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Chronique Focus   

Hardcore Superstar – HCSS


Hardcore Superstar - HCSSHardcore Superstar a toujours été bien plus qu’un groupe de sleaze rock, même s’il en possède toutes les caractéristiques. Le groupe lui-même en était venu à revendiquer une nouvelle étiquette : le street metal, pour qualifier un croisement entre la nervosité du thrash metal et le côté fun, fêtard et groovy du sleaze. Mais on se rend bien compte aujourd’hui avec son nouvel opus HCSS – pour lequel le groupe se serait inspiré de vieilles démos datant de 1994 – que même cette appellation ne suffit plus, si tant est qu’elle ait jamais suffit ou pu qualifier le groupe.

Hardcore Superstar, c’est bien ce groupe qui démontre que l’on peut encore apporter des choses nouvelles au – dit génériquement – hard rock vieux de quatre décennies. Que ceux qui estiment que tout a été fait et dit se penchent un peu plus sur la discographie de ces quatre Suédois qui parviennent régulièrement, avec une patte bien à eux, à revigorer le genre avec une quasi-insolence. Cette insolence que trop ont perdue avec le temps et qui pourtant faisait la qualité première des premiers hardos ; ce je-m’en-foutisme qui envoyait valdinguer toutes les règles de bonne conduite pour faire ce qu’ils voulaient, et surtout ce qui pouvait emmerder les pénibles. Un état d’esprit plutôt bien résumé dans cette seule phrase « You don’t mean shit to me » prononcée dans le single, aligné sur les canons d’Hardcore Superstar mais diablement efficace, qui ouvre HCSS. Et puis cet appel à faire la fiesta comme une bande d’ado attardés mais bien heureux avec « Party Till I’m Gone » ou « Messed Up For Sure ».

Mais toute cette « punk attitude » juvénile cache en réalité une savante maturité. Rien que dans les deux derniers titres cités, l’habituelle déferlante de riffs sleaze se voit agrémentée de subtilités renvoyant directement aux années 70 à papa, comme pour faire le pont entre les générations. Idem avec « The Cemetary » et cette rythmique brit-rock enjouée, où la basse sautillante ronronne comme un chat, et qui s’assombrit soudainement à mi-parcours. Hardcore Superstar se lance même dans l’exercice de la chanson épique avec « Fly », à coup de mélotron, percussions et un pont simili-progressif. Parmi les curiosités on retiendra cette subtile incursion reggae, comme parfois le faisait The Police en son temps, dans « Touch The Sky » (avec la chanteuse de dancehall Etzia en invité) ou cette intro angoissante aux synthés qui ouvre « Growing Old ». Et rien d’étonnant dans le fait que l’on retrouve dans HCSS une forte influence d’un autre grand créatif du rock : Jane’s Addiction – dans « The Ocean », où Joakim Berg se prend littéralement pour Perry Farrell (au point qu’on ne peut pas croire à autre chose qu’à l’hommage), ou avec ces accalmies planantes dans « Growing Old » qui brisent avec une certaine malice l’intensité du titre. Ajoutons à tout cela le fin travail de Joe Barresi au mix qui relève joliment les atouts de chaque musicien.

Bref, le groupe évolue avec le temps, révélant quelques nouvelles surprises et facettes, et même si l’on pourra préférer certaines périodes plutôt que d’autres, la fraîcheur d’Hardcore Superstar fait toujours autant de bien dans le paysage sleaze/hard rock.

Regarder le clip de « Don’t Mean Shit » et écouter « Off With Their Hands » et « Glue » :

Album HCSS, sortie le 22 avril 2015 chez Gain Music Entertainment.



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  • Les 4 premiers titres, j’adhère.
    Pour les autres, j’aurais sûrement besoin de plusieurs écoutes.

    Mais ça ne m’enjaille pas plus que ça.

    [Reply]

  • Ils étaient en concert le mois dernier au Divan du monde et c’était tout simplement grandiose.
    Malheureusement c’était loin d’être complet. C’est vraiment un groupe qui prend toute sa dimension sur scène et Je n’ai jamais compris pourquoi il n’attirait pas plus de monde…

    [Reply]

    Rififi

    « loin d’être complet » Où étais-tu ? Au bar à te murger ?

    Je ne sais pas pour l’étage, mais en tout cas la fosse était quasi pleine.
    C’était bien, mais pas ouf. A part le chanteur qui aurait pu davantage faire partager le public.
    Le bassiste ne savait que sourire, et le guitariste y mettait du sien mais n’a pas de charisme.

    Ensuite est-ce la petite salle qui a fait que, un groupe pas trop en jambes ce jours là ? Malgré leur expérience, il devrait travailler leur jeu de scène, et revoir complètement leur setlist.
    Ils ont d’excellents titres pour la scène. Il manque une partie acoustique (le groupe a de bonnes ballades), et « above the law » est un très mauvais choix pour clôturer un show. Question de goût, j’aime pas ce titre.

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