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Interview   

Ghost en marche vers l’Olympe


Ça bouge du côté de Ghost en ce moment. Car oui, le line-up a dernièrement été renouvelé en intégralité, ce qui n’empêche pas le groupe de poursuivre sa conquête du monde, enchaînant sa tournée américaine de février/mars directement par une nouvelle tournée européenne. Infatigable ! Reste qu’évidemment, ces changements posent des questions quant à l’avenir de la musique de Ghost mais aussi son passé. Et qui de mieux que la plus haute autorité du « clergé » pour y répondre ?

Voici donc un extrait d’un tout récent entretien (toutefois antérieur de quelques jours aux récents rebondissements) que nous avons eu avec celle-ci, nous faisant comprendre que Ghost, en réalité, est avant tout un projet solo et que les mouvements dans les troupes ont été légion depuis Opus Eponymous, le premier album paru en 2010. De même, on en sait désormais plus sur le prochain album, qui succédera à Meliora, qui avait largement marqué les esprits en 2015. Un nouvel album à paraître dans un an mais dont la direction est déjà très claire. Et pour finir, un petit mot sur le rapport de Ghost à la France, puisque celui-ci jouera dans quelques jours, le 11 avril exactement, à guichet fermé à l’Olympia de Paris.

Sachez en outre que ceci n’est qu’un avant-goût d’un entretien qui sera prochainement disponible en intégralité dans un hors série papier dédié à Ghost que nous sommes actuellement en train de vous concocter.

Le guitariste Martin Persner a récemment révélé qu’il était la Nameless Ghoul Omega. Comment as-tu pris le fait qu’il ait révélé son identité, bien qu’il n’était plus dans le groupe à ce moment-là ?

C’était grosso-modo ce à quoi je m’attendais, donc ce n’était pas un gros choc. Il n’y a pas grand-chose de plus à dire [petits rires]. C’était parfaitement conforme à mes attentes.

Mais ne penses-tu pas que voir d’anciens membres révéler leur identité peut lever un peu le mystère qui entoure le groupe ?

Eh bien, ça lève évidemment le mystère pour eux. Je veux dire que ça me va. Ça ne me pose absolument aucun problème.

D’ailleurs, est-ce que les membres du groupe sont sous contrat pour ne pas qu’ils révèlent des éléments qui pourraient mener à leur identité pendant qu’ils sont dans le groupe ?

Je pense que l’une des erreurs a été de ne pas leur mettre de pression et ne pas leur imposer de contrat [petits rires]. Disons simplement que, de toute évidence, il n’y avait pas de telle clause, car je me disais que ça faisait [tacitement] partie de notre accord, mais ce n’était pas le cas, donc… Il n’y avait pas d’interdiction formelle de révéler son identité.

Tout le groupe a récemment été renouvelé. Qu’est-ce qui a motivé cette décision ?

Je ne peux pas te raconter toute l’histoire mais, sans rentrer dans les détails, tout le truc, et c’est un fait, est que Ghost n’a jamais été formé comme un groupe et son premier line-up a été formé après que le premier album ait été enregistré, et ce n’était qu’un line-up live. Et à partir de ce line-up, ça a changé de nombreuses fois. Si tu nous as suivis depuis que nous avons commencé à nous produire en concert en octobre 2010, tu auras remarqué qu’il y a eu de nombreux changements au fil des années. Aucune des personnes du line-up qui était en activité en novembre de l’année dernière n’a joué sur Opus Eponymous, par exemple, sache-le [petits rires]. Nous n’avons jamais formé le groupe ensemble, ça a toujours été, je suppose, un groupe à la Bathory, où il y avait des gens qui jouaient en live et les gens qui jouaient en live n’étaient pas forcément les mêmes qui ont joué sur les albums. Sur Opus et sur Meliora, il y a un batteur qui n’a jamais joué en live avec nous, par exemple. De mon côté, il n’y a jamais vraiment eu… Ce que certains fans semblent penser n’est pas vrai. Donc pour ma part, le fait est qu’arrivera un moment où les gens découvriront que ce qu’ils disent ou ce qu’ils pensent n’est pas correct, ce n’est pas basé sur la vérité, mais ça me va, pas de problème, pas d’inquiétude !

En dehors de tout le mystère qui entoure Ghost, ce qui fait partie de l’expérience, le bénéfice d’être anonyme n’est-il pas que, lorsque vous changez de line-up, il n’y a pas de grand drame parmi les fans comme il peut y en avoir pour d’autres groupes ?

Au fil des années, ça a été pratique, évidemment, mais il y a toujours des bavardages. Il y a eu des bavardages à propos de nouveaux membres pendant des années. Si tu regardes dans les forums de fans, ils ont toujours remarqué lorsqu’il y avait une nouvelle ghoul. Mais ouais, bien sûr, il y a un bénéfice, ça ne se transforme pas forcément en un concours de jet de tomates sur les médias, ce qui est bien. Ouais, ça aide. Mais les costumes et tout ont aussi été la malédiction du groupe pendant toutes ces années, car c’est la chose qui embrouille les gens quant à leur importance, et c’est difficile d’être ce groupe qui ne fait pas les choses comme les autres le font. C’est une bénédiction et une malédiction. J’adore faire Ghost, c’est putain de génial, c’est le meilleur boulot au monde, mais ça vient clairement avec un grand passif. C’est facile de s’en rendre compte maintenant… Bon, évidemment, mettre telle ou telle personne dans un masque et prendre cette personne sur une tournée, avec ce qui vient avec ça, sera un problème, parce que la plupart des gens sont aspirés dans cette idée de vouloir jouer du rock parce qu’ils veulent être connus, et ils veulent avoir de la reconnaissance. Je ne suis pas mieux ! Je veux également de la reconnaissance, mais je ne la veux pas sous forme de « likes » [petits rires]. Je me bat contre la nature humaine là, donc j’ai un peu abandonné cette lutte, cette bataille qu’on ne peut pas gagner.

Comment parviens-tu à maintenir la cohérence et le son du groupe en changeant tout ou partie du groupe ?

Je dois leur apprendre comment jouer les chansons. C’est ça que je fais. C’est comme ça que ça marche toujours.

Mais n’est-ce pas compliqué parfois pour les musiciens de s’approprier ton feeling ?

[Petits rires] Souvent, la clé est de leur apprendre à penser plus simplement. Je suis un batteur correct, je suis un bassiste correct, je suis un claviériste correct et je suis un guitariste plutôt bon. Et l’astuce est de les pousser à jouer en dessous de leurs capacités [petits rires] lorsqu’ils sont ensemble. Ça aide si tu as tout fixé au niveau des parties instrumentales, car ma manière de jouer de la basse est partout dans les parties de basse, ma façon de jouer de la batterie est partout sur les parties de batterie et mon approche du clavier est partout sur les parties de clavier. Donc la seule chose que je dois leur apprendre est « voilà comment tu joues ce riff » « Mais c’est tellement facile ! » « Oui, c’est le but » [petits rires]. Je veux dire, ça prend beaucoup de temps, bien sûr. C’est chronophage lorsque tu dois apprendre à tout le monde à, en quelque sorte, s’adapter à un style mais c’est comme ça que le groupe a commencé, c’est ce que je disais. Opus Eponymous a été enregistré avec un batteur de session et rien d’autre. Donc ça pose un peu les bases, c’est comme ça que ça sonne et c’est comme ça que c’est censé sonner, c’est à partir de ça que la musique s’est développée. Et ça, en soit, devient une bénédiction et une malédiction. Mais c’est comme ça que ça marche, donc…

C’est intéressant parce que ce ne sont pas tous les groupes qui peuvent faire ça. Dans de nombreux groupes, lorsque tu remplaces des membres, comme le guitariste soliste, tu entends la différence… Pas dans Ghost, apparemment.

Non parce que je joue les solos de guitare [petits rires], ça n’a pas d’importance. Je suis le guitariste lead [sur les albums].

Je sais que tu as commencé à travailler sur le prochain album. A quel genre de direction peut-on s’attendre ?

Vous pouvez vous attendre à quarante-cinq minutes de musique sur vinyle [petits rires]. Non, en fait, je vais enregistrer pendant tout l’automne et le nouvel album sortira d’ici un an à compter d’aujourd’hui. Ce sera un album plus sombre, c’est un peu l’idée parce que l’album se déroule à une époque que, je suppose, plein de gens, particulièrement en Europe, ont trouvée complètement apocalyptique, et cette période a fait énormément de victimes, mais elle a aussi mené le continent à prospérer après coup. C’est un album qui sera complètement imprégné par la mort, mais ce sera aussi un album sur la survie. Le fait de combiner ces deux choses est mon moteur dans la conception de cet album. Car ce sera sombre mais il y aura… Tu sais, afin de vraiment, vraiment voir l’obscurité, on a besoin de lumière, de manière à avoir une référence et savoir reconnaître l’obscurité. C’est ma vocation aujourd’hui, faire cet album.

Vous avez proposé un show spécial au Hellfest l’année dernière, et là, vous allez donner un concert à guichet fermé à l’Olympia à Paris. Avez-vous un rapport particulier avec le public Français ?

Oh, complètement ! Oh ouais ! Je suppose que le plus grand moment pour nous était lorsque nous étions au Hellfest il y des années et que nous avons échangé nos positions avec Danzig, et nous avons, un peu accidentellement, joué tard au Hellfest, et ceci a provoqué un déferlement de médias. Au début du cycle de Meliora, je pense que nous avons fait… Est-ce que c’était dix, onze, douze concerts en France ? Et ça a assurément approfondi notre engouement pour le pays, surtout avec toute cette bonne nourriture. Mon putain de Dieu ! [Rires] Et toutes les belles salles et les publics… En fait, j’adore être en France, j’adore jouer en France, ça donne vraiment l’impression que nous avons une compréhension mutuelle très spéciale. Même si je suis très content que nous jouions à l’Olympia, je me sens en fait un peu désolé que nous ne fassions pas plus en France. Du côté du groupe et du point de vue de l’entourage de tournée, nous demandions à faire davantage de concerts en France, simplement parce que nous voulons passer plus de temps là-bas. Mais je sais que c’était dur d’insérer ça dans le planning. Malheureusement, nous n’avons pas non plus pu surclasser le show vers une salle plus grande, car les salles plus grandes n’étaient apparemment pas disponibles. Donc, ouais… [Petits rires] Mais ce sera un concert intime bien sympa, et nous reviendrons la prochaine fois et feront plus ! Ou plus grand ! J’ai hâte de faire [l’album] et le sortir et revenir pour jouer au Zénith pour vous !

Interview réalisée par téléphone le 28 mars 2017 par Nicolas Gricourt.
Retranscription & traduction : Nicolas Gricourt.

Site Internet officiel de Ghost : ghost-official.com



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  • Asp Explorer dit :

    En tout cas cet article est amplement repris dans les media anglo-saxons, félicitations.

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  • https://www.youtube.com/watch?v=sdNg0DVjTvU

    tenez si ça peut vous informer à ce sujet oui bientôt un nouvelle album dit par T.F

    [Reply]

    Pok

    pas mal mais trop haché (en raison du format) pour être vraiment précise.
    + 2-3 erreurs du type SS était dans Ghost avant MP (genre au manette du 1er morceau du 1er album) et non l’inverse.
    Mai spas mal quand même 🙂

  • Si je comprends bien vous avez interviewé Papa Emeritus ? A ma connaissance il ne donne jamais d’interview, c’est les ghouls qui s’en chargent …

    [Reply]

    Pok

    Dans tout les interviews c’est Tobias Forge. Peut importe la tenue.

    Pat

    celle -là est excellente ! 🙂

  • « un hors série papier dédié à Ghost »

    Sérieusement ? Ce sketch 😀

    Dans tous les cas, le timing n’est pas super bon 😉

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