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Metalanalyse   

Five Finger Death Punch connaît la recette de la réussite


Une des éternelles questions du rock, et par extension du metal, est la suivante : à partir de quel moment un groupe peut être affublé de l’épithète « Commercial » ? Par culture, mais aussi par une vision différente du divertissement, les Américains ne répondent pas de la même manière que les Européens à cette question. Five Finger Death Punch ne plaît pas à toute une frange du public metal. Comme Nickelback ou Stone Sour, d’ailleurs. Pourtant ces groupes cartonnent et il y a plus d’un t-shirt de groupes de metal « traditionnel » à leurs concerts. Est-ce qu’utiliser les ingrédients de la réussite commerciale musicale pour faire un album le rend inécoutable ? Est-ce que diversifier son propos et toucher un public plus large ou tout simplement se faire plaisir en exécutant différents styles implique forcément une suspicion de viles intentions mercantiles ? Il semblerait qu’une partie importante du public rock/metal réponde de manière négative à ces deux questions quand il s’agit de Five Finger Death Punch, puisque le groupe séduit, surtout outre-Atlantique, par sa capacité à composer des albums à l’efficacité mise en avant et en allant piocher à droite et à gauche dans les différentes familles du genre.

Et The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell, premier volume, suit cette lignée d’albums du groupe capable d’attirer des fans de Hatebreed à ceux de Stone Sour. Car les cinq Californiens ne se posent pas de questions stylistiques et œuvrent sur un spectre plutôt large et ce depuis le second opus, War Is The Answer, sorti en 2009. Le combo va gaiement lorgner vers le hardcore, inclure des éléments heavy, chanter comme des rock stars, growler comme sur du death metal, etc. Et se permettre un double album, puisque la créativité du groupe a permis la création d’environ vingt-cinq titres. Pourquoi s’arrêter quand on se sent bien et que la symbiose des membres est là ? Five Finger Death Punch ne s’encombre finalement pas de trop de questions et si le public ou les observateurs s’en posent sur leurs choix, eux s’en moquent éperdument, comme ils le chantent à plusieurs reprises tout au long des quatorze titres de l’opus. Les californiens chantent l’« American Dream », la réussite permise par un système libéral où on peut s’en sortir quand on le veut vraiment. Ils ont même intitulé leur opus précédent « American Capitalist ». Un sublime pléonasme, duquel une fois retiré un peu d’humour, subsiste tout de même une bonne dose de patriotisme.

Et ce patriotisme, ils l’ont mis en avant, en allant jouer en Irak, par exemple, ou faire une dizaine d’autres dates pour les forces armées américaines. Ce genre de choses qui peut paraître fou à un Européen et sembler très naturel à nombre d’Américains. Patriotisme et metal ne sont pas antinomiques outre-Atlantique, bien au contraire. Grandeur, liberté, réussite… L’American Way Of Life sied comme un gant aux Five Finger Death Punch et selon eux, ils ne l’ont pas volé. C’est même le thème du single doré de l’album, « Lift Me Up », avec en invité prestigieux, la participation du chanteur culte Rob Halford de Judas Priest. Ivan Moody, le chanteur du groupe, l’expliquait récemment, la réussite ne vient pas de nulle part, mais de la volonté de surmonter les obstacles: « La plupart d’entre nous ne sont pas nés avec une cuillère en argent dans la bouche, mais même si la vie t’a distribué les mauvaises cartes, tu as toujours le droit de jouer. » Et comme l’issue des parties précédentes s’est montrée favorable, Moody et ses partenaires mettent à nouveau tout sur le tapis pour fidéliser un auditorat et s’attirer à eux les faveurs d’un public metal exigeant.

Alors l’arsenal déployé sur The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell est vaste : des compositions power rock très typées dans le style des morceaux les plus grand public de Slipknot ou des plus intenses de Stone Sour tel que l’éloquent « Watch You Bleed », un brûlot heavy/groove metal (« You »), un hymne au refrain qui reste en tête (« Wrong Side Of Heaven ») et des duos à n’en plus finir aux finalités différentes. Ansi, l’auditeur retrouvera deux versions d’ « Anywhere But Here » finalement peu différentes, en compagnie de la brûlante Maria Brink, l’icône féminine rock US d’In This Moment, une participation du légendaire Max Cavalera pour une seconde version d’« I.M. Sin », une autre de Jamey Jasta (Hatebreed) pour un second jet de « Dot Your Eyes », sans compter la prise de risque « Mama Said Knock You Out », une reprise de LL Cool J avec en invité le rappeur Tech N9ne… Difficile de savoir pourquoi Five Finger Death Punch a mis sur l’album les deux versions de tous les titres qui présentent un invité, sachant que le rendu est à chaque fois très proche dans les deux cas, ce qui est certain, c’est qu’ils ont mis le paquet dès le premier volume de ce double album et séduit bon nombre de pointures dans cette aventure.

Comme évoqué précédemment, les Américains ne se prennent pas la tête avec grand chose, dans une volonté commune d’aller toujours plus loin et plus haut en ratissant large. Les paroles d’une simplicité déconcertante, délivrées dans un discours direct adressé un peu à tout le monde, un côté macho revendiqué, des figures de style ultra-basiques et des lieux communs de l’écriture de paroles de hits radios… tout cela sert un propos direct en forme de coup de poing à quiconque accuse Five Finger Death Punch de vouloir se vendre à qui veut bien d’eux. La démarche est tellement poussée et assumée qu’elle peut en devenir déroutante : l’efficacité des riffs, des mélodies et du choix de la tracklist qui fait que n’importe quel type de metalhead y trouvera son compte. La machine Five Finger Death Punch est huilée au possible et se promène du metalcore au heavy en distillant des titres radiophoniques que l’on absorbe sans même s’en rendre compte… Une machine de guerre du metal de masse, un hamburger musical dégoulinant sans complexe. Si Ivan Moody n’est pas maître dans l’art de la métaphore, lui et ses comparses en réalisent une idéale du fameux « Entertainment » à l’américaine à travers leur œuvre.

The Wrong Side Of Heaven And The Righteous Side Of Hell : Volume 1, sorti le 30 juillet 2013 chez Eleven Seven.



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  • Lord Satanubis dit :

    Five Death Finger Punch ou Five Finger Death Punch ? Je suis perdu, au secours…

    • Un copié coller intempestif d’un original erroné visiblement. En même temps avec un nom à rallonge pareil, faut s’y attendre… 😉

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