Des clips, on en voit défiler de toutes sortes chaque jour, des trash (parce qu’on n’écoute quand même pas un genre de musique pour les mauviettes), des trash pour le fun (parce qu’on ne se prend toujours extrêmement au sérieux), des purement funs (probable que des bières sont passées par là)… Mais aussi ceux qui voudraient signifier quelque chose mais tombent complètement à plat ; et puis ceux qui ne servent absolument à rien à part mettre un visage sur les musiciens qu’on filme jouant leur musique et c’est tout (tu peux mettre tout ça en noir et blanc pour rendre la chose plus « artistique »).
Enfin, il y a la dernière catégorie, des clips qui nous donnent quelque chose à voir, comme celui de « Clawmaster » extrait de la dernière galette de Ghost Brigade, et qui est simplement beau.
Eh oui, comme si cela ne suffisait pas que le combo finlandais nous ait apporté un superbe nouvel album, ils se sont associés pour leur clip à de vrais talents et – bombons le torse avec un bon gros chauvinisme – lyonnais, ma bonne dame.
C’est la petite surprise au générique de fin de ce clip : « Studio : Centre Factory – Villeurbanne/Lyon ». Il faut avouer que ça nous a scotchés. Ce clip est magnifique. L’animation est sans fioritures, nous rappelant les ombres chinoises des longs-métrages de Michel Ocelot. Et malgré la tristesse gothique qui se dégage des premières images, ce clip est plus lumineux qu’on ne peut le penser dans les premiers instants.
Les thèmes traités sont aussi intéressants dans leur traitement : l’asservissement à un maître sombre et malveillant (la biblique figure du serpent) qui nous maintient dans ses mâchoires (le « Clawmaster » de la chanson) et qui garde les âmes de ses serviteurs (les colombes) prisonnières dans une cage qui est comme un ventre. Mais même damné et sans âme, l’esclave reconnaît la beauté, cadeau angélique. Cette beauté, c’est la musique dont le Serpent voudrait tenir ses serviteurs éloignés, qu’il voudrait salir, et finalement punit son esclave d’avoir voulu la contempler. Mais la beauté explose et jaillit dans leurs êtres, libérant leurs âmes qu’aucune force ne peut plus juguler ou contraindre.
On doit ce clip au réalisateur Fursy Teyssier, leader (semble-t-il mais est-ce le bon mot à employer ?) du collectif artistique Les Discrets (tellement discrets que même notre équipe lyonnaise n’en avait jamais entendu parler…), œuvrant autant dans l’animation que la musique ou l’illustration. On leur doit la pochette du single Home de Woods Of Ypres, celle du single ‘Nevermore’ de Morbid Angel ou encore l’artwork de l’album Self-Destructed de The Oath, etc.
Voilà donc une belle réunion de talents qui méritait votre coup d’œil.
Animalement vôtre.
superbe !
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Si c’est la naissance d’un nouveau genre de clip façon manga/metal/animation à la française, c’est un coup de maître !
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Wow, les 30 premières secondes ressemblent ENORMEMENT à un morceau de Cult of Luna.
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c’est vrai que ça calme.
ça donne envie de regarder la chaîne musicale. (Si chaîne musicale il y avait… 🙂 )
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