morceau My Time puis on s enquille mortellement ennuyeux pour enfin arriver sur Beware The Wolf où le tempo recommence à s emballer (ils ont du prendre concience qu ils enregistraient un album de thrash et non du Metallica !).
Et là re-belote il faut attendre le 9ème morceau pour avoir droit à un titre digne de figurer sur l excellent Slaughter !!!!!!
Pas la peine de vous dire de zapper le dernier morceau tellement il fait honte à Exhorder !
Donc au final 3 morceau sur 10 de potables donc autant vous dire que oui c est une énorme déception car si il y a un album que j attendais impatiemment c était celui là.
Pour finir les gars de radio métal changez de boulot car si c est pour nous sortir des chroniques aussi bidons autant vous abstenir au lieu d induire les vrais fans d Exhorder et thrash en erreur !!!!
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