Artistes : Ozzy Osbourne – Korn – Danko Jones
Lieu : Paris – Bercy
Date : 20/09/2010
Public : Environ 6 000 personnes
Voir Ozzy Osbourne, c’est comme rendre visite à un père (ou un grand-père selon votre âge). Comment donc refuser de lui rendre visite alors qu’il passait par Paris ? C’est pourtant ce que certains se sont permis : un bon quart de la salle du Palais Omnisport de Bercy était vide ! Néanmoins, le reste était chargé à bloc pour chahuter avec le Godfather du metal.
Même si on pouvait se demander si ce n’était pas plutôt un public jeune qui allait venir en raison de la présence de Korn sur l’affiche (ce n’aurait pas été la première fois qu’un groupe de première partie aurait eu plus de succès que la tête d’affiche), de toute évidence, c’était bien le Madman qui était le plus attendu (et ce, qu’importe l’âge des membres de l’audience) ce soir-là à en juger par la densité démographique croissante, gonflant pendant les minutes qui ont précédé l’expl-ozzy-on. Nous passerons donc rapidement sur les premières parties.
Nous ne parlerons pas beaucoup de Danko Jones car, le temps d’entrer et de nous installer, nous n’avons pu assister qu’aux dernières minutes du show des Canadiens. Nous avons au moins pu voir que le public n’était pas là pour eux ; juste un apéritif qu’on picore malgré les efforts du frontman pour chauffer la salle.
Musicalement, ils ont assuré. Propre, carré mais peu de trios parviennent à enflammer une aussi grande salle. Les Danko Jones étaient noyés dans ce trop grand volume, perdus sur une scène trop grande (on s’apercevra plus tard, qu’avec Ozzy, la scène pouvait soudain sembler bien plus petite). Danko Jones mériterait d’être apprécié dans une plus petite salle pour en faire pleinement l’expérience.
Korn ou la mort du neo metal. C’est presque devenu un poncif que de dire que le neo metal nourrit les vers avec nos bons souvenirs d’adolescents. Mais avec la performance qu’a fourni Korn, ça sentait quand même le liquide d’embaumement (même si la fosse pouvait être assez réceptive dans l’ensemble). Jonathan Davis est toujours ce chien fou remuant mais ce trentenaire en survêt’ n’a vraiment plus la même rage qu’il y a dix ans. Il n’y a eu que des titres comme « Blind » ou « Here To Stay » pour permettre à nos souvenirs d’échapper aux mites.
Musicalement, c’était la catastrophe. Problèmes techniques à répétition pour Munky (guitare). Un groupe qui n’a pas l’air de jouer ensemble une fois sur deux. Fieldy (basse) qui saute toujours un temps quelque part. Une difficulté chronique a conservé le tempo. Le seul instant réellement intéressant fut cette jam session drum n’bass en attendant qu’on règle les problèmes de guitare mais on n’est pas plus impressionné que ça : le batteur, Ray Luzier, a beau nous faire une démonstration de sa vitesse de frappe, c’est plus un déballage de puissance qu’une démonstration de virtuosité ou d’inventivité.
À côté de ça, notons ce vieux défaut du groupe qui est de tourner le dos au public entre chaque morceau entraînant une absence totale de communication avec la foule. Ajoutons à cela qu’on se demande bien ce que ce second guitariste fait collé à côté de la batterie plutôt que d’occuper une scène bien vide (Davis ne va jamais plus loin qu’à deux mètres de son précieux pied de micro). Tout cela n’est-il dû qu’au fait qu’ils ne sont, ce soir, qu’un groupe de première partie, qu’ils ne jouent qu’une demi-heure ? Est-ce donc la raison de cette demie performance ?
Setlist Korn :
– 4 U
– Right Now
– Here To Stay
– Oildale (Leave Me Alone)
– Falling Away From Me
– Freak On A Leash
– Blind
– Got The Life
Qu’importe la réponse, Ozzy arrive bientôt et les notes du « Carmina Burana » de Carl Orff retentissent dans Bercy. Tout d’abord, passons directement à la douloureuse : physiquement, Ozzy Osbourne a de plus en plus quelque chose de ma grand-mère ; vocalement, son chant est approximatif en bien des endroits. Mais après tout, qu’est-ce qu’on en a à carrer ? Ceux qui le donnent pour mort peuvent se coloscoper avec cette idée. Le Madman est TOUJOURS le Madman et il a une patate folle !
Traitement miracle ou grosse couche de fond de teint (ou simplement intox plus qu’info à l’origine de cette réflexion), il n’avait plus tellement l’air brûlé aux UV. Et pour ses problèmes de dos, je veux connaître sa marque d’anti-douleur car ce sexagénaire bedonnant était plus instable, plus bondissant que Jonathan Davis juste avant et avec plus de vingt ans d’écart.
(Photo : myspace.com/ozzyosbourne)
On vous l’a dit en introduction : la foule n’était là que pour lui. Un seul mot d’ordre : « le plus dingue vous serez, plus la fête durera ». Par conséquent, le public obéissait à toutes les exigences de ce maître de cérémonie fou furieux. Fallait-il simplement faire le plus de bruit possible, lever les bras, frapper dans ses mains ou entonner cet espèce de chant de supporter qui vous faisait croire que vous étiez au St. Andrew’s Stadium de Birmingham plutôt qu’à Bercy, le public donnait le maximum et Ozzy en rendait autant.
Musicalement, pas besoin de vous faire un long topo : c’était au poil (à peine quelques petits problèmes de larsen à la fin) ! Gus G. entre aisément dans la tradition de ces guitar heroes qui ont toujours accompagné le Madman et ce dernier ne l’oublie pas quand, en présentant ses musiciens, il réclame la plus grosse ovation pour Gus. Et le petit bonhomme (G, c’est pour Gnome ? Rien de méprisant) sait aussi en offrir au public. La section rythmique n’est pas en reste et le solo de batterie de « Rat Salad » est parfaitement sublimé par Tommy Clufetos, électrisant la salle, tellement plus convaincant que ce qu’avait montré le batteur de Korn quelques instants auparavant.
La setlist de ce soir était parfaitement classique, suivant une recette qui fonctionne depuis des lustres. Mais le public, rendu fou comme le souhaitait Ozzy, hurlant « one more song ! » après chaque titre, le programme a donc été plus long que sur les précédentes dates de la tournée. Ozzy offrit en conséquence au public de Bercy, au cours des rappels, en sus de « Mama, I’m Coming Home » et de « Paranoid », un bon vieux « Flying High Again » et un titre supplémentaire issu du temps de Black Sabbath : « Into The Void ».
Plus d’une fois Ozzy s’est prosterné devant ses fans. Bien sûr, il nous a servi le chapelet de phrases qu’on sort quelle que soit la ville où il joue (« You’re the number one », « you’re my kind of people », etc) mais on l’en remerciait quand même. Car entre l’ambiance de stade qu’il crée et attise sans cesse – à grand renfort de seaux d’eau et de lance d’incendie mousseuse (une pensée pour les agents de sécurité qui ont bien morflé tout le long, en première ligne…) – et le pur et simple plaisir de passer cet instant avec cette relique vivante (et remuante) , père de notre genre musical adoré, on ne saurait douter de sa sincérité.
Une expérience à revivre tant que le Blizzard a du souffle et hurle, ne serait-ce que pour, la prochaine fois, profiter de l’arrosage aux premiers rangs.
Setlist Ozzy Osbourne :
– Bark At the Moon
– Let Me Hear You Scream
– Mr. Crowley
– I Don’t Know
– Fairies Wear Boots
– Suicide Solution
– War Pigs / Luke’s Wall
– Shot In The Dark
– Rat Salad
– Iron Man
– Killer Of Giants
– I Don’t Want To Change The World
– Crazy Train
1ers rappels :
– Mama, I’m Coming Home
– Paranoid
2nds rappels :
– Flying High Again
– Into the Void
Mon concert préféré d’Ozzy… Je trouvais qu’il avait la pêche. Mais je doute qu’on le reverra en France malheureusement…snif!
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Ah le fameux lancer de seau d’eau d’Ozzy! Pour l’avoir vécu, et reçu, au Transborderur en avril 1989 (putain, vingt ans!), ça reste un de mes meilleurs souvenirs de concert. Imaginer l’énergie du Mad Man il y a vingt ans…
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Super concert.
La prestation de Danko Jones était très bien, merci a Radio Metal de m’avoir fait découvrir ce groupe.
Ensuite la prestation de Korn, tout simplement nul a chier, seul le morceau Blind valait le coup, le reste était a jeter, j’ai été très déçu de leur prestation, c’est la 3e fois que je les voie en live et ce sera bel et bien la dernière.
Ensuite que dire de Ozzy, depuis le temps que je voulais le voire en live, je n’ai pas été déçu, Ozzy fait partie de ces légendes du Hard Rock comme AC/DC, KISS ou encore Scorpions, qui sont loin d’être a ranger au placard et qui assure le spectacle sur scène, sur le coup ce serait plutot Korn qui devrait se ranger.
Seule petite déception, c’est la salle de Bercy que j’ai trouvé petite, même l’Axonne de Montbéliard est plus grande, et aussi le fait qu’il n’y avait pas d’écrans géants pour mieux profiter du concert.
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le « mad man » n’a pas trop changé depuis son dernier passage (au zenith de paris) . toujours en train de balancer de la flotte sur les premiers rangs toujours aussi chancelant dans ces déplacements mais quel bonheur de le voir sur scène . quel grand moment . pour korn, ce fut a chier à mon avis . et pour Danko Jones encore merci à bercy de marquer l heure du début de concert et non de l ouverture des portes j ai pas tout vu mais bien meilleur que leur suivant même si trop parlé .
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Excellent concert (enfin, pour la partie du Prince of Darkness), et le live-report est à ce point bon que je suis d’accord en tout point avec lui (et ça me fait du mal de ne pas avoir à critiquer). Le seul petit défaut d’Ozzy à mon sens est qu’il n’ait pas joué Diary of a Madman, mais j’espère que ce sera pour la prochaine fois (et pas dans 18 ans, ça serait sympa).
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