Il en faut pour tout le monde dans le metal : des musiques calmes, ambiantes, plus violentes voire même crasseuses. Il est amusant de pogoter à un concert de thrash, il est impressionnant de constater la maîtrise d’un groupe de progressif, il est relaxant d’écouter du black atmosphérique et c’est par exemple un bon défouloir que de se rendre dans une fosse punk. Mais parfois on a juste envie de se déguiser en banane, de casser des bouteilles par terre et de jouer avec du PQ en montant sur scène. C’est pour cette raison que le goregrind a été inventé et qu’un public a été trouvé dans cette belle scène metal ! Un style qui est peut-être le plus à part dans ce mouvement musical et qui fait aussi souvent partie des moins appréciés. Pourtant ces moments où l’on oublie toute responsabilité, voire toute pudeur, ont sûrement bien des aspects thérapeutiques.
Ce qui est sûr, c’est que les salles ont malgré tout refusé petit à petit d’accueillir ces groupes dans leurs antres… connaissant parfaitement ce qu’un show pareil signifie en termes de nettoyage.
Artistes : Gutalax – Spasm – Guineapig – Squirtophobic
Date : 25 avril 2017
Salle : Glazart
Ville : Paris [75]
Quelle bonne surprise du coup de voir Garmonbozia proposer à Glazart une belle affiche de grind ! Au programme : Squitophobic et leur petite danse sur scène, Guinea Pig et leur aspect plus classique. Puis Spasm, un monsieur en fort embonpoint vêtu d’un string Borat, pour finir sur les piliers venus de République Tchèque : Gutalax. Une affiche que l’on a plutôt l’habitude de voir à l’Obscene Extreme plutôt que dans l’hexagone. Mesdames et messieurs les petits cochons, bienvenue au Gorecrusher tour 2017 !
L’hystérie est encore plus importante quand, à la demande des fans, le chanteur démarre une reprise du tube de Plastic Bertrand « Ça Plane Pour moi ». On se demande presque pourquoi personne n’y avait pensé avant, tellement ce combo improbable était nécessaire à la scène musicale. L’ambiance globale nous rappelle d’ailleurs les prémices du punk en Angleterre, autant par l’énergie du public que par la durée des morceaux. Au début du punk, il y avait toujours une personne pour danser sur scène avec le groupe qui se produisait sur les planches. Ici le concept a évolué et ce sont des dizaines de personnes qui se retrouvent à chanter avec la formation sur scène !
Setlist :
Tukka Tukka
Retards Can’t Cook spaghetti
Budapester Bumsorchester
Granny gangbang
Horse Cheese Liver Cheese
Cuntry Loads
Brutal Nudl
SQ Army
Teenage Mutant Hiroshima
Turbo Midget Wrestling
Ça Plane Pour Moi (Plastic Bertrand)
Woody Futpecker
Donkey Punch
Car la musique des Italiens de Guinea Pig, bien que faisant trémousser l’audience comme il faut, reste moins agréable à écouter que Squirtophobic. Des lumières plus sombres et moins variées sont à noter, et même si c’est une musique où l’on peut fermer les yeux sur bien des aspects, lorsqu’un groupe manque de précision sur son aspect technique, on le remarque vite. Néanmoins l’énergie est toujours de mise, et le bassiste/chanteur n’hésitera pas à faire des slams dans le public. C’est dans ce genre de musique que la barrière artiste/public est complètement brisée et où les membres accueillent à bras ouverts les fans sur scène pour danser ensemble.
Setlist :
Defoliation Bacilli Bomb
Caterpillar
Maruta
Coccobacilli Shotgun
Project Sunshine
Pathogen Stimulator
Plasmodium
Epidemic
Spine-covered Larva
Spastic Genoma Spread
Terminator Mosquito
Rice Blast Fungus
Et le chanteur le dira même après à certains fans : il s’agit ici de leur meilleur date de la tournée.
Setlist :
Juice Foreplay
Wtf
Lick Your FIngers
Ladyboy Party
Tranny Pop
Ozolagnia
Sound Of Libido
Beautiful Human Toilet
Suck My diick
I Tun A Bitch
Wa Wanna Destroy
Gib Mir Deinen Schwanz
Masturbation
Miss Piss
Paedophilic Kinder Party
Sous l’ovation de Paris, le groupe est parti pour donner une performance riche en couleur (et odeur). Car en effet on observe au bout d’un moment les odeurs de boules puantes ayant cerné la salle d’un doux fumet. À part cela, c’est la fête : de la poupée gonflable volante à un chanteur nous montrant son derrière pour que le public lui mette une « olive ». Accueillant les fans sur scène pour se lancer dans des slams, ou même chanter directement avec eux, il n’y a plus de limites. On est dans la continuité parfaite de ce que la soirée avait auguré. Et on peut penser que le groupe a trop de musiciens, trop de cordes pour ce qu’ils jouent. Pourtant c’est bien plus agréable que ce à quoi on aurait pu s’attendre, avec surtout une prestation vocale très réussie de la part du chanteur. Une voix que l’on entend si rarement.
On sort changé de ce concert. Car pour sa culture metal, il peut être intéressant de se laisser emporter par une expérience goregrind au moins une fois dans sa vie. Habitué des concerts les bras croisés de black metal, il est défoulant de se mettre à danser les bras en l’air devant un frontman nous chantant comme un cochon des morceaux parlant de défécations. Avec dans la tête, les jours suivants, des bruits gutturaux inhumains donnant le sourire, alors qu’on se découvre une nouvelle passion. Et quand on rejoint le métro nous ramenant chez nous, on tombe sur des jeunes dansants sur des tubes des années 80. Du coup impossible de ne pas les imaginer se trémousser sur du Gutalax… avec à nouveau l’envie de leur jeter du papier toilette.
Setlist :
Anus
Toi toi
Shit Of It All
Fart Away
Assmeralda
Asshole
Total Rectall
Soustani
Fart And Furious
Darbujan
Shit Demon
20 Litru Vyvaru
Jelen
Robocock
Live reports et photos : Matthis Van Der Meulen.