Gus G. a beau être un relativement jeune guitariste, il a déjà derrière lui une carrière bien fournie. Le nombre de formations qu’il a marqué de son empreinte est imposant (Firewind, Nightrage, Dream Evil ou Mystic Prophecy), sans compter ses participations ponctuelles (Arch Enemy). Et depuis qu’il a été pris sous l’aile du Prince Des Ténèbres lui-même, Ozzy Osbourne, Gus G. s’est soudainement retrouvé propulsé sous le feu des projecteurs. On aurait difficilement imaginé de meilleures conditions pour le voir tenter un envol sous son propre patronyme.
Et celui – le patronyme – de cet album solo ne fait pas dans l’ambiguïté : I Am The Fire. Une déclaration forte, quelque peu égocentrique – mais après tout c’est un album solo – voire prétentieuse. Gus G. « pète le feu » et compte bien l’exprimer. Aux premiers abords on s’attendrait à un album de guitar hero typique avec son lot de feux d’artifices guitaristiques. Évidemment, l’album regorge de riffs et de solos. Deux étincelantes instrumentales sont d’ailleurs là pour laisser parler la poudre, sur lesquelles le musicien grec s’est offert les services de Daniel Erlandsson à la batterie ainsi que des bassistes Dave Ellefson et Billy Sheehan, ici étonnamment sobre. Mais au bout du compte voilà un album pas aussi pédant et auto-centré qu’on pourrait le croire.
Au contraire, I Am The Fire est né d’une collaboration, celle avec le chanteur Mats Levén qui pose sa voix exquise sur quatre des chansons, alors que le reste est porté par divers autres vocalistes offrant de nombreuses couleurs aux compositions. Alexia Rodriguez s’impose dans un registre entre Gwen Stefani et Maria Brink, le grand Jeff Scott Soto apporte sa patte 80’s, tout comme Michael Starr fidèle à ses mimiques empruntées à David Lee Roth, tandis que Tom S. Englund la joue mélancolique, registre qui lui colle décidément à la peau. Un album, en sus, qui s’attache avant tout à offrir des chansons entêtantes (« Blame It On Me ») plutôt que des exploits de techniciens. On y découvre des teintes hard, sleaze voire classic rock, moins connues dans la palette du guitariste, avec ce qu’il faut de modernité, dans une veine parfois proche d’un Sixx AM (l’éponyme) ou Halestorm (« Long Way Down »). Au final, Gus G. ne cherche pas à prouver quoi que ce soit et c’est surement pour ça qu’on prend plaisir à traverser ce I Am The Fire.
Ci-dessous le clip de « My Will be Done » et « I Am The Fire » :
Album I Am The Fire, sortie le 17 mars 2014 chez Century Media Records.
Mouai, pas très original je trouve
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