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Vide(o)rdure   

Guns N’ Roses : Sweet Child O’ Nouvelle-Orléans


N’est-il pas plaisant de se laisser surprendre par la musique ? De se laisser avoir par celle-ci ? On a tous déjà été déconcertés par une approche artistique, en l’occurrence musicale, désarmante. Avec le Net, rien de plus simple : un clic et voilà une immense boîte de chocolats ouverte sous le nez de l’internaute. Et bien sûr, comme dirait la maman de Forrest : on ne sait jamais vraiment sur quoi on va tomber… Ne reste qu’à en piocher un, puis deux, puis trois, espérant toujours tomber sur meilleur que précédemment. Et donc là, le chocolat c’est du Guns N’ Roses. Pas dégueulasse comme gourmandise. Or, le voici fourré au blues et au vieux jazz, celui qui sent à plein poumon la fumée froide des cigares écrasés et le bourbon dans un jovial et dansant jazz-club de la Nouvelle-Orléans, à la fin des années 40.

Ici mené par la chanteuse blues Miche Braden, le Postmodern Juxebox – dirigé par le pianiste Scott Bradlee, dont le but est de détourner des titres pop et rock dans un registre ragtime, jazz ou swing – s’est donc attelé à ré-arranger la face d’Axl Rose et de ses comparses avec une reprise du ô combien classique « Sweet Child O’ Mine », transformé en ce qui pourrait-être le parfait fond sonore d’un cabaret américain, où l’on chante le blues en sirotant une boisson maltée dans son atmosphère embrumée. Sans être extraordinaire, c’est bougrement nostalgique et sensuel .

Le Postmodern Juxebox renvoie la pop au passé. Pressée comme une orange dont on retirerait la pulpe pop, décompressée, elle swingue ! Ci-dessus, l’exemple est flagrant. Si la version de base n’est pas loin – difficile de ne pas s’y retrouver une fois arrivé au refrain -, le réarrangement fait partie des gènes de la musique et sait lui être positif quand il est bien mené. Là est donc le tour de force : transposer une œuvre profondément inscrite dans une période précise, un contexte, à une époque antérieure. Ce qui permet de faire naître chez l’auditeur de nouvelles images à associer au morceau, enrichissant, in fine, le titre initial.

Robyn Adele Anderson, chanteuse initiale du projet, expliquait l’an dernier chez Pipe Dream (propos rapportés par Blabbermouth) : « [Scott Bradlee] est venu avec le projet il y a quelques années quand il commençait seulement à faire des reprises dans différents genres. J’ai adoré l’idée, mais je ne me suis pas impliquée dans le projet jusqu’à février 2013 quand Scott m’a demandé pour la première fois d’être dans une vidéo (notre reprise vintage de « Thrift Shop » ; cf. ci-dessous) et nous avons continué à faire des vidéos ensemble depuis. » Elle ajoute : « Le processus de création de ces vidéos actuellement est très simple. Premièrement, Scott et moi-même piochons des chansons que nous pensons populaires (soit une chanson que tout le monde aime ou que tout le monde déteste). Scott crée ensuite les arrangements musicaux alors que moi je crée ou altère la mélodie (particulièrement s’il s’agit d’une chanson de rap). Puis nous allons ensemble à l’appartement de Scott, répétons un petit moment, et ensuite on filme ! » Évidemment, en reprenant une chanson traitant de la récupération de vieille frusques pour créer une nouvelle apparence plus mode, l’expérience prend tout son temps…

Cependant, il arrive que la démarche ne soit qu’à moitié réussie. La faute à des titres d’origine parfois trop incrustés dans l’esprit collectif tels qu’ils sont initialement sortis. Le but d’un ré-arrangement vise à moduler l’identité d’un titre plus qu’à l’en dépouiller. Ainsi, quand le Postmodern Juxbox s’attaque au ultra-diffusé « Get Lucky » des Daft Punk, la surexposition au titre de base ayant conditionné l’oreille à une certaine approche de celui-ci, et quand bien même, à travers une version fort bien maîtrisée et plus qu’agréable, le band y met une touche irlandaise et joyeuse, impossible de ne pas recouper instinctivement avec le morceau de base.

Enfin, pour les fondus de ce genre d’expérience, Scott Bradlee donne aussi dans la reprise façon Motown de groupes comme Nickelback, avec un EP complet dédié à cette entreprise. Exemple ci-dessous :



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  • Teeeeellement plus bandant qu’un live report du concert de Dream Theater au Zénith…
    Bon là j’arrête, c’est peine perdue je crois.

    [Reply]

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