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Titre À Titre   

Ghost : dans les pas du Cardinal


Sans conteste, le nouvel album de Ghost, baptisé Prequelle, est l’un des plus attendus cette année. Et avec l’annonce de sa sortie le 1er juin vient forcément son lot d’interrogations. D’abord l’univers visuel : on entre désormais dans l’âge médiéval où il est question de peste et d’apocalypse ; de mort mais aussi de vie. Car comme nous le disait Tobias Forge, qui s’est officiellement révélé comme étant l’homme derrière Ghost : « C’est un album qui sera complètement imprégné par la mort, mais ce sera aussi un album sur la survie. Le fait de combiner ces deux choses est mon moteur dans la conception de cet album. […] Afin de vraiment, vraiment voir l’obscurité, on a besoin de lumière, de manière à avoir une référence et savoir reconnaître l’obscurité. »

Exit la lignée des Papa Emeritus, bienvenue au Cardinal Copia qui aura la charge de célébrer la messe sur ce nouveau cycle. Et qui dit messe dit cantiques et autres antiennes. Au nombre de dix dans ce nouveau recueil, ils sont très probablement au centre de votre curiosité, tant Ghost a pu développer de visages en trois albums. C’est pour ça que nous vous proposons en guise d’apéritif, en attendant la chronique et l’interview qui arriveront dans quelques semaines, un petit descriptif titre à titre. En préambule vous retrouverez des commentaires du producteur Tom Dalgety et de Tobias Forge, suivi d’un premier aperçu à chaud de notre part, volontairement neutre, histoire de commencer à faire travailler votre imagination !

« Ashes » :

« Le premier aperçu du monde médiéval illustré sur la pochette. Des enfants chantant la comptine traditionnelle de l’époque de la peste, comprenant la mélodie familière présentée dans ‘Spoksonat’ sur Meliora. Partiellement inspirée par l’intro de ‘Black Celebration’ de Depeche Mode. »

Il s’agit d’un titre d’introduction où l’on entend en effet des enfants chanter une comptine, avant l’arrivée d’accords sombres de guitares et un lead d’orgue synthétique. On plonge immédiatement dans l’univers de Ghost, avec ce petit rappel mélodique à Meliora au clavier en guise de passage de témoin.

« Rats » :

« Taillé sur mesure pour prendre d’assaut les stades. Des riffs saccadés et des acrobaties de guitare lead éblouissent du début à la fin. Ça rappelle Ozzy à son apogée. »

Un son très heavy/hard rock avec une batterie qui donne un entrain immédiat à la chanson. Le pré-refrain, dont on peut discerner comme une influence des Beatles dans la mélodie de chant, offre une sorte de latence pour lancer le refrain : des « rats » assénés avec une voix saturée, presque cartoonesque, complétés par des vocalises glams en chœur. On remarque un trait commun à de nombreuses chansons de l’album : une certaine simplicité/efficacité dans le jeu et le choix de structure (si l’on compare aux élans plus techniques/progressifs de Meliora), à l’exception d’une outro heavy à souhait qui se démarque du reste du titre. Le clip de la chanson est visible ici.

« Faith » :

« Une bête agitée et grinçante, avec de petites touches néo-classiques. La rencontre de Tony Iommi et Shostakovich. Malgré les guitares dévastatrices, elle embarque quand même un énorme et exaltant refrain harmonisé ! »

Démarrage sur un lead simili-néo-classique cadencé par des pêches de batterie. S’ensuit des couplets au riff lourd et incisif. Mais ce n’est que pour mieux dégager la voie et créer le contraste sur un refrain très mélodique et extatique. Ghost navigue, comme souvent, entre ombre et lumière. Un break reprenant le refrain en mode « diabolique » vient ajouter de la théâtralité au titre.

« See The Light » :

« Comme un loup dans des habits de mouton (comprendre : un titre rock déguisé en ballade). Ceci est le ‘Unforgiven’ de cet album. Un hymne vibrant pour l’opprimé. »

De la douceur marque d’emblée les couplets, avec une batterie souple, ainsi que du piano. Encore une fois Ghost mise sur les contrastes puisque le refrain en deux temps s’impose à pleine puissance, très lumineux : le « drink me, eat me, then you see the light » scandé ne pouvait pas être plus à propos ainsi habillé dans des harmonies vocales – on imagine aussi en live distribution de vin et hosties aux spectateurs pour appuyer ces paroles. Le break est ici tenu par un lead de synthétiseur, rejoint par la guitare en harmonie.

« Miasma » :

« La première des pièces instrumentales de l’album, voulue pour illustrer une brume pestilentielle balayer le paysage. Ça rappelle les BO de Goblin, Vangelis et Queen. Un thème mélodique triomphant qui finalement laisse place à une véritable ‘bataille de solos’, culminant avec l’ultime récompense : sax ! »

Ce n’est effectivement pas une mais deux instrumentales en bonne et due forme que propose l’album, et ceci est la première. Mené par un lead de clavier et des harmonisations de guitare et basse, tandis que la guitare rythmique et la batterie s’occupent de poser des fondations solides et intelligibles. Après la mi-parcours, ça s’emballe et gagne progressivement en intensité pour aboutir à une succession de solos très chantants : guitare, clavier et un saxophone rock, très « eighties », à la manière du Sexy Sax Man !

« Dance Macabre » :

« Tubes néon, boules à facettes et pantalons sexy. ‘Dance Macabre’ est le son de votre groupe de hard rock favori en 1978 en étant suffisamment courageux pour composer un gros succès disco. Canalisant Kiss, Boston et Fleetwood Mac, le refrain est de la pure euphorie ! Aussi, dans le refrain, est-ce qu’il chante ‘Be with you’ ou ‘Bewitch you’ ? A vous de décider… »

Une grosse caisse qui marque le temps par-dessus un riff très hard rock pour un titre qui mise surtout sur l’entrain rythmique et mélodique. On avait remarqué les touches de glam dans « Rats », là elles sont on ne peut plus exacerbées, nous replongeant directement dans le début des années 80, avec son refrain entêtant et très dansant (à la croisée du « I Was Made For Loving You » de Kiss et le Bon Jovi des deux premiers albums), son traitement vocal, son solo, ses gimmicks rythmiques… tout est là pour qu’on s’y croit. « Just wanna be, wanna be with you in the moonlight. Just wanna be, I wanna be with you all night… »

« Pro Memoria » :

« Un point de vue cinématographique sur la mortalité. Le morceau démarre avec un passage à cordes de grande envergure et ensuite se pose sur un groove faisant penser au Led Zeppelin de ‘No Quarter’. Inspiré par Elton John, GNR, les Doors et The Boss… »

Des cordes lui confèrent tout de suite une dimension orchestrale (que l’on retrouve développé dans un final onirique), pour enchaîner sur une chanson délicate, avec une ride légère marquant le temps, du piano, de l’orgue… Ghost nous renvoie dans des sonorités pop un peu « flower power », dans un esprit proche de « He Is ». Le refrain s’impose comme un leitmotiv répété à l’envie à mesure que le titre progresse de façon relativement linéaire, doucereux dans sa mélodie, lugubre dans ses mots : « Don’t you forget about dying, don’t you forget about your friend death, don’t you forget that you will die » (et les références typiques à Lucifer). Pour finir sur des chœurs d’église sur fond d’orgue.

« Witch Image » :

« Ecrit le lendemain de la mort de Tom Petty (véridique !). Propulsé par un refrain AOR tordu et un autre break de guitare harmonisé à tirer les larmes des yeux. »

Il y a encore de la légèreté et de la douceur dans ce titre, renforcées par un son de flûte/mellotron et la mélodie vocale pleine de sensibilité. Les guitares n’en sont pas moins présentes, en arpèges discrets sur les couplets ou électriques pour donner de l’intensité aux refrains et à la partie solo, mais toujours entièrement dévouées à la mélodie.

« Helvetesfonster » :

« A littéralement traduire par ‘Fenêtres sur l’enfer’. Inspiré par la folk nordique traditionnelle avec des éléments de Pink Floyd et Mike Oldfield. Le morceau est pris en étau entre deux mélodies magnifiques et désolées. Un genre de bande son pour les lumières nordiques. »

Seconde instrumentale qui elle nous propulse directement dans le rock progressif des années 70. Il y a clairement du Arjen Lucassen (Ayreon) dans le feeling de ce morceau au tempo plutôt langoureux, avec sa flûte notamment, ses progressions harmoniques, sa structure sans cesse en évolution, avec breaks de piano et synthé. On retrouve une accalmie folk en guise de final, et globalement un côté assez cinématographique. On voit que si sur les morceaux chantés Ghost a misé sur l’immédiateté et la simplicité dans le but d’en faire des hits en puissance, il profite des instrumentales pour développer ses élans créatifs.

« Life Eternal » :

« La chanson d’amour gothique ultime – ‘Dracula’ filmé à l’intérieur d’une boule à neige. ‘Life Eternal’ est tout ce que vous adorez dans les power ballads distillé en une chanson. ‘Dream On’, ‘November Rain’, ‘Alone’, de multiples changements de tonalité et retournements de dynamiques dans une capsule de trois minutes ! »

On termine avec grâce et délicatesse avec cette chanson qui gagne peu à peu en ampleur pour faire office de final cathartique à l’album (servant, à cet égard, le même but que « Monstrance Clock » sur Infestissumam), en particulier lorsque apparaît la chorale lyrique répétant « forever », jusqu’à ce que Tobias Forge ne conclue : « If you had life eternal… »

NB : Nous vous rappelons que L’Intégrale Ghost By Radio Metal, un livre de 144 pages que nous avons consacré à Ghost, est actuellement disponible dans la boutique en ligne de Radio Metal et sur Amazon.



Laisser un commentaire

  • Rats illustre bien l’état de l’humanité.
    Ghost est visionnaire.

    [Reply]

    wulfgar

    ou suit des directives…la « music industry » est sous contrôle.J’attend cet bombe musicale avec impatience…

    Patate "Fromage" Charcuterie

    Ironie fulgurante…..

  • Patate "Fromage" Charcuterie dit :

    Aaaaaaaaah je veux l’écouteeeeeer

    [Reply]

    Sandwich jambon-fromage

    Eat my sandwich

    Patate "Fromage" Charcuterie

    Waow un cousin 🙂

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