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Interview   

Helioss : entre poétique astrale et science musicale


Le projet français Helioss entretient année après année le flambeau d’une musique complexe : une symphonie extrême pleine d’élan et d’emphase. Deux ans après l’ambitieux et magistral Devenir Le Soleil, mais avec une couleur musicale bien différente, le dernier album Contre Ma Lumière poursuit l’odyssée sidérale vers des confins plus sombres et introspectifs, mais toujours aussi imposant et galvanisant.

Un voyage où les astres forment des constellations de symboles que l’auditeur doit saisir et s’approprier au même titre que les galaxies de riffs qu’il parcourt. Car, au delà des images qu’il propose, Helioss procède d’une intensité créatrice aux multiples facettes. Une énergie qu’il entretient dans le même temps. Un univers artistique et musical personnel dont Nicolas Müller, son instigateur et architecte, nous dévoile ici quelques contours.

« En termes d’agressivité, c’est très difficile d’innover ou de se dire qu’on va faire quelque chose de plus agressif que ce que personne n’a encore jamais fait. Ça me paraît un peu vain et pas forcément souhaitable. »

Radio Metal : Depuis ses débuts, Helioss propose des œuvres assez longues, très denses, progressives aussi. Est-ce que pour toi Helioss est un projet exigeant pour l’auditeur, qu’on pourrait mettre en perspective avec l’exigence que tu portes sur le travail de composition ?

Nicolas Muller (guitate, basse, boite à rythme) : C’est toujours difficile de répondre à ce genre de questions, déjà parce que si je dis que c’est exigeant, ça peut tout de suite paraître un peu prétentieux. En réalité, ça dépend des albums et je pense que oui, de plus en plus. Au début, par exemple, avec le premier vrai album The Forthcoming Darkness en 2012, les structures des chansons étaient assez simples et carrées, il y avait un côté un peu thrash et death, c’était plus facile à appréhender. Puis avec le temps, effectivement, le propos s’est complexifié. C’est devenu également plus agressif, donc ça demande encore un peu plus une sensibilité avec ce genre musical pour l’auditeur. C’est vrai que le dernier album, Contre Ma Lumière, je pense que je suis allé encore un peu plus loin dans le côté complexe, dense, agressif avec beaucoup d’arrangements et de pistes, ce qui peut demander un certain nombre d’écoutes avant de le piger à peu près. Maintenant, je pense que la musique que je fais reste parfaitement accessible, parce qu’elle est mélodique. À la différence de certains groupes qui font des choses beaucoup plus complexes que moi, plus difficiles à appréhender. Dans le style de The Dillinger Escape Plan, ce genre de truc, là on peut parler d’inaccessibilité de la musique pour le commun des mortels. Helioss ne se situe pas encore tout à fait dans la même catégorie et n’ira pas a priori.

Tu penses que c’est plutôt le côté extrême qui pourrait rendre la chose plus difficile d’accès et non pas le côté progressif ? Parce qu’il y a des gens qui peuvent être en difficulté par rapport aux musiques progressives.

Oui, c’est ça. Je fais un peu des deux. Il y a un petit côté progressif dans les structures dans le sens où je me rapproche de moins en moins des structures d’une chanson classique : couplet, refrain, les parties solos et instrumentales. Et de plus en plus, il y a un aspect plus progressif dans la musique que j’écris. Ce n’est pas forcément quelque chose que j’ai voulu en me disant que j’allais faire du progressif. C’est venu comme ça au fur et à mesure de ma progression en tant que musicien et en tant que compositeur, donc ça me donne plus de latitude. Après, je pense que la musique d’Helioss n’est pas à la pointe de l’agressivité, tout a déjà été dit et fait depuis vingt ans. En termes d’agressivité, c’est très difficile d’innover ou de se dire qu’on va faire quelque chose de plus agressif que ce que personne n’a encore jamais fait. Ça me paraît un peu vain et pas forcément souhaitable.

À plusieurs reprises, nous avons vu l’appellation néoclassique dans les termes relatifs au style musical dans lequel tu évolues : en dehors de l’appui un peu symphonique et orchestral, en quoi ce courant « néoclassique » inspire pour toi réellement la musique d’Helioss ?

Déjà parce c’est un genre musical que j’aime beaucoup, je suis un grand amateur de musique classique à la base. Donc le metal qui va tenter d’absorber un peu de musique classique pour le rendre dans ses arrangements – quand bien même ça ferait un peu pompier, on parle de Rhapsody Of Fire et Malmsteen – c’est quelque chose qui, en tant que musicien, m’a toujours nourri et que j’ai pu retranscrire par petites touches dans ma musique. Je pense que c’est plus ou moins flagrant selon les albums et les morceaux. J’aime bien mettre un peu de clavecin, des lignes un peu baroques et des arrangements. Je mets beaucoup de piano. Du coup je pense qu’il y a un certain nombre de fans de ce genre de musique qui peuvent s’y retrouver et ça peut justifier cette appellation – maintenant on parle d’étiquette – mais même moi, je dirais que c’est contestable et discutable, et que c’est à l’appréciation de l’auditeur en réalité.

On a l’impression qu’au quotidien, tes inspirations sont très vastes. Au démarrage d’Helioss, quels sont les projets qui t’ont réellement inspiré en termes de compositions ?

Au démarrage d’Helioss, j’avais été nourri par toute la vague black metal à partir des années 90 qui s’est ensuite complexifiée. J’ai envie de dire que l’un des projets qui m’ont le plus inspiré, c’est Mirrorthrone, que vous connaissez sûrement. C’est un pur one-man project, même s’il est inactif depuis une dizaine d’années malheureusement. Il a fait des albums de black symphonic absolument incroyables, le tout géré par un seul bonhomme qui fait l’écriture, le son, l’enregistrement, les instruments ou qui les programmait quand il ne pouvait pas les faire. J’adore ce genre de musique parce qu’il y mettait beaucoup d’influences classiques et néoclassiques. Je me suis dit que comme j’étais dans plusieurs groupes, à droite à gauche, et que j’avais quelques compétences en guitare, j’allais essayer. On peut également citer des groupes comme Dimmu Borgir, Anorexia Nervosa et Fleshgod Apocalypse qui sont des groupes qui m’ont nourri et inspiré tout au long de l’évolution d’Helioss.

Après l’album One with the Sun, le focus semblait de plus en plus mis sur le dynamisme et le côté direct de la musique. Contre ma lumière semble quant à lui opérer un retour vers des arrangements plus présents et cultive une musique plus atmosphérique. Comment appréhendes-tu les variations de ton de chaque album ?

En général ça vient tout seul. Quand j’écris, je suis vraiment dans le détail et je ne prends du recul qu’après. C’est difficile. Quand j’écris un album, les séances d’écriture sont très intenses. C’est un temps assez court. Donc je ne me dis pas que je vais laisser passer six mois puis que je vais réécouter ce que j’ai fait en prenant du recul et réarranger. C’est très intense. Il n’y a pas vraiment de plan, je ne me dis pas que parce que le dernier album était comme ça, l’album d’après je vais le penser comme ci. Évidemment, avant de me lancer dans l’écriture d’un album, j’ai des grandes lignes, j’aimerais bien essayer telle chose ou inclure un passage ou une cassure. J’ai des idées à droite à gauche que je pioche, mais je ne me mets pas de ligne directrice par rapport aux anciens albums. Je n’ai pas de réponse toute faite, ça vient au fil de l’eau et je m’en rends compte après.

« Si on me demande de quoi parle tel ou tel morceau, j’ai envie de dire : peu importe, si ça te parle, si ça t’inspire, si ça éveille des choses, tant pis si c’est à l’opposé de ce que j’ai essayé de dire. Ça ne m’intéresse pas de transmettre un message particulier. »

L’enregistrement de Devenir Le Soleil avait été plus long que précédemment, notamment en raison d’un important nombre d’invités et de la présence d’un batteur (Mikko Koskinen). Comment s’est déroulé l’enregistrement cette fois-ci ?

Ce qui est marrant avec Helioss, c’est que depuis One With The Sun, il y a un peu comme un cycle. C’est-à-dire qu’un album sur deux va être fait avec beaucoup d’invités, par exemple pour One With The Sun j’avais cinq ou six personnes qui intervenaient en plus, ensuite sur Antumbra il n’y avait plus personne. Et pour Devenir Le Soleil j’étais reparti sur cette dynamique de faire sonner le téléphone, parce que j’avais envie de mettre une ligne de violon, du violoncelle ou différents types de chants, et j’ai donc demandé à plein de gens de venir. Du coup, le cycle s’est encore avancé avec Contre Ma Lumière où il n’y a personne, enfin pas de guest ; à part Mikko à la batterie, mais comme il fait tout l’album, ce n’est pas vraiment un guest. Evidemment, plus je fais intervenir de gens et plus l’enregistrement se complexifie. Sur Devenir Le Soleil j’avais une dizaine de guests au total, il a fallu coordonner tout ça pour les enregistrements, chacun avait son rythme et son emploi du temps. Donc oui, ça a pris un peu plus de temps, mais tout s’est bien passé et ça a été chouette. Sur Contre Ma Lumière, il y avait Thomas et moi, plus Mikko – avec qui j’avais déjà bossé – à la batterie, donc ça a été efficace et relativement rapide. Le but que je me suis toujours donné avec Helioss, c’est d’arriver à du résultat. Ça ne veut pas dire que je bâcle ou que je me presse pour y arriver, mais je veux du résultat rapide. À partir du moment où j’ai un album qui est écrit, je n’ai pas envie qu’il se passe quatre ans avant qu’il ne puisse sortir. Sinon ça génère de la frustration, et c’est le meilleur moyen pour abandonner et passer à autre chose. Donc j’aime bien quand les choses sont rapides et efficaces.

C’est cette « impatience » qui fait que tu ne vas pas forcément faire un album collectif ?

Il y a un peu de ça. C’est aussi pour ça que j’ai lancé Helioss en tant que sorte de one-man-band. C’était exactement pour cette raison-là. Avant Helioss j’avais des petits groupes, qui n’ont jamais vraiment rien concrétisé, mais j’étais très frustré d’écrire ou de participer à l’écriture des morceaux et puis qu’il se passe trois semaines avant la première répète et qu’on enchaîne les galères, les musiciens ont tous des impératifs, etc. et qu’au final, il se passe deux ou trois ans avant que l’on puisse concrétiser un album. Il y en a qui y arrivent très bien. Moi, je suis peut-être moins doué là-dessus, donc je me suis dit que j’allais partir tout seul, si possible de A à Z, sauf que comme je suis incapable de chanter, il a toujours fallu que je sois accompagné d’un chanteur. Le but c’était de faire un petit projet, qui n’a pas vocation à faire de concert, pour privilégier cette efficacité qui me permet de faire un album tous les deux ans grosso modo. Ce qui m’est possible parce que je ne fais pas de tournée ou de concert, je ne fais pas de répète, et parce que je suis seul à impulser le rythme et que si les choses traînent, c’est ma faute.

Est-ce que cette collaboration précédente avec de nombreux invités a changé ta manière de composer ou de concevoir ta musique ?

Oui et non. Parce que quand je me dis que je voudrais mettre du saxophone ou du violoncelle, ça va influencer la manière dont je vais écrire. Il ne s’agit pas juste de dire que je vais mettre du violoncelle qui va faire la même chose que la guitare parce que ça va donner un son chouette. Non, il faut que je me dise que je dois donner de la place au violoncelle ou au saxophone. Chaque chanteur qui est venu, il a fallu que je pense la musique en fonction de leur voix et de leur chant, que j’écrive différemment, et c’était vraiment intéressant. Effectivement, le fait d’inclure des musiciens supplémentaires fait que je ne peux pas faire comme d’habitude. Il faut que je compose avec. Et puis, je ne leur donnais pas juste la partition en leur demandant de jouer lorsqu’ils étaient d’accord. Je leur donnais des instructions et leur faisais des propositions. Au final, parce que ce sont des musiciens de talent, ce que j’attendais d’eux c’est qu’ils se réapproprient ce que je leur proposais et qu’ils fassent quelque chose auquel je ne m’attendais pas forcément. En ce sens, oui, ça amène un peu plus de surprise, y compris pour moi.

On serait d’accord que jusqu’à maintenant, le morceau le plus audacieux en termes de collaboration serait peut-être « Devenir Le Soleil », donc un morceau-fleuve, mais on a l’impression que tu as choisi des chanteurs et chanteuses qui peuvent évoluer dans différents styles de voix, à la fois dans le growl et le chant clair. Je pense notamment à Aline Boussaroque de Përl qui maîtrise aussi bien le chant clair que le growl. Est-ce que c’était un défi sur ce titre-là ?

Exactement. J’ai essayé d’avoir des voix différentes. Ça aurait limité l’intérêt de n’avoir que des growlers dans la même veine que Thomas. J’ai fait appel à des gens que je connaissais de près ou de loin, et j’ai aussi fait quelques propositions à des gens que je ne connaissais pas forcément, mais qui m’attiraient par le talent et la voix. Il y en a qui ont décliné parce qu’ils n’avaient pas le temps ou qui n’étaient pas intéressés, ce qui est normal. Ça fait un moment que nous sommes amis avec Aline Boussaroque, donc c’était naturel pour moi de la faire venir. Il y a d’autres musiciens que j’ai contactés via des contacts ou des contacts de contacts. J’étais très content d’avoir cinq guests de chant qui avaient chacun une particularité vocale et qui ont apporté quelque chose que j’espérais, mais que je n’attendais pas forcément. C’était génial d’entendre les premières choses qu’ils ont posées, de voir le résultat que ça allait donner.

« À partir du moment où j’ai un album qui est écrit, je n’ai pas envie qu’il se passe quatre ans avant qu’il ne puisse sortir. Sinon ça génère de la frustration, et c’est le meilleur moyen pour abandonner et passer à autre chose. »

Pour répondre à ta question, oui c’est clairement le morceau le plus ambitieux que j’ai fait. Déjà, parce qu’il est très long. Parce que j’ai une méthode d’écriture qui s’est basée sur le texte, alors que d’habitude c’est l’inverse : j’écris la musique puis je mets le texte dessus après. Et aussi parce que j’ai dû composer avec non seulement cinq chanteurs, mais aussi du violoncelle et du saxophone. Ça a été vraiment hyper dense. Au final, je suis hyper content du résultat. C’est marrant, c’est un des morceaux qui ont le plus marqué les auditeurs. Déjà parce que ce n’est pas commun de faire des morceaux qui durent vingt-cinq minutes. En tout cas dans ce type de metal, parce qu’on va trouver des groupes de doom qui font des morceaux très lents, mais ce n’est pas tout à fait le même délire. Oui, c’était ambitieux. J’étais ravi d’arriver à ce résultat. Je pense que c’est aussi pour ça que l’album Contre Ma Lumière est un peu plus resserré en termes d’effectif et d’ambition, il part un peu moins dans tous les sens. C’était parce que j’avais donné quelque chose d’extrêmement ambitieux et que je ne voulais pas le répéter en cherchant à aller encore plus loin.

On retrouve quand même pas mal de constructions progressives sur ce nouvel opus, qui font écho au morceau titre du dernier album, notamment dans la manière d’agencer différentes parties rythmiques. Penses-tu que la composition de cette œuvre ait ouvert une nouvelle voie pour Helioss ?

Ça m’a peut-être donné de l’assurance dans le fait de me dire que je pouvais lâcher les repères qu’on a tous, en me disant que je vais faire une intro au piano, puis la guitare et le chanteur qui arrive, etc. Ça m’a peut-être donné confiance pour construire des morceaux de manière plus intuitive, dans le sens où j’ai écrit Contre Ma Lumière de manière complètement différente que Devenir Le Soleil, où les morceaux étaient structurés de manière plus simple et carrée, et je les ai construits et écrits dans ce sens. Tandis que Contre Ma Lumière a été beaucoup plus comme une progression quasiment indépendante. C’est-à-dire que j’écrivais les morceaux et ça venait au fur et à mesure. En commençant un morceau, moi-même je ne savais pas où j’irais. Au fur et à mesure de l’écriture, je me disais que la suite logique de tel truc serait un break, qu’un riff sympa colle parfaitement et me permettrait d’apporter autre chose. Peut-être que le fait d’écrire « Devenir Le Soleil » m’a ouvert ce genre de portes.

Au niveau de l’ambiance, lorsqu’on compare Contre Ma lumière à Devenir le soleil, ce dernier album semble plus intimiste, introspectif, plus sombre, et finalement presque en contrepoint. Pour toi, ce serait le changement de démarche personnelle qui expliquerait ça ?

Oui, je pense. Ça se voit d’ailleurs dans l’artwork. Devenir Le Soleil est très lumineux, et Contre Ma Lumière est plus menaçant. Dans tous les cas Helioss parle de lumière, mais ça peut être amené de manière très différente. Et effectivement, le fait que dès le départ je m’étais dit que Contre Ma Lumière serait un album uniquement fait par Thomas et moi, plus Mikko à la batterie, je savais que ce serait un album qui ne pourrait pas avoir le même côté plus léger… Ce n’est pas le mot qui correspond, mais Devenir Le Soleil est plus lumineux et éclatant, tandis que Contre Ma Lumière est plus intimiste, torturé et profond.

Nous l’avons dit avec d’autres mots, mais c’est vrai qu’il y a une continuité forte entre les albums, et surtout une régularité aussi depuis 2010. Est-ce que le fil de composition est continu quelque part dans l’ensemble de la discographie d’Helioss ou est-ce qu’il y a vraiment des cycles très distincts selon toi ? Pour le dire d’une autre façon, est-ce qu’une fois qu’un album est achevé, tu te penches déjà sur le suivant ?

Ça a été le cas, par exemple sur Antumbra. Quand je l’ai fini – quand il était enregistré, mais je n’avais pas fini de le mixer et il n’était pas encore sorti – j’ai tout de suite embrayé sur Devenir Le Soleil, parce que j’ai eu cette sensation que j’avais encore des choses à dire et à faire. Ce n’est jamais en même temps, il y a toujours un laps de temps entre deux écritures d’albums, mais là, il a été très court. Devenir Le Soleil, par contre, a été tellement dense à sortir, ça m’a demandé tellement de travail, que j’ai décidé de m’arrêter et de laisser passer plus de temps. Déjà, il a fallu sortir l’album, c’est du boulot, mais là il m’a fallu plus de temps pour me relancer dans un cycle d’écriture, je ne saurais pas dire le temps exact qui est passé. Il s’est passé peut-être un an, un an et demi avant que je me dise que je devais me lancer dans un nouvel album d’Helioss.

Concernant le chant, c’est Thomas Blanc qui est à l’œuvre depuis 2014 : est-ce que tu as des exigences particulières envers lui ou est-ce qu’il pose les textes comme bon lui semble ? Est-ce que aussi tu as un moment essayé de toi-même de poser ton chant pour le projet ?

J’adore bosser avec Thomas, il est hyper réactif et talentueux. Et d’un commun accord il n’est pas du tout investi dans la création musicale, c’est-à-dire que c’est moi qui écris les paroles et je lui envoie une démo avec ma voix posée dessus — c’est absolument lamentable parce que je ne suis pas chanteur, mais ça lui donne un cadre qui est assez précis mais pas du tout rigide. Quand lui s’approprie les morceaux et les textes, qu’il a compris ce que j’avais en tête, là, il peut donner la pleine mesure de son talent. Sur Contre Ma Lumière, il n’est jamais allé aussi loin en termes de densité et de nombre de voix différentes. Je le poussais régulièrement à essayer des choses. Depuis 2015 avec One With The Sun jusqu’à aujourd’hui, je pense que lui-même a accompagné la progression d’Helioss à la fois en la suivant, dans le sens où je le pousse, et en la provoquant, parce qu’il me donnait plus de billes en sachant de quoi il était capable. Maintenant je sais que je peux à peu près tout lui demander. Rien qu’à écouter ses démos avec le son tout pourri que nous faisions de notre côté en bricolant, je savais qu’il avait compris et qu’il avait tout donné, qu’il avait même fait beaucoup plus que ce que je lui avais demandé. Donc oui, il a vraiment contribué à pousser le projet dans ses derniers retranchements, même s’il n’est pas investi dans le côté purement créatif.

« C’est souvent voulu qu’il y ait un côté un peu opaque dans l’écriture des morceaux. À tel point qu’il y a deux morceaux du dernier album où je ne suis moi-même pas très sûr de quoi je parle, parce que j’ai choisi de faire une écriture purement symbolique. »

Thématiquement, la lumière, qu’elle soit physique, philosophique ou spirituelle, semble être un fil rouge évident dans la musique d’Helioss, mais on retrouve dans les textes de nombreuses références classiques du metal extrême, comme l’occulte, la foi, le rapport aux autres et à la nature : comment écris-tu les paroles ?

C’est vrai que quand j’ai créé Helioss, le fil conducteur était lié à la lumière – rien que le nom parle de lui-même. Je suis aussi un passionné d’astrophysique. Je n’ai pas de connaissances particulières, je reste un amateur, mais c’est quelque chose qui me fascine : le soleil, les étoiles… Et j’ai voulu tourner autour du thème de la lumière dans le sens le plus large. Dans certains morceaux, je parle vraiment de science, pas de science dure, mais l’aspect scientifique, et dans d’autres, la lumière peut prendre plusieurs formes. C’est particulièrement le cas dans le morceau « Devenir Le Soleil ». Il y a un poème où plusieurs types de lumières sont représentés, et c’est souvent de l’ordre du symbole, de la lumière intérieure ou de l’absence de lumière, et dans ce cas on va parler de nuit et de ténèbres. Il y a quasiment toujours cet angle directeur.

Après comme tu le dis, oui, j’aborde aussi des sujets qui sont un peu plus convenus dans le metal, parce que ce sont aussi des sujets qui m’interpellent et sur lesquels j’ai envie de dire des choses, même si je ne dis rien de plus que d’autres groupes qui parlent de foi, de Dieu, du rapport à la nature et de l’homme. Je n’ai pas la prétention d’apporter beaucoup de choses avec mes paroles, je m’exprime beaucoup plus par la musique. Les paroles sont pour moi un support intéressant que je travaille, et dans lequel j’ai envie de dire des choses, mais ce n’est pas quelque chose sur lequel je suis vraiment à l’aise pour parler. Si on me demande de quoi parle tel ou tel morceau, j’ai envie de dire : peu importe, si ça te parle, si ça t’inspire, si ça éveille des choses, tant pis si c’est à l’opposé de ce que j’ai essayé de dire. Ça ne m’intéresse pas de transmettre un message particulier.

Pour autant, j’ai choisi d’écrire cet album intégralement en français, ce qui est la première fois, même si j’en mettais à droite à gauche dans certains morceaux – de plus en plus avec le temps, d’ailleurs. Là, j’ai voulu le faire intégralement en français parce que je me suis rendu compte que plus j’écris, plus je me sens à l’aise d’apporter de la subtilité en français plutôt qu’en anglais, qui est la langue traditionnelle dans le metal, mais avec laquelle je suis évidemment moins à l’aise. Ce n’est pas ma langue natale. Je me débrouille, mais on n’a pas la même facilité à écrire quand on doit traduire dans sa tête que quand on parle naturellement. Donc les paroles sont peut-être un peu plus faciles à appréhender sur le nouvel album, elles sont peut-être un peu plus limpides, mais pas tout le temps. C’est souvent voulu qu’il y ait un côté un peu opaque dans l’écriture des morceaux. À tel point qu’il y a deux morceaux du dernier album où je ne suis moi-même pas très sûr de quoi je parle, parce que j’ai choisi de faire une écriture purement symbolique. Comme j’ai écrit l’album comme un flot, une rivière qui coule, j’ai écrit certaines paroles de la même manière. C’est-à-dire que je ne savais pas exactement ce que je disais, j’avais en tête des images, des symboles, des concepts et j’écrivais beaucoup plus sur la métrique, la sonorité, la syllabique et les images que ça pouvait créer. Ça vient du fait qu’en tant qu’auditeur – bon, pour certains groupes comme Suffocation, les paroles je m’en tape un peu — les groupes qui mettent plus de cœur et de signifiant, j’aime bien me laisser inspirer par ce que j’entends et pas forcément par ce que le groupe a voulu dire. Je pense que parfois, les images mentales ou les sensations que ça me crée ne sont peut-être pas du tout raccord avec ce que l’auteur du texte a voulu dire, mais pour moi ça n’a aucune importance. S’il y a des gens qui s’intéressent un peu aux paroles ou à Helioss, je pense que vous comprenez très vite les différentes symboliques, les directions et les thèmes que j’aime aborder. Par contre, vous ne verrez pas forcément d’intérêt à décrypter les paroles et à chercher ce que j’ai voulu dire. Faites ce que vous voulez avec.

D’une certaine manière, tu penses que tu as gagné en liberté dans la création artistique en passant au français ?

Oui, clairement, parce que, comme je le disais, en anglais, c’est un peu plus facile de faire du consensuel. La langue française, comme c’est ma langue natale, je suis obligé d’être plus exigeant, mais en même temps je suis plus à l’aise. Je ne suis absolument pas poète ou connaisseur en poésie, mais je pense qu’avec l’instinct et avec ce que je propose, j’essaie de faire en sorte que l’auditeur qui va écouter les paroles ait forcément des images mentales ou une interrogation qui lui fassent se dire qu’il ne sait pas très bien ce que ça veut dire, mais que ça lui plaît, qu’il aime bien ce concept.

« Combien de fois on a pu entendre que le metal était mort et fini parce que ceci, parce que cela, la crise des années 2000, etc. Pourtant, quand je vois des jeunes de vingt, vingt-deux ans qui posent comme des badass dans la forêt parce qu’ils ont sorti leur premier album de thrash, même si j’ai déjà entendu quatorze mille fois ce qu’ils proposent, c’est chouette. Je ne peux pas faire autre chose que de me dire que quand j’avais leur âge, je faisais pareil, alors pourquoi eux ne pourraient pas le faire ? »

On a de nombreux artistes qui nous ont parlé de leur rapport au « métal noir » pour décrire la marque stylistique particulière de la scène française, notamment grâce au chant français. Est-ce que toi-même tu t’identifies un peu à ce courant ?

Je suis en train de me demander combien je connais de groupes français qui écrivent également en français, et je ne suis pas sûr de pouvoir en citer des milliards. Bon, des choses comme Misanthrope, évidemment, c’est les pionniers du metal en français. Je parlais de Mirrorthrone tout à l’heure, il a utilisé à peu près cinquante pour cent de français et cinquante pour cent d’anglais, et ça rend super bien. Après, même des groupes qui sont idéologiquement un peu plus contestables comme Peste Noire, je trouve que ce qu’ils proposent est génial en termes de texte et de voix. Et le fait qu’ils le fassent en français, ça donne une connivence musicale entre celui qui a écrit les paroles et celui qui les reçoit, c’est-à-dire moi. Après, savoir si je m’identifie à ce courant, je ne sais pas trop quoi te dire, parce que Helioss est une one-man-band, je ne suis pas un reclus, mais je suis dans mon salon et je ne connais pas des milliards de musiciens, je ne fais pas beaucoup de concerts. Je ne me sens pas entouré d’un courant quelconque. J’ai une certaine indépendance, qui me va bien aussi. Après, j’écoute beaucoup de musique parce que je travaille aussi pour un webzine, donc je reçois beaucoup de promo, et je suis ravi d’en découvrir. C’est assez rare que j’établisse des contacts avec les gens et Helioss fait partie d’un microcosme, on va dire, principalement avec les musiciens qui ont participé aux albums ou que je côtoie, mais je n’appellerais pas ça un mouvement, c’est juste un microcosme social.

Tu l’as évoqué, Helioss n’a jamais fait de live, et je sais que tu as énoncé plusieurs fois ne pas du tout avoir l’envie de te produire en concert. Est-ce que tu penses que cela te donne plus de liberté dans la composition, de ne pas avoir à considérer la jouabilité d’Helioss sur scène ?

Complètement. Si je devais commencer à penser l’écriture d’Helioss en tant que transmission scénique, je serais obligé de m’interdire énormément de choses. À moins que j’aie la chance incroyable d’être entouré de super bons musiciens, d’avoir tous les moyens qu’il faut pour avoir des orchestres ou avoir un confort comme quand Dimmu Borgir ou Cradle Of Filth donnent un concert – même si Cradle en concert ce n’est pas toujours génial, mais ils ont pensé leur musique pour la rendre live. Moi, ça me donne la liberté de faire absolument tout ce que je veux, sans jamais me demander comment je vais le faire sur scène ou me dire que je ne vais pas pouvoir faire telle chanson sur scène et que ce sera uniquement sur l’album. C’est vraiment confortable, comme ça je ne m’interdis absolument rien, et ça m’empêche de me triturer les méninges.

Nous en avons parlé un petit peu tout à l’heure, c’est toi qui réalises les artworks depuis le troisième album. Comment tu les conçois et les penses ? Est-ce que cela vient en parallèle de ta musique ou est-ce que c’est ultérieur à tout cela ?

En général, ça vient après. C’est-à-dire que quand j’ai fini l’album et que j’en suis content, je me demande quelle image ou quel concept pourrait coller avec ce que j’ai produit. Après, comme tu le dis, c’est moi qui les ai faits sur les trois derniers albums. En sachant que j’ai quelques compétences en graphisme, en visuel, en Photoshop et tout, par contre je ne suis pas graphiste, donc comme je le disais sur le live, il y a des choses que je ne peux pas faire. Par exemple, j’avais une idée de thématique pour Contre Ma Lumière qui était très graphique, et que techniquement je n’étais pas capable de rendre, donc j’avais deux options : soit je faisais appel à un illustrateur pro, soit je partais sur autre chose de plus symbolique.

Après, le concept lié à la musique, on est plus en termes de sensation. Bon, sur Devenir Le Soleil, il y a un filigrane visuellement, il y a le concept du morceau « Contre Ma Lumière », avec cette ascension qui est représentée. Maintenant, on reste dans le purement symbolique, on peut le déconnecter complètement du concept et juste se dire que c’est une chouette image. On est plus dans la sensation et la vibration. C’est un peu une constante sur cet album, là encore sur ce concept, je suis parti d’une page vierge en me demandant où j’allais aller. J’ai fait beaucoup de tests, de retours, de corrections, d’effacements avant d’en arriver là. Ça a été, là aussi, comme un flot, je n’avais pas un résultat en tête comme sur Devenir Le Soleil, où j’avais l’idée du concept et j’y suis allé petit à petit pour le concrétiser. Là, je me suis amusé, j’ai fait des tests et au final je suis arrivé à ce résultat qui, je pense, résume assez bien l’album. Je le trouve assez cohérent avec le ton de l’album.

En sachant que c’est toujours intéressant de voir à quel point le visuel va aussi influencer ta vision de l’album. Dans le sens où au fur et à mesure que je m’enfonçais dans les tons rouges et noirs, ces espèces de filaments de lumière, ça a aussi coloré l’expérience que j’avais de l’album. Je pense qu’un auditeur qui n’a pas vécu ce processus créatif par lequel je suis passé, ça joue aussi pour lui. En voyant cet album rouge, cette pochette, cet artwork mystérieux et presque angoissant, ça va colorer la vision et l’audition qu’il va avoir en se penchant sur l’album. Ça va donner une couleur à son expérience. Je pense que c’est le cas pour tous les musiciens, ce n’est absolument pas typique de ma démarche. En général, avant d’écouter un album, on voit la pochette et qu’on le veuille ou non, on va être influencé. Est-ce que c’est pochette de gore avec des gens découpés en morceaux à la Cannibal Corpse ? Ou est-ce que c’est quelque chose d’épuré, de blanc, un joli paysage ? Au fur et à mesure qu’on va découvrir l’album et qu’on va l’écouter et le réécouter, la pochette va toujours colorer notre vision. Ce qui serait intéressant, ce serait de se dire qu’on va écouter un album sans avoir de visuel, sans être influencé, et de découvrir le visuel après. Je pense que ce serait dommage, parce que ce serait perdre aussi ce que l’artiste veut donner comme cohérence musicale et visuelle à son œuvre, mais ce serait intéressant parce qu’on enlèverait une des influences.

« Si je devais commencer à penser l’écriture d’Helioss en tant que transmission scénique, je serais obligé de m’interdire énormément de choses. »

Comment perçois-tu aujourd’hui le futur d’Helioss ? Comment tu souhaites porter le projet, est-ce que tu as l’ambition par exemple de le faire connaître davantage ? Ou est-ce que ce ne sont pas des questions que tu te poses ?

Si, bien sûr. Si je donne énormément de mon temps pour faire de la musique, comme tout artiste, c’est aussi pour avoir une forme de reconnaissance. On ne va pas se leurrer. L’artiste qui fait ça uniquement pour lui-même et qui dit se moquer complètement des retours et de l’impact que sa musique aura sur le monde, c’est toujours une certaine fausse modestie. Il y a une vraie ambition de se faire connaître. Maintenant, c’est une ambition réaliste. Mon ambition ce n’est pas de passer sur MTV ou d’avoir un disque d’or, ce serait idiot. Évidemment, je mets tellement de temps, d’émotion et d’amour dans ma musique, que oui, j’ai envie de la partager la plus possible. Avec Thomas, nous savons ce que nous faisons, nous bossons avec des labels pour essayer de la faire connaître. Ce n’est jamais évident, parce que Le monde musical est tellement riche et dense, internet a complètement redistribué les cartes, que c’est à la fois plus facile de se faire connaître et à la fois extrêmement difficile de sortir du lot ou d’essayer de se démarquer. Il y a un bouillonnement créatif dans le monde entier, dans le metal comme partout, qui est absolument génial, mais pour les musiciens c’est un peu plus difficile de se faire connaître. Moi, j’existe depuis 2010, dans ces eaux-là, j’ai cinq albums et un EP derrière moi, et clairement si je regarde mes vues sur YouTube ou mes likes, je n’ai pas du tout l’impression d’être un artiste majeur ou connu, et ce n’est pas grave. Je me situe là où je peux me situer, et j’en suis heureux. Ce qui ne m’empêche pas de bosser. Je suis ravi de parler avec vous et de pouvoir faire découvrir ma musique, et je suis ravi quand des gens me disent qu’ils ont bien aimé ce que j’ai fait. Si je fais ça, c’est aussi pour ça.

Par rapport à ça, même nous, par exemple, nous parlons de six ou sept albums par semaine, et nous faisons une sélection dans tout ça. Toi, en tant qu’artiste faisant partie d’un webzine, est-ce que tu penses qu’il y a une saturation en termes de sorties ?

Je suis un peu en retrait, j’ai beaucoup fait de chronique pour ce webzine et là je n’en fais plus depuis quelques années, mais je travaille toujours avec cette équipe que j’aime bien. C’est le webzine Les Eternels. Je suis en charge de faire le lien avec les press-relations, en gros je reçois les promos dans la boîte aux lettres et je les dispatche à l’équipe en fonction de qui veut. Ça me donne une position où je vois beaucoup de choses défiler, et je les écoute toujours, parce que j’ai vraiment l’espoir, en tant qu’auditeur, de tomber sur quelque chose qui va me bluffer ou qui va simplement me plaire. Je suis assez d’accord quand tu dis qu’il y a une espèce de saturation, mais ce n’est pas nouveau. Dès qu’un mouvement prend de l’ampleur, ça fleurit de partout, il n’y a qu’à voir l’histoire du metal des années 80 et 90. Là, avec internet on s’en rend beaucoup plus compte. Le petit groupe qui faisait du garage à Los Angeles, qui a duré deux ans et qui s’est arrêté, dans les années 90, absolument personne n’en entendait parler. Maintenant, même s’il ne va pas vivre longtemps et qu’il ne va faire que deux albums, ça n’empêche pas ce groupe de se faire connaître, de diffuser et d’atteindre des oreilles à dix mille kilomètres de chez lui. C’est un peu ce que je vois dans ma position en travaillant pour ce webzine. Je ne compte même pas le nombre de compositions que je reçois, et vous devez avoir la même vision — d’ailleurs, vous recevez énormément de choses. Je vais peut-être paraître un peu vieux con en disant ça, mais neuf trucs sur dix sont vraiment dispensables. Je ne dis pas que ce n’est pas bien, mais je veux dire qu’il y a neuf trucs sur dix où j’ai l’impression de réentendre encore et encore les mêmes recettes — à plus de quarante ans, dont vingt-cinq à écouter du metal. Heureusement, de temps en temps, il y a des petits trucs qui me touchent personnellement. Ça ne veut pas dire qu’ils sont mieux que les autres, mais si ça me fait résonner, j’en suis ravi.

Donc ce n’est vraiment pas évident de se démarquer – c’est ce que j’essaie de faire – et en même temps je me réjouis de cette scène metal qui est ultra vivante. Alors que combien de fois on a pu entendre que le metal était mort et fini parce que ceci, parce que cela, la crise des années 2000, etc. Pourtant, quand je vois des jeunes de vingt, vingt-deux ans qui posent comme des badass dans la forêt parce qu’ils ont sorti leur premier album de thrash, même si j’ai déjà entendu quatorze mille fois ce qu’ils proposent, c’est chouette. Je ne peux pas faire autre chose que de me dire que quand j’avais leur âge, je faisais pareil, alors pourquoi eux ne pourraient pas le faire ? Parce que ça a été fait cinquante mille fois ? Tant pis, ce n’est pas grave. Ça va ramener de nouveaux fans, de nouvelles communautés, de nouveaux engagements, de nouveaux musiciens. Et puis, après deux ans de pandémie et tout ce qu’on a vécu, je trouve ça chouette qu’il y ait une relève, pour qu’on n’ait pas toujours les mêmes vieux briscards qui trustent les scènes metal et qu’on voit faire les mêmes morceaux depuis trente-cinq ans. Heureusement qu’ils existent, mais je suis aussi ravi qu’il y ait aussi une jeune génération qui en veut. Ça va amener de nouveaux talents.

Interview réalisée par téléphone 5 mai 2022 par Erik Melkiahn & Jean-Florian Garel.
Retranscription : Antoine Moulin.

Facebook officiel de Helioss : www.facebook.com/Heliossband

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