Dans son excellent documentaire « Global Metal », Sam Dunn (anthropologue et aussi réalisateur du film « Metal: A Headbanger’s Journey ») déclarait avoir été troublé de trouver du metal là où il ne s’y serait jamais attendu. En effet, beaucoup sont surpris de découvrir la présence de notre genre musical au Moyen-Orient, et l’apparition (puis la disparition) du Dubai Desert Rock Festival aux Émirats-Arabes-Unis en avait fait parler plus d’un. Depuis, de nombreux festivals ont également commencé à faire parler d’eux, notamment au Maroc et en Tunisie.
Après les révolutions qui ont secoué la Tunisie en début d’année, nous aurions pu croire que la mise en place de tels festivals ne serait pas une priorité, pourtant le Festival Méditerranéen de la Guitare s’est tenu sans encombres en mars dernier et le Rock On Fire, un nouvel événement, devait avoir lieu samedi dernier à la Coupole d’El Menzah à Tunis. Oui, le festival « devait » avoir lieu, car celui-ci a été annulé à la dernière minute à la grande surprise des fans – qui se sont rendus sur place, venus de loin pour certains, et ayant découvert une salle fermée – comme de certains groupes.
Bien que le festival ait officiellement été annulé pour « raisons de sécurité », nos sources (qui ne souhaitent pas être nommées) nous apprennent que cette annulation serait due à l’oubli de la part des organisateurs, Tunisian Infinity Events, de faire une demande d’autorisation au ministère de l’intérieur. Il est difficile de confirmer ou d’infirmer cette hypothèse mais les vagues « raisons de sécurité » ressemblent plus à un moyen de se décharger de la responsabilité des événements qu’autre chose. Quelle qu’en soit la raison, l’annonce de cette annulation aurait pu et aurait dû se faire bien plus tôt.
D’ailleurs, d’autres déplorent non seulement le manque de professionnalisme de la structure d’organisation, mais aussi sa malhonnêteté. En effet, le groupe de death metal mélodique allemand Neaera a annoncé deux jours avant la date prévue du festival qu’ils n’avaient jamais reçu leurs billets d’avion pour leur retour en Allemagne, censés avoir été envoyés depuis mai, et annulaient par conséquent leur venue en Tunisie. Non seulement cette annonce n’a jamais été faite officiellement par le Rock On Fire, mais le groupe allemand aurait, semble-t-il, été empêché (!) de poster l’annonce sur la page Facebook du festival. Benjamin Donath, bassiste du groupe, nous confie qu’il souhaite que ces événements ne ternissent pas la réputation de Neaera auprès des fans tunisiens, et qu’ils feront le maximum pour pouvoir venir jouer en Tunisie dès que possible.
Par ailleurs, le frontman de Shadyon, Emmanuel Creis, nous raconte également la relation entre le combo brestois et Infinity Events : après la signature d’un contrat en mars, garantissant entre autre le remboursement de leurs billets d’avion, de nombreuses péripéties ont apparemment retardé l’annonce de leur venue au festival. Ces péripéties, incluant des problèmes d’obtention de visas, ne sont pas uniquement de la faute de la structure d’accueil, mais il n’en est pas moins que Shadyon finit par constater en août qu’ils ne figurent pas sur l’affiche de l’événement. Le ton monte et Infinity Events décide d’annuler leur contrat (malgré les billets d’avion déjà achetés à la charge du groupe). L’histoire aurait pu se terminer là mais Shadyon finit par être rappelé deux jours avant la date du festival (soit le jour de l’annulation de Neaera) : on leur annonce que, après tout, ils peuvent venir jouer.
L’organisation ayant soutenu jusqu’à la dernière minute que tout se passait bien et que le festival aurait lieu, annonçant encore le 1er septembre sur sa page Facebook que « le problème avec les deux groupes Neaera et Visions Of Atlantis est réglé » ou encore « Vous avez entendu la confirmation […], il y aura les cinq groupes au complet comme prévu », certains billets ont été vendus le jour même (!!). Pire encore, aucune réelle annonce n’a encore été faite de la part de Tunisian Infinity Events depuis l’annulation, et bien qu’il semblerait que l’événement soit décalé à dans trois semaines, de nombreux spectateurs réclament malgré tout le remboursement des tickets, leurs demandes étant ignorées jusqu’à présent.
Les nombreux déçus pourront cependant se rabattre sur le Festival Méditerranéen de la Guitare ayant déjà fait ses preuves et qui devrait se tenir en mars prochain.
@Harrag: Il faut leur dire aussi que les groupes tunisiens à qui ont fait passer des auditions payantes pour espérer jouer, puis interdiction de jouer avant le festival en question (FMG), et bien sur tous les frais sont à leur charge. Et ils se font gueuler dessus et insulter par dessus le tout.
Quelle arrogance :))
[Reply]
Je pense que cette ‘généralisation’ faisait référence à la fin du comm’ de Yroenn : « voilà qui n’arrange pas l’image de la scène métal moyen-orientale »
Quoiqu’il en soit, je suis bien contente qu’elle existe cette scène : un véritable bol d’air frais que toutes ces formations qui envoient le bousin à leur sauce !
[Reply]
non,la cause de ce report c’est la grève des policiers en tunisie qui a commencé le 03 jusqu’a aujourd’hui
[Reply]
ça n’explique pas toute la désinformation qu’il y a eu avant le jour du concert, notamment par rapport à Neaera et Shadyon
Salut, il y a eu Symphony X + Amaranthe etc… en mars dernier, je t’invite à visiter le site, et la qualité du résultat. Des echecs existe… mais il ne faut pas généraliser…
See ya
Harrag
[Reply]
Qui a généralisé? l’article dit justement que le FMG de mars dernier s’était très bien passé
eh beh c’est assez lamantable de voir des choses comme ça…
là pour le coup ce n’est pas la faute du contexte ou de la culture du pays, mais bel et bien d’organisateurs complètement incompétents et largués, qui en plus refusent de prendre la responsabilité de leurs conneries!
voilà qui n’arrange pas l’image de la scène métal moyen-orientale…
[Reply]