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Interview   

EXTREME : ENTRETIEN AVEC GARY CHERONE ET NUNO BETTENCOURT




Radio Metal : Vous avez du penser à cette tournée depuis longtemps : avez-vous des attentes particulières ?


Nuno Bettencourt (guitare)
: Honnêtement, c’est dur de ne pas aimer être ici, à Paris : il suffit d’aller d’ici à l’hôtel en voiture et on voit le soleil, le monde dans les rues, les cafés : tout ce qu’on n’a pas vraiment aux USA. Nous avons d’excellents souvenirs de Paris : on était en train de se demander où on avait joué ici, il y avait le Zénith je crois et on a joué quelque part avec Bryan Adams, mais je ne me souviens plus où c’était. Ce soir, le show est sold-out, ce qui est génial. J’espère qu’il y aura beaucoup d’énergie : cela fait treize (trop) longues années.

Est-ce que vous constatez des différences entre les publics ?

Gary Cherone (chant) : Bien sûr. Hier soir, nous étions en Pologne. Il y a quelques jours, nous étions en Espagne. Des cultures différentes s’expriment différemment : l’Espagne a été quelque chose de dingue ; nous avons eu un super public à Lisbonne. Tu as parlé du Japon : ce sont les plus polis, mais sans conteste les plus fanatiques aussi. Ils savent tout de ta musique, connaissent les paroles encore mieux que nous ! De ce que je me rappelle de la France, cela a été génial !

Nuno Bettencourt : Oui, je me rappelle maintenant : après le succès de “More Than Words”, nous avons joué dans ce petit club. Le public était super. Je portais la chemise que j’avais dans le clip de « More Than Words » : à un moment, je l’ai enlevé et quelqu’un me l’a soudainement arraché et a disparu avec ! C’est dommage, car Weird Al Yankovic (NDLR : Alfred Matthew “Weird Al” Yankovic est un chanteur, musicien, acteur, parodiste, compositeur, accordéoniste et producteur de télévision américain.) voulait cette chemise pour une vidéo qu’il allait faire. Je lui ai dit que quelqu’un l’avait, mais en France !

Parlons de l’album : chaque chanson est différente l’une de l’autre. Vouliez-vous présenter un panel de tout ce que vous saviez faire ?

Gary Cherone : On aimerait bien dire que nous avons tout planifié, mais on ne l’a pas fait !

Nuno Bettencourt : Nous avons tendance à être un peu égoïstes : nous composons au sein de notre propre monde, où une atmosphère se crée et où nous répétons aussi. Quelque soit l’ambiance voulue, si nous écrivons une chanson pour le piano ou si l’on compose quelque chose de plus fou come « Take Us Alive », : seul le meilleur aboutira sur l’album. Cela a toujours été le cas : je pense que ce que les fans attendent de nous, c’est de l’inattendu.


(Nuno) : «Quelque soit l’ambiance voulue, si nous écrivons une chanson pour le piano ou si l’on compose quelque chose de plus fou come « Take Us Alive », : seul le meilleur aboutira sur l’album. Cela a toujours été le cas : je pense que ce que les fans attendent de nous, c’est de l’inattendu. »

Il y a toutefois un ordre précis sur l’album j’imagine ?

Gary Cherone : Nous avons changé quelques chansons : cela a été la seule chose préméditée que nous ayons faite. A part ceci, comme Nuno l’a dit, nous avons fait ce que nous voulions. Les deux ou trois semaines de pré production et d’écriture se sont déroulées ainsi.

Nuno Bettencourt : Oui. Nous n‘étions pas inquiets de savoir si on allait sonner jeune ou vieux : on fait toujours la même chose. Ce qui s’est créé dans la salle de répétition se retrouve à quelques détails près sur le disque.

Parlons de la chanson “Star” qui parle d’une rock star avec une sale attitude : en connaissez-vous ?!

Gary Cherone : J’ai juste parlé de la vie de Nuno : c’est un vrai désastre ! (rires) Non, en vérité, j’avais des paroles et je suis allé voir Nuno qui était au piano : la musique en a découlé. C’est Nuno qui a pensé à ce concept et je crois qu’on peut parler de n’importe qui : Elvis, Marilyn Monroe ou des stars plus récentes.

Nuno Bettencourt : Nous n’avons pas voulu parler de nous mêmes ou du rock n’roll en général. Je crois que la chanson se rapporte au fait d’être une star avant d’être assez mûr : tu as besoin d’un permis pour conduire une voiture aux USA, mais tes parents peuvent te faire passer à la télévision dès l’âge de 3 ou 4 ans ! Ta vie est bousculée, et tu n’as pas d’enfance, comme Michael Jackson, par exemple. C’est assez dangereux.

Gary Cherone : Ce sont les aléas d’être une star et de croire à la mode, qui est la première marche qui t’entraîne vers le fond.

Nuno Bettencourt : Nous ne nous disons pas “pauvres de nous”, tu sais, car les gens diraient « regardez-les, ils ont de l’argent et ils se plaignent ». Non : nous parlons des pièges du star system à la Hollywood. En tant que groupe, tu peux choisir de prendre ce chemin ou celui de musicien qui donne du plaisir aux gens.

Quel a été l’investissement de Kevin, votre nouveau batteur, sur l’album ?

Nuno Bettencourt : Tu veux la version “Kevin est dans la pièce” ou “Kevin n’est pas la pièce » ? (rires) Sa participation a été intéressante sur plusieurs points. Le premier, et le plus évident, c’est l’album. Gary et moi étions habitués à travailler à deux, et c’était très agréable de se retrouver tous dans la salle de répétition. L’apport a été spirituel aussi. Kevin, les gens s’en rendront compte en écoutant l’album, vient de l’école orientée « technique » : il a été une bouffé d’oxygène et cela nous a poussés plus loin. Un aspect majeur, aussi, est la scène : nos vieilles chansons du premier album ou de Pornograffiti ont un son plus neuf. Le public le sent et le voit aussi sur nos visages pendant que nous jouons. Kevin apporte de l’intensité à tout cela.

Gary Cherone : Pour résumer, ce disque représente une musique qui n’est pas comme avant. Nous avons un produit neuf basé sur une tradition.

Par rapport à ce qui vient d’être dit, la comparaison entre “More Than Words” et “Interface” sur le nouvel album vous gêne-t-elle ?

Gary Cherone : Est-ce que cela nous gêne ?

Nuno Bettencourt : Non, cela ne nous gêne pas : sur chaque album, nous avons trouvé un équilibre. Sur le premier album, il y a deux ou trois ballades ; sur Three Sides To Every Story, il y avait beaucoup de ballades aussi, mais personne n’en parle. Cette fixation sur « More Than Words » est normale : c’est dans la nature humaine. Nous-mêmes, nous la faisons. Sur « Interface », nous jouons tous les quatre ; « Ghost », seulement jouée au piano, a, pour moi, plus de points communs avec « More Than Words » qu’ « Interface » n’en a.

Gary Cherone : Je ne sais pas. Malheureusement, nous n’avons pas une approche scientifique sur ce sujet. J’aimerais avoir une meilleure réponse, mais je n’en ai pas. Parfois, un riff, des accords sont trouvés, et la mélodie suit la plupart du temps. Parfois, ce sont les paroles qui viennent en premier. Un bon exemple, c’est “Peace (Saudade)” : j’avais des paroles, Nuno était assis au piano. Je les lui ai données et une mélodie est née. C’est ainsi qu’est née la chanson.

Nuno Bettencourt : Cela vient vite : si l’on tarde un peu, on ne le fera probablement pas. Cela prend 15 à 20 minutes pour construire le squelette de la chanson : si tu prends trop de temps pour travailler la chanson, elle ne sera probablement pas bonne.

Entre 1995 et aujourd’hui, y’a t-il eu de nouvelles influences qui vous ont touchés pour cet album ?

Nuno Bettencourt : C’est une bonne question.

Gary Cherone : La musique actuelle trouve sa place dans cet album, mais Bob Dylan est une grande source d’inspiration pour moi, même si peu de gens le croient !

Nuno Bettencourt : Nous sommes proches des Stone Temple Pilots, Rage Agains The Machine ou Audioslave. Je suis un fan de Muse et j’adore Radiohead : ils me touchent beaucoup et m’inspirent dans mon écriture.

Avez-vous entendu le nouveau Queen ?

Nuno Bettencourt : J’ai écouté quelques trucs. Nous les avons vus sur l’avant dernière tournée avec Paul Rodgers.

Tu en as pensé quoi ?

Nuno Bettencourt : Regardez-la comme elle sourit ! (rires)

Gary Cherone : Je suis un grand fan de Paul Rodgers et de Queen, quand je les ai vus, j’ai beaucoup aimé. C’est très dur pour un fan de Queen de savoir que Freddie est là-haut, mais du point de vue du fan, je suis heureux de les voir faire ce qu’ils font, et Paul est la voix du rock.

Nuno Bettencourt : C’est impossible de dire ce que l’on pense de Queen et de Paul, même Brian May le sait. C’est pourquoi il a voulu quelque chose de très différent. Cela sonne comme Queen avec Paul Rodgers, c’est tout.

Pendant les années 80 et 90, beaucoup de journalistes vous ont assimilé à la vague Hair Metal : avez-vous dû vous battre contre cela ?

Nuno Bettencourt : Je dirai que le mot “Hair Metal” est pire que « grunge » par exemple. Des groupes comme Pearl Jam ou Nirvana sont très différents les uns des autres, même si Time Magazine nous dit « c’est du grunge » : pourquoi Nirvana ne serait-il pas Nirvana et Pearl Jam Pearl Jam ? C’est la même chose avec le Hair Metal et je crois que les gens ont besoin de faire cela. Il existait un son spécifique entre des groupes comme Poison ou Warrant et ils ont accentué tout ça avec les permanentes et le maquillage. La raison pour laquelle « More Than Words » a eu autant de succès, c’est qu’alors que nous la voulions comme single, les radio et le label eux, n’en voulaient pas et je crois que cette chanson n’a rien à voir avec le Hair Metal. Ceux qui disent le contaire n’ont jamais vu Extreme live ou même écouté un de nos disques.

Extreme trouve-t-il sa place dans l’industrie du disque actuelle ?

Gary Cherone : L’industrie du disque a radicalement changé avec l’ère de l’information. Internet a des avantages : le monde est de nouveau plat et chacun peut se faire entendre. Extreme a eu la chance de naître pendant la « vieille période » et d’établir une solide fan base dans le monde entier : si nous ne vendons pas de disques, nous pouvons tout de même faire des concerts.

Nuno Bettencourt : C’est comme le Wild Wild West : plus rien n’est comme avant. Nous montons sur scène et on se retrouve on line grâce à des téléphones portables. C’est un échange et c’est dommage dans un sens car beaucoup de choses ont disparu, comme attendre chez soi la venue d’un groupe dans sa ville. Les fans savent ce que l’on va faire sur scène, connaissent la set-list etc. Ce sera dur pour la nouvelle génération de groupes : je sens qu’un truc de grand est sur le point de se passer. A l’heure actuelle, si tu veux avoir du succès, tu dois être super bon, pas moyen ou bon. C’est quelque chose de spectaculaire.

Entretien réalisé le 4 novembre 2008 à Paris
Traduction par The Love Machine

Site Extreme : www.extreme-band.com



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  • Nuno.N4.GTFO dit :

    Trop trop cool ces gars !! Vivement le prochain album qu’on attend depuis déjà trop longtemps et une tournée par chez nous serait plus que bienvenue !!
    Allez Nuno, faut que tu la lâches la Rihana, nous c’est Extreme qu’on veut voir et écouter !!!
    EXTREME ROOOOOOOOCKS !!!!!!

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