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Chronique   

Hardcore Superstar – You Can’t Kill My Rock N’ Roll


Après 21 ans de carrière, Hardcore Superstar continue son chemin sans réellement se prendre la tête et sans brider son approche de la musique. Même lorsque HCSS (2015) a rencontré quelques critiques de la part des fans, en raison d’influences musicales trop éloignées du propos initial. You Can’t Kill My Rock N’ Roll, onzième opus du groupe, entend remettre les choses à plat. Les Suédois d’Hardcore Superstar reviennent à ce mélange de hard rock, de heavy parfois tenté de glam qui a construit leur renommée. You Can’t Kill My Rock N’ Roll prend davantage l’allure d’une collection de singles que d’un album à considérer dans son entièreté.

La démarche d’Hardcore Superstar y est pour beaucoup. Ces derniers ont décidé de sortir les singles bien en amont de la sortie de l’album afin de laisser chaque chanson imprimer les auditeurs et ainsi se démarquer les unes des autres. « Have Mercy On Me » a pointé le bout de son nez fin 2017 et a eu le temps de faire plusieurs fois le tour du monde : le titre illustre l’un des traits de ce You Can’t Kill My Rock N’ Roll, à savoir une tonalité presque « naïve » sur certains morceaux, joyeuse en somme. Hardcore Superstar cherche avant tout à célébrer la musique qu’il aime et n’a pas peur des parallèles évidents, surtout lorsqu’ils sont volontaires à l’instar de « Bring The House Down » qui renvoie au « Just Can’t Get Enough » de Depeche Mode avec ce riff de guitare qui fait écho aux claviers du titre des britanniques. « Never Cared For Snobbery » emprunte quelques tonalités guitaristiques à Queen ou au « Love Is All You Need » des Beatles. Les couplets de « YCKMRNR » sont quant à eux un hommage à « Legs » de ZZ Top. Hardcore Superstar ne s’en cache pas, leur opus est défini comme la « bande originale » des membres du groupe. Il est cependant crucial de noter que les Suédois ne tombent pas dans le piège de la parodie. Il y a toujours ces refrains signatures hymniques (l’ouverture « ADHD » laisse à peine le temps à l’auditeur de s’y préparer) qui font la réputation du groupe en live. Joakim Berg est mis en avant sur l’ensemble de l’album à la production extrêmement lisse. Il emprunte des phrasés exubérants propre au glam/sleaze (notamment sur l’humoristique « Baboon », ou les accents aigus à la Kiss de « Hit Me Where It Hurts » et « My Sanctuary »), appuyé à tous les tournants par ses collègues aux chœurs, et une attitude fédératrice, à l’instar du pont de « Never Cared For Snobbery ». Quel que soit le registre, Hardcore Superstar est assuré de faire mouche en concert étant donné l’efficacité des refrains au phrasé extrêmement simple et accrocheur.

Certains reprocheront justement au groupe cette volonté de constamment rechercher les accroches, même via des ficelles énormes. On peut à l’inverse louer cette appréhension quasi-parfaite des codes de la musique à succès contemporaine : la rythmique martelée conjugué au phrasé du chanteur sur « Medicine Man » est un procédé qui a fait le succès de « Take Me Out » de Franz Ferdinand, le riffing heavy, la guitare slide et les arrangements funky en plus – le pont très « rythmique » fait d’ailleurs son petit effet. « Never Cared For Snobbery » et son introduction via roulement de batterie est un classique, recours qui permet à l’auditeur de directement identifier la composition. En d’autres termes, Hardcore Superstar a utilisé l’intégralité des trucs et astuces pour créer une avalanche de hits. L’écoute prolongée et intégrale de You Can’t Kill My Rock N’ Roll en devient presque anecdotique tant l’effet « single » est appuyé.

Les fervents amateurs d’Hardcore Superstar peuvent se rassurer, le groupe est en très bonne forme. You Can’t Kill My Rock N’ Roll a tous les atouts d’un album intégrateur et suffisamment honnête pour ne pas devenir racoleur. Les Suédois sont revenus à une formule plus convenue ; You Can’t Kill My Rock N’ Roll dégage ainsi une impression de confort indéniable. Ceux qui en étaient toutefois restés sur l’abrasif Dreamin’ In A Casket regretteront la tonalité légère d’une partie des chansons, mais se délecteront d’une poignée de titres un peu plus « méchants » en matière de riffs (« Electric Rider », « The Others », « Medicine Man » et dans une certaine mesure le groovy « Hit Me Where It Hurts »). Il n’y a ni génie ni prouesse musicale, simplement un enchaînement de tubes en puissance bien conçus. Exaltant si l’on est prêt à prendre notre dose de show-rock.

Clip vidéo de la chanson « AD/HD » :

Clip vidéo de la chanson « Baboon » :

Clip vidéo de la chanson « Electric Rider » :

Clip vidéo de la nouvelle chanson « Bring The House Down » :

Clip vidéo de la nouvelle chanson « Have Mercy On Me » :

Album You Can’t Kill My Rock N’ Roll, sortie le 21 septembre 2018 via Gain Music Entertainment. Disponible à l’achat ici



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