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Chronique   

Firewind – Firewind


Kostas Karamitroudis, alias Gus G (Ozzy Osbourne, Arch Enemy), a décidé de marquer le coup. Le guitar hero a entrepris d’écrire un album qui a la prétention de revenir aux fondamentaux de la discographie de son groupe de power metal Firewind. La formation grecque a simplement opté pour Firewind en guise de titre, comme si elle désirait établir les fondements d’une nouvelle ère. L’arrivée du chanteur Herbie Langhans (Avantasia, Voodoo Circle, ex-Sinbreed, ex-Seventh Avenue) a sans doute revigoré la flamme avec un timbre rappelant le premier chanteur du groupe, Stephen Fredrick. Firewind – qui se présente en quatuor, comme à ses débuts, suite au départ non remplacé du claviériste Bob Katsionis – est effectivement revenu à ses premières inspirations, prônant un metal rapide et incisif quitte à délaisser un tantinet son aspect le plus théâtral.

Ce rétropédalage voulu par Gus G. se ressent jusque dans la production : le riffing et les leads enterrent, à quelques exceptions près, toute autre forme d’arrangement. Après une courte introduction en forme de calme avant la tempête, à coups d’arpèges acoustiques et de leads suintants, « Welcome To The Empire » laisse très vite apprécier le tapping de Gus G. pour amorcer un riff à la croisée du power metal et du thrash. Herbie Langhans se prête parfaitement au jeu, alternant lignes plus élancées lors des refrains et timbre plus agressif et éraillé sur les rythmiques. « Welcome To The Empire » est une entrée en matière des plus confortables : Firewind ne ment pas sur la marchandise et ne surprendra personne. Il veut faire ce qu’il a toujours fait en s’efforçant de s’appliquer. Firewind parvient à dégager suffisamment de puissance pour rendre des compositions telles que « Devour » convaincantes, entre élancées néoclassiques et rythmiques rouleau compresseur. Herbie semble d’ailleurs plus à l’aise lorsque Firewind privilégie les moments épiques, comme s’il libérait complètement sa voix. Lorsque Firewind articule davantage ses compositions autour d’un riffing plus rock tel que « Rising Fire », remémorant les élans « commerciaux » de Few Against Many (2012), Herbie semble bridé sur les couplets. Certaines notes de chant éraillées de « Break Away » en deviennent presque poussives… Si dans l’ensemble la prestation d’Herbie apporte bel et bien aux compositions de Firewind (« Orbitual Sunrise » en premier lieu, où il prend un timbre presque opératique), l’album dévoile quelques imperfections qui ternissent une collaboration pourtant plébiscitée.

Ces quelques accrocs ne remettent absolument pas en cause l’effort de Firewind pour proposer de la diversité. Si « Welcome To The Empire » et « Rising Fire » présentent deux formules habituelles du groupe, le groove rock binaire et les nappes de clavier typées eighties d’« Overdrive » s’en éloignent pour proposer une sorte de hit rock aux antipodes des démonstrations de puissance qui le précèdent. L’occasion également pour Herbie de faire sa plus belle révérence à Ronnie James Dio. On retrouve également la ballade de circonstance, la pompeuse « Longing To Know You » qui profite d’une dimension orchestrale et d’une montée en intensité finale. Firewind a en outre pris soin d’incorporer un pseudo-triptyque de science-fiction avec « Orbitual Sunrise », « Longing To Know You » et « Space Cowboy ». Les trois compositions sont reliées par les paroles, mettant en scène un astronaute qui constate la surexploitation de la nature depuis l’orbite. « Space Cowboy » se veut le plus surprenant des trois, une sorte de rock FM de la fin des années 80, la fougue guitaristique de Gus G. en prime. Sur ce plan, le guitar hero n’est pas en reste. Entre soli typiques du power metal (« Rising Fire », « Orbitual Sunrise »), longs phrasés et effusions à la Malmsteen (« Devour »), leads langoureux (« Longing To Know You ») et amorces rock classiques (« Space Cowboy »), Gus G. s’en donne à cœur joie. Si les gimmicks de son jeu finissent par se ressembler au fur et à mesure des écoutes (mis à part ce riff qui joue sur les harmonies et les sonorités du pont sur « Kill The Pain » qui apportent un peu de fraîcheur), il faut louer son sens du placement et une retenue toute relative qui permet de ne pas écraser les compositions.

Firewind est indéniablement inspiré et profite grandement de la présence d’Herbie Langhans. Tout est solide sans être toujours vraiment mémorable et ceux qui vouent un culte aux soli virtuoses seront sans doute comblés par le tricot de Gus G. Les autres pourront apprécier un power metal qui s’efforce de ne pas tourner en rond, tout en respectant scrupuleusement ses codes voire ses clichés, et d’instaurer de la dynamique malgré le registre contraignant. Le neuvième opus de Firewind s’appréhende très facilement et utilise ses grosses ficelles sans faire de faux pas.

Clip vidéo de la chanson « Welcome To The Empire » :

Chanson « Rising Fire » :

Album Firewind, sortie le 15 mai 2020 via AFM Records. Disponible à l’achat ici



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