
Hail!
Il y a peu, on vous a parlé des dispersions stratégiques des membres de Slipknot avec l’histoire de Joey Jordison jouant pour Rob Zombie. En voici une nouvelle fois la preuve. David Ellefson étant trop occupé de par sa réintégration au sein de Megadeth, Hail!, le cover band dont il faisait partie, a décidé de partir en tournée avec comme bassiste de remplacement, Paul Gray, le propriétaire de la 4-cordes du groupe de néo métal pré-cité. On verra également se tenir derrière les fûts un autre Paul. C’est ainsi que le line-up de ce périple, s’étendant pour le moment du 30 mai au 14 juin, sera composé de Tim Owens (Judas Priest/Yngwie Malmsteen/Iced Earth) au chant, Andreas Kisser (Sepultura) à la guitare, Paul Gray (Slipknot) à la basse et Paul Bostaph (Slayer/Exodus/Testament). En sachant que l’on a pu voir défiler par le passé, Ellefson, Mike Portnoy (Dream Theater), Roy Mayorga (Soulfly/Stonesour) et Jimmy DeGrasso (Y&T/Megadeth), Hail! ne se situe plus dans la catégorie des simples groupes de reprises mais bien dans celle des supergroupes.
Justement, c’est une bonne occasion de faire le point sur ces supergroupes dont on entend tant parler maintenant. Et surtout, est-ce qu’ils valent réellement le coup ces groupes composés uniquement de figures prestigieuses? Sujet bien délicat à aborder car cela remettrait en cause toute l’intégrité d’un artiste que peut-être vous appréciez vous-mêmes, voire vénérez. C’est pourquoi, nous ne vous ferons pas passer de lavage de cerveau en vous gavant d’opinions diverses et variées mais vous laissons plutôt vous faire la vôtre. Notre simple rôle dans cet article s’arrêtant à vous fournir un minimum de matière pour votre petit « triturage » de crâne.

Cream
Alors, par où commencer? Peut-être par le commencement peut-être. La notion de supergroupe, (ou All-Stars Band), est née vers la fin des 60’s et s’impose dans le rock, actuellement, le syndrome s’est étalé sur pratiquement, si ce n’est tous, les styles musicaux. Même si on l’a peut-être oublié aujourd’hui, un des premiers fers de lance a été le groupe Cream composé, pour rappel, d’Eric Clapton (The Yardbirds/John Mayall & The Bluesbreakers), de Jack Bruce (John Mayall & The Bluesbreakers/Graham Bond Organisation) et de Ginger Baker (Graham Bond Organisation). Bref, on passera vite les détails vu qu’il s’agit d’un groupe considéré comme mythique, surtout sur le point de vue des « jam bands » – le premier à avoir imposé ce principe d’improviser sur les morceaux en concert – et du fameux single « Sunshine Of Your Love ».

Asia
Dans le rang des groupes considérés comme des références mais avec son statut de supergroupe souvent oublié avec le temps, on peut aussi citer quelques autres groupes comme Asia, Foreigner ou Journey dans la période des années 70 et 80. Durant la décennie 90, on retrouve ensuite des groupes tels que Temple Of The Dog, VoodooCult, Liquid Tension Experiment et Fantômas. Là encore, il est certain que ces noms ne vous sont pas inconnus étant donné que certains ont pleinement influencé beaucoup de groupes, surtout les plus récents.

Le Bal Des Enragés
Dans la décennie actuelle, les choses sont un peu différentes. Peut-être simplement parce qu’on la vit en ce moment mais aussi car d’autres « formes » sont apparues. Les groupes formés de figures bénéficiant d’une certaine notoriété antérieure et qui écrivent des chansons originales au vu de faire un, voire plusieurs albums au bout du compte, existent bien entendu toujours. On retrouve, par exemple Bloodbath, Chickenfoot, Audioslave et Velvet Revolver. Par contre, on voit également un certain penchant pour d’autres groupes du genre à lorgner vers les cover bands. Hail! en fait donc partie puisqu’il n’a aucun album ni composition originale à son répertoire. Le but proclamé étant de privilégier le fun entre amis. D’ailleurs, en France, on trouve également une sorte de All-Star Band hexagonal qui se nomme Le
Bal Des Enragés où l’on retrouve des protagonistes de Lofofora, Parabellum, Punish Yourself ou encore Tagada Jones. Cette sorte de bal des Enfoirés version burnée enchaînera bientôt les festivals français après avoir fait quelques dates en tête d’affiche il y a quelques mois dont une date au CCO de Lyon a marqué les esprits présents au niveau de la longueur de la prestation, (le show a commencé vers 20h30 pour finir vers 00h30) et un certain effort de diversité des choix de reprises, même si le punk était grandement mis à l’honneur.
Enfin, au niveau des supergroupes, on peut en citer un qui est un cas assez atypique dans son genre. Il s’agit de Damnocracy. Si ce nom ne vous dit rien, on ne vous en voudra pas car ils n’ont donné qu’un seul et unique concert. Le principe était d’enfermer Ted Nugent, Sebastian Bach (Skid Row), Scott Ian (Anthrax), Evan Seinfeld (Biohazard) et Jason Bonham (Foreigner) dans une immense demeure pendant 12 jours où ils ont dû vivre et écrire des morceaux originaux ensemble, dans le but de donner un unique concert. Principe digne de la télé-réalité non? Ca tombe bien car c’était bien une émission du genre diffusée sur VH1 en 2007 sous le nom évocateur de SuperGroup. Sur cette prestation, on retrouvait donc des compositions originales puisque c’était un objectif préalablement fixé mais également des reprises. Comme quoi, on trouve la recette All-Stars Band à toutes les sauces à l’heure actuelle.
Les supergroupes ont parcouru les époques depuis les 60’s. Certains ont eu une longue longévité, voire existent toujours aujourd’hui, (Asia par exemple), d’autres ont été éphémères. Certains ont eu une lourde influence sur l’histoire alors que d’autres sont passés inaperçus. Plusieurs combos ont dans l’idée de proposer des choses originales alors que certains ne font que jouer les compos des autres, juste pour le fun. Pourquoi ces supergroupes existent-ils ? Les raisons de leur création sont-elles celles que les protagonistes annoncent aux médias ou est-elle toute autre ? Ont-ils un véritable intérêt sur le plan artistique de par leurs horizons divers ? Y a-t-il un intérêt à retenir de leurs travaux ? Beaucoup de questions auxquelles vous devrez répondre par vous-mêmes, chers lecteurs, tous ces All-Stars Bands étant tous plus ou moins différents. Et c’est principalement de là que découle toute la difficulté de ce débat.
Sources:
www.vh1.com
www.metalorgie.com
Pito Wilson !
El rey de racistas, Pito Wilson !
Brujeria bien sûr!
Tiens, je connaissais Paco De Lucia pour ses grandes innovations qu’il a apporté au flamenco (eh ouais pas que le métal dans la vie!) mais je ne savais pas qu’il avait fait un trio de supers gratteux. J’ai donc jeté une oreille et j’avoue qu’il y a des aspects très intéressants dans leurs oeuvres, à approfondir donc… Merci Fox, ça m’a fait ma petite découverte du jour 😉
Dans les all-stars band n’oublions pas le magnifique Super Guitar Trio composé d’Al Di Meola, Paco De Lucia et John Mclaughlin. C’est sûrement le all-stars band le plus ahurissant de l’histoire de la musique ! Trois monstres de la guitare Jazz, faisant partie des meilleurs guitaristes tous styles confondus, réunis sur scène et pour des albums tous aussi hallucinants les uns que les autres…