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Folsom : Le bon plan de la Factory


17 Avril 2021, le soleil illumine cette journée qui s’annonce plutôt agréable. Armés du dictaphone de rigueur, des appareils photo qui n’en peuvent plus de ne plus voir ni guitare, ni batterie, ni basse, des masques et gel de rigueur, nous partons plein sud sur Ris-Orangis, au PLAN plus précisément. Salle qui a accueilli Motörhead quand ils étaient tricards sur Paris. C’est dire l’importance de cette salle !

Cible du jour : Folsom qui y est en résidence et qui ce samedi enregistre un concert en conditions réelles pour diffusion ultérieure. Sans public, pandémie oblige ! Prêt à découvrir l’importance des flammenkuches et d’une basse dans la constitution d’un groupe ? Poussez donc la porte du CLUB du PLAN où tout se passe aujourd’hui !

Folsom, c’est quoi ? C’est l’envie de Peter (chant & guitare) et Léo (batterie), sortis de Firouz & The Renegades, de continuer à faire de la musique ensemble, c’est leurs premières jams. C’est aussi les flammenkuches que sert Floppy (guitare) alors que Peter travaille à la brasserie O’Neil dans le Quartier latin. Rencontre, packs de bière, premières jams, l’embryon de l’aventure prend forme.

Artistes : Folsom
Date : 17 Avril 2021
Salle : Le PLAN
Ville : Ris-Orangis [91]

Les trois lascars avancent à cette époque comme le dit Léo « dans un esprit rock’n’roll, c’est-à-dire en s’en battant les couilles ». Leur route croise celle de Guillaume Harry grâce auquel ils sont programmés au Festival Bellastock, ville éphémère « au milieu des bois, l’ambiance bayou était déjà là au départ », comme le précise Peter. Du coup, ils font leurs premières compos, passent un super moment et se disent « bon, il faut un vrai groupe, il faut une basse ». Et le trio de passer une annonce Internet sur laquelle Théo (basse) tombe. La première et la seule annonce à laquelle il répond. Il vient de s’engueuler avec le guitariste de sa formation du moment et recherche un nouveau combo. Il raconte l’enthousiasme de Peter qui sans même l’avoir rencontré l’intègre déjà au groupe.

Nous sommes en 2013, l’aventure démarre. Très vite un premier EP est enregistré, le nom Folsom Boys raccourci en Folsom quelques années après. Folsom ? En rapport avec Johnny Cash dont Peter est un grand fan. C’est d’ailleurs l’artiste qui lui a donné envie de faire de la musique. A ce sujet, Floppy citera Iron Maiden, Léo la radio FIP que ses parents écoutaient quand il était gosse et Théo, les Red Hot Chili Peppers. Pour revenir sur leur lien avec Johnny Cash, le bassiste rappelle qu’à leurs débuts, dans les pubs, ils ouvraient avec le classique du Cash, « Folsom Prison Blues ».

Folsom c’est donc une envie et quelques tartes flambées. Mais aussi, comme le précise Léo, une volonté de jouer une musique où tout le monde se régale malgré des playlists différentes. Leurs derniers coups de cœur montrent effectivement un certain éclectisme. Philip Sayce et le titre « Morning Star » pour le batteur, le dernier Ozzy pour Théo, Tyler Bryant pour Floppy et le dernier Greenleaf pour le chanteur. Greenleaf, groupe de stoner, genre qui met d’accord tous les membres de Folsom qui citent Clucth comme référence commune. Rage Against The Machine et Urban Dance Squad aussi. Groupes que l’on sent dans leur musique saupoudrée de funk, de blues. Playlists différentes mais même appétence pour « les riffs qui tachent, le son lourd » pour reprendre leurs propres mots. Folsom c’est donc une fusion de chacun, « un truc pour transcender plusieurs influences » comme l’explique Floppy qui indique aussi leur volonté d’être atypique, de ne pas être un groupe lambda. Groupe qui a aussi envie de s’amuser comme le montre leur propension à jouer avec les clichés d’un truc disco, par exemple, parce qu’ils trouvent cela marrant (Discotrap, NdA).

Quatre garçons dans le vent ?

Voilà pour la présentation du groupe et des musiciens. Toutefois, pour une connaissance plus approfondie de chaque membre, sachez que Floppy se verrait bien réincarné en éléphant, animal tranquille que personne n’attaque, Peter en requin, son animal préféré, Léo en grizzli car en fait il a très peur de cet animal et Théo en vive, « ça vit pépère sur le sable et ça casse les couilles » pour reprendre ses dires.

Leur actualité, c’est la résidence à la Factory du PLAN. « De toutes les résidences et accompagnements qu’on a eus, c’est la meilleure de loin ». « La Factory, c’est génial ! » Propos qui montrent que le groupe est plus que satisfait de l’accueil qui leur est fait, de la confiance qu’on leur témoigne, avec un vrai accès au lieu. Théo précise que cela redonne complétement le moral de travailler dans de telles conditions. Au PLAN, le groupe peut faire plein de trucs : tester les lumières, enregistrer avec du super matériel, répéter évidemment ou travailler la scène. Ils ont même eu accès à des coachs vocaux, pour les chœurs. Leur dernier EP Bonzaï en intègre pas mal et comme le précise Peter, le prochain album aussi. Avec cet accompagnement, le groupe a l’opportunité de définir ce dont il a besoin, la Factory se débrouille ensuite pour leur donner accès aux ressources en rapport.

Il est donc très logique que le groupe fasse sa captation de concert à la mode coronavirus dans cette salle. A la mode coronavirus ? Donc sans public, mais en conditions du direct, avec juste l’équipe technique et quelques photographes. Et des bières, il faut bien des boissons énergétiques ! Un virus et confinement qui leur ont quand même permis d’avancer puisque Bonzaï est sorti en septembre. Peter explique que comme chacun a du matériel chez lui, ils ont pu continuer à travailler, à s’échanger des pistes. Floppy convient même que le début du confinement n’était pas si déplaisant avec du temps pour travailler la musique. Et comme tout le monde, à ce stade, il a hâte que cela s’arrête ! Théo pense à tous les groupes qui ne se reformeront pas. Une chance pour Folsom, certaines dates estivales sont toujours confirmées. Croisons les doigts pour eux et toute la musique en général !

Concernant la captation du jour, même si le groupe ne se prend vraiment pas au sérieux, il reste très sérieux dans son art. Il a déployé pas mal de caméras dont une fixée sur une grande échelle dans l’idée manifeste de proposer un produit de qualité. Il teste le rendu caméra avec les lumières chaudes, les lumières froides, les stroboscopes. Ce calage permet aussi de voir où les photographes peuvent évoluer sans apparaître sur la captation. Le concert démarre en douceur comme sur le dernier EP avec « Son Of A Gun » puis accélère avec l’excellent titre éponyme, « Bonzaï », qui en plus d’être un excellent morceau au son lourd et qui transcende clairement leurs influences, bénéficie d’un chouette clip presque champêtre avec nos quatre hommes vêtus de noir dans la plus grande tradition rock’n’roll. Johnny Cash n’est-il pas connu pour être l’Homme en noir ? Nous aurons l’occasion de revenir sur les clips.

Arrêtons-nous dans l’immédiat sur l’EP, Bonzaï, qui affiche une certaine maturité, une identité plus marquée que sur les méfaits précédents. Une production et un son plus aboutis. Floppy explique que le groupe s’est logiquement cherché, faisant des écarts à droite et à gauche et qu’ils se sont recentrés sur l’esthétique rock sudiste chère à Peter tant au niveau image que son. L’idée est en fait d’aller dans le sens de leur frontman car comme c’est lui qui assure le show, autant qu’il se sente à l’aise. Peter qui indique que cela fait longtemps qu’ils bossent sur la signature sonore et que même s’ils n’y sont pas encore à 100%, désormais, quand on écoute un morceau de Folsom, on peut reconnaître que c’est du Folsom. Assez naturellement et sincèrement, le groupe parle de son travail, des progrès qu’ils ont faits sur la maîtrise de leurs instruments, des voix. Progrès certes mais pas uniquement. Théo insiste sur le temps qu’ils ont pris pour produire cet EP, ce qui n’avait pas été fait précédemment. Le bassiste accompagné d’Arthur Ferré a mixé l’album chez lui en prenant du temps pour bien faire les choses.

Bienvenue au PLAN !

Leur façon de composer aussi les a probablement aidés à aller plus loin. Le groupe s’accorde à dire qu’ils sont passés d’un mode « on jamme et on voit les bonnes idées qui en ressortent » à un plus efficace et productif travail à partir d’idées que chacun peut amener. Pas seulement un riff mais une intro, un couplet et un refrain en ayant aussi pensé à un truc pour les autres. Du coup cette base de travail permet de mieux avancer, de ne pas perdre de temps. Et comme les membres du groupe se connaissent très bien, aucun problème si quelqu’un améliore l’idée initiale.

Cette bonne entente transparaît d’ailleurs lors de l’interview qui sert d’ossature à cette balade folsommienne. Les vannes fusent, chacun peut s’exprimer, a quelque chose à raconter même si Floppy galère à trouver l’objet qu’il emmènerait sur une île déserte. Les autres sont plus déterminés. Pour Peter, son couteau, pour Léo, sa batterie, pour Théo… hum… des préservatifs au cas où (le bassiste n’a vraisemblablement pas intégré le concept solitaire de l’île déserte, NdA). Le guitariste hésitera moins avec l’album qu’il emmènerait sur cette même île déserte, Axis: Bold As Love de Hendrix. Pour Peter, Like An Arrow de Blackberry Smoke. Léo prend le premier Led Zeppelin. Quant à Théo, faisant montre d’un pragmatisme à toute épreuve, lui emmène son abonnement Deezer !

Nous devions revenir sur les clips ? Nous y voilà ! « Son Of A Gun » et « Bonzaï » bénéficient de deux clips plutôt sympas. A la manœuvre Antoine Guibert et Boris Froment. Le groupe fournit des « moodboards » et travaille en étroite collaboration avec Antoine et Boris. Théo note que la force du projet Folsom réside aussi dans leur volonté de reprendre les mêmes équipes pour créer une continuité, équipes qui comme eux progressent. Peter remarque la chance qu’ils ont de collaborer avec les mêmes équipes qui sont tous des copains. « On est une bande de potes qui s’éclatent et qui arrivent à travailler, à collaborer ensemble et c’est pas donné à tout le monde. » En fait, tout le monde a envie de faire du bon boulot, les gens sont heureux d’être là, parce que tout le monde se revoit et sait que ça va être cool. C’est probablement ce qui permet de supporter ces longues journées comme aujourd’hui ou celle d’un tournage de clip qui oscillent entre travail et fun. Comme Floppy l’indique, « après treize heures de tournage, tu as envie de mourir et de rentrer chez toi ».

Clips, vinyles, CD, supports numériques, merch, briquets, tote bag, le groupe développe en toute logique la panoplie complète. Bandcamp et HelloAsso sont ses armes pour assurer sa promotion en attendant un contact plus direct au travers des vrais concerts. En attendant, comme beaucoup, ils essayent d’exister, de rester en contact avec le public au travers de prestations en direct. Vous jugerez vous-mêmes de leur capacité à vous happer dans leur univers au travers de leur captation, nous ne vendrons aucune mèche pour vous laisser à votre entière découverte !

Laissons au groupe la conclusion de cette belle journée… « Gloire à Satan ! »

Crédits Photos : Ophélie Janot (1) Loïc ‘Lost’ Stephan (2)



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