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Hellfest 2010 : compte-rendu du dimanche 20 juin


Festival : Hellfest 2010
Lieu : Clisson
Date : 19-06-2010 (samedi)
Public : 20 000 personnes environ

Comme chaque année depuis sa création, Radio Metal propose à ses lecteurs un live report détaillé du Hellfest. Retrouvez les analyses de notre fine équipe présente à Clisson lors de cette cinquième édition du festival. Par ailleurs, n’hésitez pas à vous référer à notre fil rouge proposé en direct les jeudi 17, vendredi 18, samedi 19 et dimanche 20 juin pour redécouvrir nos interviews backstage, photos inédites et autres goodies exclusifs réalisés lors de cette édition 2010. Concernant le live report de Radio Metal, vous en avez l’habitude, un jour de fest est résumé par un article. Voici le compte-rendu de la journée finale du dimanche 20 juin 2010.


Blaspheme

Curieux choix que cette programmation matinale dominicale. Avec Blasphème d’un côté et Omega Massif de l’autre, difficile d’imaginer un réveil énergique après deux jours épuisants de festival. Lorsque le père et le fils Guadignino accompagnés de leurs acolytes montent sur scène, la foule est beaucoup plus disparate que la veille à la même heure. Ca ne les empêche pas d’arborer un grand sourire en foulant les planches – sourire qui ne quittera pas leur visage de tout le show. Le son est bon et permet d’apprécier pleinement les compositions « so french » du groupe. On peut ici parler de réveil en douceur car les musiciens tentent de motiver les spectateurs et les riffs heavy que le groupe propose font mouche. Certains fans semblent d’ailleurs s’être levés uniquement dans le but de voir les vétérans et s’époumonent sur les paroles au préalable apprises par c?ur. La récente reformation du groupe semble les ravir. Parmi les moments forts du show, on retiendra « Au Nom Des Morts » que Marc Ferry (chant) dédiera à Ronnie James Dio. Le groupe se retire après une demi-heure de concert avec une chanson inédite de l’album à venir. Les fans sont aux anges, les autres convaincus par une prestation honnête donnée par des musiciens heureux d’être là. Hormis l’accessibilité des compositions du groupe dont le manque de vitamines fait défaut à un petit déjeuner équilibré, il y a peu de chose à reprocher à ce show. Fl-L


Omega Massif

Le réveil est dur ce matin. Déjà deux jours de festival dans les pattes… C’est en traînant des pieds que l’on se rend au premier concert de la scène Terrorizer. Pourtant le post hardcore d’Omega Massif saura nous convaincre en moins de deux ! Le public n’est pas très important mais est actif et attentif. Le groupe, de son côté, nous en mettra plein la face. Les compos parfois calmes et sereines, parfois très rock n’roll et à d’autres moments rageuses sauront nous réveiller en douceur et nous mettre dans l’ambiance pour cette dernière journée de festival. On se laisse guider tout doucement, pas à pas, dans leur univers. Sur scène les lights se marient parfaitement avec cette musique toute en nuances, le look des musiciens avec ce côté « sage mais quand même rock n’roll » parfait cette impression. La claque est vraiment bienvenue et au final on aura trouvé cette prestation trop courte… Dommage on serait bien restés vingt minutes de plus ! On a hâte de les revoir sur d’autres scènes près de chez nous. F-F


Vulcain

Quel plaisir de voir Vuclain sur scène ! Le trio a la pêche et est visiblement heureux d’être là. Derrière la scène, on aperçoit d’immenses bâches noires qui masquent le matériel de Kiss, la tête d’affiche du festival qui se produira à 23h. Depuis 1984 et l’album Rock N’Roll Secours, l’appellation de « Motörhead français » pour qualifier la musique de Vulcain n’est absolument pas usurpée. Ca envoie du lourd question rythmique et les compositions sont entraînantes au possible. Seul bémol durant cette prestation : le son. Ce dernier ne fut pas bon sur le micro de Daniel Puzio, chanteur/guitariste de la formation. Le vent n’y est sûrement pas étranger mais les problèmes techniques auront été malheureusement une constante durant cette édition 2010… Cela n’empêchera pas les frères Puzio d’envoyer du lourd en se rendant sur le devant de la scène pour communier au plus près avec leur public. Un bon set comme on les aime. D-L


General Surgery

General Surgery est l’archétype du groupe de death grind gore, ne cherchez pas : tout y est. Les paroles gores, le faux sang (contrairement aux musiciens de Watain dont l’odeur ne laisse aucun doute sur le fait qu’il s’enduisent de vrai sang), une ressemblance frappante avec la musique de Carcass et celle de Cannibal Corpse, nous vous le disions : tout y est ! Il est 11h du matin quand les Suédois attaquent leur show et croyez-le, rien de mieux pour vous faire oublier la migraine matinale à grands coups de grunts et de death metal. Certes le groupe n’est pas original pour un sou mais il faut lui reconnaître un capital sympathie car leur musique est bien foutue. Cependant, hormis pour les fans, il faut avouer que la formation n’est pas captivante et une certaine lassitude s’installe assez rapidement. Sans plus ! Se-Se


Solace

C’est une bande de mecs lookés à la Zakk Wylde que l’on voit débarquer. Grosses barbes, jeans ou pantalons en cuir, débardeurs, gros tatouages… On croit voir une caricature… La musique commence dans une ambiance intimiste. Les lumières sont discrètes et révèlent seulement quelques éléments… Mais c’est pour mieux nous surprendre ! Une lame de fond se prépare et le bon hard/stoner du combo américain va nous déstabiliser et nous faire chuter avec son reflux. La prestation est musclée, à l’instar des musiciens, et elle est surtout très musicale. On se laissera donc emporter par l’énergie de ce groupe qui nous fera passer un bon moment. On ne peut pas vraiment crier au génie mais comme Spaceman l’a fait remarquer il y a quelques semaines : « Le hard rock est un style très codifié dans lequel il est difficile d’innover sans en sortir.» On pourrait presque dire la même chose du stoner, le mélange des deux en fait donc quelque chose de très étriqué mais malgré tout original. F-F


16

Il est midi quand 16 pénètre la Terrorizer Tent. Chris (chant) impressionne d’emblée avec son torse couvert de tatouages et son air habité. Dés les premières notes, l’ambiance se fait lourde, crasse, suintante. Ici point de riffs sautillants, nous sommes dans les terres frontières entre le sludge et la noise. La sonorisation de la tente est à ce titre vraiment réussie car tout en restant audibles, les accords de guitares et les ronflements de la basse écrasent tout sur leur passage. Le chanteur se démène et occupe la scène à lui tout seul. Malheureusement, le public est amorphe (probablement à cause de la fatigue accumulée les 2 jours précédents) et ne se réveillera pas en cette heure encore matinale. Chris essaiera de nous prendre à parti à grand renfort de « Wake Up Guys ! » balancé de ci de là, rien n’y fera. Pourtant, la fosse semble réceptive à la musique des Américains, mais la fatigue semble leur clouer les pieds au sol. Malgré l’horaire matinal et la forte luminosité extérieure, l’ambiance crasse arrivera à se développer au long de la demi heure de show. Peu avant la conclusion du concert, le chanteur demandera à la foule qui a déjà dégueulé ce matin. Un fan visiblement éméché répondra par la positive et Chris l’invitera en backstage pour lui donner un t-shirt et du merchandising. C’est aussi ça, l’esprit sludge. F-Se


Sabaton

Leur dernier album Coat Of Arms tout fraîchement sorti en mai 2010, les Suédois de Sabaton débarquent en Pays de Loire avec leur power metal inspiré des grandes guerres de notre monde. Même si leur musique ne révolutionne pas le genre, le groupe se démène pour assurer une bonne présence scénique mais là aussi, il leur manque un petit quelque chose. Côté look, les hommes de Sabaton sont vêtus d’un haut noir et d’un pantalon treillis dans les gris, noir et blanc. Sobre mais assez recherché finalement. Et recherché ne veut pas forcément dire de bon goût car Joakim, avec son tee-shirt noir bardé de plaques de métal et ses ray-ban miroir, a quand même un petit air suranné à la Village People. Les Suédois jouent autour de midi et Joakim, le chanteur, remercie le public d’être présent si matinalement un jour de gueule de bois et confie aussi qu’il aimerait parler mieux français. Le groupe achève son set sur un « Metal Machine », titre plutôt enlevé et agréable à entendre. Un bon set. L-L


Freak Kitchen

Mattias Eklundh arbore fièrement un T-Shirt Kiss au moment où Freak Kitchen entre en scène. Il est 12h15 et les monstres de cuisine délivrent une musique qui comporte de très bons passages mis en avant par les deux excellents chanteurs que sont Mattias et Christer Örtefors, son collègue bassiste muni d’un casque (comme le veut la tradition scénique du groupe). Malgré le discours toujours aussi marrant de Mattias, l’ensemble manque de cachet et de caractère. D’ailleurs, aussi étonnant que cela puisse paraître avec Freak Kitchen, l’ambiance de ce concert n’est pas top car le groupe ne parvient pas à être aussi proche du public qu’en salle. Emaillée par des problèmes techniques, la prestation des Freak Kitchen ne restera pas dans les annales même si la puissance du dernier morceau, « Propaganda Pie », est indéniable. A la décharge des Suédois, il était difficile de passer après Sabaton…D-F


Ex Deo

Ex Deo est le side project death mid tempo de la quasi-totalité des musiciens de Kataklysm. Leur musique est lente, une sorte d’Amon Amarth mais inspiré par l’histoire romaine au lieu des vikings. Les décors et les tenues de scène (cuirasses) des musiciens vont de pair avec la thématique. Déjà vus en ouverture du Pagan fest il n’y a pas si longtemps, Ex Deo est un groupe typique à voir en festival pendant une demi-heure. Au-delà, la prestation pourrait se révéler ennuyante, surtout que le groupe n’a qu’un seul album (Romulus) au compteur ! L’affluence est plutôt moyenne sous la Rock Hard Tent et le public plutôt calme, headbangant tranquillement aux rythmes groovy des canadiens. Maurizio comme à son habitude est bavard et motive la foule entre les morceaux. Finalement, le set passe comme une lettre à la poste ! Se-Se


Primal Fear

Vous voulez du heavy metal ? Du vrai de vrai ? Les Allemands de Primal Fear menés par Ralf Scheepers, leur chanteur chauve à la voix aigüe et stridente, vous en serviront une grosse tranche plutôt bien exécutée. Vous les avez manqués au Hellfest ? Leur dernier opus sorti en ce mois de juin est justement un CD + DVD live. Mais qu’en était-il à Clisson ? Visuellement, nos voisins teutons ont un certain impact entre leur chanteur chauve, leur bassiste blond et tous les musiciens vêtus de noir d’autant qu’ils enchaînent les plans photogéniques où guitaristes, bassiste et chanteur se regroupent. Côté public, le concert est apprécié. La foule chante et applaudit la prestation du groupe, une prestation sobre et sans artifices. Le groupe, sa musique et le public. L’essentiel en somme. Dire que la musique que propose Primal Fear révolutionne le genre serait mentir et honnêtement, l’ensemble manque de charisme, le show est un peu trop rigide, sans étincelles, et ne nous emmène pas vers les hauteurs où volent les aigles. L-F


Eluveitie

Aïe ! Le début de ce show se fera sous de mauvais auspices… Le public est mou… Est-ce la digestion ? Est-ce Freak Kitchen qui a endormi tout ce beau monde ? En tout cas la prestation aura vraiment du mal à décoller… Pourtant les musiciens sont enthousiastes et vont chercher le public par la main pour l’emmener avec eux. C’est lorsque le groupe propose une reprise de « Tri Martolod » au bout de 25 minutes de show que le public ouvre enfin ses yeux et ses oreilles pour rentrer dans le mouvement. Profitant de cette ouverture, Sevi, le chanteur, va demander un circle pit et un braveheart ! A partir de là l’audience ne va plus s’arrêter à tel point qu’elle demandera même un rappel. Qui n’aura malheureusement pas lieu à cause des impératifs d’horaires. Public du Hellfest, pourquoi t’a-t-il fallu autant de temps pour réagir face à ce groupe, certes pas révolutionnaire, mais qui fait sa musique avec envie et amour et qui le fait pour toi ?! F-L


Saviours

On enchaîne avec Saviours. Ce dernier met en avant des soli thrash au sein de compositions plutôt axées stoner. Globalement, une musique très lourde qui passe très bien l’épreuve du live même si, sur scène, il ne se passe pas grand chose. Un bon concert sans fausses notes majeures… mais sans points extrêmement positifs non plus. Austin Barber assure très bien ses parties de chant et les Américains auront délivré un set très correct. Une oreille sur Accelerated Living, sorti en 2009 chez Kemado Records, s’impose donc pour poursuivre la découverte…D-Se


Decapitated

S’il est un retour qui récemment a fait chaud au c?ur des fans d’extrême c’est bien celui de Decapitated. Certes, le groupe a été totalement recomposé depuis l’accident du 2 novembre 2007 qui avait coûté la vie de Vitek (batteur) et gravement blessé leur chanteur Covan. Seul rescapé de l’accident : Vogg (guitare) qui tournait depuis avec Vader. Sachant cela, on pouvait avoir quelques doutes sur les capacités de la nouvelle mouture de Decapitated. Mais très rapidement, les doutes disparaissent : le nouveau line-up est solide et carré, avec mention particulière pour Krimh qui a remplacé avec talent Vitek dans un contexte pas évident : en plus d’avoir un jeu complexe, Vitek était le frère de Vogg. Le public ne s’y trompe pas et est venu en masse pour soutenir les Polonais qui le lui rendent bien. Les musiciens headbanguent non stop du début à la fin de la prestation. A revoir vite en première partie de Behemoth dans les semaines qui arrivent ! Se-Se


Black Cobra

Ouch ! la première réflexion qui vient est « tiens ! pas de bassiste. Ce concert va être rude, espérons que l’on ne s’endorme pas… » Effectivement la première surprise est de ne voir qu’un guitariste/chanteur et un batteur faire front sur le devant de la scène. Il est rare de trouver des duos dans le metal. Des trios, c’est déjà plus courant mais des duos… Cela ne court pas les rues. Mais c’est sans compter sur l’énergie de ces deux personnages. Ils balaieront nos craintes en moins de deux morceaux. Pas besoin d’être trois ou quatre. Une voix puissante et enveloppante, des riffs de guitare dévastateurs, une batterie explosive… Voilà les ingrédients d’un très bon groupe qui mérite d’être découvert. Le public s’est pris une claque monumentale et l’équipe de Radio Metal aussi. Une expérience vraiment jouissive qui saura nous réveiller après la sieste digestive ! F-F


Einsiferum

Ensiferum ce sont cinq gars, cheveux longs, en kilt, torses nus, peintures de guerre sur le visage, qui débarquent à Clisson avec From Afar, leur dernier opus sous le bras, et qui ?uvrent dans un death mélodique pagan viking selon les différentes appellations d’origine incontrôlées. Les Finlandais n’ont pas de chance car le vent donne un son fluctuant et dès le premier morceau, le bassiste a un problème avec sa sangle. Mais tout cela ne les empêche pas d’envoyer des hélicoptères en veux-tu en voilà devant un public plutôt fourni et présent. D’ailleurs, les agitations des premiers rangs déclenchent d’impressionnants nuages de poussière en ce dimanche ensoleillé. Côté musique, cela rappelle du Eternal Tears Of Sorrow et certains passages au clavier ne sont franchement pas du plus bel effet. « Bontempi es-tu là ? » pourrait-on s’interroger. Mais la prestation est saluée par le public qui a choisi : il aime Ensiferum, qui termine sa prestation sur « Hero In A Dream ». Fait marquant, un drakkar a traversé la foule. En effet, un fan avait préparé une maquette de bateau viking qui a navigué au-dessus des têtes pendant la prestation et s’est échouée derrière la sécurité. L-F


U.D.O.

Udo Dirkschneider et ses hymnes rassembleurs prennent d’assaut la Mainstage 01. Udo c’est l’ex-leader du groupe Accept mais aussi une des plus grandes figures de notre style musical. Sur cette prestation nous n’aurons, une fois de plus, pas bien entendu les guitares. Mais les compositions étant clairement taillées pour la scène, le public appréciera comme il se doit le show proposé par les quatre musiciens. Udo jouera bien entendu – et sans surprises – du Accept, notamment les titres « Metal Heart » et « Balls To The Wall », le premier mentionné manquant d’ailleurs de puissance. Du charisme, de bonnes compos et une bonne humeur partagée : les U.D.O ont proposé à Clisson un cocktail efficace au cours de leur 45 minutes. D-F

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Weedeater

D’entrée de jeu, ce qui surprend, c’est le côté rentre-dedans de la disposition scénique… Les Weedeater font front tous ensemble. Guitare, batterie, basse/chant de la gauche à la droite, tous sur le devant de scène. Musicalement ça envoie, c’est du bon gros sludge qui décoiffe. Le public et les musiciens sont en adéquation. Le combo draine apparemment son lot de fans sur ce concert. Le pit bouge, beaucoup même. Sur scène l’énergie est très présente et on se surprend à vouloir plonger la tête la première dans les pogos. Seulement voilà : musicalement, si on y prend du plaisir, cela devient vite plat et redondant… Le set perd rapidement en saveur et on aimerait voir une setlist un peu plus variée. Finalement on sortira de cette prestation avec un sentiment d’indifférence et on se dit que c’est bien dommage… Il n’y a rien de pire que l’indifférence dans ce bas monde. F-F


Rwake

Avec Rwake, on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre en arrivant devant ce groupe. On y voit des machines, des instruments et une flopée de musiciens… De prime abord, le délire proposé est vraiment accrocheur et intéressant. Un mélange entre hardcore, drum n’bass et electro est, en effet, assez aguicheur. Malheureusement le set se révélera un peu linéaire même si ces moments d’ombres seront éclaircis par des passages progressifs. Des instants d’accalmie bienvenus car ils permettent de mieux se remettre dans le bain après. Mais ils sont bien trop rares… Dommage. Du coup il est très difficile de rentrer dans le délire de cette formation qui possède malgré tout de très bons atouts sur le principe. Sans doute faut-il attendre la maturation de cette expérience musicale assez inédite… F-F


Behemoth

C’est au tour des Polonais de Behemoth d’envahir la Main Stage 02 pour cinquante minutes de black/death. Les drapeaux blancs et rouges se déploient dans la foule lorsque les premières notes de « Ov The Fire And The Void » retentissent. Le son est assez catastrophique au début du set : la batterie est surmixée, les guitares sonnent brouillon et pour couronner le tout, le vent se lève rendant le volume de l’ensemble fluctuant au gré des bourrasques. Ceci n’empêche pas le public de s’animer sur l’enchaînement du premier titre avec les tubes « Demigod » et « Conquer All ». Nergal n’est pas très affable mais son « Comment ça va motherfuckers ? » balancé en franglais à la fin du premier titre marche très bien. Le groupe proposera aussi des titres plus vieux sortis du catalogue black metal de leurs débuts. La foule s’est ainsi vue gratifier du rageur « LAM » en 4eme morceau de ce set et de « Chant For Eschaton » en fermeture. Au milieu de cette setlist très dense, le groupe a eu l’excellente idée d’ajouter des minis interludes instrumentaux ou de laisser l’intro de certaines chansons (cf. At The Left Hand Ov God) pour permettre aux oreilles de se reposer avant de reprendre une fournée de riffs acérés.

Niveau jeu de scène, le soleil de plomb ne permet pas d’apprécier le jeu de lumières. Les musiciens sont dans l’ensemble immobiles, se contentant d’headbanguer frénétiquement sur les rythmes soutenus d’Inferno (batterie). La décoration de la scène est de son côté plutôt sympathique. Deux aigles à deux têtes en acier sculpté ornent la gauche et la droite de la batterie. Les pieds de micro sont aussi en acier sculpté du plus bel effet. Enfin, un backdrop géant reprenant le magnifique artwork du dernier album s’affiche au fond de la scène. Le maquillage gris et blanc des musiciens s’intègre parfaitement aux tons du décor, donnant une impression d’unité visuelle dont peu de groupes de metal extrême peuvent se targuer. Le son s’améliorera au fur et à mesure du set et le répondant du public évoluera de la même façon.

Vers le milieu de set, un fan réussira à tromper la sécurité et escaladera le mur d’enceinte pour pénétrer sur la scène par la droite. Il sera intercepté avant d’avoir pu approcher les musiciens. Lorsque les dernières notes de Chant for Eschaton 2000 retentissent, Nergal lance sa guitare avant de quitter la scène, suivi par les autres musiciens. Behemoth nous a gratifié d’un très bon show que seules des conditions météorologiques peu favorables à la musique du groupe (vent, soleil) auront empêché d’être excellent. Fl-L


Saxon

Pour ouvrir le concert de Metallica à Lyon, avant le traditionnel « The Ecstasy Of Gold », c’était le titre « Heavy Metal Thunder » de Saxon en bande son qui avait chauffé le public. Au Hellfest, les Saxons ont choisi « Seek And Destroy » des Mets pour préparer le public. Saxon est une valeur sûre en concert, plus de 30 ans de carrière ça pèse dans la balance ! Les hostilités commencent par l’énorme doublon « Heavy Metal Thunder » et « Motorcycle Man » qui mettent tout le monde d’accord. Le groupe est fidèle à sa réputation : puissant et carré ! Quel plaisir de revoir Biff et ses collègues nous coller une bonne baffe à coup de riffs estampés NWOBHM ! Le frontman est particulièrement en voix et le groupe est en forme. Les hits s’enchaînent (« Princess of the Night » ; « Crusader ») quand Biff demande « voulez vous entendre des morceaux récents ou des vieux ? » la réponse de la foule est sans appel : des vieux. Et pan « Wheels Of Steel » dans ta face ! Des titres plus récents sont malgré tout joués comme « Dogs Of War » ou encore « Demon Sweeny Todd » de leur dernier album Into the Labyrinth. Enfin, pour conclure ce set aux allures de best of, « Denim And Leather » est dédiée au regretté Ronnie James Dio… Pour les aficionados du groupe, la setlist a sans doute été sans surprises, mais quand on voit la réaction à la question de Biff, les fans voulaient-ils des surprises ? D-Se


Katatonia

17h, Rock Hard Tent. Le set des Katatonia était coché dans l’agenda Hellfestien des amateurs de metal mélancolique. Les Suédois auront délivre un bon concert qui rejoint de près leur récente performance scénique française en tête d’affiche, où ils étaient accompagnés par Swallow The Sun. Aucune longueur pendant ces 50 minutes où Katatonia a choisi de mettre en avant une setlist mélodique notamment axée sur l’avant-dernier album, The Great Cold Distance. Katatonia est parvenu à envoûter son public avec des titres aussi intenses que « July », « The Longest Year » ou « Day And Then The Shade ». Un bon set sans fioritures. Côté actu, Night Is The New Day, huitième opus des Katatonia, se trouve chez votre disquaire préféré depuis l’année dernière. Vous savez ce qu’il vous reste à faire…D-Se


Yawning Man

Voilà un nom difficile à assumer : Yawning Man. Mais depuis 1986 ils l’assument bien ! Ce groupe de post rock progressif viendra nous livrer un moment de détente qui sera le bienvenu et qu’on appréciera. Ce n’est pas une musique qui est faite pour tout le monde… On aime ou pas. Ceux qui n’apprécient que moyennement s’en serviront de musique d’ambiance pour prendre l’apéritif à l’orée de la tente. Les autres seront de tout c?ur avec ce groupe qui saura convaincre son public sans en faire des caisses… Ils n’élaborent pas un jeu de scène monstrueux mais sont francs et honnêtes avec leur public et on ne peut pas en demander plus. Les lights feront bon effet pour mettre l’ambiance sur scène. Une prestation qui ne laissera pas indifférents les amateurs du genre. Les autres, arrêtez-vous quand même cinq minutes pour boire une bière et faire une pause entre deux concerts ce ne sera pas du temps perdu…D-Se


Devin Townsend Project

En montant sur scène, Devin Townsend nous prévient qu’il va nous infliger « le metal le plus douloureux de notre existence ». Jamais un artiste ne s’est autant fourvoyé dans le speech d’ouverture de son concert. Lorsque les premières notes de « Addicted ! » retentissent, il est d’ores et déjà acquis que nous allons passer un concert exceptionnel… Et concert exceptionnel ce fut. Venu défendre son dernier album, « Addicted ! », il n’en jouera que deux titres expédiés en début de set : le très accrocheur titre éponyme et le magnifique « Supercrush ! ». Ce dernier titre était chanté en studio en duo avec Anneke Van Giersbergen et beaucoup s’attendaient à une bande son sur ses parties chantées. Que nenni, le Canadien fou a sa place de génie du metal à défendre et va chanter lui-même les parties de l’ex-chanteuse de The Gathering en déformant pour l’occasion légèrement sa voix. Sur ce titre, le batteur s’autorise quelques fioritures du plus bel effet pour une interprétation live magnifique et assez éloignée de la version CD. Le son est bon, mettant très en avant le timbre magnifique du chanteur. Le batteur de son côté fait plaisir à entendre avec son jeu précis et extrêmement puissant, moins mécanique et froid que celui de Gene Hoglan. D’ailleurs, une partie de l’assemblée s’attendait à voir l’ancien batteur de Strapping Young Lad et Physicist monter sur scène pour un titre ou deux. Il n’en fut rien et, au vu des capacités du batteur live actuel, ce dernier n’a pas à rougir de la comparaison avec son aîné.

Au niveau de la playlist, on ne peut que saluer les choix fait par Devin : à la place de nous sortir un best-of des singles passés, il va nous chercher des titres puissants et magnifiques dans toute sa discographie. Ainsi, pas de « Regulator », « Christeen », « Life » ou « Storm ». Il nous gratifiera à la place de perles de puissance et d’émotions telles que « Truth », « Kingdom », « OM » ou le magnifique « Deadhead » – un des points culminant du concert. « Kingdom » fait aussi particulièrement plaisir à entendre car Physicist avait jusqu’à présent été souvent considéré comme un album bâtard du Canadien, souvent mis de côté. Entendre un de ses titres joués ce dimanche après midi sur une playlist de 50 minutes est donc aussi surprenant que plaisant.

Depuis la fin du Devin Townsend Band et de Strapping Young Lad, beaucoup parlaient d’un « Devin Townsend Réunifié ». Pendant ce concert, cette expression à pris tout son sens. D’un côté, la musique du groupe, la playlist et la voix du bonhomme ont mis l’accent sur les émotions les plus belles et les plus nobles que le Canadien à cherché à transmettre dans sa musique depuis bientôt 15 ans.

De l’autre, ses interventions orales à l’humour parfois douteux et se raillant des clichés du metal font indéniablement penser aux interventions du sieur lors de ses concerts sous la bannière Strapping Young Lad. Ainsi, il commence le concert en nous informant que nous avons besoin d’amour et qu’à ce titre, sa bite est gorgée de sang et qu’il va se la vider dans nos rectums. Cette intervention est d’un goût divin. Plus tard, il se raille de notre fanatisme footballistique en nous affirmant que seul le hockey sur glace est un sport digne d’engouement et que nous gagnerions du temps à aller acheter un dvd des meilleurs moment de la NHL que de le perdre à regarder la coupe du monde. Il n’hésite pas non plus, à la fin du set, en plein break atmosphérique sur « By Your Command », alors que l’émotion est à son paroxysme et que les bras se lèvent pour l’acclamer, de se fendre d’un « Vous êtes en train de me donner une érection » qui ne casse rien à la magie du moment. Car là où Devin est exceptionnel, c’est que toutes ses interventions ne desservent pas l’émotion. Qu’il lâche ce genre de commentaire, qu’il escalade les enceintes, qu’il fasse le pitre sur scène et gratifie la caméra de grimaces dignes d’un Jim Carrey, jamais la beauté des chansons n’en pâtit. Ainsi, lorsqu’il demande à deux personnes dans la fosse de s’enlacer et qu’il commente « Voilà ! Le Metal, c’est ça », on ne peut que lui donner raison. Son metal à lui est fait de vie, d’humour et d’amour – que ce soit l’amour du public, de son prochain ou de la musique. Devin Townsend nous aura gratifié d’un show exceptionnel que seule une durée extrêmement frustrante sera venue « entacher ». Assurément un des grands moments du festival. Fl-F


Mondo Generator

Mondo Generator, premier groupe à se produire pour ce marathon « Kyuss & related » proposé par le Hellfest cette année. Cette fin d’après midi aura été une vraie bénédiction pour les amateurs de desert rock. Seul Josh Homme et son Queens Of The Stone Age manqueront à l’appel. Mondo Generator c’est le groupe de Nick Oliveri, bassiste chanteur de son état. Nick a d’ailleurs officié au sein de Queens Of The Stone Age jusqu’au sommet Song For The Deaf, avant de se faire remercier de la formation pour des raisons obscures (à l’époque Homme accusait Oliveri d’un peu trop aimer faire la fête). Depuis, beaucoup de fans s’accordent à dire qu’une grande part du talent des Queens Of The Stone Age est parti avec Nick. Vu la qualité en baisse de leurs productions musicales, les faits semblent leur donner raison. Pendant ce temps, Nick ne se démonte pas et continue son petit bonhomme de chemin avec Mondo Generator que, justement, nous avons sous les yeux en ce début de soirée.

Mondo Generator c’est d’abord cette basse poussiéreuse que l’on reconnaît immédiatement, un son caractéristique de tout un genre musical : le stoner. Puis il y a cette voix : nettement plus brute et hargneuse qu’un Josh Homme ou un John Garcia, mais qui n’en est pas pour autant dénuée de feeling. Une voix qui s’accorde à merveille avec ce style qu’on qualifiera de punk désertique. C’est-à-dire, vous l’aurez compris, à cheval entre l’énergie du punk (« Life Of Sin ») et les traversées désertiques du stoner (« All The Way Down »), voir même un peu plus lourd (« Shawnette »). C’est au final cette bivalence qui a donné tout son charme à cette prestation : pas le temps de s’ennuyer. Le charismatique Nick et ses amis dégagent une véritable énergie sur scène, amplifiée par des lumières blanches stroboscopiques. Sans compter que beaucoup ont pu être surpris de découvrir de véritables brûlots de la part de cette formation qui est loin d’être la plus connue de celles issues des ruines de Kyuss. Nick s’essaiera même à reprendre en version sévèrement burnée des titres de Kyuss et Queens Of The Stone Age. Un joli cadeau pour les fans, déjà comblés par ce premier concert de la série. S-Se


Stone Sour

On aurait aimé apprécier ce concert car la musique de Stone Sour est de qualité. Mais la Mainstage 01 et ses soucis de son ont eu raison de notre envie. La bande à Corey Taylor a interprété certains titres de son troisième album solo, Audio Secrecy, qui sortira en septembre. Notamment « Mission Statement », un morceau qui passe très bien l’épreuve du live. Mais Corey Taylor ouvre un peu trop sa bouche pour dire des banalités… Oui Corey, on a bien compris que Stone Sour était « content d’être là », pas besoin de le répéter à tort et à travers. La bonne humeur est donc palpable mais cela ne nous permet pas de répondre à la question suivante : peut-on décemment savourer un concert quand le son est aussi mauvais ? D-Se


Suffocation

Il est difficile de décrire ce groupe. L’impression de se prendre de pleine face un tank rempli d’enclumes lancé dans une pente à 40% est la meilleure comparaison possible… mais rassurez-vous : après chaque morceau, Frank Mullen passera vous mettre des pansements ! Le capital sympathie de ce combo est démentiel. Il tranche avec la vivacité et la brutalité des morceaux de ce set. Ils jouent du brutal death et cela ne s’appelle pas du brutal death pour rien. C’est une envolée vers une musique de plus en plus violente tout au long du show ! Cependant tout cela reste très intelligible et on ne perd pas une miette des morceaux. Le son est travaillé et l’ensemble est paradoxalement très musical. Ici point de morceaux brouillons ou de brutalité inutile. Le thème des morceaux colle parfaitement avec la musique de la formation. C’est un sans faute sur tous les plans. A voir et à revoir à la moindre occasion. F-F


Brant Bjork And The Bros

Multi instrumentiste, Brant Bjork est tout d’abord connu pour avoir tenu les baguettes pour Kyuss. Mais pas seulement, il a en effet signé de nombreux titres parmi les classiques du groupe. C’est pourtant un concert très rétro que proposera Brant Bjork avec ses « frères ». On nage dans les années fin 60 et 70, avec des compos très bluesy, peu éloignées de ce que propose parfois les Black Crowes, et quelques élans psychédéliques. Le show a été marqué par une ambiance sans prise de tête, à la limite du baba cool. Peu de choses à dire, si ce n’est que Brant Bjork, en solo, propose une musique des plus agréables et chaleureuses. Un vrai plaisir d’écoute qui malheureusement manque tout juste de s’inscrire dans le temps. S-L


Exodus

Le concert d’Exodus fut jouissif. Circle-pit a gogo et riffs endiablés ont clairement séduit la foule. La force des compositions du groupe de thrash américain réside bel et bien dans sa capacité à sortir de sa besace des guitares accrocheuses et jouissives. Mais malgré ce point positif, la musique d’Exodus reste assez linéaire et ses compos très inégales. Il n’en fallait de toute façon pas plus pour combler les fans de thrash metal… Exodus est un des plus grands noms du thrash et sa réputation scénique est clairement méritée. Alors quand en plus l’album Bonded By Blood (1984), pierre angulaire du style, est joué en intégralité… vous imaginez la réception. D-F


Doom

Doom c’est la folie du punk et l’énergie du heavy. Un souci technique au démarrage ne nuira pas à ce live où les fans pogoteront gaiement sur des chansons courtes (d’une moyenne de 1 minute 30) qui rappellent la rapidité d’exécution du grindcore. Le crust punk proposé par les Anglais est rapide et barré. La musique de Doom a très probablement dû inspirer un groupe comme Dillinger Escape Plan qu’on retrouvera logiquement juste après sous la même tente… Le son restera malgré tout très fort ce qui ne participera nullement à la qualité du concert. Mais ce soir l’essentiel était ailleurs. D-Se


Motörhead

Un concert de Motörhead c’est comme un concert d’AC/DC : on sait d’avance à quoi s’en tenir. Lemmy sera droit comme un piquet, le nez levé pour chanter dans un micro trop haut – ce qui lui donne un air fier. Il fera aussi quelques tirades sans qu’on sache vraiment s’il était sérieux ou si c’était de l’humour. Il demandera notamment au public de lever les mains pour savoir s’il veut que le son soit monté. Le public lève les mains et le volume sonore… ne bouge pas, parce que de toutes manières il y a des normes à respecter. Quand aux deux autres lascars, Phil Campbell fera le cake, nonchalant et mâchant son chewing gum et Mikkey Dee frappera ses fûts comme un âne. C’est précisément ce qu’a délivré Motörhead au Hellfest, et au final ça fonctionne plutôt bien, même si le sentiment de revoir inlassablement le même film reste palpable. Au niveau setlist, idem. On sait que l’on aura toujours droit aux mêmes titres issus du passé : « Stay Clean », « Metropolis », « Iron Fist », « Killed By Death », « Going To Brazil » et les « Ace Of Spades » et « Overkill » de clôture, avec le mitraillage basse / batterie de ce dernier qui donne au public le sentiment de faire face à un peloton d’exécution. C’est efficace et vite expédié, mais là aussi Lemmy et sa bande pêche par son comportement routinier. Quel dommage que Motörhead ignore systématiquement les très bons albums qu’il a produit plus récemment.

Comment ? Ce n’était pas tout à fait ça ? Ah bah non, on est un peu mauvaise langue on dirait. Eh oui, Lemmy a remarqué qu’il avait sorti il y a deux ans un album intitulé Motörizer et a donc décidé d’intégrer quelques titres au show. De même pour la présence du jouissif « In The Name Of Tragedy », tiré de Inferno – souvent considéré comme le Black Album de Motörhead – agrémenté d’un solo de batterie à ne pas piquer des vers. Quitte à paraître encore ronchon, Inferno regorge de munitions qui mériteraient elles aussi d’être tirées en live. C’est toutefois déjà bien d’en avoir lâché une. Et puis il y eu ce « Cradle To The Grave », face B du single de « Eat The Rich », qui dégageait un agréable parfum de surprise. Scéniquement, « Killed By Death » a même été chorégraphiée par une danseuse orientale – plutôt frenchie sur les bords, mais non moins agréable à regarder. Exercice étrange de prime à bord, mais plutôt réussi au final.

Dites donc là, on n’était pas un peu mal lunés lorsqu’on a affirmé que Motörhead était trop prévisible ? Au final, il n’était pas si mal ce concert ! S-L

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Nile

Nile entre en scène sous la Rock Hard Tent vers 21h pour nous délivrer une heure de Death Metal Pharaonique de premier cru. Le public est massivement présent pour cette légende du brutal death metal. La première bonne surprise vient du son bien mixé des instruments : il permet d’apprécier la technicité des compos à leur juste valeur. Une autre bonne surprise, toujours au niveau du son, vient des samples : quand la plupart des groupes de metal les laissent au second plan lors des concerts, Nile a pris le parti de les mixer très en avant, ajoutant ainsi un véritable plus à l’ambiance. A ce titre, les soli de guitare ne sont pourtant pas noyés dans le mix. Le lightshow de son côté est beaucoup moins abouti : il se compose uniquement de quelques lumières blanches en fond de scène et ne participe en rien à l’ambiance générale. La setlist est majoritairement orientée sur les titres brutaux du groupe, mais des titres plus lents tels « Ithyphallic » ou « Sarcophagus » viennent à point nommé empêcher le show de devenir redondant. De son côté, le public semble concentré sur la musique au point de ne pas bouger et sauter dans tous les sens. C’est aussi cette complexité instrumentale qui rend les musiciens statiques, probablement plus concentrés à exécuter leur partition qu’à faire le show. Ce dernier se terminera sur l’épique « Black Seed Of Vengeance » qui finira de mettre tout le monde d’accord. Un show digne de ce que l’on pouvait attendre d’eux. Fl-F


Slayer

Slayer a livré en cette belle soirée clissonnaise une performance fidèle à sa réputation live : nette, claire et précise. On retiendra notamment le très grand « Dead Skin Mask » et ses superbes lumières bleues. Malgré une incapacité à headbanguer à cause de ses problèmes aux cervicales, Tom Araya a un charisme indéniable et assure le show pendant que ses collègues compensent son manque d’activité en se déchaînant comme des beaux diables. Le charisme ne s’achète pas, on l’a ou on ne l’a pas, et c’est encore une fois ce que nous ont montré les Slayer. Avec des compos comme « War Ensemble », « South Of Heaven » ou encore le terrible « Raining Blood », cela devient même délicat de ne pas assurer un bon set. En une petite heure, les Américains ont rappelé qu’ils faisaient partie des très grands. D-L


The Dillinger Escape Plan

La référence du hardcore c’est eux ! Que l’un d’entre vous essaye de contredire ce fait avéré et on l’attachera au milieu de la scène pour leur prochain concert… Il sortira avec la tête dévissée, pour sûr ! Comme beaucoup de groupe de hardcore c’est une tornade qui débarque sur scène… On avait vu des vidéos jusqu’à maintenant et on se demandait quand viendrait le jour où ils se feraient mal… Ce jour n’est pas prêt d’arriver croyez moi ! Ils maîtrisent leur jeu de scène. La frasque du jour de Greg Puciato (chant) sera de monter sur la sono du côté gauche de la scène et de rester perché à trois mètres du sol pendant la durée d’un morceau. Sur le plan musical que du bonheur aussi. Ce groupe repousse sans cesse les limites du style : des passages jazzy assez lourds et rentre dedans, de gros riffs hardcore, ça, c’est la recette de base. Pour épicer le tout, ils incorporent aussi des passages progressifs ainsi que des morceaux qui sauront nous envoyer planer en orbite. Le public adhère et la critique aussi ! On regrettera encore un fois la durée du set : cinquante cinq minutes c’est court pour apprécier parfaitement un groupe de cette qualité. La phrase du jour revient d’ailleurs à ce groupe « Christine Boutin might suck some dicks ! », mythique et hilarant ! F-Se


Bloodbath

Encore un sosie de Viggo Mortensen d’après certains membres du staff… En fait la ressemblance est plus frappante pour Tommy le guitariste de Sadist à priori… Quoi qu’il en soit, Mikael Åkerfeldt dispose d’un capital sympathie quasiment inépuisable. Bien que les autres membres du combo suédois aient beaucoup de charisme il est difficile de ne pas rester les yeux rivés sur le chanteur. Musicalement c’est très bon, on est tout de suite dedans sans avoir à faire d’effort. Ce n’est certes pas révolutionnaire mais ce n’est pas le propos ici. Ce Death n’roll bien senti conjugué avec le charisme des musiciens saura tenir le public en haleine jusqu’au bout du concert sans aucun problème. On headbangue avec plaisir, tout le monde se sent partie prenante de ce set. Point de superficialité ici, juste la musique, le public et un sentiment d’osmose. On est là ou l’on doit être et le monde en dehors de la tente « Rock Hard » n’existe plus. Même la prestation qui se déroule sur la Mainstage 01 au même moment (Kiss, quoi) n’a plus d’importance… Il ne reste que cette micro société d’amateurs de Bloodbath conduite par son gourou en la personne de Mikael Åkerfeldt. Chapeau bas messieurs ! Proposer une vraie alternative au show principal et garder la tente remplie pendant la totalité du set… Cela prouve qu’ils savent y faire. Certains diront que les personnes présentes n’avaient pas envie de voir Kiss de toute façon… Certes, mais si Bloodbath n’avait pas assuré ils auraient fini par voir s’éveiller leur curiosité et auraient décampé… Mais ce ne fut pas le cas. F-F


Garcia Plays Kyuss

Après Nick Oliveri au sein de Mondo Generator et Brant Bjork au sein de Brant Bjork And The Bros, c’est au tour de John Garcia de clore cette triplette kyussienne au sein d’un groupe hommage à la légende californienne. Dès les premières notes, la production fait mal. Très mal. La basse ronronne et groove, la guitare est grassement saturée et ultra fuzzée et le batteur martèle avec force ses fûts. John Garcia est, de son côté, très en voix. L’alchimie prend dès les premières notes et ne se brisera pas du concert. Le public a massivement répondu présent à l’appel des Californiens et malgré les prestations de Bloodbath et de Kiss exécutées sur la même tranche horaire, la tente est pleine à craquer d’une foule compacte. Une partie des spectateurs doivent d’ailleurs se tenir à l’extérieur tant la foule est dure à traverser. Les auditeurs sont dévoués à la cause du groupe et reprennent en ch?ur les paroles de toutes les chansons exécutées ce dimanche soir. Les fans seront aussi ravis de la montée sur scène de Nick Oliveri et de Brant Bjork pour deux titres. Seul Josh Homme est absent pour retrouver le line-up original mais Bruno Fevery se débrouille tellement bien à la guitare que cette absence ne se fait pas plus ressentir que cela. Ses soli plein de fuzz et de feeling ponctueront les chansons on ne peut plus brillamment. Le public semble tellement ravi qu’à la fin de l’heure réglementaire de show, le groupe continue presque 20 minutes à nous délecter de son stoner de haute volée. Le moins que l’on puisse dire en observant les sourires présent sur les lèvres des spectateurs est que John Garcia a transformé l’essai risqué de reformer Kyuss avec un line-up en tous points différent de l’original. La magie opère toujours et cet excellent show aura tenu toutes ses promesses en conclusion à ce Hellfest 2010. Fl-Se


Kiss

Récemment Gene Simmons a lancé un défi à la fois aux Rolling Stones et à U2, deux groupes de rock considérés parmi les plus grands de l’histoire. Gene souhaite provoquer ces deux groupes dans des duels où ils s‘affronteraient en live. Oui, c’est parfaitement stupide, tout comme la majorité des déclarations du bassiste chanteur de Kiss. Une déclaration qui, par ailleurs, dénote une démesure et un manque total de modestie. Car selon Gene, Kiss est LE plus grand groupe de scène qui a jamais foulé cette terre et ce encore aujourd’hui, malgré les 61 ans de Gene, les 58 ans de Paul Stanley et leur près de 40 ans de carrière. Alors, forcément, quand on entend ce genre de déclaration, on sourit et on se dit qu’avec de telles promesses on sera forcément déçu par ce concert de Kiss au Hellfest, tout autant que Manowar fut ridicule au Hellfest dernier.

« You wanted the best, you got the best ! The hottest band in the world : Kiss ! ». On a beau s’attendre à cette introduction mythique, ça fait toujours quelque chose de l’entendre en vrai. Et là soudainement, le rideau tombe et le public découvre une installation totalement démesurée : un écran géant de la largeur de la scène et allant jusqu’au sommet de la voûte, des tas de plus petits écrans imbriqués les uns sur les autres, des estrades mécaniques (qui pourront monter et descendre) et, bien sûr, Gene le démon, Paul l’enfant des étoiles et Tommy l’homme de l’espace descendant d’une nacelle alors que Eric l’homme chat est déjà derrière ses fûts. Et c’est parti avec un « Modern Day Delilah », excellent tube extrait de Sonic Boom, le très bon nouvel album du bisou. Des flammes jaillissent de toutes parts, des pétards éclatent à la moindre pêche de batterie. C’est la guerre, le public ne sait plus où donner de la tête, les yeux écarquillés, les oreilles en chou fleur… Tout est là pour émerveiller. Seul défaut : l’abus de ces pétards, dont l’effet visuel est pour le moins limité et qui s’avèrent particulièrement pénibles pour les oreilles. A un moment, trop c’est trop, surtout quand ça ne sert pas vraiment le show.

Et du show il y en a eu. Par exemple, ce solo de basse bruitiste qui aura surtout servi de prétexte à Gene pour exhiber sa monstrueuse langue et cracher du sang – l’un de ses numéros les plus populaires – avant de s’envoler dans les airs, attaché à deux câbles dans le dos, de manière à atteindre une plateforme en hauteur et lancer l’énorme « I Love It Loud ». Ou encore ce b?uf entre Eric Singer et Tommy Thayer, avec la guitare de ce dernier qui s’envole dans les airs ou encore le premier, la batterie élevée à plusieurs mètres du sol, qui sort un bazooka pour dézinguer un élément du décor. Et surtout, juste avant « I Was Made For Loving You », la traversée en tyrolienne, sans attaches, de Paul Stanley au dessus du public pour rejoindre une plateforme à l’opposé de la scène sous les yeux incrédules des spectateurs : « je veux venir vous voir. Mais vous savez quoi ? Je ne viendrais pas vous voir si vous ne voulez pas que je vienne vous voir. Je compte à trois et vous crierez mon nom, Paul, aussi fort que vous le pourrez. Tout au fond là bas, si vous donnez tout ce que vous avez, je viens vous voir, je le jure ! ».

D’ailleurs, le public a très largement été mis à contribution durant tout le concert, comme sur « 100 000 Years », la reprise de Argent « God Gave Rock And Roll To You », pour chanter la Marseillaise juste après « Cold Gin » (chapeau à Paul Stanley qui semble plutôt bien connaître les paroles) ou bien entendu pour chanter le refrain de l’irremplaçable « Rock And Roll All Night ». Des contributions, d’ailleurs pas toujours heureuses, comme l’atteste le « bide » sur l’arpège d’intro de « Black Diamond ». Il faut dire que le Hellfest n’est pas uniquement constitué de la Kiss Army et ses sympathisants or ce titre est certes un classique pour les fans mais pas le plus connu pour le metalleux lambda.

Malgré tout, Kiss, ne se repose pas uniquement ses artifices et sa tchatche (et pour avoir de la tchatche, on peut dire que Paul Stanley en a !). C’en est d’ailleurs remarquable car, ces derniers temps, le public a bien trop souvent été habitué à des groupes qui s’effacent derrière leurs effets spéciaux (ah non ! Qui a mentionné Rammstein ? On va encore se faire taper dessus par des hordes de fans fous furieux !). Non, se reposer derrière les décors et les flammes n’est pas du goût de Kiss. Chaque musicien s’impose par son charisme et vit la musique à 200%. Autant les anciens, Paul Stanley et Gene Simmons, que les nouveaux, Eric Singer (plus si nouveau que ça d’ailleurs) et Tommy Thayer. Ils le répètent d’ailleurs régulièrement : « nous ne sommes que quatre types qui jouent du rock n’ roll. N’importe quel groupe minable peu s’offrir un bon spectacle avec de l’argent. Ca n’en fait pas pour autant un bon groupe. Nous pourrions très bien jouer dans un petit club, Kiss resterait Kiss. » Bien des groupes et des fans aveugles de ces groupes devraient méditer sur ces paroles (enfin! Ça commence à bien faire avec Rammstein !). De plus, preuve qu’il n’y en a pas que pour Gene et Paul : outre le duo que Eric et Tommy se sont offert, le premier chantera une partie des couplets de « Black Diamond » (ouf on a échappé à l’immonde « Beth ») et le second sur « Shock Me ».

A ce propos, la setlist fut une véritable mine d’or avec notamment de très belles surprises : le susmentionné et trop rare « Shock Me », originellement composé et chanté par Ace Frehley, un « Cold Gin » tonifiant, « Let Me Go Rock ‘N’ Roll », « Firehouse » et « Crazy Crazy Nights », un véritable tube quelque peu oublié de la période glam du groupe. On peut aussi mentionner le classique de Led Zeppelin « Whole Lotta Love », repris par Paul Stanley seul à la guitare et au chant ainsi que divers autres clins d’?il à Jimmy Page et son groupe mythique. Sans compter les hymnes de Kiss auxquels il est impossible de résister : « Deuce », issu, dixit Paul Stanley, « de l’ancien testament du rock », « I Love It Loud », « Love Gun », « Detroit Rock City », « Lick It Up », « Shout It Out Loud », l’amusant mais pas folichon « I Was Made For Loving You » et bien entendu « Rock And Roll All Night » réservé pour la fin. Les plus perspicaces regretteront l’absence de « God Of Thunder » ou « Creatures Of The Night », qui auraient très facilement pu prendre la place de « Calling Dr. Love » et le poussif « God Gave Rock And Roll To You ». Sonic Boom n’est bien entendu pas en reste avec trois titres : « Modern Day Delilah » en ouverture, « Say Yeah » qui, par son potentiel, aurait pu avoir un plus grand impact et le lourd et vicieux « I’m An Animal ».

Au bout de deux heures captivantes et sans répit, c’est sur un final apocalyptique que se termine le spectacle. Les plateformes, dont ont usé et abusé les quatre membres pendant le show sont à nouveau en action pour élever le groupe dans les airs. De la fumée s’échappe, des pétards explosent, des flammes et feux d’artifices s’illuminent de toutes parts. En somme, c’est le chaos le plus complet avant d’aboutir au feu d’artifice de clôture du Hellfest – une tradition lancée par Manowar l’année dernière ; comme quoi leur show avait quand même eu du bon.

Et là on repense à Gene Simmons et sa déclaration idiote comme quoi les shows de Kiss étaient les plus extravagants au monde et que des géants comme les Rolling Stones ou U2 ne leur arrivaient pas à la cheville. Mince alors, mais c’est qu’il a peut-être raison le bougre ! S-L

Live reports et photos :

D : Doc
S : Spaceman
L : Lost
F : Fox
Fl : Florian
Se : Seb



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