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Metalanalyse   

Full Of Silence And Fury : tout ce que Thë Buffalos devait dire


Pour un groupe émergent, un EP est un percutant outil de démarchage. D’une durée réduite, il permet d’aller droit au but, d’exprimer l’efficacité de la formation et, s’il est réussi, sans le moindre superflu, de créer une envie, voire une frustration chez l’auditeur qui aurait souhaité en entendre plus ou qui aurait perçu des possibilités d’évolution. Un bon premier EP, c’est comme un bon concert de première partie : il frappe fort et crée l’envie.

The Mahogany Secrecy, le premier EP de Thë Buffalos, quatuor lyonnais de hard/stoner à l’imagerie pirate, représentait cela. Le concentré de titres avait convaincu et laissait déjà entrevoir ce que pourrait être le développement de cette patte sur album. En majorité composé de titres alliant la lourdeur du stoner, l’énergie positive du hard rock et une fureur s’exprimant dans des tempi rapides et des cris enragés, l’EP permettait d’entr’apercevoir d’autres aspects, telle qu’une forme de mélancolie du marin parti trop longtemps en mer et pensant aux siens, s’exprimant sur le titre « Antartica ». On avait d’ailleurs pu voir le potentiel mélodique du groupe lors du live unplugged qui s’était déroulé dans les studios il y a un an.

L’erreur aurait été, pour le passage au format LP, de se contenter d’étirer cet EP, de faire un « The Mahogany Secrecy en plus long ». Mais force est de constater que ce n’est pas le cas pour ce premier album, Full Of Silence And Fury, déjà disponible dans les bacs et sur le site du groupe.

Les éléments qui ont fait le succès de l’EP sont présents et poussés plus loin. Sur le titre d’ouverture « Golgotha », Thë Buffalos et leur chanteur-guitariste The Duke n’auront jamais été aussi enragés, comme sur le second titre « Jaguar Liquor », où les « hey, hey, hey » très punk dans l’esprit vous donnent l’impression d’être sur un bateau de pirates en train de lancer un cri de guerre avant de piller un navire. « When The Devil », version retravaillée de l’autrefois heavy « Kidnapping Satan » (sorti à l’origine sur la première démo et nous contant la terrifiante mésaventure de Satan le nain, capturé par de méchants pirates aux sombres desseins de crackfisting), est un des deux mid-tempos de l’album, avec « Black Storm », plus guerrier et solennel.

Quant à cette mélancolie et ce sens de la mélodie que l’on avait aperçu par le passé, Thë Buffalos ont pris le soin de les travailler pour leur donner plus de place et insérer des accalmies dans le disque pour lui donner plus de dynamique. « Antartica » est à nouveau présente sur le disque dans une version rallongée, avec une longue introduction sonnant comme un hymne militaire ainsi qu’un interlude plus long avec une marche militaire de caisse claire où le batteur Bavo s’est adjoint les services de plusieurs batteurs. Le mélodique « Ebony » est quant à lui introduit par un minimaliste et émouvant duo guitare sèche/voix susurrée. L’album se clôture sur « Autumn », ballade déchirante et tragique.

Au final, sur un format long comme sur un format court, Thë Buffalos auront réussi à faire un disque sans superflu, sans instants qui n’auraient pas une utilité dans l’expression des facettes artistique du groupe. Le titre du disque, Full Of Silence And Fury exprime d’ailleurs très bien le dynamisme de l’album par ses contrastes et son aspect jusqu’au-boutiste. Le groupe s’est intelligemment servi des possibilités artistiques qu’évoquait The Mahogany Secrecy pour réaliser un album abouti.

Album Full Of Silence And Fury, sorti le 26 janvier 2013 chez Thirty Hour Drive Records



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