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Interview   

Hallatar : le noir entre les étoiles


C’est alors qu’il était en train de découper du bois et nourrir ses animaux – quatre chats, un chien et dix chevaux ! – que nous avons contacté le guitariste Juha Raivio. « La vie d’un homme de la forêt nordique», s’amuse-t-il en nous racontant ses activités. Mais ce n’est évidemment pas pour parler nature et animalerie que nous l’avions au bout du fil mais pour un sujet beaucoup plus difficile : son nouveau groupe Hallatar et l’album No Stars Upon The Bridge, composé en une semaine, un mois après le décès de sa compagne la chanteuse Aleah Stanbridge emportée par un cancer le 18 avril 2016. Ainsi, on comprend sans peine la douleur que représente cet album pour lui.

« Même là je n’aurais aimé donner aucune interview, » nous avoue-t-il, faisant référence aux demandes d’interviews déclinées pour le dernier album de Swallow The Sun, Songs From The North, sorti en 2015 et qui déjà marquait une époque difficile de sa vie. « Mais je veux pouvoir parler aux gens d’Aleah, » nuance-t-il cette fois. « Je le fais volontiers maintenant, pour que son nom circule et que les gens apprennent à la connaître et s’intéressent à sa musique, à Trees Of Eternity et à Hallatar. Donc merci pour la mise en valeur et avoir voulu faire cette interview. »

Découvrez-donc ci-après la genèse d’un album des plus sombres, douloureux, mais aussi profondément honnête et beau – même si Juha est lui-même encore hésitant à y trouver une quelconque forme de beauté -, réalisé avec l’implication du chanteur Tomi Joutsen (Amorphis), la chanteuse Heike Langhans (Draconian) et du batteur Gas Lipstick (ex-HIM).

« Il n’y avait pas beaucoup d’options, c’était juste : prendre la guitare ou prendre la hache, ou une corde. Evidemment, la guitare est toujours la meilleure solution pour faire sortir ces sentiments. »

Radio Metal : Hallatar est basé sur les écrits, paroles et poèmes d’Aleah Stanbridge que tu as rassemblé et es né un mois après son décès, lorsque tu as pris ta guitare pour essayer de créer quelque chose. Quel était ton état d’esprit à ce stade ?

Juha Raivio (guitare) : Tout d’abord, je n’ai aucun souvenir de la composition de cette musique, de cet album. Je ne m’en rappelle absolument pas. Donc c’est une situation un peu étrange. Bon, évidemment, j’ai plein de souvenirs, globalement, mais l’année dernière a été un vrai blackout pour moi. Donc c’est assez difficile de décrire quelque chose dont on ne se souvient pas grand-chose. C’est presque dur de s’attribuer le mérite de la composition de cet album parce que j’ai sérieusement l’impression que la musique est venue d’ailleurs à travers moi. Donc oui, c’est assez dur de répondre parce que je n’ai aucun souvenir d’avoir composé cette musique. Bien sûr, je me souviens lorsque j’ai commencé à la faire mais même maintenant, lorsque j’essaie d’y réfléchir, je ne me souviens pas d’avoir composé et enregistré cette musique. A la fois, ça en dit long sur mon état d’esprit un mois après qu’Aleah soit décédée.

Avais-tu un besoin irrépressible d’exprimer ce que tu avais sur le cœur ?

Oui, j’ai sérieusement eu l’impression que je devais faire quelque chose. Il n’y avait pas beaucoup d’options, c’était juste : prendre la guitare ou prendre la hache, ou une corde. Evidemment, la guitare est toujours la meilleure solution pour faire sortir ces sentiments.

L’album a été écrit en seulement une semaine et tu viens de dire que tu n’en as aucun souvenir. Est-ce que cette catharsis t’a mise dans une sorte de transe ?

Je ne sais pas. C’est quelque chose qu’on ne peut expliquer si on n’a pas soi-même vécu la perte d’un partenaire de vie. Nous vivions ensemble depuis environ huit ans, donc ça fait déjà long pour qu’on nous sépare aussi brutalement. C’est très dur à mettre des mots dessus. Donc j’espère que la musique en dit long. Et même la musique, elle n’est pas complètement… C’est un sujet très dur et c’est dur de décrire cette époque. Il n’y a pas suffisamment de grands ou bons mots pour le raconter, donc la musique est encore la meilleure façon de le faire.

Tu as dit que « la musique est venue d’ailleurs à travers » toi. Est-ce la première fois que ça t’arrive ?

Non, absolument pas. En gros, à chaque fois que j’écris de la musique pour Swallow The Sun – ou peu importe la musique que j’écris, mais surtout pour Swallow The Sun et aussi Trees Of Eternity et Hallatar -, je ressens toujours une sorte de porte ou de portail entre ces deux mondes. Lorsque le portail s’ouvre, alors je créé, je compose. Même si ça sonne cliché, je suis totalement honnête, je peux sentir lorsque le portail s’ouvre et ensuite, généralement, la musique arrive très vite. Même le triple album Songs From The North que j’ai écrit pour Swallow The Sun, je l’ai écrit très, très vite, malgré le fait qu’il fasse deux heures et demie de musique. C’était un moment où ces portes se sont ouvertes et j’ai laissé la musique sortir. Je suis un peu comme un gardien des portes entre ces deux mondes, et quoi qu’il en sorte, ça sort de façon totalement honnête et authentique. C’est précisément ce que j’apprécie dans la musique, quand c’est brutalement honnête. Pour moi, c’est la forme d’art la plus élevée. Bien sûr, il y a plein de genres différents de musique, et la musique n’a pas toujours besoin d’être la plus sérieuse voire honnête qui soit, mais pour moi, c’est important, autrement je ne vois pas l’intérêt pour moi d’en faire.

C’est intéressant, parce qu’il y a peu, nous avons parlé avec Anneke Van Giersbergen et elle disait une chose similaire, le fait qu’elle ne puisse pas s’attribuer le mérite de la musique qu’elle fait, que ça vient d’ailleurs, et aussi qu’elle ressent une responsabilité de créer. Ressens-tu une telle responsabilité ?

Clairement, oui. Absolument. Même si ça vient d’ailleurs, évidemment, tu es les mains et les outils, et la musique vient à travers toi. C’est toi qui détermine en grande partie comment ça ressort. Donc je pense que, d’une certaine façon, c’est une aussi grande responsabilité. Je le vois avec la musique de Swallow The Sun et surtout l’album de Trees Of Eternity, que j’ai enfin pu sortir, les retours, comment ça affecte les gens, leur vie, leurs émotions et la façon dont ils font face à cette merde qu’on appelle la vie [petits rires]… Il y a aussi de belles choses dans cette vie mais il faut creuser profondément pour les voir, mais bref. Il y a un énorme pouvoir de guérison dans la musique, même si ça peut être la musique la plus noir qu’on puisse imaginer. Si ça provient avec honnêteté de cet autre monde, alors il y a une sorte de responsabilité envers ces auditeurs qui n’ont pas peur d’assimiler cette musique et la laisser travailler en eux pour s’en servir de processus de guérison. Il y a donc, d’une certaine façon, une grande responsabilité à sortir cette musique et ne pas la garder juste pour soi.

« Je ressens toujours une sorte de porte ou de portail entre ces deux mondes. Lorsque le portail s’ouvre, alors je créé, je compose. […] Je suis un peu comme un gardien des portes entre ces deux mondes. »

Tu as dit que tu étais « un gardien des portes entre ces deux mondes. » A ton avis, c’est quoi cet autre monde ?

Je ne sais pas ! Je le saurai quand mon heure viendra. Je ne peux que le ressentir. C’est tout ce qu’on peut savoir, nous qui sommes encore sur cette Terre. Je ne sais pas, ce sont des fréquences, des pouvoirs, c’est la lumière et l’obscurité, c’est tout ce qu’il y a entre. Je ne peux que le ressentir quand les canaux sont ouverts, mais je ne l’ai pas étudié. Je ne veux pas l’étudier ou y penser davantage. Je veux juste laisser faire naturellement, et tout ce qui sort, sort, peu importe si c’est de la techno [petits rires] ou de la pop, je m’en fiche, tant que ça sort avec honnêteté. C’est tout ce que je sais de ce processus. Je peux vraiment le sentir, et je ne sortirai jamais quoi que ce soit qui ne vienne pas de façon totalement honnête par ce biais.

Tu as mentionné le pouvoir de guérison de la musique : est-ce que créer cet album t’as aidé ? Est-ce que ça t’as soulagé de quelque façon ou permis de trouver la paix quand tu as fini ?

C’est aussi un peu une épée à double tranchant. Je peux te dire que c’est dur de ressentir une quelconque guérison dans quoi que ce soit [lié à cet album]. J’ai accepté il y a bien longtemps que voilà comment je vais me sentir, ça ne va pas changer. Bien sûr, la vie en ce monde n’est pas faite que de tristesse et de chagrin mais il y en a beaucoup, tout du moins en ce moment. Le fait de créer cette musique, c’est la seule chose qui fait du bien. Mais à la fois, travailler sur cette musique… Je n’aurais jamais voulu écrire ou sortir un tel album, c’est la dernière chose que j’aurais jamais voulu faire, mais il fallait que je le fasse. Et à la fois, ça fait du bien parce que je me suis promis et j’ai promis à Aleah de mettre au grand jour autant de sa musique et son monde que possible, parce que je sais qu’il y a énormément de gens qui ont vraiment besoin d’entendre sa voix. Ils doivent ressentir ce que j’ai ressenti quand je l’ai entendu pour la première fois, vers 2007. Je veux qu’autant de personnes que possible aient l’occasion de l’entendre et de lire ses paroles. Elle était l’artiste la plus honnête et pure que j’ai jamais rencontré ou entendu dans ma vie. C’était un immense honneur de travailler et faire de la musique avec elle, et de partager ma vie avec elle. C’est ce qui est bien dans le fait de sortir cette musique, je la mets à disposition des gens maintenant. Ça fait du bien et donne un peu un sentiment de guérison, peut-être, pour moi. Mais sérieusement, faire cette musique, la composer et la sortir, c’est comme te poignarder directement au cœur avec une dague ou quelque chose comme ça. Mais c’est ce que j’avais besoin de faire, et c’est ce que j’ai promis de faire, et c’est ma première des priorités que d’exposer au monde sa musique, et ça fait du bien, même si ce n’est pas un album très agréable à écouter, de bien des façons. Ce n’est pas une musique facile à aimer, donc j’ai un grand respect pour les gens qui lui donnent sa chance et rentrent vraiment dedans. Ça me donne de l’espoir que des gens veuillent écouter ce genre de musique qui n’est peut-être pas la plus facile quoi soit.

Tu as déclaré que « quelle que soit la musique qui sortirait, [tu] ne toucherais ou changerais rien après coup. » Penses-tu que si tu avais changé quelque chose, ça aurait altéré la pureté des sentiments qui ont engendré cette musique ?

Clairement. Je peux être honnête, je n’ai jamais fait ça avant, avec Swallow The Sun ou autre. Généralement, je fais la musique et je continue à travailler un peu dessus après avoir composé les chansons. Mais maintenant, avec ça, je me souviens quand j’ai commencé, j’ai pris la guitare et je me suis dit : « Ok, quoi qu’il en sorte, je ne vais rien toucher, » parce que ça serait la plus pure emprunte de cet instant où la musique est sortie. C’était très, très important pour moi que je ne retouche rien, peu importe comment ça sonne, même si… [Petits rires] Bon, je ne composerai ou sortirai jamais rien qui sonne comme de la merde, ça c’est certain [rires]. Je ne sais pas s’il arrive que quiconque sorte quoi que ce soit qu’il n’aime pas… Mais ouais, c’était important pour moi de ne rien changer et sortir la musique telle quelle, même si c’est personnel et très dur d’écrire un tel album.

Comment es-tu parvenu à maintenir cette pureté quand tu as enregistré l’album après l’avoir composé ? Car il y a généralement un lapse de temps entre les deux…

C’est venu à travers moi, donc c’est aussi venu à travers moi là où nous avons enregistré, et j’ai utilisé pas mal de matière que j’avais enregistré durant cette semaine où j’ai fait la musique. A chaque fois que je prends une guitare et que j’enregistre, je me mets dans ce mode dont je te parlais, je ne le fais pas avant de ressentir que maintenant, ça sort. Donc ce n’est pas dur pour moi, lorsque j’enregistre ou fait de la musique, d’entrer dans ce mode. Le déclic se fait. Les portes s’ouvrent naturellement aussi quand j’enregistre. Je ne sais pas si d’autres musiciens ou compositeurs travaillent ainsi mais pour ma part, je ne joue pas de la guitare tous les jours, je peux même ne pas toucher une guitare ou un quelconque instrument pendant peut-être, parfois, trois mois. Je le fais intentionnellement. Donc les choses s’empilent en moi. C’est comme s’il y avait un trop plein en moi au bout d’un moment, et soudainement, je sens que [fait le bruit d’un barrage qui craque], ça s’ouvre et alors je commence à créer. Donc je pense que c’est aussi pourquoi c’est très facile lorsque je m’y mets. Je ne joue pas ou n’enregistre pas tous les jours ; il peut se passer des semaines voire des mois où je ne touche aucune guitare. Donc ça s’empile et ça fend les portes en deux à un certain moment.

« C’est une aussi une grande responsabilité. Je le vois […] les retours, comment ça affecte les gens, leur vie, leurs émotions et la façon dont ils font face à cette merde qu’on appelle la vie [petits rires]… Il y a aussi de belles choses dans cette vie mais il faut creuser profondément pour les voir. »

Même si Hallatar doit être considéré comme une extension de Trees Of Eternity, non seulement tu as donné un autre nom au groupe mais tu as aussi choisi d’avoir principalement un chanteur qui growl et chante. Est-ce parce que, même si les textes sont toujours d’Aleah, la musique elle-même vient d’un tout autre endroit ?

Après le décès d’Aleah, j’ai rapidement commencé à récolter toute sa musique, tous ses écrits, toutes ses paroles et tout pour les mettre en sûreté, parce que je savais que je voulais en sortir autant que possible à l’avenir. Il y a vraiment beaucoup de matière, de poèmes, de paroles et tout, et je réfléchissais aux paroles que j’allais utiliser pour ça, j’ai essayé de les ressentir. Evidemment, j’ai aussi plutôt choisi pour cet album des paroles qui collaient avec ce que je ressentais et qu’un homme pouvait chanter. Et j’avais vraiment besoin de quelqu’un comme Tomi Joutsen pour être le chanteur là-dessus parce que je savais que ça allait être un album très brutal, de bien des façons. Je ne pouvais pas avoir quelqu’un qui chantait joliment tout le temps pour exprimer ces paroles. Car ces paroles d’Aleah sont très, très sombres, même si elle avait toujours un sens derrière, disant qu’il faut affronter nos ombres, nos démons, nos ténèbres, il faut les regarder directement dans les yeux, on ne peut pas tourner la tête ou alors ils resteront à jamais en nous, il faut les traverser en les regardant directement et réduire leur présence grâce à ça. Ça a toujours été le message d’Aleah dans ses paroles et sa vie. Donc j’avais besoin de quelqu’un comme Tomi pour vraiment aller à l’essence de la douleur et de la colère que je ressens dans nombre de ces paroles d’Aleah que j’ai utilisé pour cet album. Je ne pouvais pas faire appel seulement à Heike pour cet album qui aurait joliment chanté tout du long, ça n’aurait pas marché ; Peut-être pour un autre type de paroles mais pas pour celles-là. J’avais besoin du growl, et d’en avoir beaucoup.

Qu’est-ce que le mot Hallatar signifie ?

C’est un vieux mot poétique finlandais, en gros, quelque chose qu’on pourrait appeler « la reine du gel ». « Halla » signifie gel en finlandais et ensuite lorsque le mot contient « tar », ça veut dire « quelque chose de féminin ». Donc « hallatar », je vois ça comme la reine du gel. J’ai utilisé ce mot dans le dernier album de Swallow The Sun, Songs From The North, d’ailleurs dans la chanson qui s’appelle « Songs From The North ». J’avais écrit pour la toute première fois des paroles en finlandais pour cette chanson, sur le refrain, et là j’ai utilisé le mot « hallatar ». En fait, dans ce refrain, j’ai écrit sur mon père qui est mort il y a deux ans et là, le mot renvoie à la mort. Donc il était très clair pour moi que je devais en faire le nom du groupe.

Vois-tu un lien entre cet album et l’album Songs From The North de Swallow The Sun ?

J’ai toujours essayé, d’une façon ou d’une autre, de garder un lien entre tout, toute la musique que je fais. En fait, j’aime bien ce genre de lien. Il y en a également plein dans les chansons de Swallow The Sun qui renvoient aux plus vieux albums. J’aime bien ça. Donc peut-être qu’il y un lien ici aussi. Bien sûr, la musique est très semblable aussi. Mais comment ça pourrait en être autrement ? Ça vient de la même personne qui écrit la musique pour les deux groupes. Mais je ne voulais pas en faire un album de Swallow The Sun, ni même un album de Trees Of Eternity parce qu’il n’y aura jamais d’album de Trees Of Eternity sans qu’Aleah chante dessus. Voilà évidement pourquoi je voulais que ce soit un album d’Hallatar. Mais il est clair que je perçois une connexion. Et bien sûr, Aleah chantait aussi sur des albums de Swallow The Sun. Donc, d’une certaine façon, il y a des liens entre Swallow The Sun, Trees Of Eternity et Hallatar. C’est un peu une sorte de trinité, c’est sûr.

Tu as demandé à Tomi Joutsen et Gas Lipstick d’enregistrer l’album avec toi. Pourquoi te tourner vers eux en particulier pour faire ça et pas, par exemple, tes collègues dans Swallow The Sun ?

Tout d’abord, Tomi et Gas sont tous les deux de bons amis à moi, je les connais depuis longtemps. Tomi était aussi bons amis avec Aleah, car Aleah a aussi chanté sur le dernier album d’Amorphis. Et je sais que tous les deux, Tomi et Gas, même s’ils ne veulent peut-être pas que les gens le sachent, sont des gars très sensibles, ils sont vraiment honnêtes. Leur façon de se produire, la façon dont Tomi chante, ça vient vraiment du cœur. C’est un fait et évidemment, on peut l’entendre. Aussi Gas, même lorsqu’on le regarde jouer, comme quand il jouait avec HIM, on peut voir sur son visage que chaque coup qu’il donne est rempli d’émotion. J’avais vraiment besoin de ces deux gars. C’était les deux premières personnes qui me sont venues à l’esprit pour leur demander. Heureusement, j’ai pu les avoir tous les deux sur cet album. Je n’avais pas du tout l’impression que ce serait un album de Swallow The Sun. Je n’y ai même pas songé. J’avais besoin que ce soit exactement ça. Avoir Tomi, Gas et Heike, c’est exactement ce que je voulais, et c’est arrivé. Donc je suis très content, fier et plein de gratitude qu’ils aient fait l’album. Ce n’était pas une tâche facile pour eux non plus. Donc ça avait du sens et c’était, selon moi, ainsi que la musique devait être enregistrée.

« Je n’aurais jamais voulu écrire ou sortir un tel album, c’est la dernière chose que j’aurais jamais voulu faire, mais il fallait que je le fasse. […] Faire cette musique, la composer et la sortir, c’est comme te poignarder directement au cœur avec une dague. »

Ça a dû être une sacrée responsabilité pour Tomi, Gas et Heike d’enregistrer cette musique. N’étaient-ils pas intimidés au départ ?

Je les ai complètement laissé faire leur propre truc. Evidemment, ils savent exactement ce qu’il s’est passé. Heike était aussi très bonnes amies avec Aleah et elles étaient presque comme des sœurs dans l’âme, elles sont très semblables, y compris avec leur voix, et elles viennent toutes les deux d’Afrique du Sud, ce qui est très étrange. Il y avait donc de nombreux liens entre toutes ces personnes, comme Tomi qui était aussi ami avec Aleah. Evidemment, c’était dur pour eux. Mais tous ont dit oui immédiatement lorsque je les ai sollicité, ils n’y ont même pas réfléchi. C’est une chose pour laquelle je serais éternellement reconnaissant, comme je l’ai dit, parce que je savais que ce ne serait pas facile pour eux non plus. Ils ont également perdu une amie. Et ils savent à quel point c’est dur pour moi personnellement, mais c’est aussi exactement pourquoi ils ont voulu le faire, pour être à mes côtés et me soutenir avec ça, et apporter leur propre hommage, honorer Aleah aussi, à travers leurs prestations et en faisant partie de cet album. C’était dur pour tout le monde. Mais c’est comme ça que la musique doit parfois sortir. Parfois il faut que ce soit ainsi pour la rendre authentique.

Tomi est très impressionnant sur cet album. On a déjà entendu à quel point il était talentueux dans Amorphis mais pas à ce niveau d’expressivité et de diversité. As-tu discuté avec lui de ce que tu ressentais pour qu’il puisse comprendre tes sentiments ?

J’avais des lignes directrices pour Tomi, pour chaque chanson, quant au style que j’avais en tête, mais je lui ai vraiment laissé les mains libres pour qu’il puisse faire ressortir ce qu’il avait en lui. Je ne voulais pas lui imposer des règles, « fait comme ci, fait comme ça. » Mais bien sûr, je lui ai dit comment j’entendais ses parties. Mais il se l’ai totalement approprié et l’a fait à sa façon. On peut vraiment entendre que son chant est authentique et honnête, qu’il vient du cœur. Pour moi, les erreurs sont bien mieux en musique quand il y a encore une âme et du cœur qu’une musique parfaite, froide et sans émotion. C’est bien plus important pour moi. Ça peut même sonner ou être joué de façon merdique, je préfère bien mieux ça s’il y a vraiment du cœur et de l’émotion que quelque chose sans cœur, avec un jeu, un accordage, un rythme parfaits. J’apprécie mieux quand c’est fait avec le cœur. Souvent, le faire avec le cœur signifie aussi qu’il faut le faire assez rapidement et laisser ça tel quel. C’est donc clairement comme ça que l’album a été fait de bout en bout.

Comment avez-vous associé la musique aux textes d’Aleah ?

C’est dur à dire parce que tout ce que tu entends dans l’album est sorti comme c’est sorti, tel quel. Nous ne l’avons pas réfléchi plus que ça. Je ne voulais pas y réfléchir. Tomi n’y a pas réfléchi. Heike, Gas, personne n’y a trop réfléchi. Nous voulions juste le faire comme ça venait et puis avancer, afin de conserver cet esprit et ce cœur. Je ne sais pas quoi dire d’autre par rapport à ça. Tu sais, lorsque nous sommes allés en studio, nous n’avons rien répété. J’ai dit aux gars que nous allions y aller et qu’on le ferait là, et que nous le ferions rapidement, nous ne resterions pas pour faire et refaire les choses encore et encore, et commencer à élaborer plein d’arrangements ou quoi. Nous faisions avec ce qui sortait.

Tu nous as dit pourquoi tu avais choisi un chanteur, mais pourquoi faire aussi contribuer Heike aux parties parlées et sur la chanson « My Mistake » ?

Bien sûr, ça avait beaucoup à voir avec le fait qu’Heike et Aleah étaient très bonnes amies. Je sais pour sûr qu’elles avaient aussi prévu de faire de la musique ensemble dans le futur. Donc je voulais vraiment qu’Heike fasse également partie de cet album. D’une certaine façon, ça me permettait aussi de satisfaire le souhait d’Aleah de faire quelque chose avec elle. Et aussi pour ce fait étrange qu’elles sont toutes les deux nées en Afrique du Sud. Donc je voulais aussi qu’Heike récite ces poèmes parce que, bien sûr, les deux étant Sud-Africaines, elles ont peut-être un accent qui se rapprochent un peu plus avec leur anglais. Heike a un esprit et un truc dans sa voix tellement similaire à Aleah. Je ne pouvais pas imaginer quelqu’un d’autre pour chanter et réciter ces parties.

En fait, quand on écoute « My Mistake », si on ne sait pas que c’est Heike qui chante, on pourrait presque la confondre avec Aleah…

Oui, complètement ! Je pense que de nombreuses personnes se tromperont, et de nombreuses personnes aussi penseront que « Dreams Burn Down » est aussi chanté par Heike. Qui sait ? Si tu n’as pas le livret du CD ou l’information. J’ai déjà vu des gens qui pensaient que c’était Aleah sur tout l’album qui récitait et chantait, ou Heike. Voilà pourquoi il faut acheter l’album, pour avoir les bons crédits [petits rires]. C’est assez magique que ces deux personnes se soient retrouvées dans le même pays, la Suède, en venant du même pays où elles sont nées, l’Afrique du Sud, et étant aussi semblables. Ca cache des choses, ce n’est pas par accident, c’est certain.

« Ça peut même sonner ou être joué de façon merdique, je préfère bien mieux ça s’il y a vraiment du cœur et de l’émotion que quelque chose sans cœur, avec un jeu, un accordage, un rythme parfaits. »

La dernière chanson « Dreams Burn Down », où Aleah chante, d’où proviennent ces enregistrements ?

Comme je te l’ai dit, après qu’Aleah soit décédée, j’ai commencé à collecter tout ce qu’elle a fait et il y a notamment plein de démos qu’elle a enregistrées avec son programme de studio. Lorsque je collectais tout ça, j’ai trouvé ce « Dreams Burn Down », il y avait le refrain et un couplet. Tout de suite, quand j’ai entendu ça, j’ai su que ça allait être la dernière chanson de l’album. D’une certaine manière, j’ai fait cette chanson de façon très similaire à lorsqu’Aleah et moi avons écrit les chansons de Trees Of Eternity : Aleah écrivait environ la moitié d’une chanson ou plus et ensuite je prenais le relais et mettais la seconde moitié, et ça marchait aussi dans l’autre sens, je faisais la musique pour une chanson et elle prenait le relais. Donc la dernière chanson est grosso-modo comme une chanson de Trees Of Eternity, dans le sens où elle a été faite, pour une bonne part, de façon très similaire à la musique de Trees Of Eternity. J’ai donc trouvé ce chant démo, et je pense qu’Aleah n’aurais pas aimé que je sorte des choses provenant de démos, c’est certain, car elle voulait que tout soit parfait, mais c’est parfait pour moi ! Je trouve que tout ce qu’elle a enregistré était parfait, peu importe si c’était une démo ou pas. Voilà donc comment cette dernière chanson a été faite. J’ai trouvé le refrain et le dernier couplet, et à partir de là, je les ai assemblé avec les paroles.

Penses-tu que ce groupe a un avenir ou bien ce sera le groupe d’un seul album ?

Il est clair que pour moi, Tomi et Gas, nous voulons faire plus de musique ensemble à l’avenir, et nous aimerions peut-être même donner quelques concerts si l’occasion se présente ou si nous trouvons le temps d’ici l’année prochaine. Il va à nouveau y avoir un album d’Amorphis, donc Tomi sera tellement occupé qu’il y a des chances que ce soit difficile de jouer l’année prochaine ou enregistrer de la musique. Je n’ai pas prévu d’enregistrer quoi que ce soit, tout du moins avec Hallatar, l’année prochaine. Mais qui sait ? On ne sait jamais avec ces choses. Le type de musique qui sortira ne dépend pas de moi. Mais il est certain que nous voulons continuer avec Hallatar. Nous adorons tous cet album et nous en sommes très, très fiers, y compris de la façon dont nous travaillons ensemble et tout. Si tu penses à Gas qui a fait ces énormes albums avec HIM, hyper-produits à un million d’euros [petits rires], pareil avec Amorphis, évidemment, c’est un énorme groupe, ils élaborent et bossent énormément, donc faire des albums comme celui-ci, où on se contente d’aller en studio et ce n’est l’affaire que de quelques jours du début à la fin, je pense que les gars ont aussi trouvé quelque chose, ils aiment beaucoup ce genre de, peut-être pas liberté mais… Quand tu n’es pas obligé de tout le temps tout sur-analyser, tu fais juste ce qui te viens. Donc peut-être qu’ils voudront refaire un album aussi. Nous allons en parler, bien sûr, à l’avenir mais qui sait ?

Mais comment envisagerais-tu le futur musicalement ? En fait, penses-tu que vous continuerez à vous baser sur des textes d’Aleah ?

Je ne sais pas encore. Il existe encore plein de paroles et textes d’Aleah. Donc pourquoi pas ? J’adorerais. Evidemment, Aleah était une femme, donc la plupart de ses paroles, genre quatre-vingt-dix-huit pourcent de ses écrits, étaient davantage rédigés sous la perspective et le point de vue d’une femme. Donc je ne sais pas si nous pouvons trouver suffisamment de paroles pouvant convenir à Tomi pour qu’il puisse les chanter. Je regarderai ça à un moment donné et y réfléchirai. S’il y a un second album, peut-être qu’il y aura des paroles d’Aleah et peut-être d’autres paroles. Qui sait ? Mais j’adorerais que le second album ait aussi des paroles d’Aleah, c’est certain. Mais je ne suis pas trop sûr si je peux en trouver qui conviendraient à un chanteur, donc on verra.

On dit souvent que des ténèbres et du chagrin nait la beauté. Penses-tu que cet album en soit le témoignage ultime ?

Eh bien, c’est presqu’impossible pour moi de trouver une quelconque beauté dans ce qui s’est passé, y compris musicalement. Je ne sais pas, peut-être que dans quelques années, je verrais davantage de beauté dans cet album, d’une certaine façon, mais pour moi, c’est grosso-modo du noir total. Je pense que tu peux aussi l’entendre. C’est un album très brutal et honnête, c’est sûr. Donc je ne vois pas beaucoup de beauté, même si je suis assez surpris quand j’écoute l’album, comme quand toi tu l’écoutes. Je suis presque autant un auditeur que toi, et je peux un peu ressentir la beauté, je peux un peu entendre la beauté, mais bien sûr ma propre situation, avec ce qui s’est passé et tout, fait que c’est dur à voir. Je peux un peu l’entendre mais je ne peux pas la voir. Mais j’espère que les gens la trouveront parce que, comme tu l’as dit, souvent, la plus sombre des musiques se change en lumière. C’était aussi en partie le cas de l’album de Trees Of Eternity. L’album de Trees Of Eternity, en fait, contient pas mal d’espoir et de lumière, dernière l’ensemble. Mais cet album d’Hallatar est très sombre et douloureux, ça ne pourrait pas l’être plus. Donc peut-être qu’un jour je verrais un peu plus de beauté dans tout le processus. Mais comme je l’ai dit, je suis très fier et ça fait du bien de porter le flambeau d’Aleah, et de pouvoir montrer au monde ses mots et sa musique, parce que c’est ce que je lui ai promis, et c’est aussi ce que je me suis promis. J’imagine qu’il y a de la beauté là-dedans. Mais c’est dur pour moi de la voir, pour l’instant, à n’importe quel niveau.

« C’est presque impossible pour moi de trouver une quelconque beauté dans ce qui s’est passé, y compris musicalement. […] Je peux un peu l’entendre mais je ne peux pas la voir. »

Comment perçois-tu maintenant l’album de Trees Of Eternity que tu as fait avec Aleah, avec le recul ?

Cet album a mis tellement de temps à se faire que c’est devenu une partie de moi. Il est très dur à écouter… J’adore écouter cet album et j’adore écouter tout ce qu’Aleah chante, ça me rend très paisible d’entendre sa voix. A la fois, évidemment, ça me donne le sentiment de quelque chose qui ne va pas et d’horrible. L’album de Trees Of Eternity, c’est l’album de ma vie. C’est l’album le plus parfait qui soit jamais arrivé dans ma vie ou qui arrivera dans le reste de ma vie, c’est un diamant, un joyau. Je suis totalement fier et content de tous les albums que j’ai écrit dans ma vie mais celui-là, parce qu’il a été à moitié écrit par Aleah, c’était notre album, donc ça le rend encore plus important, c’est l’album le plus important que j’ai jamais fait, et ça le restera éternellement, c’est certain. Je trouve que cet album est parfait. Bien sûr, je suis un peu la mauvaise personne pour le dire, vu que je l’ai écrit avec Aleah, mais voilà ce que j’en pense. Lorsque nous avons écrit toutes les chansons il y a déjà de nombreuses années, nous savions que c’était l’album ultime, point. J’en suis tellement fier, et je suis tellement fier que nous ayons fait ces chansons et cette musique qui restera, ça fera partie de moi pour le restant de mes jours, c’est sûr. C’est dur à écouter ; de temps en temps je peux plus facilement l’écouter, et de temps en temps je ne peux pas l’écouter sans totalement craquer.

Tu as prévu de sortir des chansons solo d’Aleah dans le futur. Quels sont tes plans par rapport à ça et quelle quantité de musique a-t-elle laissé derrière elle ?

Elle a laissé beaucoup de musique derrière elle. En fait, il y a beaucoup de démos, des petites parties qu’elle a commencé à faire et ensuite elle s’est mise à faire autre chose. Elle écrivait et composait constamment, il y a tellement de musique ! Je ne sais même pas par où commencer. Mais cet album solo est basé sur des chansons acoustiques qui sont là depuis je ne sais combien de temps. Je veux sortir ces chansons acoustiques ; tu peux en trouver pas mal sur YouTube. Bien sûr, il y a de nouvelles choses aussi. Mais la chose principale est que ce sera un double album. Ce sera ces chansons acoustiques d’Aleah qui sont les plus parfaites, elle chante et joue sur une guitare acoustique en nylon, ce sont les meilleures. Mais Aleah m’a toujours dit qu’elle voudrait vraiment produire ces chansons pour en faire quelque chose de totalement différent. C’est là que j’interviens. Je prends les chansons et aussi des nouvelles à elle sur lesquelles j’ai travaillé, et ensuite j’en fais des versions complètements différentes. C’est ce qui est prévu. J’ai travaillé sur cet album et je vais continuer dessus dans le futur. C’est difficile à dire, il faudra l’écouter quand ça sortira, mais ce sera un double album, avec les chansons acoustiques d’Aleah et ensuite mes versions. J’espère que ça sortira l’année prochaine, peut-être à la fin de l’année prochaine, mais il se peut aussi que ce soit en 2019, je n’en suis pas encore sûr. Après la mort d’Aleah, en gros, j’ai travaillé tous les jours sur les albums de Trees Of Eternity et Hallatar. Tous les jours j’ai pensé à ces albums. Donc j’aurais peut-être besoin d’un petit break et de faire autre chose, peut-être des nouveaux trucs pour Swallow The Sun ou… Je ne sais pas trop, et ensuite me remettre sur l’album solo d’Aleah après un moment. J’en ai déjà fait la moitié, donc ça avance bien. Mais je vais le laisser se faire naturellement et continuer dessus à un moment dans le futur. Mais j’espère vraiment qu’il sortira l’année prochaine, mais il faudra attendre pour savoir.

Ta musique a toujours été sombre et triste mais je suis sûr que ça n’a jamais été comparable à ce que tu as mis dans cet album. Penses-tu que ça pourrait avoir un impact sur ta manière d’aborder la musique de Swallow The Sun à partir d’aujourd’hui ?

C’est dur de penser bien plus loin qu’un jour à l’avance. C’est comme ça depuis un an et demi. Mais je commence doucement à avoir une vision plus claire de ce qui pourra arriver avec Swallow The Sun. Car ça fait longtemps que je n’ai pas joué avec Swallow The Sun, je n’ai fait qu’essayer de gérer ces choses tout seul dans mon coin. Donc, en gros, je n’ai pas du tout pensé à Swallow The Sun. Mais d’une certaine façon, je commence à entrevoir comment ceci affectera Swallow The Sun, y compris musicalement. Mais nous devrons nous pencher dessus plus tard. Je ne peux pas te donner de réponse là-dessus. Mais évidemment, ça affectera le reste de ma vie dans tout ce que je fais, et ça ne veut pas dire que tout ne sera que les choses les plus noires qui soient éternellement, même si bien sûr la musique de Swallow The Sun est très sombre à la base, ça ne signifie pas pour autant que je ferais du funeral doom pour le reste de ma vie. Mais qui sait ? Je ne sais pas. En un sens, c’est la beauté de la création, on ne sait jamais ce qui va arriver. Il faut laisser faire.

« J’adore écouter tout ce qu’Aleah chante, ça me rend très paisible d’entendre sa voix. A la fois, évidemment, ça me donne le sentiment de quelque chose qui ne va pas et d’horrible. »

En parlant de Swallow The Sun, lorsque Songs From The North était sur le point de sortir, nous avions demandé à t’interviewer et tu avais répondu que « tu ne te sentais pas prêt à parler de cet album parce que les paroles étaient trop personnelles et stressantes émotionnellement. » Du coup, pourrais-tu nous en parler un peu maintenant ?

Ouais, tu sais, je n’ai peut-être fait que quatre interviews en tout et pour tout pour l’album Songs From The North. C’est encore aujourd’hui très difficile de revenir sur cette époque, et je ne veux pas trop en parler. Peut-être que les gens comprennent mieux maintenant les paroles et tout ce qui entoure ce triple album. [Soupir] Cet album est l’un des plus… Evidemment, tous les albums sont personnels mais celui-ci est si personnel que c’est toujours très dur d’en parler. Car mon père est décédé aussi durant l’écriture de cet album… Bon, je ne vais pas en dire plus sur ce qui s’est passé dans ma vie, mais les gens peuvent clairement le lire dans les paroles, c’est certain. C’est assez dur d’en parler. Le troisième disque, je crois que c’est l’album le plus sombre que j’écrirais jamais. Je ne sais pas si on peut être plus sombre et honnête que ce disque. Mais comme je l’ai dit, je ne sais pas ce qui se passera avec Swallow The Sun. Mais qui sait ? Peut-être que le prochain album sera encore plus brutal que celui-ci, ou peut-être que ce ne sera que des ballades, je ne sais pas. On verra ! Mais ouais, désolé pour ça, mais je ne pouvais vraiment pas parler de cet album et encore aujourd’hui, il y a énormément de chansons de ce triple album pour lesquelles je ne sais pas si un jour je les jouerais en live, surtout dans le premier disque.

Le claviériste Aleksi Munter a quitté Swallow The Sun en décembre de l’année dernière. Est-ce quelque chose que tu as vu venir ? Et avez-vous déjà réfléchi à qui pourrait lui succéder ?

Aleksi avait lui aussi énormément de travail dans sa vie personnelle et il s’occupait de tout le côté business de Swallow The Sun. Donc je pense que le pauvre s’est retrouvé totalement épuisé par le travail. Aussi, durant cette période, d’une certaine façon, même moi, je n’étais pas dans le groupe ! J’ai essayé de m’éloigner, je ne pouvais pas non plus supporter ce stress sur mes épaules. Mais je pense qu’il a pris la bonne décision, surtout pour lui-même, parce que c’est ce qu’il ressentait. Et comme je l’ai dit, tout est encore ouvert avec Swallow The Sun aujourd’hui par rapport à ce que nous allons faire ou ce qui arrivera après. Donc nous n’avons pas encore tellement pensé à le remplacer. Je commence tout juste à entrevoir en moi ce qui va se passer mais je ne vais pas le forcer, je ne vais rien faire. Encore maintenant, j’ai des choses plus importantes à faire. Comme je l’ai dit, j’ai promis à Aleah et à moi-même de sortir cette musique. Je suis très content d’avoir sorti l’album de Trees Of Eternity, et maintenant l’album d’Hallatar va bientôt sortir, donc d’une certaine façon, en ayant pu sortir deux albums déjà, ça me paraît plus facile de penser à autre chose, et ensuite continuer à travailler sur l’album solo d’Aleah.

Interview réalisée par téléphone le 5 octobre 2017 par Nicolas Gricourt.
Retranscription & traduction : Nicolas Gricourt.
Photos : Jussi Ratilainen.

Page Facebook officielle d’Hallatar : www.facebook.com/Hallatardoom.

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