Le Greenfield Festival se termine en ce moment même du côté d’Interlaken (Suisse), une ville bucolique située dans le canton de Berne. Ce paysage magnifique mêlant lacs et montagne accueille chaque année le Greenfield qui propose une affiche diversifiée où des groupes de metal côtoient des formations plus rock. Nous avons choisi de vous faire vivre les deux premiers jours du festival, avec notamment les groupes System Of A Down, Foo Fighters, Disturbed ou encore Lacuna Coil, dans le cadre d’un reportage qui fera par conséquent abstraction de la troisième et dernière journée qui se déroule en ce samedi 11 juin. Nous ouvrons donc notre saison des festivals avec ce carnet de route des 9 et 10 juin spécial Greenfield Festival 2011.
C’est parti !
Festival : Greenfield Festival
Artistes chroniqués : System Of A Down – Dredg – Foo Fighters – Navel – Kvelertak – Parkway Drive – Sick Of It All – Wolfmother – Lacuna Coil – Apocalyptica – Disturbed
Lieu : Interlaken
Dates : 9/11 juin 2011
Pour commencer, on ne pouvait omettre ce fameux motard qui sur la route Lyon – Interlaken a doublé notre Twingo sur sa gauche ce jeudi 9 juin, profitant ainsi d’un espace de quelques centimètres entre la glissière et le rétroviseur de la voiture. Tout en réitérant cet exploit juste après avec la voiture qui se trouvait juste devant nous. « Prends-le en photo cet imbécile ! » cria immédiatement Dimebag tout en me précisant sur le sujet « ce que tu viens de voir, c’est la première fois de ma vie en tant que conducteur que ça m’arrive ! Et après ça on s’étonne de retrouver plus tard des bouquets de fleurs sur les glissières avec la mention « Jean – 22 ans » ! ».
Mais heureusement tous les Suisses ne sont pas comme ça. Car oui, soyez rassurés, ils peuvent aussi être comme sur la photo ci-dessous…
Trêves de plaisanteries, au moment où nous pénétrons dans l’enceinte réservée aux festivaliers System Of A Down s’apprête à démarrer son show. Le concert de la veille donné à Paris nous avait comblés car la prestation du groupe alliait puissance et dynamisme. Or, sur ce concert du Greenfield, System aura proposé un set très correct mais avec un son qui n’était clairement pas à la hauteur d’un groupe de ce standing évoluant sur une scène principale. Placé sur la gauche de la scène côté Shavo (basse), le public n’entendait qu’à peine la voix de Serj Tankian. Chose qui allait déjà mieux lorsque le fan était placé au centre de l’assemblée… sauf que dans ce cas c’est la guitare de Daron qui offrait un son très approximatif !
Mais malgré ces soucis pour le moins frustrants, System aura quand même apporté sa dose de bonne musique aux spectateurs. En tout cas on aura très vite noté la différence entre un public acquis à la cause du groupe comme la veille à Paris et une audience de festoche moins démonstrative même si elle comporte bien sûr des fans de System s’étant rendu sur place avant tout pour les voir. Voici un exemple simple pour illustrer le propos : quand Daron Malakian plaisante sur son sexe avant le titre « Cigaro » devant 15 000 fans à Bercy le public le conspue par jeu et quand le même musicien taquine le public Suisse le lendemain de la même manière il n’obtient rien en retour… si ce n’est de l’indifférence !
Si l’ambiance n’était pas la même qu’en salle, ces 1h15 de set seront tout de même passées rapidement.
Setlist System Of A Down * :
Prison Song
Soldier Side – Intro
B.Y.O.B.
Needles
Deer Dance
Radio/Video
Hypnotize
Question!
Suggestions
Psycho
Chop Suey!
Lonely Day
Bounce
Kill Rock ‘n Roll
Lost in Hollywood
Aerials
Tentative
Cigaro
Suite-Pee
War?
Toxicity
Sugar
Rapide, c’est justement ce qu’il fallait être pour passer de la fin du show de System prévu à 22h15 au début du set des Américains de Dredg qui démarrait à… 22h15 ! Ah les festivals de metal : que de bons groupes et parfois des dilemmes insolubles. Si Dimebag choisissait pour sa part de savourer la prestation de SOAD jusqu’à son terme, votre serviteur optait plutôt pour le rock alternatif de Dredg sur la seconde scène.
Pourquoi ce groupe qui fait de la si bonne musique ne passe jamais en France ? En voilà une vraie question… dont vous aurez la réponse très prochainement sur le site de Radio Metal ! En effet nous avons profité du passage de la bande à Gavin Hayes (chant) au Greenfield pour faire l’interview de la formation. Et c’est justement Gavin qui vous donnera quelques infos et ressentis sur l’actualité du groupe qui vient de sortir Chuckles And Mr. Squeezy, un cinquième album décrié à cause de son côté expérimental.
Justement, sur scène Dredg a choisi de faire honneur à cet opus avec quelques titres mais sans toutefois oublier ses classiques dont un remarquable triptyque figurant au début de concert « Not That Simple – Bug Eyes – Information ». C’est dans une ambiance très club et devant un public de quelques centaines de personnes que la formation partagera en toute intimité ses pépites. L’élégance vestimentaire des musiciens faisant écho à des compositions intenses embellies par la voix du chanteur. Sans oublier la présence sur scène de lumières tamisées du plus bel effet car parfaitement adaptées à la musique. La bonne entente entre les membres du groupe étant par ailleurs palpable grâce aux petits sourires complices échangés durant le set, ce qui participera à l’atmosphère chaleureuse se dégageant de ce show.
Voir Dredg pendant 60 minutes au cœur des montagnes : que demander de plus ?
Setlist Dredg :
Another Tribe
Upon Returning
Not That Simple
Bug Eyes
Information
Whoa Is Me
Movement V: 90 Hour Sleep
Lightswitch
Planting Seeds
Down Without A Fight
Of The Room
The Thought Of Losing You
Hungover On A Tuesday
The Canyon Behind Her
Down To The Cellar
« Que demander de plus ? Voir les Foo Fighters ! » me répondraient probablement mes collègues ! Eh bien justement le groupe de Dave Grohl, l’ex-batteur de Nirvana, était la tête d’affiche de la journée de jeudi et force est de constater que les Foo Fighters auront délivré un set aux petits oignons bénéficiant d’un son qui, contrairement à System Of A Down, était plus que correct. Un public très réceptif savourera comme il se doit ce concert qui conclura à 1h du matin une journée bien remplie.
Setlist Foo Fighters :
All My Life
Rope
The Pretender
My Hero
Learn To Fly
White Limo
Arlandria
Breakout
Cold Day In The Sun
I’ll Stick Around
Stacked Actors
Solo de batterie
Hey, Johnny Park!
Monkey Wrench
Let It Die
Generator
Walk
Times Like These
Young Man Blues (reprise de Mose Allison)
Best Of You
Tie Your Mother Down (reprise de Queen)
Breakdown (reprise de Tom Petty)
Everlong
Le lendemain nous démarrons notre journée musicale avec Navel, un trio venu de Suisse qui proposera une musique très rock également inspiré par toute la scène stoner. Vétû simplement – T-Shirts, chemises et jeans – Navel aura su séduire le public du Greenfield avec des compos faisant bouger les têtes et parvenant à compenser un jeu de scène assez statique. Une jolie découverte même si cinq minutes avant la fin du show de Navel nous avons dû quitter précipitamment la Mainstage et la raison se trouve en un seul mot : Kvelertak !
Nous n’avons pas été déçus du voyage car pendant trente minutes les Norvégiens nous ont pris à la gorge pour nous faire rentrer le plus grand nombre de riffs possibles dans la tête ! Comment ne pas en redemander d’ailleurs ? Trente minutes ce n’est pas assez mais c’était malgré tout suffisant pour savourer les compos de son premier album sorti l’année dernière, un opus éponyme qui mélange les genres et fait plaisir aux esgourdes. Au chant, Erlend Hjelvik n’hésite pas à faire du stage diving pendant que ses comparses sont actifs et en imposent. Il faut dire qu’avec cinq musiciens plus un batteur sur la petite scène du Greenfield, l’ambiance devient tout de suite plus énergique ! Seul bémol à ce concert, la difficulté de distinguer dans ce marasme sonore toutes les subtilités de la musique du groupe. Mais Kvelertak est déjà capable d’allier bonnes compos et énergie sur scène donc il suffit finalement de quelques petits aménagements sur le son pour que cet artiste gagne complètement la partie en live.
Setlist Kvelertak :
Fossegrim
Sjøhyenar (Havets Herrer)
Blodtørst
Offernatt
Ulvetid
Nekroskop
Ordsmedar Av rang
Mjød
On enchaîne avec Parkway Drive qui commence son set sur la Mainstage à 15h30. On note un guitariste en fauteuil roulant à cause d’un problème à la jambe gauche ce qui dépeint un peu dans le paysage car Parkway Drive propose un metalcore où tous les membres du groupe bougent sans arrêts. Mais notre ami parvient quand même à bien tirer son épingle du jeu sur son fauteuil amovible ! Si les compos de Parkway Drive peuvent être un peu redondantes à la longue, il n’en demeure pas moins que sa musique est une incitation au headbanguing et que le groupe aura réussi à faire taper des mains bon nombre de festivaliers qui, a priori, n’avaient pas fait le déplacement pour eux. Petite anecdote sur ce concert : quand vous êtes au milieu de la foule et qu’un hélicoptère (un vrai hein, pas un jouet !) sort de derrière la scène façon Supercoptère, eh bien ça fait très bizarre.
Mais c’est aussi ça le charme particulier du Greenfield…
Un coup d’œil sur la seconde scène, nous amènera vers Frank Turner qui délivrera un set festif ce qui sera également le cas, dans un autre registre, de Sick Of It All pour sa tournée des 25 ans. Toujours aussi actif sur scène, le quatuor aura comme à son habitude réussi son pari scénique. Idem pour Wolfmother et son hard/blues très Led Zeppelin qui, emmené par Andrew Stockdale et sa coupe afro, a été une sacrée claque sur la Mainstage alors que la pluie battait son plein. Il faut dire que, questions compos, qu’est-ce qu’ils envoient nos amis de Wolfmother ! Une base musicale très Led Zep’, des soli incroyables et un humour du tonnerre : « oulala je suis dans un festival de metal alors je vais prendre une grosse voix » rigolera par exemple le chanteur en imitant le frontman lambda de death metal. De l’humour et de la grande musique qui sentait bon le rock, Wolfmother aura effectué un super show.
A 19h45, c’est au tour de Lacuna Coil de fouler les planches. Dans des tenues rouges et noires élégantes, Cristina et Andrea proposeront un show rodé et cohérent tout en faisant participer la foule (Cristina fera chanter la gauche du public contre la droite). Bien entendu ce sont les tubes comme « Spellbound » ou « Our Truth » qui feront le plus taper du pied. Soulignons également qu’au cours de cette prestation donnée en plein jour, la reprise de Depeche Mode « Enjoy The Silence » a été un élément très fédérateur au sein du public. Lacuna Coil s’en est donc sorti avec les honneurs et sous les applaudissements.
Setlist Lacuna Coil :
Underdog
I’m Not Afraid
Fragments Of Faith
To The Edge
What I See
Closer
I Won’t Tell You
Heaven’s A Lie
Enjoy The Silence (reprise de Depeche Mode)
Wide Awake
Swamped
Fragile
Survive
Spellbound
Our Truth
Trente minutes plus tard, c’était au tour d’Apocalyptica de démarrer son set pour présenter 7th Symphony, son nouvel opus. Le début du show – qui laisse la part belle aux violoncelles avant que la batterie ne finisse par accélérer l’ensemble avec un tempo de fou – donne une sacrée dimension à la musique d’Apocalyptica et montre que la décision de ne pas se satisfaire uniquement des violoncelles sur scène et sur album est la plus pertinente/percutante. Les trois violoncellistes interpréteront évidemment les chansons du dernier disque tout en faisant la part belle aux reprises de Metallica (« Master Of Puppets », « Seek And Destroy » ou encore un très joli « Nothing Else Matters ») tout en se permettant de faire un rappel. Un bravo mérité pour les Finlandais.
La pluie avait choisi d’être présente pour accompagner le festivalier dans l’attente du show de Disturbed. Malgré tout, ce sont des milliers de fans qui se massèrent devant la scène principale. Et pour cause ! Des tubes en veux-tu en voilà avec une setlist parfaite, un show travaillé avec une intro imagée en fond de scène digne d’un film, des flammes donnant un coup de chaud au spectateur, un David Draiman (chant) charismatique en maître de cérémonie : quelle critique peut-on décemment émettre sur ce set des américains ? Allez, pour la forme on mentionnera tout de même un gros show qui, par moment, perd un peu en spontanéité mais cette critique peut aussi être analysée à l’envers en soulignant simplement que Disturbed est un groupe professionnel qui a l’expérience de la scène. Un très bon concert donc qui aura réuni en l’air les milliers de poings de la communauté Disturbed.
Setlist Disturbed :
Remnants
Asylum
The Game
Prayer
Liberate
The Infection
Land Of Confusion (reprise de Genesis)
The Animal
Inside The Fire
Stupify
Warrior
Haunted
Another Way To Die
Ten Thousand Fists
Encore:
Indestructible
Solo de batterie
Down With The Sickness
La fin du set de Disturbed sonne le glas de la deuxième journée de ce Greenfield et de notre présence en Suisse. Nous vous incitons clairement à découvrir ce festival car il a un côté humain qui rappelle la bonne ambiance du Hellfest. Une des différences entre les deux fests est toutefois qu’à Interlaken, le Greenfield a seulement deux scènes ce qui fait que l’accessibilité est également un de ses points forts. Notre tente était par exemple située à 100 mètres de la scène principale !
Une grosse affiche qui se tient chaque année dans un cadre naturel exceptionnel où les distances pour le festivalier sont réduites : Le Greenfield Festival est un sacré must.
* Toutes les setlists de cet article sont données à titre indicatif
Salut Sorlag,
En effet Dredg n’est jamais allé aussi loin dans l’expérimentation avec ce disque.
« Ode To The Sun » fait partie des titres dont je ne suis pas sûr de la présence, d’où la dernière phrase de ce compte-rendu. En fait je suis un gros fan de ce morceau mais je n’en garde aucun souvenir sur ce concert. Si je me réfère aux dates de concerts de Dredg en juin en effet on peut émettre l’hypothèse de sa présence mais si l’on regarde les dates américaines en mai, on note aussi son absence !
Bref sur ce coup je ne sais vraiment pas ! 🙂
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Merci pour ce compte-rendu! Je voulais juste rebondir sur ça :
« Chuckles And Mr. Squeezy, un cinquième album décrié à cause de son côté expérimental. » Euh m’étonnerais que Dredg soit critiqué pour son côté expérimental, ils en ont toujours fait! Non réellement, cet album est critiquable et critiqué parce que cette fois-ci, l’expérimentation s’est dirigée vers un genre (electro-pop) qui n’en valait vraiment pas la peine et où le groupe s’en sort, à mon avis, très mal! Bref, je verrais ce qu’ils en disent avec l’interview ^^
PS : C’est normal une setlist de Dredg sans Ode To The Sun d’ailleurs? (Je demande réellement hein, j’en sais rien ^^)
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Ce que j’aime chez RadioMetal, c’est qu’on peut se balancer le générique de Supercopter en lisant un compte-rendu de festival et ça, c’est grand !
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