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Chronique Focus   

Godsmack – Lighting Up The Sky


Lightning Up The Sky devrait être le chant du cygne pour Godsmack si l’on en croit les dires du frontman Sully Erna. Pour être plus précis, le groupe arrêtera simplement de travailler en studio, pas de se produire sur scène. Le nouvel opus nous parvient cinq années après When Legends Rise (2018), soit le temps d’attente le plus long entre deux albums des Américains. L’effort a la lourde tâche de conclure dignement la carrière créative du groupe, s’il s’en tient à ce qu’il prétend. Lightning Up The Sky multiplie les accroches, les grands refrains heavy rock et les soli comme s’il ne voulait rien oublier avant de s’en aller. Des adieux en grande pompe en somme.

Lightning Up The Sky a été produit par le chanteur guitariste Sully Erna et Andrew Murdoch, qui avaient déjà travaillé ensemble sur les deux premiers disques du groupe, comme pour boucler la boucle. Il s’inspire, à l’instar des œuvres précédentes, de la vie du frontman – notamment de sa carrière – sans devenir pour autant complètement autobiographique. Les thèmes abordés par Godsmack doivent résonner pour chaque auditeur : c’est une histoire de rencontres, de relations difficiles, de difficultés surmontées, d’amour, de trahisons, d’un climat mondial qui se détériore et de l’appréhension qui en découle. De la vie donc. Surtout, il est question de ce qu’on laisse derrière soi. « You And I » ouvre directement les débats suite à sa très courte introduction fuzz dans la pure tradition stoner. La formation centre son propos sur le groove du premier riff qui permet de constater que tous les ingrédients de la formule Godsmack sont présents. Sully Erna guide l’ensemble avec l’aisance qu’on lui connaît. Sans aller jusqu’à se présenter en pantoufles, le quatuor honore tous les canons du heavy rock US avec cette volonté de nous rendre l’écoute la plus confortable possible. « Red White & Blue » s’emballe davantage sans pour autant complètement décoller. La batterie de Shannon Larkin en devient presque enfantine, ce qui sied parfaitement à l’énergie dansante du titre. « Red White & Blue » est le rock de fessier moulé par le jean par excellence. « Surrender » amène quant à lui davantage d’agressivité dans le riffing et de la gravité dans les mélodies. La composition voit Sully sortir légèrement du registre purement rock pour arpenter des terres plus proches du pop-punk sans aller jusqu’à se travestir. « Surrender » présente le versant émotionnel du mont Godsmack, la nostalgie et le regret made in USA transmis par ce « I really need a break » scandé plusieurs fois avec ferveur.

Indéniablement, les Américains ont eu pour dessein de blinder leur dernière œuvre d’accroches mélodiques. Sitôt « Surrender » terminé, les leads de « What About Me » pointent et proposent exactement la même énergie. Le groupe introduit quelques arpèges mélodiques censés contraster avec les power-chords déployés lors des refrains. La ballade « Truth » introduite au piano intervient de manière extrêmement prévisible. Sully Erna respecte les règles du jeu à la lettre en modulant davantage sa voix et Shannon Larkin fait de sa partie un cas d’école. Le groupe va évidemment jusqu’à introduire des arrangements de cordes pour arracher les larmes et prône le décollage par un solo cheveux au vent. La science du tracklisting fait que le rock binaire d’« Hell’s Not Dead » se charge de ramener le muscle sans pour autant s’éloigner de l’affect pour les refrains FM. La progression de Lightning Up The Sky se perçoit légèrement comme deux accélérations successives interrompues par l’arrêt au stand de « Truth ». « Soul On Fire » se refuse à lever le pied tout au long de son déroulé et présente des musiciens davantage convaincants lorsqu’il s’agit de dérouler sur un tempo plus relevé. Il y a toujours cet art du songwriting extrêmement efficace, cette fois porté par une dynamique solide. « Let’s Go » réintroduit cette science du groove dont sont capables Sully Erna et Tony Rombola. La recette Godsmack accueille quelques variations bienvenues avec « Best Of Times » qui centre sa colonne rythmique sur les accents de basse, ce qui confère un cachet supplémentaire au riff qui s’ensuit et aux élancées vocales de Sully. « Best Of Times » crée ainsi de la tension dans son déroulé. « Growing Old » en revient à l’exercice de la pseudo-ballade aux accents blues. Qui dit réflexion sur la vieillesse dit arpèges et notes de piano qui viennent se greffer progressivement. Méditation sur le porche en rocking-chair oblige. L’album se conclut par « Lightning Up The Sky » justement qui fait la synthèse de tout ce dont est capable Godsmack : de la mélodie progressivement accentuée qui vient se nourrir des leads et d’accords grandeur nature sur lesquels Sully Erna peut s’en donner à cœur joie.

Lightning Up The Sky ravira sans peine les amateurs de Godsmack tant il regorge de plages efficaces et de refrains faciles à appréhender. Chaque titre est presque un poncif en soi, honorant tous les codes du rock US quitte à parfois se limiter et à ne pas parvenir toujours à l’énergie souhaitée. Ce dernier opus témoigne de la régularité d’un groupe trop amoureux de cette musique pour en dévier – ce qui est tout à fait louable. Quoi qu’il en soit, en arrêtant d’écrire, Godsmack prive le genre d’un de ses plus fervents défenseurs.

Chanson « You And I » :

Clip vidéo de la chanson « Surrender » :

Album Lighting Up The Sky, sortie le 24 février 2023 via BMG. Disponible à l’achat ici



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