Pour moins de 20 euros, le samedi 4 mars dernier vous pouviez assister à une belle soirée de metal français. Le Gibus accueillait en effet cinq groupes avec comme point d’orgue les excellents Lutece. Death, metalcore, black : le choix proposé avait pour but de satisfaire les plus éclectiques d’entre nous même si tous les groupes faisaient partie de la grande famille de l’extrême. Une bonne raison pour prendre la direction du métro République et s’enfoncer ensuite dans l’antre du Gibus pour savourer avec le sourire de plus de cinq heures de concert. En outre, il est toujours appréciable au Gibus de pouvoir profiter, si on le désire, d’un écran situé derrière les groupes proposant diverses animations.
Wevern et Child Of Waste sont les premiers groupes à faire bouger les Parisiens présents ce soir. Car même si la plupart de l’assistance ne connait pas (encore) l’énergie et la qualité de Wevern, la salle se met vite à pogoter. Une foule qui jouera en effet un rôle primordial dans la réussite de cette soirée.
Artistes : Lutece – Gohrgone – Promethean – Child Of Waste – Wevern
Date : 4 mars 2017
Salle : Le Gibus
Ville : Paris [75]
Wevern
Car même si à beaucoup d’occasions les wall of death partent trop tôt (ou trop tard), c’est bel et bien la bonne humeur qui règne. Le premier rang ne voulant (comme souvent) pas faire partie des troubles qui se déroulent au coeur du combat, il sera ainsi protégé par quelques irréductibles soucieux de la première ligne comme de leur propre survie. Sur la question de la bonne ambiance, il est à noter que lorsque certains groupes passeront un message d’anniversaire à l’un des membres du public, nombreux seront ceux dans la foule qui iront vers le personnage concerné afin de lui souhaiter une très belle soirée et un bon anniversaire. C’est aussi ça les musiques extrêmes !
Child Of Waste
Wevern ouvre donc la soirée devant un public nombreux venu se déchaîner sur ce fin mélange enjoué de thrash et de death. Le tout dans une atmosphère scénique où la fumée est de mise. Il est à noter que le groupe n’est pas avec sa formation habituelle puisque son guitariste rythmique se trouve cette fois-ci à la batterie, tandis que la six cordes est assurée par un des amis du groupe en provenance de la formation Above Us. Suit Child Of Waste, un groupe dont il a fallu se préparer aux nombreux breakdowns. Des breaks auxquels le groupe participe avec passion dans une grosse explosion d’énergie. On se demande d’ailleurs si Child Of Waste n’aurait pas été le mieux placé pour ouvrir la soirée étant donné l’intensité que met le public quand il s’agit de se mouvoir au rythme de la musique.
Promethean
Même si c’est Lutece qui se hisse en tête d’affiche, une bonne partie des billets sont partis lorsque le groupe Promethean a été annoncé. La formation joue en effet ici son premier concert, on est donc en face d’un événement important et plein d’émotion pour eux. Un constat qui ne se remarque d’ailleurs pas pour celui qui ne le sais pas, car le groupe sait très bien apprivoiser une scène. Son chanteur a une énergie proche en live de celle de Niklas Kvarforth (Shining), tandis que ses mimiques du visage font penser à Jens Kidman de Meshuggah. Le groupe débute son expérience live avec un très bon son et reçoit un bon accueil de la part du public qui semble apprécier cette musique parfois épique. Alors que le batteur gratifie la foule d’un solo, le claviériste est lui la caution épique de ce show où le groupe interprète son nouvel EP en intégralité.
Gohrgone
On enchaîne avec Gohrgone et sa légèreté légendaire, notamment prouvée lorsque le chanteur crie « vous savez ce que c’est qu’un prolapse ? » On pensait que la foule ne pouvait pas devenir plus folle mais c’est durant ce set que l’on aura la plus belle démonstration de force du public. Le chanteur du groupe en profite pour demander régulièrement au public de s’énerver encore plus et de mettre le Gibus en pièce. En conséquence, la foule enchaîne circle-pits et walls of death. Mais ce n’est pas tout car, moment rare dans un concert, de manière spontanée, plusieurs rangs du public se prennent par les épaules pour headbanguer en rythme et partager ainsi un bon moment de camaraderie !
Côté lumières, les spots fournissent une lumière épileptique avec des flashs blancs dont l’effet stroboscopique sur le pogo donne l’impression d’une séquence image par image pendant plus d’une minute. Une minute où l’on peut observer ces nombreuses mouvements dans le public, pour un rendu en forme de chorégraphie magnifique. Le tout bercé par du death de grande qualité.
Lutece
Le public de Lutece est particulier pour la scène black car il est doté d’un esprit de concert finalement assez punk (avec toujours un respect mutuel entre tous) et moins contemplatif que dans la scène black traditionnelle. Du côté de la scène, on aurait par contre pensé la lumière moins vive et le son de meilleure qualité lorsque le concert démarre. Des soucis qui finissent heureusement par disparaître. Devant nous, les musiciens se tiennent côte à côte ce qui renforce cette impression d’unité qui se dégage du set. Accompagné de ses étendards sur les côtés de la scène, sans oublier le nom de Lutece en fond qui brille dans le noir, le chanteur torse nu lance des regards perçant au public en se tortillant frénétiquement comme possédé. Les slams sont de sortie, avec d’ailleurs le chanteur de Wevern que l’on pouvait voir se jeter depuis la scène.
Lutece
Ceux qui étaient allés voir Lutece au Petit Bain n’auront pas été dépaysés par la setlist, le groupe jouant les mêmes morceaux que sur sa dernière date. Une setlist donc relativement courte qui reste en dessous d’une heure et qui décevra certains fans réclamant plus de morceaux. Mais après que le groupe ait salué la foule, « Thriller » de Michaël Jackson passe en fond, ce qui ne manquera pas de faire danser et chanter le public en chœur dans un dernier moment absurde et convivial.
Setlist :
Let The Carnyx Sound Again
The Last Standing Flag
I Am The Sword
Melted Flesh
The Path Of Glory
What Lies Beyond
The Dance Of Rolling Head
Architects Of Doom
From Glory Towards Void
Sunk Into Oblivion
Live reports et photos : Matthis Van Der Meulen.