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Live Report   

Gaahl’s Wyrd en toute intimité


En ce lundi 4 décembre, le Metronum de Toulouse voit se former une petite bulle préservée du temps. Une centaine de personnes seulement sont attendues pour voir dans l’ordre Auðn, The Great Old Ones et Gaahl’s Wyrd pour leur tournée « Vardoger European Tour 2017 ». Cinq ombres noires traversent la petite MusicBox du Metronum et dévisagent le public. Le noir est bien le code vestimentaire imposé de cette soirée mais leurs vestes de costumes détonnent au milieu des cuirs et des chaînes. Ce sont les membres de Auðn qui montent sur scène et prennent le temps de se mettre en place devant un public quelque peu médusé devant leur élégance.

Une mélodie débute, de la fumée s’échappe, l’obscurité est presque complète. Une ambiance particulière s’installe tandis que le frontman du groupe islandais se place dos à la salle, soit à un mètre à peine du premier rang. Il se retourne enfin pour fusiller du regard chaque personne présente. Mains croisées, campé sur ses jambes, le micro situé derrière lui attendant patiemment de jouer pleinement son rôle, il fait languir la salle entière. Et soudain, il se met à hurler.

Artistes : Gaahl’s WyrdThe Great Old OnesAuðn
Date : 4 décembre 2017
Salle : Métronum
Ville : Toulouse [31]

Auðn (crédit photo : Gwenn Negative Art)

Hurler est bien le mot, un hurlement à faire fendre un bloc de roches ou même le plus dur des cœurs. Sa voix cassée se répercute sur les rideaux noirs tout autour du public et l’enferme. Il y a tant de sentiments véhiculés : colère, souffrance… Une souffrance saisissante venant tout droit des tripes du chanteur qui se tord sur scène suivant l’intensité de ses ressentis. Une musique tantôt mélodique, douce et surprenante puis violente et agressive. Durant ces moments de calme, le frontman trône en se remettant en position initiale, mains croisées. Captant ainsi toute l’attention par sa retenue et envoûtant chaque personne qui ose le défier du regard. Mais durant les passages plus animés, les musiciens dominent en se mouvant enfin. Il y a des groupes pour qui la musique partagée suffit à rendre une prestation correcte. Mais Auðn fait partie de ces artistes qui ont une telle présence scénique, que leur charisme sublime des morceaux déjà magnifiques, pour la plupart tirés de leur dernier album Farvegir Fyrndar.

The Great Old Ones (crédit photo : Gwenn Negative Art)

La prestation des Islandais achevée, le retour à la réalité est un peu rude (au sens propre) puisque ce sont les membres du groupe français The Great Old Ones qui s’en chargent en heurtant de leurs matériels la foule, cherchant désespérément à monter sur scène ! Une cacophonie se met alors en place pour installer un poteau coiffé de la représentation de Cthulhu sur scène. Cthulhu créature des profondeurs, imaginé par l’écrivain Lovecraft. Le groupe a monté sa musique et son image autour de ce monstre et de son univers. Revêtus de leurs capuches et de colliers si énormes qu’ils pourraient les lester au fond de l’océan, les membres de The Great Old Ones débutent leur set. Leur musique symbolise à merveille la sensation d’étouffement. En effet, on ressent un réel travail sur l’atmosphère, comme si le groupe cherchait à amener le public sous l’eau avec ses créatures. Cthulhu surplombe la salle en occupant la place du frontman du groupe… qui n’en a donc pas (de vivant). Les chants sont rares et lorsque c’est nécessaire, les guitaristes s’en chargent. Immobiles, cachés derrière leurs pulls, le rendu est éminemment linéaire.

Gaahl’s Wyrd (crédit photo : Gwenn Negative Art)

Un long silence accompagne ensuite l’entrée du groupe Gaahl’s Wyrd. Les pas lourds de ces géants norvégiens résonnent dans la petite salle. Pascal expliquait l’infiniment grand dans « Les deux infinis »… Il a dû imaginer un Gaahl debout sur une scène ! Gaahl qui a lancé en 2015 le projet Gaahl’s Wyrd après avoir été le leader de groupes les plus reconnus du genre : Gorgoroth, God Seed… Ce soir, il est recouvert de son habituel maquillage blanc et noir donnant encore plus de profondeur à son regard. Ses musiciens se mettent en place et paraissent être d’énormes statues concentrées. Cette promiscuité est perturbante. Un mouvement de guitare et le premier rang est assommé, une contemplation du public par Gaahl et tout le monde est fasciné. Fasciné tout d’abord par sa posture : un pied posé sur un retour de son, le bras suspendu en l’air, le micro effleurant légèrement ses lèvres. Pas un son. Les musiciens quand à eux explosent, le batteur est frénétique. Gaahl reste ainsi immobile pendant plus de cinq minutes. Puis sa voix retentit a cappella, elle est claire, haute et majestueuse. Le norvégien est une belle langue, encore plus belle lorsqu’elle est entendue, chantée, de façon aussi onirique. La voix de Gaahl est particulièrement polyvalente, une palette aussi riche est un vrai trésor.

Celui qui ne semble avoir également aucune limite est le batteur. Ces longs cheveux bruns rassemblés sur le côté ne gêne en aucun cas sa virtuosité. Sa concentration est si intense qu’il est parcouru de spasmes au visage, vivant la musique au plus profond de lui. Les morceaux s’enchaînent. Dix-huit morceaux en tout, bien plus que ce dont les aficionados du groupe ont l’habitude. Gaahl explique d’ailleurs que c’est important d’avoir beaucoup de contenu à partager avec son public surtout dans des salles aussi intimistes. Intimiste est le mot parfait pour décrire le moment partagé avec le groupe. Le guitariste s’amuse à faire réagir les spectateurs en les encourageant à bouger, à lever le poing, tandis que Gaahl prend la main de chaque personne qui croise son regard. Aucuns battements de cils ne perturbent les langoureux regards qu’il échange. Établir une connexion avec son public semble son premier but et il continuera sur cette lancée en dédicaçant les setlists et les albums à la fin du concert. C’est ainsi que la soirée s’achève avec le groupe démaquillé, et en T-Shirt, qui prendra le temps de discuter avec ses fans emmitouflés dans des manteaux pendant plus d’une heure.

Gaahl’s Wyrd (crédit photo : Gwenn Negative Art)

Setlist:

Steg
Slave til en kommende natt
Til Minne
Sannhet, Smerte Og Dod
Sign Of An Open Eye
Awake
Aldrande Tre
Høyt opp i dypet
Carving A Giant
From The Running Of Blood
Lit
Alt Liv
This From The Past
Incipit Satan
Til Et Annet
Exit – Through Carved Stones
Wound Upon Wound
Prosperity And Beauty

Report : Laura Bagnara.
Photos : Gwenn Negative Art.



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