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HELLFEST 2008 A CLISSON (JOURNEE DU DIMANCHE)


Festival : Hellfest 2008
Lieu : Clisson (France)
Date : 22-06-2008
Public : 13 000 personnes environ


Between The Buried And Me

Between The Buried And Me, offciellement connu sous le nom “le groupe qui a tourné avec Dream Theater et Opeth cette année”. Ce genre d’appellation n’est pas forcément très flatteuse pour l’ego d’un groupe, mais le fait est qu’une tournée comme ça, ça aide. Après la sortie d’un « Colors » (2007) qui a rencontré un grand succès auprès d’un public underground amateur de musiques progressives, une question subsistait. Qu’est-ce que ça va donner en live ? Pour ceux qui ne connaissent pas, Between The Buried And Me est un groupe américain pratiquant un métal extrême…ment varié. Cela donne des morceaux longs, multipliant les ambiances et les styles. Complexe ? Oui et non. La construction des titres l’est, puisqu’ils comportent en général plusieurs parties. Mais ces parties en elles mêmes sont soit très rentre dedans, soit très mélodiques et en général bien amenées. De ce fait on vit un véritable voyage très agréable entre différents univers musicaux. Il faut juste réussir à dépasser cette appréhension des changements de rythmes. Tout ça pour dire qu’en ce dimanche 22 juin, Between The Buried And Me a gagné l’estime des festivaliers présents dans la discoverstage. Beaucoup regardaient cette prestation avec le même sourire : celui que l’on arbore lorsqu’on découvre une pépite là où ne s’y attendait pas. Au niveau des bémols, il convient de modérer cet enthousiasme : la densité des titres fatigue, c’est un fait. Le groupe gagnerait à jouer quelques chansons plus courtes et accrocheuses afin d’aérer le concert. Le moment a été sur la fin difficile pour ceux qui ne connaissaient pas le répertoire du groupe. Sur le show en lui-même, d’aucuns auraient à redire sur le manque de communication verbale et scénique avec la foule. Les musiciens jouent dans leur coin. Il faudrait donc écrire que « le courant ne passe pas ». Mais nous ne sommes pas de cet avis. Un autre lien, autre que verbal ou oculaire, s’est créé avec le public. Sous le chapiteau de la discoverstage, musiciens comme festivaliers semblent se comprendre et être sur la même longueur d’onde. Une incroyable connexion qui ne nécessitait pas de mots. Bref, un groupe qui mériterait d’être revu dans un autre contexte.


Municipal Waste

On a beau être au début de la journée (la 3ème qui plus est !), le public est déchaîné sur la 2nd stage ! Qu’est-ce qui se passe ? Municipal Waste est en train de botter les fesses des festivaliers dès 12h40 ! Ce thrash aux relents punks rappelant parfois Anthrax est un stimulant au réveil. Municipal Waste ajoute à un thrash old school la dimension joyeuse et festive du punk, cocktail redoutable sur scène et ce, à toute heure ! Slayer aussi ça décoiffe, me direz-vous. Mais tout est question d’esprit. Là où Kerry King et Tom Araya excellent dans l’ultra violence et l’agressivité, Tony Foresta, Ray, Land Phil et Dave Witte vous montrent ce que c’est d’être ‘Born for party’ ! Un tel concert vous colle le sourire aux lèvres tant ce combo dégage une énergie communicative et positive. Laissez tomber Café/clope et les antidépresseurs, écoutez Municipal Waste, le Bad religion du thrash !


Eths

C’est l’histoire de Metalo, probablement encore saoul, qui dit à Virginie : « tu sais dans Eths, je trouve qu’il y a plein de finesse ». Et Virginie, ivre également, de rétorquer par le rire bruyant qu’on lui connaît. Eths tournant pourtant beaucoup, j’étais honteusement vierge du plus petit extrait de concert des phocéens. Erreur réparée avec ce show très prenant. Des les premières minutes, avec l’enchainement « Samantha »/ »Bulimiarexia », titre de Tératologie au riff jouissif, nous oublions que Soilwork devait jouer a la place des marseillais. Le groupe propose un set efficace et scénique, a l’instar de la discographie du groupe: Oui, Eths c’est bourrin. Une avalanche de gros riff lourds, modernes et groovy. Ca transpire la méchanceté avec les hurlements impressionnants de Candice. A cela s’ajoute une ambiance malsaine et sale extrêmement subtile. De la violence ? Assurément, mais pas gratuite. Quant à la scène, la prestation est classe et incisive. On apprecie la bonne cohésion scénique au sein du groupe. La section instrumentale est en béton armé. Le travail de ces 4 mecs est carré, la mise en place est irréprochable, ce qui ne les empêche pas d’avoir un bon jeu de scène. Candice est impressionnante de charisme. Le quintet joue avec une certaine distance vis à vis du public. Ce côte inaccessible serait qualifie d’hautain pour n’importe quel autre groupe. Mais avec Eths, cette distance prend une certaine grandeur et une classe non négligeables.


Ghost Brigade

Ghost Brigade fait partie des bons coups de Season Of Mist. Son métal doom/planant a été révélé au grand public avec le très bon « Guided By Fire » qui a vu le jour en 2007. Le groupe aura offert au public de la discoverstage un show très intéressant. Les 6 musiciens parviennent à mettre en avant la mélodie de leur album dans une prestation live intense et cohérente. Manne, le chanteur au crâne rasé, conserve une attitude scénique qui se rapproche de celle de Maynard Keenan (NDLR : chanteur de Tool) en moins excentrique. Avec ce concert, ceux qui ne connaissaient pas le groupe n’ont pu que souscrire à la musique proposée. Un combo qui jouera même un morceau instrumental. Ce qui mettra en avant son indéniable talent de composition et une vraie preuve de courage. Et oui : là où beaucoup de groupes se cantonnent à des sets identiques sans prendre de risques (Ministry si tu nous regardes !), Ghost Brigade lui n’hésite pas à partir à l’aventure. Car jouer un instrumental peut très vite lasser un public qui ne connait pas forcément le combo finlandais. Mais lorsque la composition est accrocheuse et que les musiciens sont expressifs : la pilule passe plus que bien. Avec Ghost Brigade on ne s’ennuie pas. A revoir impérativement dans une configuration qui lui sera entièrement dédiée.


Dillinger Escape Plan

Grand moment sur la secondstage avec l’arrivée des Dillinger Escape Plan! Là encore nous avons droit à un show énorme de ses artistes qui sont autant musiciens que showmen ! Vraiment les américains ont, une fois de plus, livré un show hallucinant. Hallucinant de maîtrise technique (la musique de Dillinger est bien tout sauf simple à jouer) et de présence scénique. Notre ami Greg Puciato, chanteur du groupe, est au top de sa forme et n’hésite pas à monter sur les échafaudages à côté de la scène. Ses collègues ne sont pas en reste et prouvent qu’il est possible de sauter partout tout en assurant avec ses instruments. Ce qui est intéressant dans le show de Dillinger c’est de passer 1 minute 30 à fixer l’attitude d’un des membre du groupe. C’est peut-être là où on se rend compte qu’ils bougent tous autant les uns que les autres et que c’est la multiplicité des showman qui donne à l’ensemble du show cette folie forcément déstructurée. Lorsque l’on regarde Dillinger sur scène, on note que la présence des musiciens est tout simplement exceptionnelle. Dillinger live c’est aussi à lire ici.


Opeth

Opeth a une musique très personnelle qui évolue entre le death metal et le progressif. Cette année, pendant la journée, la grande scène leur est offerte. La nuit n’est pas encore tombée, elle aurait pimenté la musique sombre et envoûtante de Opeth. Quel dommage ! Le set est parfait et montre leur entière intégrité. Nulle chanson n’a été écourtée dans le but d’en jouer plus durant l’heure et quart qui leur est offerte. Leur ambition n’est pas de conquérir de nouveaux fans semble-t-il mais plus celui de jouer le mieux possible et de satisfaire le tout petit fan perdu au milieu de la masse. Cependant, Mickael n’aura que très peu blagué et montré son talent d’humoriste. Le temps leur est compté plus que pour n’importe quel autre groupe. Le Hellfest aura eu entre autre « The Grand Conjuration », « The Drapery Falls », « The Lotus Eater »… Des chansons qui n’ont pas été écrites dans le but d’en faire une partition technique pour l’apprentissage de la guitare, mais des chansons d’une simplicité et d’une humilité propre à un groupe au talent d’Opeth. Le chant clair se mêle au chant guttural. Le bassiste ondule de sa nouvelle coupe de cheveux. Le nouveau guitariste et ancien d’Arch Enemy fait tout doucement sa place. Le batteur martèle tel un métronome… Mais c’est quand même Mickael qui a le plus grand charisme avec sa guitare remontée, comme les Beatles le faisaient durant une autre époque…


Obituary

Doucement, nous pourrissons au soleil lorsque Obituary fait son entrée sur la Secondstage. Le son et « les chorégraphies » sont parfaits. John Tardy empoigne son micro à pieds des deux mains et balaye la scène de ses cheveux blonds. Sa voix gutturale, exemple pour tout chanteur de death metal, dégouline sur nos oreilles et sur nos visages. Il est inutile de vouloir comprendre les paroles. Les mid tempos sont tout autant ravageurs que du bon blast traditionnel. « Chopped In Half », “World Demise”, “Slowly We Rot”, “Redneck Stomp”, “Insane” … Des titres qui s’enchaînent paisiblement, déchaînant la fougue des headbanger. La musique d’Obituary fait l’effet d’un rouleau compresseur ; il est inutile de dire qu’à la fin du show, les esprits sont échauffés et les pieds contracturés. C’est l’essence même d’un bon death metal pratiqué avec efficacité.


Origin

La journée du dimanche fut énorme pour les fans de brutal, même si les défections d’Arkhon Infaustus et de Necrophagist (blessure de leur batteur Romain Goulon, on lui souhaite un prompt rétablissement !) en ont déçu plus d’un… C’est donc à Origin de défendre l’honneur du brutal death metal : et ils y sont parvenus haut la main ! Une prestation très énergique même si le haut niveau de technicité des morceaux demande une grosse attention qui empêche les musiciens de se lâcher à fond. Il faut vraiment voir le bassiste se lancer dans des passages en tapping et le chanteur éructer pour y croire. Ne parlons pas de John Longstreth leur batteur, sans doute le meilleur actuellement dans la scène extrême et injustement méconnu. C’est le genre de gars qui donne l’impression de s’échauffer et de s’amuser alors qu’il joue à une vitesse pas possible. Même quand il laisse échapper une baguette, John ne perd pas le rythme et continu de jouer avec le reste de ses membres : il la récupère, fait quelques grimaces pour nous faire rigoler et continue « pépère ». Origin a démontré en 40 minutes que tous ses titres sont parfaitement jouables en live, même s’il s’agit actuellement (aux côtés de groupes comme Brain Drill ou Necrophagist) de la musique la plus rapide et technique jouée dans le death metal ! Rapide, très rapide certes, mais les morceaux possèdent aussi de nombreux passages très grooves accompagné de double pédales qui font headbanger la foule pour notre plus grand plaisir… Les titres les plus marquants sont sans doute ceux composés par l’équipe en présence, c’est-à-dire ceux du premier album Informis Infinitas Inhumanitas (« Perversion of Hate » ; « Portal ») et du 3e Antithesis (« The Afternath »), bien qu’un très bon « Reciprocal » fut extrait de leur 2e album Echoes of Decimation. Excellent concert à tous les points de vue : gros son, techniquement irréprochable, set list nickel et musiciens sympas !


Meshuggah

Après avoir sorti un très bon « obZen », plus accessible (donc écoutable pour du Meshuggah!), il fallait confirmer sur scène. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les suédois sont sûrs d’eux. Jens Kidman (chant) passera les 3/4 de son temps entre deux morceaux à fixer le public en silence et à attendre d’être acclamé pendant que ses collègues font du larsen et laissent sonner la note. Cela ne manque pas de classe et le public apprécie. Mais l’effet ne dure pas. Quand on a recours à une formule de manière systématique entre chaque chanson, on se lasse. Au final, les Meshuggah passent pour des prétentieux qui essayent de faire croire que leur seule présence suffit à déclencher l’hystérie. Irritante façon d’attendre de se faire acclamer avant d’enchaîner, comme si la poursuite du concert dépendait du nombre de mains levées et de cris. Dommage car ces 5 mecs bougent très bien et dégagent une certaine prestance. Leur manière de headbanguer en rythme avec la musique vous donne l’impression que la terre tremble sous leurs pieds. Mention spéciale au chanteur qui domine la foule avec classe et d’un air presque hautain. C’est un style! Mis à part ce détail, la prestation est intéressante du fait de l’intensité des morceaux interprétés par ces tarés de suédois. Ces derniers passent de riffs pachydermiques jubilatoires à des structures arythmiques au possible, déroutant tout headbangueur qui se respecte. Impossible de taper du pied en rythme avec la musique de Meshuggah. Stressante, intense et parfois insoutenable, on ne peut pas rester indifférent. Une telle densité musicale est jubilatoire, mais malheureusement le groupe se répète affreusement. Toujours la même formule, le même riff, le même lead. On finit par s’ennuyer. Du gâchis de talent.


Primordial

Après une prestation remarquée d’Alan aux cotés de Mardük deux jours plus tôt, c’est au tour des irlandais de Primordial de fouler la Discovery Stage et ce pour le plus grand plaisir des fans français qui n’ont pas l’opportunité de les voir. La musique de nos irlandais, sorte de black pagan, passe très bien le stade du live, le show étant animé par Alan avec une poigne de fer. Le chanteur semble avoir un sacré caractère car quand entre deux morceaux au loin on entend les Meshuggah, Alan demande à ce qu’on coupe immédiatement la musique d’ambiance… avant de lâcher un sourire quand il comprend de quoi il s’agissait. Beaucoup de morceaux joué ce soir sont extraits de leur dernier album The Nameless Dead (entre autres les trois premiers titres : « Empire Falls » ; « Gallows Hymn » ; « As Rome Burns »). La musique du groupe dégage une mélancolie, une puissance et un aspect épique entraînant. Le public réagit très bien et de nombreux drapeaux flottent dans la salle aussi bien de la Bretagne, de la Grèce et bien évidemment de l’Irlande (2 drapeaux arriveront même sur scène pour le plus grand plaisir des musiciens). Un très très bon concert chargé en émotion…


NOFX

La présence de NOFX, groupe de punk mélo, dans un festival comme le Hellfest prouve que les organisateurs jouent vraiment la carte de la diversité et c’est tant mieux ! Les décors de scène mettent tout de suite les choses au clair : Fat Mike (bassiste chanteur) est là pour rigoler et rire des clichés du metal. Donc pour annoncer la couleur, deux drapeaux sont placés de chaque coté de la scène : un arc en ciel (de la gay pride) et un de la Jamaïque. C’est sans doute un trait d’esprit de Mike pour titiller la communauté metal qui, c’est bien connu, est homophobe et raciste ! Rappelons quand même à notre ami que beaucoup de rastafaris sont ouvertement racistes et homophobes. Enfin bref…la culture de cet américain de 41 ans, même s’il se veut un habile provocateur (bien sûr anti-bush), semble toutefois assez limitée. A l’image de sa musique ? Coté musique justement, le groupe a su faire plaisir aux nostalgiques (nous avons presque tous commencés par un groupe du genre NOFX, Offspring ou encore Greenday) et aux jeunes skaters plus particulièrement. On aura logiquement le droit à une reprise de « Champs Elysées » et quelques classiques (« Dinosaurs will Die », « Kill all the White Man »…). Parfois le spectateur a l’impression que le groupe se fiche d’être sur scène, mais le chanteur communique bien avec son public. En effet nous avons le droit à des « supers » blagues de son cru. Exemple : « si tu crois en dieu t’es un idiot, mais si tu crois en Satan t’es un idiot aussi ! ». Sans compter les éternels remarques sur le fait que le black metal n’est pas joué par des personnes noires… Bref les fans ont dû apprécier même si le concert de NOFX a surtout permis aux autres spectateurs une pause casse-croûte méritée !


At The Gates

At The Gates s’était séparé en 1996 juste après leur chef d’?uvre « Slaughter of the Soul » pour des raisons liées au business de la musique qui avait eu raison de l’unité du groupe. Leur reformation cette année et leur tour des festivals de l’été, 12 ans après leur split a réjouit un grand nombre de fans qui n’avaient pas eu l’opportunité de les voir à leurs débuts. Sans doute pour beaucoup la claque du festival dans les têtes d’affiches et LA reformation (Carcass fut bon mais pas aussi génial que l’on aurait pu souhaiter). Nos suédois ont ce soir remis les pendules a l’heure et nous ont démontré en 45 minutes qu’en matière de thrash/death ce sont eux les maîtres… Tous les hits sont passés en revu du cultissime « Blinded by Fear » à l’excellent « Slaughter of the Soul » extrait de l’album du même nom, dont quasi tous les titres seront joués ce soir ainsi que des titres extraits plus anciens. Leur set sera aussi l’un des plus mouvementés dans la fosse, des slammeurs arrivant sans cesse dans la fosse aux photographes donnant un sacré boulot à la sécu ! Tomas Lindberg est décidemment un grand frontman, il harangue sans cesse la foule pendant que les musiciens tiennent en haleine le public avec leurs machines à riffs, c’est trop bon ! Le son est parfait et la set list aussi quoique trop courte, pas un seul temps mort, que demande le peuple ? On aurait aimé assister à 1h voir 1h30 (oui on a le droit de rêver !), espérons que la reformation dure encore et que l’on puisse assister à d’autres prestations de ce grand groupe dans une salle et en tête d’affiche… et puis tient soyons réaliste, demandons l’impossible : un nouvel album…


Motörhead

La fin du festival se rapproche et la légende Motörhead entre sur scène. Ca se passe simplement, comme si de rien n’était, sans musique de fond. Les musiciens prennent leurs instruments et Lemmy, comme un gamin qui découvre les joies de la scène, lance au public « Hello, we are Motörhead and we play rock’n roll ! » Une entrée en matière à l’image de la musique pratiquée par Motörhead : simple, rentre dedans et très efficace ! Comme d’habitude dans le set du groupe la part belle est donnée aux anciens morceaux. On note d’ailleurs qu’une tente (oui oui c’est vrai ! ) pète un câble et se met à slamer côté foule ! Grand moment au cours du set où Lemmy est rejoint par nos 5 copines strip teaseuses ! D’ailleurs 4 d’entre elles repartent mais une, après que Lemmy lui ait parlé dans le creux de l’oreille, se dirige vers les loges. Etonnant non ? Le show se poursuit. Lemmy toujours aussi fringuant sur scène malgré son statisme lui aussi légendaire, balance du gros à la basse. Ses 2 collègues ne sont pas en reste. Le batteur Mikkey Dee est toujours aussi efficace et c’est un sacré plaisir de le voir. « Le meilleur batteur du monde » dixit un Lemmy toujours aussi objectif ! D’ailleurs sur le solo de batterie de Mikkey le public se montre très réceptif alors que d’habitude, vous le savez aussi bien que votre fidèle serviteur, les soli de batterie : c’est long et ennuyeux ! Lemmy n’hésite pas à rendre hommage à ses musiciens qui lui sont fidèles depuis des années. Mais, bien évidemment, la plus grande ovation elle est pour…Lemmy lui-même bien sûr ! Le concert se termine par les traditionnels « Ace Of Spades » et le monstrueux « Overkill » avec des spots martelés au rythme de la batterie de notre ami Mikkey. Grosse prestation des Motörhead…comme d’habitude dirons-nous.


Morbid Angel

Morbid Angel : sans doute le plus grand groupe de death de tous les temps, surtout depuis le retour du charismatique David Vincent au poste de chanteur-bassiste en chef… Ceux qui n’appréciaient pas Motörhead ou qui souhaitaient tout simplement s’assurer d’une bonne place pour les dieux du death metal floridien ont pu profiter des échauffements et des balances du groupe assurées par les musiciens eux mêmes. Quel plaisir les amis, de voir un batteur de la trempe de Pete ou un gratteux comme Trey s’échauffer… Quand le groupe monte sur scène, il fait nuit noire et l’ambiance mystique dégagée par le groupe en est renforcée. C’est la voix grave et chaleureuse de David Vincent saluant les festivaliers qui va lancer les festivités : pendant une heure on a le droit à un show sans faille ni temps mort, presque tous les plus grands titres des Anges Morbides sont joués (« Where the Slime Live » ; « Chapel of Ghouls » ; « Sworn to the Black » ; « Maze of Torment » ; « Lord of All Fevers & Plague » et beaucoup d’autres encore). Le groupe nous gratifiera même d’un nouveau morceau (intitulé « Nevermore ») paraissant sur son prochain album qui sortira vite on l’espère ! Le morceau en question est brutal à souhait et semble assez complexe et dissonant : à écouter donc ! Au rayon des nouveautés, le 2e guitariste qui succède à Tony Norman de Monstrosity : il s’agit tout de même du norvégien Destructhor officiant dans Zyklon, une pointure il faut le dire ! Même s’il s’en tire bien, il reste très concentré et statique, faisant sa part du boulot même s’il me semble qu’Azagthoth s’est chargé d’une grande partie des solos. Sans doute le concert le plus marquant de la journée concernant les « gros morceaux » du festival, car même si les autres têtes d’affiche ont fait de bonnes prestations, il n’y a pas eu la moitié de la magie dégagée par les Morbid Angel, la folie des solos de Trey, la vélocité de la batterie de Pete, la classe et la puissance de David Vincent…


Slayer

Tête d’affiche des têtes d’affiches pour conclure un festival fantastique de décadence, Slayer avait pour tâche de nous achever. Mission en partie accomplie par un groupe à qui on demande tout sauf varier le répertoire de scène. On veut voir les classiques, point barre. Tel un épisode de Smallville, Slayer ne nous a pas surpris et a donné ce qu’on attendait d’eux : du « Disciple », du « Angel Of Death », du « Mandatory Suicide ». Slayer est dans une configuration de festival avec un show d’1h20. Slayer passe après 80 groupes. Il va de soi que ce n’est pas essentiellement pour eux que tout le monde s’est déplacé. Il faut donc faire plaisir à tout le monde et jouer tous les « tubes ». Rien à redire sur le contenu de la setlist, donc. C’est plus sur l’agencement de celle-ci que nous allons nous arrêter. Slayer n’est certes pas un groupe qui a un répertoire extrêmement varié, mais ce soir là, il a été exaspérant de linéarité. Un petit « Skeletons of Society » ou un « Seasons In The Abyss » auraient été les bienvenus afin de sortir de temps en temps de la speederie classique. Beaucoup ont été déçus par Tom Araya ce soir là. Trop gentil, trop calme, trop vide des paroles. Et alors? Un tel décalage est au contraire amusant non? On passe rapidement sur l’interprétation, correcte malgré quelques faiblesses d’Araya. On en arrive donc à l’atmosphère de cette fin de festival. La boucherie. Le thrash de Slayer, ses riffs, son chant vindicatif et son tempo soutenu sont assurément déclencheurs d’une agressivité incontrôlable et jubilatoire dans la fosse. Slayer sont bourrins, mais élèvent ce bourrinage au rang d’art. Lorsque le groupe annonce « War Ensemble », c’est bien à la guerre du Vietnam que l’on croit assister dans le pit ! Une anarchie jouissive qui a comme d’habitude vu son lot d’abus du fait du comportement de certains festivaliers imbibés depuis 3 jours. Dommage, car participer à une baston générale plutôt qu’à un défouloir festif est nettement moins drôle. Ce soir là, Slayer n’a pas été exceptionnel et de nombreux groupes ont été meilleurs, à commencer par Morbid Angel qui les a précédés. Mais Slayer a tout simplement été Slayer et c’est ce qu’on veut.


Pastor Of Muppets

Place maintenant au meilleur show de ce Hellfest 2008. Et il s’agit paradoxalement d’un groupe qui ne se trouve pas sur l’affiche officielle. Tout commence dans l’espace VIP ou les privilèges fusent avec au sommet, probablement le moment le plus émouvant du festival, le show des strip teaseuses de Lemmy. Mais passons ! Alors que nous entrons dans le carre VIP pour nous y reposer et boire quelques verres (ce que nous avons fait la majeure partie du temps lors de ce festival, il faut l’avouer), nous tombons sur la prestation des Pastor Of Muppets. Le groupe est alors en train d’exécuter « Fear Of The Dark » d’Iron Maiden avec… des saxophones! Bannis par les Dieux du Rock, les bordelais se sont soulevés contre les instances divines et ont réalisé leur rêve de jouer du metal sans le moindre câble électrique. Pastors Of Muppets est la première fanfare metal a voir le jour. Le groupe compte 12 membres (trompettes, saxophones) incluant un excellent batteur rock (gaucher, d’ailleurs !). Leur répertoire se compose de titres d’ACDC, Korn, System Of A Down, Nirvana, Metallica, Faith No More, Iron Maiden… Et autant vous dire qu’il nous a été impossible de sortir de la salle. Une telle bonne humeur, une telle présence vous rend addict. Une ambiance festive se répand immédiatement au sein de l’assemblée: journalistes, musiciens, responsables label se mettent alors a chanter, danser et headbanguer. Un grand moment de plaisir et de communion. Rarement un concert aura autant rassemblé que celui ci. La où Slayer et ses tonnes de Marshalls empiles ont divisé, Pastor of Muppets ont fait l’unanimité sans le moindre petit ampli. Le groupe finira en apothéose par un autre concert non loin du camping des festivaliers. La encore, carton plein et ambiance de folie et de fraternité. C’est d’ailleurs a ce moment la que nous trouvons Dimebag (animateur occasionnel de Radio Metal) en train de montrer ses pas de danse. Et je peux vous dire qu’après avoir vu ca, on peut mourir en paix. Bravo aux Pastors of Muppets! Un grand moment de rock et mine de rien, d’émotion. Un lien pour vous http://www.myspace.com/pastorsofmuppets !


The Festivaliers Live !

Radio Metal a eu également la chance d’assister à un concert privé ultra exclusif de The Festivaliers. Ce groupe regroupant différentes nationalités et composé de 3 000 membres a délivré un show incroyable d’endurance durant 3 nuits d’affilée! La grandeur d’âme de The Festivaliers est sans limite, puisque la formation a été généreuse de sa prestation et en a fait profiter l’intégralité du camping gratuitement. Les choristes, très en voix, ont démontré une puissance vocale a en faire pâlir un Nergal (Behemoth).

De 2h jusqu’au petit matin, nous avons eu la chance d’entendre, parfois plusieurs fois, les classiques du groupe : « Apéro ! », « Je Suis Trop Bourré ! », « Enculéééééé » ou encore le poignant « Bleuuaaaaaaarrrhhhhhhhhhhh ».

Un tel don de soi, c’est beau à pleurer.



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