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Interview    Révélation High Hopes   

Find My Name : Révélation High Hopes


Le groupe Find My Name est ce qu’il y a de plus déconcertant, du fait de son insouciance, de sa prise de risque et de son audace sans fin. Ce combo parisien est époustouflant par cette folie qui les accompagne. Réussissant avec brio des compositions dures et très engagées telles que « War » ou « Kill Your God », tout comme des morceaux moins agressifs mais diablement percutants. « The Worst Of All » résume parfaitement cette idée : il n’est pas forcément obligatoire d’être dans l’ultra-violence musicale pour savoir faire passer un message.

La connexion entre les musiciens se ressent à l’écoute de leur album Trying. Rythmé et en symbiose, le quintet expose ses idées de manière claire et avec une précision redoutable. La basse, très présente, apporte une lourdeur, qui, combinée à la percussion et aux riffs acérés, amènera l’oreille, même la plus experte, à considérer Trying comme un EP osé et réussi. Le macrocosme musical dans lequel nous emmène le groupe est raffiné par les accords endiablés, ainsi que les références à certains combos des années 90. Certes, pour certains auditeurs, il faudra peut-être plusieurs écoutes pour comprendre chaque subtilité des arrangements. Le cataloguer dans un genre particulier serait malavisé.

La célèbre citation d’Alphonse Allais pourrait tout à fait correspondre à l’identité de FMN. « Ce n’est pas tout à fait exact que la musique adoucit les mœurs. Je crois même que l’harmonie, un peu en excès, amène l’homme le mieux constitué à un état d’hébétude et de gâtisme tout à fait folâtre. » A la fois bagarreur et sans complexe, l’EP présenté apporte un renouveau au genre. Les nuques vont chauffer à blanc et se débloquer sans mal, quand les concerts pourront enfin reprendre. De l’excès, de l’excentricité, ce joyeux bordel organisé est Find My Name ! Ci-après retrouvez notre entretien de présentation avec Melvin, chanteur du groupe.

Radio Metal : Bonjour Melvin, peux-tu présenter Find My Name ?

Melvin (chant) : Nous sommes un groupe metal fusion, un mélange entre le death, le thrash, et le neo. Le combo est composé de cinq membres, Lucas, Joachim, Bruno, Maxime et moi-même. À la base nous sommes cinq copains qui avaient déjà joué ensemble sous différentes formations, avant de se réunir au sein d’une seule et même bannière il y a deux ans. Et évidemment nous avons avec Find My Name des objectifs bien définis.

Pourquoi avoir choisi le nom de Find My Name justement ?

Ce nom, c’était une proposition pour un autre groupe dans lequel j’étais. Lorsqu’on a formé Find My Name avec Jo, on l’a récupéré en attendant, et la blague nous faisait bien marrer. Lucas et Bruno nous ont rejoints, puis Max. Après plusieurs répétitions sous ce nom, on trouvait qu’il sonnait bien, qu’il avait un sens pour nous, et beaucoup d’interprétations possibles. À notre première apparition (ndlr : La Cave Argenteuil) nous avons donc décidé de le garder !

Le choix du titre de l’EP, Trying, est-il une manière d’essayer de se faire une place sur la scène française sans brusquer ?

Je ne dirais pas sans brusquer. Notre premier titre se nomme « Kill Your God » ! [Rires] L’EP est sorti le 11 septembre, et pour le coup c’était vraiment par hasard ! Nous avons des paroles plutôt engagées et abordons les thèmes de société, de la guerre ou encore du terrorisme. Trying c’est une volonté. Une volonté de faire, pour plus tard faire mieux et évoluer. Nous sommes conscients que ce n’est qu’un EP, et que ce que nous avons produit, ou la façon dont nous l’avons fait, peut être discuté. En tout cas nous essayons, malgré le fait que le metal ne soit pas la musique la plus populaire en ce moment et malgré les conditions [sanitaires] actuelles. Cette volonté d’essayer se perçoit chez les différents personnages évoluant dans cet EP. Essayer de survivre, essayer de changer le monde, essayer de se changer soi-même.

Quelles sont vos influences, quels artistes vous inspirent ?

Niveau influences nous sommes tous différents, mais nous arrivons tout de même à nous entendre [rires]. Au niveau des grattes, Lucas va être beaucoup plus axé sur le death et le thrash, avec Metallica, ou encore Gojira en ligne de mire. Max aura plus la vibe grunge, hard rock dans l’esprit Slash et Alice In Chains. Si je suis plus axé néo avec Slipknot, ou Linkin Park, Bruno sera plus tourné vers le hardcore avec Rise Of The Northstar et First blood. Jo lui est influencé par le rock pur et dur avec par exemple Queen, Saez, The Who. C’est à travers ces univers que nous évoluons et que nous essayons, ensemble, de définir notre touche artistique. Un joyeux foutoir mais nous nous en sortons bien !

Qu’est-ce-qui vous a inspirés pour l’écriture de l’album ? Car aborder les thèmes de la guerre ou encore du terrorisme n’est pas des plus facile.

La nostalgie a beaucoup joué. L’album reprend beaucoup de musiques composées bien plus anciennement sous nos anciennes formations. Étant plus jeunes, bien que nous ne soyons pas bien vieux actuellement, nous prenions conscience du monde nous entourant et avions déjà ce côté punk-rebelle en nous. On voulait crier notre révolte, nos maux. C’est cette réflexion, dans les grands axes, qui a guidé chaque morceau à la composition.

« C’est ce que la musique reflète : l’amour, la peur, la haine. »

Certains textes tels que « The Worst Of All » sentent le vécu et l’introspection. Ils sont très personnels : est-ce un choix afin d’enlever nos démons ?

Une bonne chose que ça sente le vécu car c’est le cas ! « The Worst Of All » est la seule musique de l’album où je m’exprime directement. Dans les autres, je le fais par le biais d’un personnage. Même s’il y a des parties de moi dedans, ce n’est pas aussi direct. Le texte a été écrit à mes seize ans : je rencontrais beaucoup de personnes qui ont compté dans ma vie, et elles m’accordaient énormément de confiance, ce dont je n’avais pas l’habitude. Me sentant « instable », du fait de mon âge, durant lequel beaucoup de choses nouvelles sont arrivées, ou mon passé, je craignais que mes « démons », ces vices que l’on renferme en chacun de nous, ne vienent brûler à vif des personnes s’étant ouvertes à moi. C’est ce que la musique reflète : l’amour, la peur, la haine.

« Superficial » est plus une critique et fait un constat amer…

En effet, la musique est d’ailleurs bien actuelle. Nous sommes condamnés à évoluer dans ce monde qui croule sous le faux. Bien que cette superficialité soit présente depuis bien longtemps, elle est aujourd’hui mise sur le devant de la scène et favorisée par de plus en plus de moyens de communication. On ne peut pas dire que les applications dites de réseaux sociaux soient totalement néfastes car nous les utilisons nous-mêmes pour communiquer. Elles ont tout de même des vertus qu’on ne peut ignorer, mais elles renferment une part d’ombre que beaucoup ne perçoivent pas. Sur ces mêmes plates-formes figure une flopée de profils présentant leurs vies idylliques, alors qu’en parlant à ces mêmes personnes, on voit une torture, une solitude très marquée. C’est là que se trouve la question de « Superficial » : jusqu’à quel point serions-nous capables de nous détacher de ce que nous sommes pour obtenir l’admiration des autres ?

Pour en revenir à l’ensemble qu’est Trying, n’y a-t-il pas un risque pour les auditeurs de s’y perdre un peu avec vos diverses influences ?

En effet, c’est un risque que nous avons pris dans nos compositions. Ceci étant, nous sommes conscients de cet élément et travaillons sur une « couleur » que pourrait prendre un prochain album avec un ensemble moins complexe. N’étant qu’un EP, Trying permet tout de même de rassembler beaucoup de personnes d’univers différents, qui pourront être satisfaites une fois qu’elles auront trouvé notre patte ou leur musique de cœur. Le disque permet de faire une présentation assez large de ce que nous pouvons produire. Une personne qui ne se retrouve pas sur le premier morceau pourra ainsi être satisfaite par un autre.

Qu’est-ce qui a été le plus dur à l’écriture au sein du groupe ?

Le plus délicat a été de s’accorder en laissant chacun ajouter son grain de sel. Pour vulgariser, si Lucas composait seul, on aurait du Gojira, si je le faisais seul, on aurait du Linkin Park, etc. Nous aurions juste produit quelque chose existant déjà et sûrement moins bien fait ! Sans dire que nous révolutionnons la musique, parce que c’est loin d’être le cas, nous tentons de trouver une écriture assez originale, et travaillée : nous repensons beaucoup nos compos. Là se trouve la difficulté lors de notre écriture, d’autant plus en tant que groupe émergent.

On remarque des références aux groupes Megadeth, ou encore à Rage Against The Machine sur certains morceaux. Est-ce un clin d’œil voulu ?

Oui, clairement. On ne peut pas nier nos origines. La composition de « War » a été faite sous la structure thrash, aux couleurs de Megadeth, Sepultura, avec comme inspiration Corey Taylor pour le chant. Pareil pour « The Worst Of All », le refrain d’après solo est clairement inspiré de Linkin Park. Encore une fois c’est un ensemble de pistes vers la direction que nous prenons. Donc oui, si l’aspect lourd de « Superficial » rappelle certains riffs de RATM, c’est une volonté de notre part de suivre leurs pas, pour plus tard trouver notre route.

Le chant est clairement travaillé. Est-ce toi qui te charges de toutes les voix ?

Oui, d’ailleurs on m’a même demandé sur le titre « Kill Your God » qui est la voix féminine qui m’accompagne, et pourtant c’est bien moi ! [Rires] Plus sérieusement c’est quelque chose qui me tient à cœur car j’y mets beaucoup de temps et d’énergie. J’ai eu le privilège, étant plus jeune, de pouvoir suivre mon père, lui aussi jouant dans un groupe de metal. Je lui piquais ses notes et je m’entraînais à la maison au chant. J’ai commencé à screamer avant d’apprendre véritablement le chant. Et c’était assez cocasse quand je faisais les parties de scream dans le groupe où la moyenne d’âge était plutôt de quarante ans ! J’ai pu prendre des cours de conservatoire et être encadré par Renaud Hantson, fameux chanteur de Starmania et de Satan Jokers. Donc un bon bagage, mais je n’oublie pas mes comparses qui m’aident à me sentir à l’aise et à donner le meilleur de moi-même à chaque répétition !

Pour finir, qu’est-ce-que l’on peut vous souhaiter dans l’avenir proche ?

Que les concerts reprennent… c’est si triste d’en arriver à souhaiter ça ! Des enregistrements, de l’inspiration, et de continuer de plaire en faisant ce que nous aimons, pour (re)échanger avec une famille grandissante. Tu sais, nous faisons ce que nous pouvons pour garder le moral. Je sais, il n’y a rien de bien original dans ce que je dis car tout le monde sait que c’est difficile dans le domaine du spectacle, d’autant plus dans notre style. Les mesures gouvernementales prises depuis le début de la pandémie ont défini que l’artiste était « non essentiel », bloquant un grand nombre d’acteurs, ayant détruit des groupes et ruiné des carrières ou des ambitions. En tout cas, pour tout ceux qui suivent et vivent cette aventure à nos côtés en nous écoutant, en partageant et en nous donnant de la force tout au long de ce périple, sachez que nous sommes une équipe, nous sommes une famille, nous sommes FIND MY NAME !

Interview réalisée par Antoine Patteyn.
Facebook du groupe: https://www.facebook.com/FindMyName27/



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