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Hellfest 2010 : Compte-rendu Du samedi 19 Juin


Festival : Hellfest 2010
Lieu : Clisson
Date : 19-06-2010 (samedi)
Public : 20 000 personnes environ

Comme chaque année depuis sa création, Radio Metal propose à ses lecteurs un live report détaillé du Hellfest. Retrouvez les analyses de notre fine équipe présente à Clisson lors de cette cinquième édition du festival. Par ailleurs, n’hésitez pas à vous référer à notre fil rouge proposé en direct les jeudi 17, vendredi 18, samedi 19 et dimanche 20 juin pour redécouvrir nos interviews backstage, photos inédites et autres goodies exclusifs réalisés lors de cette édition 2010. Concernant le live report de Radio Metal, vous en avez l’habitude, un jour de fest est résumé par un article. Voici le compte-rendu de la journée du samedi 19 juin 2010.


Dew Scented

Après une courte nuit passée sur le camping, il est déjà temps de retourner sur le site du festival pour profiter du set de Dew Scented. Il est tout juste 10h30 quand la bande audio guitare/piano introduisant le set des Allemands se fait entendre sur la Main Stage 01. Contrairement à la veille, les portes du festival ont ouvert un peu plus tôt en ce samedi 19 juin, laissant une audience un peu plus massive assister au début du show. L’affluence ne pâtit pas de la journée de la veille et la nuit éthylique qu’ont passé une partie des festivaliers. C’est donc devant un parterre déjà assez conséquent que Leif Jensen (chant) lance un « Bonjour mes amis » en français avant d’entrer dans le vif du sujet… Et quel sujet. Il n’est pas aisé d’ouvrir une journée de festival, mais Dew Scented va nous montrer que faire bouger une fosse à 10h30 est possible. Le son, tout d’abord, est très bon. Tous les instruments s’entendent distinctement et la production est puissante. Mais comme l’affirme une pub automobile, « sans maîtrise, la puissance n’est rien ». Et niveau maîtrise, les Allemands n’ont de leçon à recevoir de personne. Les musiciens sont bons et se démènent pour donner à leur thrash/death l’énergie qu’il mérite. Face à une telle débauche de moyens, le public ne peut rester en place et c’est à 10h39 exactement que se forme de lui-même le premier circle-pit. Voir un circle-pit à dix heures et demie est déjà peu commun dans un festival, alors en voir un spontané n’émanant pas de la volonté de l’un des musiciens est tout bonnement exceptionnel. Leif semble d’ailleurs ne pas en revenir et ne manquera pas entre chaque morceau de remercier le public de s’être levé si tôt et d’être si actif. Les circle-pits s’enchaîneront jusqu’à la fin du show et la foule n’arrêtera pas de grossir tant et si bien qu’à la moitié du concert, l’espace allant de la scène aux retours est recouvert de cheveux headbangant au rythme des riffs thrashisants des Allemands. Ce concert fut une excellente surprise et malgré l’horaire peu favorable dont les Allemands disposent, ils ont réussi à mettre le feu à la fosse. Rien que pour ça, ile méritent le respect éternel. Fl-F


KnuckleDust

Sharhead, Architects annulés, Wisdom In Chains reprogrammé dans l’après-midi, c’est à 12h10 que la Terrorizer Tent voit son premier concert en ce samedi matin pluvieux. Du hardcore suintant, un chanteur à l’air goguenard, un guitariste géant, vous avez reconnu ? Ce sont les Londoniens de KnuckleDust qui ouvrent les hostilités et qui sont fort bien accueillis par un public qui répond présent, entamant de beaux circle pit et surtout, sous les ordres de Wema, un superbe braveheart. Côté scène, les morceaux s’enchaînent et les musiciens n’hésitent pas à dialoguer avec le public et parler… de coupe du monde et même de vuvuzelas ! Pierre au chant indique qu’il n’a pas encore bu de bière, jamais avant le travail et Wema de rebondir « Il appelle cela travail ? ». Au bout de trente minutes, le concert des Anglais se termine. Il fut largement apprécié par le public. L-L


Electric Mary

«Back to the seventies baby !» voilà la première chose qui nous passe par la tête. Avec Electric mary on se voit à Woodstock en 69 ou alors en plein milieu du jeu vidéo «Full Throttle». C’est le bon vieux hard rock qui est à l’honneur. Attention il faut s’entendre, on ne parle pas ici d’un groupe de hard caricatural. Ce n’est certes pas une révolution d’un point de vue musical mais c’est du certifié bio, élevé en plein air au bon grain ! De plus la formation est énergique, bourrée d’humour et pleine de bonne humeur. Pour entamer la matinée tout cela est parfait. On navigue avec une petite pointe de nostalgie entre Hendrix et les Guns N’Roses. Tout cela n’est pas révolutionnaire mais on se laisse bercer tranquillement. Le chanteur nous tient en haleine durant tout le concert et l’ensemble du groupe lui apporte un appui sans faille. Les rayons de soleil qui percent viennent parfaire l’ambiance d’un set rondement mené. F-F


Kalisia

Il est 11h quand Kalisia foule les planches de la Rock Hard Tent, soit 5 minutes plus tôt que l’horaire prévu. Cette avance de l’heure de début de set est une volonté du groupe pour pouvoir jouer leur setlist sans empiéter sur le show suivant. En effet, Kalisia n’a à son répertoire que des chansons longues – voire très longues. Beaucoup se demandaient d’ailleurs comment ils allaient monter leur playlist d’une demi-heure quand l’album qu’ils venaient défendre ne contient qu’une seule chanson de près d’une heure et quart. La première chose qui frappe lorsque le groupe monte sur scène est sa configuration plutôt originale : deux guitaristes / chanteurs (dont un aussi aux retours), un bassiste, un batteur (jouant sur une batterie électrique) et deux claviéristes (dont une demoiselle poussant elle aussi la chansonnette). Lorsque le show démarre, le son ne semble pas être au point : la guitare peu audible (surtout lors des soli), le chant de Brett muet et le clavier extrêmement faible. Exception faite des ennuis de guitares, les autres problèmes seront bien vite réglés, laissant le public profiter de l’introduction de Cybion, le titre fleuve des Montpelliérains.

Après 7 minutes de Cybion, le groupe stoppe la chanson et, sous les acclamations d’un public conquis, annonce qu’ils sont « super content d’être ici » car « ça fait 13 ans [qu’ils n’ont] pas fait de concert » avant d’enchainer avec un titre issu de leur démo de 1995 : Lost Souls. La réédition de cette démo en bonus à leur dernier album, n’est sûrement pas étrangère au succès qu’a remporté cette chanson en live. Une grande partie du public reprenait les paroles en ch?ur pendant que les musiciens tricotaient avec maestria les mélodies progs du groupe. Brett était à ce niveau particulièrement impressionnant car, non content d’assurer la guitare et le chant, il s’occupait aussi du pré-mix des instruments et des retours pour les musiciens, le tout depuis une table de mixage présente sur la scène. Une fois Lost Soul achevé, le groupe embraie à nouveau sur Cybion et nous joue le dernier quart d’heure de la chanson. La fin du show se voit couronnée de succès car, contrairement à beaucoup de groupes, le public reste et réclame un supplément de musique – malheureusement impossible dû à la contrainte horaire que le groupe se doit de respecter. Mise à part quelques problèmes de son Kalisia a pleinement réussi son retour sur les planches. Malgré sa densité et sa technicité, Cybion passe remarquablement bien l’épreuve du live et, sur CD comme sur les planches, la magie opère. On espère les revoir dans un show en tête d’affiche où le groupe pourra développer encore plus son propos. Pour l’heure, c’est un public ravi – quoique un peu frustré – qui laisse partir les musiciens après une dernière salutation. Fl-Se


Wisdom In Chains

S’il y a quelque chose de sûr, c’est bien que Mad Joe Black ne vole pas son nom. En effet, le chanteur de Wisdom in Chains est noir et bouge partout. En plus, le bonhomme a un physique imposant ce qui ajoute à son impact. Ce qui est sûr aussi, c’est qu’il est un peu le seul à assurer le spectacle, les autres musiciens restants plus statiques. Musicalement, le hardcore des Américains n’est pas le plus original qui soit ni le plus percutant même si les derniers morceaux joués sont assez rapides. D’ailleurs les hardcoreux présents ne bougent pas autant que sur KnuckleDust par exemple. Pas de circle pit, pas de braveheart, pas de folie qui s’empare du public qui saluera tout de même la prestation des Américains. Il est vrai que Mad Joe bouge mais n’emmène pas le public avec lui. Assurément ce concert ne restera pas dans les annales du HellFest. L-L


Tamtrum

Après Dew Scented et Kalisia, c’est Tamtrum qui vient mettre le Hellfest au pas de la musique électrique et martiale. Et comme les deux groupes précédents dans d’autres domaines, Tamtrum va réussir son show. Réussir est un mot bien faible tant leur EBM teinté de punk, de black et de pop va mettre le feu à un public qui n’y connaissait pourtant rien. Il faut dire que les faire jouer le samedi où des pointures du metal extrême, du hardcore et du hard rock se partageaient l’affiche était risqué. Pour cause, le groupe était initialement prévu vendredi – journée comprenant pas mal de groupes industriels et alternatifs. Mais l’annulation d’Earth Crisis a entraîné de gros chamboulements dans l’affiche et Tamtrum s’est retrouvé déplacé le samedi, en remplacement de Born From Pain, eux même déplacés plus tard dans la journée. C’est sous une pluie fine que le trio entre en scène. Benoit Sixteen (chant, guitare) arrive torse nu sur scène alors que ses coreligionnaires en subversion musicale Sylvicious (batterie) et C.N.X. arrivent grimés d’une sorte de suie noire leur donnant une allure assez originale. Le son est rond, puissant, avec la vocation de transformer la fosse de la main stage 01 en dancefloor géant. Le groupe se donne à fond sur scène mais le public, peu habitué à ce genre de sonorité, peine dans un premier temps à rentrer dans le show. Le groupe dédicace le second morceau du show, « Paranoïak, Hypokondriak and Toxikomaniak » aux « paranos, aux défoncés et à tous ceux qui aiment se droguer ».

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Mon voisin semble bien avoir reçu l’appel car suite à ces mots, il se baisse, prend une poignée de foin, de terre, de mégots de cigarette et se l’enfourne en bouche, prenant bien le temps de mastiquer avant de tout avaler. Ce tube imparable commence à faire remuer les jambes rigides de nos amis metalleux et le dancefloor attendu commence à se former. La pluie en profite aussi pour redoubler et, comme si ça ne suffisait pas, Sylvicious entreprend de vider un extincteur sur les premiers rangs. Dés le troisième titre, toute la fosse bouge et les gars de Tamtrum savent qu’ils ont gagné le pari de se faire adopter par ce public pourtant très éloigné de la scène punk/ebm. Ce tour de force est d’autant plus impressionnant que la musique du groupe semble être taillée pour la nuit et qu’onze heures et demi du matin n’est pas forcément l’horaire le plus approprié pour l’apprécier. Histoire de faire monter la chaleur, deux strip-teaseuses – et compagnes du chanteur et du batteur – viennent rejoindre le groupe sur Milky Boy pour une séance d’effeuillage soutenue par un beat martial et une guitare acérée. Benoit Sixteen introduira d’ailleurs la chanson en affirmant qu’un « petit coup de bite ferait du bien dans le Metal ».

Après avoir tombé le haut, les deux demoiselles se recouvreront de lait dans les postures on ne peut plus suggestives avant d’être rejointes par le chanteur et le batteur pour un moment de sensualité partagée… à quatre. Comme le dit à juste titre Sylvicious : « Nous sommes des porcs et nous aimons ça ». Ca tombe bien, nous aussi. Le public s’embrase au sens premier du terme lorsque sur les derniers titres, nos stripteaseuses reviennent cracher du feu, secondées par différentes pyrotechnies placées sur la scène. Comme promis par le chanteur, Tamtrum nous assènera une avalanche de coups de beats pour notre plus grand bonheur et le set se finit sur le tube techno rock au titre évocateur : « Fuck You, I’m Drunk ! ». En 30 minutes d’un show digne de tête d’affiche, Tamtrum aura réussi à se mettre dans la poche un public qui ne lui était pas spécialement favorable au départ. La puissance du son, la mise en scène et les mélodies omniprésentes ont contribuées à faire de ce show un des plus marquants de cette édition 2010 du Hellfest. Fl-F


Delain

12h15 : c’est l’heure d’assister au show des Hollandais de Delain. Leur metal symphonique est naturel car les orchestrations typiques de ce style ne sont pas présentes ce qui fait gagner la musique de Delain en spontanéité. Charlotte Wessels, la chanteuse du groupe, a le sourire aux lèvres et est – à l’instar de ses collègues – enchantée d’être présente pour nous présenter April Rain, le dernier opus du combo sorti l’année dernière. Si la bonne humeur de la formation doit être soulignée, on s’endort un peu au fil d’un set finalement assez stéréotypé. Pas de quoi se rouler par terre donc, même si sur le titre « The Gathering » Charlotte monte encore plus dans les aigus que sur album, ce qui est très agréable car bien réalisé. Malgré tout, la bande son présente derrière la voix de la chanteuse fait un peu tache et interroge… Un show correct mais sans surprise. D-F


Obscura

La dernière fois que nous avions vu Obscura sur scène remonte à octobre dernier au Tranbordeur de Villeurbanne et le moins que l’on puisse dire est qu’il a été difficile d’en profiter à cause d’un son tout bonnement abominable. Ce fut d’autant plus décevant que beaucoup avaient été subjugués par la qualité de Cosmogenesis – leur second album qui marquait l’arrivée de musiciens particulièrement talentueux – et attendaient avec impatience de voir comment le groupe allait défendre ses merveilles sur scène. Alors, cette venue au Hellfest fait quelque peu figure de session de rattrapage. Autant le dire tout de suite, même si le son a mis le temps du premier titre avant de trouver sa stabilité, il s’est avéré au final tout à fait correct, même s’il aurait pu, bien sûr, être meilleur. Mais apparemment, la Rock Hard Tent doit être difficile à sonoriser puisque rarement nous aurons eu un son de grande qualité sous son chapiteau. Toujours est-il qu’Obscura s’en sort avec un son clair permettant très largement de profiter de son set. D’ailleurs, celui-ci commence fort avec le déjà classique « Anticosmic Overload ». Un titre qui capte toute l’attention et émerveille de par sa richesse mélodique. Car telle est la matière première qui sert à élaborer l’art d’Obscura. Bien entendu, la technique est là : les rythmes alambiqués, les mains qui courent sur les manches telles des araignées, etc. Mais tout ceci n’est rien sans cette fine broderie mélodique qui en résulte. Au niveau des titres joués seul Cosmogénésis est représenté. Un fait qui n’étonnera personne puisqu’il s’agit réellement de l’album qui a révélé le groupe. Cependant, avec Retribution, le premier opus, récemment réédité par Relapse on pouvait s’attendre à ce qu’ils dépoussièrent un titre de ce dernier. Mais personne ne leur en tiendra rigueur.

La seule petite déception vient, en réalité, du fait que l’ex-Pestilence Jeroen Paul Thesseling ne fut toujours pas de la partie. Pourtant, il a tenu à rassurer ses fans en confirmant récemment qu’il faisait toujours partie du groupe et qu’il promettait de se libérer pour enfin défendre ses sublimes lignes de basse sur les planches avec le reste de ses collègues. Non pas que son remplaçant intérimaire, Jacob Schmidt, soit mauvais, loin s’en faut. D’ailleurs, après sa prestation il avouera ne pas avoir été à l’aise, la faute à un manque de répétitions. Pourtant nul n’aurait pu s’en douter au vu de sa prestation. Non, ce qui lui fait généralement défaut dans la comparaison est surtout un son plus metal, plus creusé, qui rend ses mélodies moins audibles et surtout l’utilisation d’une basse frettée par opposition à la fretless, au spectre sonore plus riche et organique, chère à Jeroen.

Après quarante minutes passées en un éclair, Obscura clôture son show en feu d’artifice avec « Centric Flow » et son final lumineux rallongé pour l’occasion et dont l’ampleur fut décuplée par l’atmosphère live. Il ne nous reste maintenant plus qu’à espérer voir Obscura avec son line-up définitif, car cette prestation nous a, malgré tout, laissé avec un sentiment de « peut encore faire mieux ». S-Se


Tankard

C’est avec beaucoup de plaisir que l’on débutera ce show de Tankard. Ce combo allemand, unique représentant de l’alcoholic metal sait ce que la proximité avec le public veut dire ! Ils parlent beaucoup, les plaisanteries graveleuses fusent et la bière coule à flot sur scène. On se laisse vite absorber par la musique thrash de ce groupe. C’est un peu punk sur les bords, le son est lourd, gras, les soli inspirés. On se sent tout de suite à l’aise, ici c’est comme à la maison… Pas de faux semblant, tout est fait de manière très naturelle… C’est d’ailleurs comme cela que le guitariste, Bernhard Rapprich, se retrouvera en plein solo la tête sous le t-shirt de Andreas « Gerre“ Geremia, le chanteur. Respirer les effluves émanant du gras chanteur ne l’empêchera pas de nous livrer des traits de guitare diaboliquement bons et bien sentis. Ce sera une prestation placée sous le signe de la bonne humeur, de la bière et du « sex, drugs, & rock n’roll ». F-F


Discpline

Avant même que le concert de Discipline ne commence, le ton est donné : l’aspect des musiciens, la chanson d’introduction (l’hymne d’un groupe de football anglais) et le public nous font penser au milieu skinhead et hooligan. Ces impressions sont confortées quand le groupe attaque son set : il s’agit d’un hardcore très oï!, une sorte de punk brutal avec des riffs mélodiques qui donnent envie de sauter et pogoter. Les structures des chansons sont très simples : quelques riffs et un refrain martelé (souvent, le refrain est tout simplement le titre de la chanson répété encore et encore). Ainsi, très rapidement le public chante et cela donne un coté vraiment sympathique et convivial à la musique des Hollandais (car oui, malgré les apparences les Discipline ne sont pas British mais Hollandais !). Les membres du groupe, tout en tatouages et en muscles sont impressionnants, vraiment pas des rigolos ! Le chanteur du groupe évoque plusieurs fois la coupe du Monde de football et profite de l’occasion pour envoyer dans le public plusieurs dizaines de ballons de baudruche pour animer le pit. Même si la musique du groupe tranche avec le reste du festival, cela reste une agréable pause dans une journée très metal ! Se-Se


Y&T

De l’indus, du metal symphonique, du hardcore et j’en passe : une nouvelle fois le Hellfest a su proposer un large choix qui rassemblera toutes les chapelles du metal. Avec Y&T (Yesterday & Today), Clisson apprécie le classic rock des Américains. Dès le début du set, un technicien du festival se prend les pieds dans le tapis et glisse au moment où il fait un réglage sur le micro du chanteur du combo. Ce qui fait bien marrer ce dernier ainsi que ses collègues ! Ca se voit, les Y&T ne se prennent pas la tête et sont clairement là pour s’amuser. On note la présence de Steve Harris (Iron Maiden) – enfin son sosie non officiel – à la basse. Les gammes bluesy des Y&T reçoivent les suffrages du public qui n’hésite pas à applaudir ce groupe culte présent sur la scène depuis 1974 (quand même!). Proposant des compositions d’une grande qualité mélangeant hard et heavy, Y&T nous aura mis une bonne claque. D-F


Raven

C’est au tour des frères Gallagher d’entrer en scène. Les autoproclamés vétérans de l’athletic metal investissent la main stage 02 pour nous proposer une bonne dose de heavy à l’ancienne. Au programme, riffs acérés et chant suraigu. Le son est propre même si la main stage 02 nous a prouvé qu’elle pouvait offrir bien mieux. De son côté, le public est assez clairsemé. Il faut dire que le heavy metal – à plus forte raison quand il n’est pas joué par une tête d’affiche – n’est pas la musique la plus prisée des festivaliers présents au Hellfest. Pourtant la sauce prend. Les papys ont l’air super heureux d’être là et le sourire ne quitte pas leurs visages du concert. Ils se démènent et bougent dans tous les sens, se battent avec leur instruments comme des gosses se battraient à l’épée en bois, dans un capharnaüm auditif de tous les diables. A la fin de la seconde chanson, Mark Gallagher (guitare) improvise la Marseillaise sur sa guitare et, tout fier, Joe Gallagher (chant, mais pas celui de Dying F?tus) nous présente « son frère » en français. Cette débauche de bonne humeur fait que le public entre lentement dans le show, malgré les soli stridents de Mark. Au final, les Anglais nous auront offert un show honorable, servi par un bon son et une énergie débordante mais donc le côté trop old school de la musique aura peiné à convaincre. Fl-Se


Sworn Enemy

Le hardcore a une énergie indépassable. La preuve a une nouvelle fois été donnée par Sworn Enemy qui aura proposé un show intense et bien ficelé. Sal Lococo, le chanteur du groupe, n’hésitant pas à aller plusieurs fois dans le premier rang pour faire partager sa fougue, son entrain et sa joie d’être là. La musique des Sworn Enemy est en fait un mélange de hardcore et metal comme le prouvent les cheveux longs et les tatouages des musiciens. Ces derniers parviennent à lancer de grands circle-pits qui mettent à mal la Terrorizer Tent. Au bout de 35 minutes de pure sauvagerie, les compos accrocheuses des Américains ont tout dévasté sur leur passage. Une très grande prestation. D-L


Pretty Maids

Une des déceptions de ce festival a été le retrait de Ratt à cause de problèmes de santé de son leader Stephen Pearcy. C’est donc Pretty Maids qui a eu la lourde tache de remplacer les rats au pied levé. Lourde, oui, car Ratt promettait de sacrés moments de rock n’roll là où Pretty Maids joue la carte du FM poli et propre sur soi. Pretty Maids savait qu’il fallait convaincre et vite. Résultat, une setlist qui a envoyé aux anges les fans et a su maintenir l’attention des autres en se focalisant majoritairement sur les deux premiers albums du groupe, des classiques, à savoir Red Hot And Heavy et surtout l’emblématique Future World. Jugez plutôt, deux titres du premier : « Red Hot And Heavy » et l’efficace « Back To Back » et pas moins de quatre du second : « We Came To Rock », « Rodeo », « Love Games », « Future World ». Alors forcément lorsqu’on le prend par les sentiments, le public ne peut qu’adhérer. D’autant plus que les Danois étaient plutôt en forme, même s’ils présentaient une attitude un peu pépère sans grande prise de risques ; n’est pas ce malade mental de Joel O’Keeffe (Airbourne) qui veut. Certes, aussi, certaines mélodies et sons de clavier peuvent parfois prêter à sourire en 2010 de par leur côté kitsch. Mais ça reste un kitsch appréciable, celui là même qui avait embrasé le Hellfest 2009 pendant « The Final Countdown ». Comme quoi, ce n’est pas forcément un défaut. Et puis, malgré tout, Pretty Maids a les moyens de proposer des titres plus modernes, preuve en est avec les deux extraits de leur tout nouvel album Pandemonium, tout particulièrement le puissant titre éponyme. Au final, le groupe n’aura pas cassé des briques, mais n’aura pas non plus cassé les oreilles. Bien au contraire car son show a fait diablement plaisir aux vieux de la vieille et les nostalgiques des années synth & roll. S-F


Asphyx

Asphyx fait partie des vétérans de la scène death metal hollandaise. Reformés en 2007, ils étaient déjà annoncés l’année dernière à l’affiche du Hellfest. Mais finalement ce n’est que cette année qu’ils ont pu venir jouer à Clisson. Avec quelques albums mythiques (The Rack, Last One On Earth…) et une réputation de tueurs sur scène, ils auront régalé les fans de death lent et malsain. En effet, Asphyx est à ranger dans la catégorie des Obituary et consorts, fans de la vélocité, de la précision et la propreté de Nile ou Hate Eternal passez votre chemin ! Le son est gras et fort, ce qui colle parfaitement au style old school des Hollandais, les musiciens connaissent leur job et l’ensemble ronronne parfaitement. Quelques accélérations bien senties et de bons riffs feront headbanguer la foule. La musique des Hollandais est entraînante mais pas transcendante. Un show réservé aux fans donc. Se-Se


Anvil

Anvil… C’est toute une épopée. Ce groupe qui à connu les sommets dans les années 80 puis une sombre dégringolade par la suite nous revient sur la mainstage 02. C’est avec un plaisir non dissimulé et carrément assumé qu’ils se présentent devant nous ! Le show commence en grande pompe par un solo de guitare dans la lignée d’« Eruption » ainsi que par un discours du guitariste/chanteur. Ils sont en forme, de bonne humeur, joueurs, communicatifs et tout s’enchaîne très vite. On est tout de suite dedans, c’est absolument jubilatoire. Leur musique qui oscille entre du bon hard rock made in 70’s et les débuts du heavy. (Bien que considéré comme un groupe de heavy, il y a des relents de hard blues dans leur musique). Dans tous les cas ça bouge, ça headbangue un peu de partout et les rayons de soleil présents cet après midi ne feront une fois encore que magnifier cet instant magique passé avec la bande de « Lips ». Ce dernier nous fera l’immense joie d’utiliser son célèbre vibromasseur pour interpréter un des titres du set, c’est l’une des frasques qui fait la célébrité du groupe sur scène. L’autre étant les expressions faciales d’un frontman pas surnommé « Lips » pour rien ! Côté déceptions : la voix du chanteur et des breaks de batterie incessants qui finissent par lasser un peu. En dehors de ça une prestation vraiment exceptionnelle qui met dans une « good mood » de mise pour la fin de la journée ! F-F


Born From Pain

Avec les Born From Pain, on reste dans l’énergie brute du hardcore évoquée à propos du concert de Sworn Enemy. Les attitudes se rejoignent avec un frontman qui n’hésite pas, lui aussi, à aller communier avec les premiers rangs de son public. Rob Franssen lancera d’ailleurs un message à ses amis de Sworn Enemy, 36Crazyfists etc. Le hardcore c’est aussi la solidarité réelle et revendiquée entre les artistes qui se battent pour la scène. Un état d’esprit positif qui doit impérativement être signalé. Seule ombre au tableau chez les Born From Pain : une grande difficulté à dissocier les titres. Pour approfondir la découverte du combo, penchez-vous sur Survival, le cinquième album de la formation sorti en 2008. D-L


Airbourne

Deux ans après leur premier et remarqué passage au Hellfest, Airbourne est de retour, un nouvel album sous le bras et accompagné par une assemblée de nouveaux fans. La preuve, le parterre des deux scènes principales est bondé pour accueillir ces australiens que l’on dit les dignes héritiers des frères Young & Co. Pourtant, de mémoire, il n’est pas certain qu’AC/DC ait jamais développé autant de furie sur scène. Dès les premières notes de « Raise The Flag », Joel déboule, nerveux comme un diable, alors que Ryan, David et Justin secouent la tête frénétiquement comme des damnés. D’emblée, malgré quelques imprévus sonores, l’énergie dégagée par le groupe prend à la gorge et il devient impossible de ne pas taper du pied ou secouer de la tête sur cette grosse caisse percutante et métronomique. Amusant, qui plus est, comme soudainement, dès les premiers accords, les nuages gris s’en sont allés, comme exorcisés, laissant place à un beau et chaleureux soleil de fin d’après midi ; des conditions parfaites pour un rock n’roll festif.

Tout comme les feuilles mortes dans le poème de Jacques Prévert, les tubes d’Airbourne se ramassent à la pelle : « Blonde Bad And Beautiful », « Diamond In The Rough », « No Way But The Hard Way », « Too Much, Too Fast, Too Young », « Running Wild », etc. Running Wild étant l’album le plus représenté, normal, puisqu’il reste un cran au dessus de No Guts, No Glory de par le nombre d’hymnes qu’il contient. Cependant, si le public est là, ce n’est pas uniquement pour la musique, mais c’est aussi pour les frasques de Joel : il saute de partout et notamment sur les enceintes de bord de scène, s’éclate des canettes de bière sur la tête, descend dans la fosse aux photographes pour saluer les premiers rangs, etc. Mais surtout, et on commence à en avoir l’habitude, Joel aime faire grimpette. C’est ainsi, pendant le pont de « Girls In Back », qu’il s’est mis à escalader, la guitare en bandoulière sur le dos, la structure métallique entre les deux scènes principales. Ce petit guitariste, dont l’attitude a tout du sale gosse, avait déjà tenté l’expérience en 2008 sous la panique du service d’ordre. Sauf que cette année il a voulu aller au bout de la démarche en montant jusqu’au sommet de la structure, à hauteur de voûte de la scène, pour y jouer, debout comme un dieu de l’Olympe, son solo. En redescendant de son perchoir, il en profitera même pour faire du zèle et se balancer à bout de bras dans le vide, les jambes à l’horizontale. Pour l’anecdote, Joel avait tenté le même exploit six jours plus tôt au Download Festival où les organisateurs ont coupés le jus de la scène pour l’obliger à redescendre. Comme quoi le Hellfest est peut-être un peu plus flexible sur ce genre de prouesses à la fois sportives et dangereuses. En même temps, c’est aussi ce qui fait le spectacle et parler du show. Alors, forcément, devant un tel don de soit et un tel sens du spectacle, lorsque ce même Joel demande à chaque personne dans le public de monter sur les épaules de son voisin, ces derniers obéissent sans rechigner, ou presque.

Après l’irrésistible « Running Wild », c’est véritablement un public rassasié et marqué par un sourire qui en dit long que le groupe s’éclipse de scène. Au final, on remarquera qu’avec une attitude et une énergie toute personnelle, Airbourne se démarque peut être plus de leurs aînés qu’on veut bien le laisser entendre… S-Se


Sadist

Avec des groupes comme The Faceless, Obscura ou Necrophagist, le Hellfest, cette année, est une aubaine pour les amateurs de death technique. Atheist, pilier du genre, était d’ailleurs à l’origine programmé à l’affiche, mais malheureusement a dû annuler sa participation au profit de Sadist. Autant dire qu’on reste dans le même registre et l’amateur du genre s’y retrouve complètement, d’autant plus que les deux derniers albums des Italiens sont de grande qualité. Mais ils sauront nous prouver, que ce soit au niveau technique et musical, qu’ils sont capables d’assurer autant sur scène qu’en studio. Ce sont des musiciens tous aussi exceptionnels les uns que les autres, c’est une certitude. Leur délire musical est riche et varié, on passe du death à des sonorités jazz/progressive pour en revenir au death sans perdre la cohérence des morceaux. La voix de Fabio est tout bonnement hallucinante, et sa communication est irréprochable. La proximité avec le public viendra clairement renforcer la qualité de ce set. Pour ceux mais surtout celles qui ne seront pas totalement convaincus ce groupe vaut aussi le détour pour Tommy (guitariste/claviériste) qui est un sosie (officiel ?) de Viggo Mortensen… Un vrai coup de c?ur de la scène Hard Rock Tent. F-F


36Crazyfists

La musique proposée par 36Crazyfists est plus mélodique que les autres formations présentes aujourd’hui sous la Terrorizer Tent. C’est notamment dû à la présence d’une voix claire qui installe finalement plus le groupe dans le metalcore que le hardcore. Le son est trop fort et nous empêche de savourer ce show comme cela aurait pu être le cas. De toute façon, on a vite fait le tour des compositions de 36Crazyfists même si leur énergie est incontestable comme leur volonté de bien faire…Collisions And Castaways, leur prochain album, est prévu à la fin du mois prochain. D-F


Nevermore

C’est dans une position véritablement ingrate que les américains de Nevermore ont foulé la Mainstage 2. En effet la musique du groupe de Seattle pouvait paraître bien fade juste après le hard immédiat d’Airbourne et les sensations fortes que Joel à fait vivre au Hellfest. A côté de ça, le public de Slash est déjà dans les starting blocs devant la Mainstage 1 alors que Nevermore est sur le point de fouler les planches. Voilà pourquoi ce dernier n’aura bénéficié que d’une maigre et peu enthousiaste audience. Pourtant Warrel Dane, son acolyte Jeff Loomis et leur bande ont donné un concert des plus exemplaires. Attitude élégante et charismatique de la part de tous. Chapeau au petit nouveau Attila Vörös qui assure comme s’il avait toujours été là. Mais les stars du groupe sont bien évidemment, d’une part, Jeff avec son jeu véritablement impressionnant – pas étonnant que ce guitar héro des temps modernes soit de plus en plus en vogue – et, d’autre part, Warrel qui assure impeccablement son rôle de frontman. D’ailleurs, à cet égard, ce dernier semble prendre un grand plaisir à communiquer avec son public. En introduction de « The Heart Collector », il ira même jusqu’à demander à tous les hommes de serrer bien fort leur copine en leur faisant un gros bisou mignon tout plein. Franchement, qui a dit que le Hellfest était le festival de la haine ? Côté setlist, sont surtout représenté Dead Heart In A Dead World, avec trois titres au compteur, et le petit nouveau The Obsidian Conspiracy, avec quatre titres redoutables d’efficacité (mention spéciale à « Your Poison Throne »). Le groupe n’en oublie pas pour autant les classiques des autres albums, à savoir un « Born » bien rentre-dedans, « Enemies Of Reality » difficilement contournable ou le « Beyond Within » d’ouverture. En fin de compte, seule l’absence du tube « Next In Line » a pu se faire réellement ressentir dans ce show globalement orienté sur l’efficacité. S-L


Unearth

C’est avec un retard de 20 minutes qu’Unearth foule les planches de la Terrorizer Tent. L’arrivée en scène se fait sur l’intro du compte à rebours final d’Europe avant d’enchaîner rapidement sur un gros metalcore qui tâche. Le son n’est pas mauvais, malgré une basse saturant et parasitant le tout d’un bourdonnement désagréable. Même si le côté très mélodique des chansons n’est pas éclipsé en live le mix très en avant de la batterie rend aussi difficile l’identification des titres (rien ne ressemble plus à un morceau de metalcore qu’un autre morceau de metalcore). Mais l’énergie et l’entrain que met le groupe à interpréter ses compos, ainsi que leur efficacité live ne tarde pas à transformer la fosse en mosh géant. Les pieds et les mains volent sur toute la distance qui sépare la scène de l’ingénieur du son et rien ne semble pouvoir arrêter la sarabande que les fans ont commencée dès la première chanson. Unearth à délivré une bonne prestation qui n’a pas manquée de ravir le public. Sorti des quelques légers problèmes de son évoqués ci-dessus, des lumières peu avantageuses ne laissant voir des musiciens que leurs ombres ont aussi contribué à faire que ce show ne fut ‘’que’’ bon. Fl-D


Slash

Difficile de savoir à l’avance quoi attendre de cette prestation de Slash avec son groupe solo. Les vidéos live qui ont fleuri sur YouTube et l’album sorti cette année montraient un guitariste respectivement à l’inspiration et au jeu inégaux. Pourtant Slash est une légende, un guitariste qui en a inspiré des milliers d’autres et a signé des riffs et participé à la composition de chansons gravées à jamais dans l’histoire du rock. Normal, donc, que ce show fut l’un des plus attendus du festival. Certains festivaliers n’ont d’ailleurs pas daigné bouger de leur place après la prestation d’Airbourne qui s’était terminé sur la même scène une heure avant. C’est donc une ovation en bonne et due forme qui accueille le frisé et son chapeau haut de forme qui démarre illico sur deux bons titres de son album solo : « Ghost » et « Back From Cali ». Le premier étant originellement chanté par le frontman de The Cult, Ian Astbury et le second par Myles Kennedy, chanteur chez Alter Bridge, celui-là même qui a été embauché par Slash pour l’accompagner sur sa tournée et que donc le public du Hellfest a pu voir en chair et en os. Au vu – et à l’écoute – de la prestation de celui-ci, on se dit que Slash a vraiment eu le nez creux car Myles se révèle être véritablement un frontman d’exception. Beau gosse et doté d’une véritable élégance, Myles fait aussi preuve d’un talent vocal exceptionnel, reprenant sans sourciller les titres solo de Slash (« Nothing To Say » et « By The Sword » en plus des deux cités plus haut), de Velvet Revolver (« Sucker Train Blues » et « Slither ») et bien entendu de Guns N’ Roses.

Il ne faut pas se leurrer, ce que les gens attendaient de Slash était les classiques du groupe qui l’a mis sur le podium. A ce titre, le guitariste n’y a pas été de main morte avec une doublette Nightrain / Rocket Queen hautement savoureuse, un « Civil War » qui a comblé de bonheur et de surprise les fans et la doublette finale « Sweet Child O’ Mine » / « Paradise City » qui a littéralement embrasé le Hellfest, notamment le second avec son final d’une intensité rare. Alors, oui, il y a eu des fausses notes, notamment sur le solo de « Sweet Child O’ Mine », mais bon sang, quel touché inimitable ! On peut critiquer autant que l’on veut – et à raison – certaines approximations, Slash a une patte parmi les plus reconnaissables et les plus belles du rock et c’est d’autant plus frappant lorsqu’on l’a devant soit en train de jouer. Et ça, c’est quelque chose d’unique et de rare qui mérite une place au panthéon des plus grands musiciens. S-Se

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Dark Funeral

D’entrée de jeu on ne peut que faire la comparaison avec le set de Marduk ayant eu lieu le soir précédent. Il y a quelques différences tout de même. Premièrement les lights sont plus discrètes et plus adaptées. Deuxièmement il est évident que le public est enthousiaste, les fans sont au rendez-vous pour accueillir le mur de son des Suédois. Mais qui dit mur de son dit aussi un show ou on entend finalement que très peu les variations proposées dans la musique du combo. Du coup, malheureusement, à moins d’être un fan aveuglé par sa passion on ne peut s’empêcher de trouver ce set quelque peu linéaire. Dommage on attendait quelque chose de plus intense de la part de cette référence de la scène black. Ceux qui étaient acquis à la cause du groupe dès le départ auront apprécié, les autres auront rapidement passé leur chemin… F-F


As I Lay Dying

As I Lay Dying pratique un style très populaire depuis quelques années : le metalcore. A cela ajoutez un talent de composition ainsi que d’excellentes prestations live, et vous obtenez un groupe de tueurs. Alors oui, le groupe est chrétien mais n’en fait pas la publicité à outrance et le style qu’ils pratiquent n’est pas des plus originaux. Mais, à l’instar d’Airbourne, ils ne sont pas originaux mais ce qu’ils font, ils le font précisément. En ce début de soirée le groupe a fait le choix judicieux de ne jouer que des morceaux directs et efficaces, pas de fioritures ! La prestation du groupe est très carrée et puissante, les musiciens se donnent physiquement et leur headbanging ne s’arrête que très rarement. Deux titres ressortent particulièrement de leur prestation, ils sont extraits de l’avant dernier album (An Ocean Between Us), il s’agit du titre éponyme et de « Within Destruction » qui auront particulièrement déchaîné la foule. « Beyond Our Suffering », un extrait de leur dernier album (The Powerless Ride) récoltera lui aussi un succès auprès des fans. Le groupe se situe entre metal et hardcore, sachant mixer la puissance, la mélodie du metal avec l’énergie scénique du hardcore. La Terrorizer tent est bien remplie et le public tout acquis à la cause du groupe américain. Très bon concert ! L-Se


Annihilator

On l’attendait, le voilà : Jeff Waters est à Clisson accompagné de sa petite bande. Le thrash est à l’honneur, le vrai le bon ! Le show démarre en grande pompe, les deux guitaristes/chanteurs rentrent sur scène, acclamés par la foule, nombreuse, qui s’est déplacé devant la Mainstage 02 pour voir le combo. La formation canadienne formée en 1984 par Waters s’est forgée une réputation et est devenue l’une des incontournables de la scène thrash. Ils vont nous le prouver aujourd’hui une fois encore. Contrairement à certains leaders de la scène actuelle (Slayer, Megadeth, etc.) Jeff est assez communicatif, en tout cas oralement, sans non plus atteindre le niveau d’un Metallica. Mais on ne peut pas lui reprocher de rester prostré sur scène, et les autres membres de la formation sont aussi vivants que lui. La musique nous remue les tripes et c’est absolument jouissif. Les Annihilator sont en forme cet après-midi et on ressortira de ce concert avec une pêche d’enfer. D’autant plus que pour ne rien gâcher le son est bon et le soleil rayonne ! F-F


Candlemass

Candlemass en concert, c’est une sorte de messe, un évènement que l’on attend avec une passion toute religieuse. C’était le cas à l’époque du moine, Messiah Marcolins, mais c’est encore le cas avec le bien nommé Robert Lowe, frontman évoluant également chez les excellents Solitude Aeturnus. Candlemass n’a pas son pareil pour créer une atmosphère lourde. C’est donc une véritable chape de plomb qui, très vite, s’installe sous le chapiteau de la Rock Hard Tent, un lieu certainement mieux adapté à ce groupe – tout du moins en plein jour – que la grande scène de 2008. L’asphyxie est atteinte sur les couplets de « Hammer Of Doom », littéralement écrasants. Heureusement, le pont avec son riff endiablé est là pour faire respirer un public à la fois suffoquant et littéralement en transe. En effet, en regardant aux alentours, de nombreux fans pouvaient être aperçus transportés par la magie, les yeux clos, la tête élevée vers le ciel. Candlemass, en live, c’est une expérience. « Emperor OF The Void » gronde comme le tonnerre tandis qu’un « At The Gallows End » touche au désespoir. Les musiciens s’imposent tous, et tout particulièrement le leader bassiste Leif Edling, par leur charisme. La mise en place est impeccable et bien valorisée par un son de bonne qualité. Sans oublier M. Lowe qui a le don d’hypnotiser les foules, que ce soit avec ses yeux ou sa terrible voix dont l’impact n’est pas sans rappeler celle du déjà regretté Ronnie James Dio.

Candlemass ne cache pas la fierté qu’il porte à l’égard de son dernier bébé, Death Magic Doom. Il n’est donc pas étonnant de voir celui-ci si bien représenté : « Hammer Of Doom », « The Bleeding Baroness », « If I Ever Die ». Certains pourront reprocher le manque de certains classiques, tout particulièrement d’Epicus Doomicus Metallicus, premier album et pilier incontournable du doom. Mais avec une discographie de cette qualité, comment contenter tout le monde, à la fois les fans plus anciens et plus récents, en seulement une heure ? Ne boudons pas notre plaisir, car aucun déchet n’était à déplorer (Candlemass en a-t-il seulement ?) et le magistral « Solitude » de fin a bel et bien mit tout le monde d’accord. S-Se


Twisted Sister

« It’s a long way to the top if you wanna rock n’roll » d’AC/DC résonne à Clisson alors que Dee Snider et sa bande vont faire leur entrée. La bande enregistrée nous fait croire à un changement de station sur les ondes et c’est « The Man On The Silver Mountain » qui passe. DIO est parmi nous. Les Soeurs Tordues rendront un vibrant hommage à Ronnie en reprenant « Long Live Rock n’Roll » de Rainbow. Excellente reprise d’ailleurs sur l’introduction de laquelle les Américains auront dépêché un interprète pour être sûr que le public comprenne les paroles élogieuses de Dee à l’égard de Ronnie. AC/DC, Rainbow, c’est bien beau mais quid de la musique des Twisted Sister ? Cela commence par « Come Out And Play » et enfile les titres qui tuent. « You Can’t Stop Rock n’Roll » est repris en ch?ur par un public aux anges. « We’re Not Gonna Take It » est énorme, tant côté scène que côté public. « I Wanna Rock » explose, avec un public que Dee coordonne pour hurler « Rock ! », lever le poing et sauter, tout cela en même temps. Le chanteur approuvera la prestation des fans par des « Holy Shit » et des « Fuckin Beautiful ». La fête se termine sur « SMF ». Intense, énorme. Cela faisait 25 ans que Twisted Sister n’était pas venu en France et le HellFest était leur 100° festival depuis leur reformation. Eh bien ils ont prouvé que scéniquement, ils n’étaient pas morts, que Dee Snider était toujours un grand frontman, qu’ils avaient écrit de sacrés bons morceaux et qu’ils pouvaient rassembler un public toutes générations confondues. La classe. L-L


Discharge

C’est au tour des britanniques de Discharge de fouler les planches de la scène « Terrorizer ». On ne sait pas vraiment à quoi s’attendre lorsque de discrètes lights accompagnent le groupe à son entrée… C’est à partir de là que tout dérape ! Une déferlante de titres rageurs nous submerge. Rageurs oui mais intelligibles tout de même ! Il est vraiment difficile de ne pas adhérer à l’énergie de ce groupe de punk hardcore. Que l’on aime ou pas le style d’ailleurs… Toute résistance serait inutile tant la force des morceaux est perceptible, tant les musiciens sont convaincus et convaincants dans leur interprétation… Le public est évidemment sous le choc. Le son est bon, le jeu de scène efficace. C’est un groupe ou il y a peu à dire tellement l’expérience est intense et introspective. Un seul conseil n’emmenez pas vos parents ou votre grand-mère ils risqueraient l’apoplexie et la crise de nerfs… En dehors de cela ne vous privez pas si vous avez l’occasion de les voir, vous sortirez lessivé mais heureux. F-F


Immortal

Immortal est un grand nom du black metal. Du « black heavy » pourrait-on dire de par les riffs très rock n’roll des Norvégiens. En ce samedi 19 juin 2010, ces derniers ont sorti quelques artifices avec des explosions et des flammes pour tenter de donner une nouvelle dimension à leur show. Mais l’ensemble restera un peu décevant car manquant d’originalité et surtout de créativité scénique. Cela fait toujours plaisir d’écouter des titres comme « Tyrants », « One By One » ainsi que le dernier album réussi du groupe, All Shall Fall. Mais le trio ne réussira pas à nous convaincre. Il manquait un peu de rage, de folie. Il n’est pas simple de convaincre sur les différentes Mainstage lorsque l’on est un trio. Parfois la scène paraît grande, mais grande… D-Se


Agnostic Front

Après Sick Of It All et Biohazard, c’est au tour d’une autre légende du hardcore New Yorkais de se produire au Hellfest cette année : Agnostic Front. Le show a cependant bien failli ne pas avoir lieu : peu de temps avant le concert, Pokey Mo (batterie) a été hospitalisé, laissant le groupe sans batteur. Ne pouvant assurer le show sans un marteleur de fûts, l’annulation a été envisagée. Cependant, Igor Wouters (le batteur de Born From Pain) connaissait 4 chansons du front agnostique et a pu remplacer au dernier moment Pokey Mo. Le show fut considérablement raccourci, mais l’initiative est à saluer : 15 minutes de concert sont toujours un plus à prendre par rapport à une annulation. Le set commence par une intro symphonique sur bande assez surprenante. En effet elle n’aurait pas dépareillé en ouverture d’un concert de metal lyrique ou de black sympho, elle ne correspond pas exactement à ce que l’on attend d’une intro de hardcore. Mais la furie reprend ses droits quand en fin de bande, une voix se met à hurler « THIS IS SPARTAAAAAAAAA ! ». Le punk hardcore du groupe est taillé pour mettre à mal les audiences du monde entier. Probablement échauffés par l’annonce d’un set court, le public se déchaînera complètement durant le concert. Le mosh le plus monstrueux du Hellfest se formera et se propagera jusque derrière l’ingénieur du son. Impossible cependant de rester en place face à l’efficacité des titres des New Yorkais. Le show semble tout autant attendu par les autres groupes car les spectateurs « officiels » regardant Roger Miret (chant) et sa bande depuis les backstages sont tellement nombreux qu’ils occupent aussi une bonne partie de l’aile gauche de la scène. Le moment fort du show fut l’interprétation du tube du groupe : « Gotta Go ». Toute la foule, de la côte est à la côte ouest, s’époumone sur ce refrain fédérateur, les pogos redoublent d’intensité et une grande partie des spectateurs présents en coulissent investissent la scène pour mosher. Le groupe enchaîne derrière avec un autre brûlot hardcore avant de quitter la scène, non sans avoir remercié maintes fois le public et Igor Wouters pour avoir rendu ce show possible. En moins de 20 minutes, Agnostic Front nous a donné une leçon de hardcore puissant et fédérateur, c’est eux qui devraient être remerciés. Fl-L


My Dying Bride

Au Hellfest de 2008, My Dying Bride avait bien eu du mal à transmettre toute sa sombre mélancolie à la lumière du jour. En 2010, les Anglais sont de retour (incroyable le nombre de groupes en commun entre les éditions 2008 et 2010 !) et cette fois-ci ils auront, à leurs côtés, la pénombre du soir afin de les aider dans leur tâche. Force est de constater que, dans ces conditions, la musique du sieur Stainthorpe fonctionne à merveille. C’est ainsi, dans une obscurité qui isole du monde extérieur, immergé dans la lumière blafarde émise par la scène, que My Dying Bride a pu être compris. La mélancolie n’a rien de lumineux. Or My Dying Bride est la mélancolie. Tout autant que Aaron Stainthorpe est My Dying Bride. En effet, comment ne pas se sentir touché lorsque l’on voit ce spectre maigrelet mais au combien élégant vivre aussi douloureusement sa musique ? Tantôt les bras lâchés le long du corps, la tête baissée, lourde de désespoir, recouvert par des cheveux ruisselants. Tantôt à genoux, le visage serré entre deux mains osseuses. On a mal avec lui et on souhaite pleurer sur son épaule, à l’instar de ce violon orphelin qui vient se plaindre sur l’épaule de Shaun Macgowan durant « My Body, A Funeral ». Parfois c’est aussi la colère et la rage qui explose. Mais jamais assez longtemps pour vaincre face à la fatigue spirituelle. C’est sur un « The Cry Of Mankind » beau à se damner que My Dying Bride nous quitte et retourne dans sa tombe, une tombe noyée par les larmes. Dépressifs s’abstenir car ce n’est pas ici où vous trouvez votre réconfort. S-F


Alice Cooper

Ah ! La vraie première tête d’affiche de ce festival ! Et pas des moindres : Alice Cooper. Rien qu’en tapant ces mots j’ai des mélodies, des riffs, des refrains échappés de tous les âges qui résonnent dans ma tête. Alice Cooper est l’un des rares artistes à avoir su avec brio proposer de la qualité, que dis-je, du génie, quasiment en tout temps et ce depuis la fin des 60’s / début des 70’s. 40 ans de carrière ! C’est tout simplement un exploit. Love It To Death, School’s Out, Billion Dollar Babies, Welcome To My Nightmare, Trash, Hey Stoopid, The Last Temptation, Brutal Planet, Dirty Diamonds, etc. autant de noms d’albums, autant de générations traversées, autant de perles. Et le bougre n’est visiblement pas prêt de s’arrêter puisqu’il est en train d’écrire aujourd’hui la suite de Welcome To My Nightmare. A vrai dire, même la mort ne lui fait pas peur ! Comme il le dit lui-même « je m’en amuse ». La preuve avec le show proposé pour ce Hellfest, de retour avec une mise en scène plus théâtrale que jamais – un aspect qu’il avait abandonné passé un temps au profit d’un show plus simple et plus brut – pendant lequel il meurt à quatre reprises, de quatre manières différentes. Quatre morts qui décomposent le spectacle en quatre actes.

Début dudit spectacle : un immense drap aux couleurs d’Alice et marqué de la mention « Theatre Of Death » obstrue la scène. Soudain c’est la sonnerie de la rentrée des classes, le riff mythique de « School’s Out » résonne et le drap tombe. Cinq lettres géantes, maintenues en suspension, sont dévoilées : A.L.I.C.E. ainsi que le groupe et, bien entendu, sieur Alice Cooper, aka Vincent Furnier, de noir vêtu, veste en cuir et une canne à la main. Et cette voix… cette voix éraillée qui prend aux tripes. S’ensuit une avalanche de classiques : « No More Mr. Nice Guy », « Under My Wheels » et « I’m Eighteen ». Puis on fait le pont entre les générations avec l’enchaînement du moderne « Wicked Young Man », pendant lequel Alice empale un homme cagoulé, et le quasi quarantenaire « Ballad Of Dwight Fry » pour s’arrêter sur le guillotinage en règle, par ces mêmes hommes cagoulés, d’un Alice Cooper en camisole de force… Un Alice Cooper immédiatement ressuscité sur « Go To Hell » et brandissant fièrement sa propre tête pour débuter le second acte.

La fille d’Alice Cooper, Calico, est bien entendu de la partie pour se faire malmener par son père. Ce dernier la violente, puis la tue pour finalement danser avec son corps. A l’issue de son strip tease en ombres chinoises sur « Be My Lover », Alice l’étrangle avec ses propres bas puis pleure sur son corps pendant l’ironique « Only Women Bleed », pour finalement à nouveau la tabasser. Dur dur d’être la fille d’Alice ! Mais Calico sait comment lui rendre la monnaie de sa pièce : déguisée en infirmière, elle transperce Alice d’une seringue géante après un « Poison » célébré à tue tête par le public. A noter qu’avant cela, Alice s’est vu pendu sur « I Never Cry » et, pour clôturer le dernier acte, a été transpercé par une boite de magicien. Mais Alice est increvable et fait preuve d’une réelle générosité, au sens figuré comme au sens propre. En effet, la foule aura été gratifiée d’une distribution de colliers en perles sur « Dirty Diamonds » et de jets de billet de banque, alignés en brochette sur la lame d’une épée, pendant « Billion Dollar Babies ».

Mais comment parler d’Alice Cooper sans parler des musiciens qui l’accompagne ? Ce sont de vraies machines de guerre. Certains fans s’avancent même à dire qu’il s’agit du meilleur groupe qu’Alice ait jamais eu dans sa carrière. Et à la vu de leur prestation, on n’a qu’envie de leur donner raison. Ils ont la classe, ils sont rock n’roll à souhait, ils jouent comme des maîtres et font également le spectacle. Alice a bien conscience des talents qui l’accompagnent chaque soir sur scène et n’hésite pas à les mettre en avant. C’est ainsi qu’Alice se permet de s’éclipser de temps à autres pour de longues parties instrumentales, un jam sur « Black Widow », un solo de batterie signé Jimmy DeGrasso (l’ex-Megadeth est en effet de retour dans le Alice Cooper Band, Eric Singer ayant un emploi du temps trop chargé avec Kiss… que l’on aura vu le lendemain), pour laisser chanter Chuck Garric, le bassiste à la gueule de Forban, sur ‘I Love The Dead », etc. En même temps, il faut bien qu’Alice s’accommode quelques moments de pause, ne serait-ce que pour changer de costume.

Niveau setlist, la période 70’s est à l’honneur avec tous ses tubes. Un constat peu étonnant lorsque l’on écoute les dernières productions d’Alice Cooper comme Along Came A Spider et, surtout, Dirty Diamonds. Les connaisseurs se seront vus gratifiés de quelques petites surprises, comme le disco « From The Inside », « Killer » ou le terrifiant « Wicked Young man » tiré de Brutal Planet. Mais les titres ayant remportés le plus de suffrages sont certainement les irrésistibles « Poison » et « Feed My Frankenstein » marqué par une lourdeur toute moderne. Dommage, par contre, que le pourtant fédérateur « Hey Stoopid » soit si souvent omis des shows d’Alice.

Après une heure et quart de spectacle, on sent que la fin approche : c’est le noir sur scène. Soudain, la sonnerie résonne à nouveau et c’est parti pour reprendre le « School’s Out » avec lequel tout a commencé. Le groupe réapparaît et, bien entendu, sieur Alice Cooper, cette fois ci vêtu d’un costume blanc réfléchissant, chapeau haut de forme et une canne à la main. Et cette voix… cette voix éraillée qui prend encore et toujours aux tripes. S-L


Fields Of The Nephilim

Fields Of The Nephilim fait dans le new wave/metal. Pionnier du genre, au même titre qu’un Sisters Of Mercy, les Fields ont proposé sous la Rock Hard Tent un show lumineux et prenant dans une atmosphère assez surréaliste. Car voir Fields Of The Nephilim dans un festival metal paraît a priori contradictoire. Mais l’éclectisme du Hellfest est clairement la meilleure option possible et cette prestation sera de haute volée en mettant en avant des compositions sombres et enlevées avec, en parallèle, un magnifique jeu de lumière. Un grand moment pour les fans de rock gothique. Et ce Carl McCoy : quelle voix, quelle présence…Messieurs : à quand un prochain opus ?! D-L


Carcass

« Non, Mémé, n’y vas p… Et merde. Carcass a arraché la tête à Mémé. » C’est un bon résumé de cette prestation démentielle. Ici pas de prise de tête. Le groupe, vu l’heure tardive, joue devant un parterre de fans tous acquis à sa cause. Cela dit ce n’est pas parce qu’il est tard que le public est restreint ! Bien au contraire les fans sont nombreux et sont en forme. La fosse bouge avec une énergie de tous les diables, difficile d’arrêter le massacre ! Côté scène l’entrée se fait dans la pénombre, annonçant l’ambiance glauque de ce set déjanté. Le backdrop vidéo donne envie de vomir des les première secondes… on y voit des verges bourrées de chancres suintant le pus, des membres tout juste bons à être amputés… Seuls les étudiants en médecine pourront regarder ça avec indifférence. Les autres seront obligés de se concentrer sur la musique et d’headbanguer pour oublier ces scènes affreuses… Plaisanterie mise à part le son est bon, l’interprétation pertinente et c’est un réel plaisir de finir avec ce groupe. Une fois encore il est préférable de ne pas venir en famille sous peine d’être obligé d’organiser des obsèques de masse en catastrophe la semaine d’après ! On regrettera presque l’ambiance bon enfant du carré VIP après cette débauche de titres malsains et de visuels gores… On plaisante bien sûr ! Par contre il valait mieux être devant la Mainstage02 entre 01h00 et 02h00 ce samedi soir plutôt qu’au Metal Corner ! F-F


Jello Biafra And The Guantanamo School Of Medicine

C’est dans un tintamarre des plus bruitiste que Jello Biafra entre sous la Terrorizer Tent du Hellfest en l’an de grâce 2010. Après 20 ans d’égarement Spoken Word, l’ex chanteur des Dead Kennedys revient à ses premiers amours : le punk rock. L’américain est surexcité car il vient de voir Alice Cooper. « La dernière fois que je l’ai vu sur scène, j’avais 14 ans ». Sachant que l’homme a aujourd’hui 52 ans, je laisse aux plus matheux d’entre vous la possibilité de calculer l’année dudit concert. Le show s’ouvre par « The Terror Of Tinytown », alors que Jello Biafra porte un uniforme de médecin couvert de sang. La première partie de la playlist fera la part belle aux nouveaux titres de papy Biafra. Force est de constater que ces morceaux passent bien l’épreuve du live avec leur mélodies simples, leurs riffs rentre-dedans et la voix inimitable du leader. Toutes les 3 chansons, Jello change de tenue pour une avalanche de bon goût – comme lorsqu’il porte une « magnifique » chemise rayée blanche et rouge avec les manches bleues parsemées d’étoiles blanches. Le leader est par ailleurs très affable et se fend de long speechs entre les chansons.

Malheureusement, si la quantité est bien présente, la qualité elle laisse à désirer. On a droit, à chaque fois, à une variante de « Robin des Bois rencontre Marx, Oui-Oui à La Palisse » car les pauvres sont plus pauvres que les riches, et que si les riches y faisaient rien moins qu’a être plus riche et qu’y donnaient tout leur argent aux pauvres alors ben les pauvres ils seraient moins pauvres et ils pourraient gouverner équitablement car tout le monde il sait que les riches sont corrompus alors que les pauvres ils sont trop intègres t’as vu. Si le souci de la réparation des richesses dans le monde et le lobbysme politique de certains grands patrons est un vrai problème, le synthétiser et le simplifier autant que le père Biafra l’a fait ce soir ne peut que discréditer son propos. Si on veut faire de son concert un meeting politique, il faut se donner les moyens de son ambition. Sinon, pour reprendre une phrase chère à nos auditeurs, « moins de blabla, plus de son ! ». Après une demi-heure de show majoritairement axée sur le dernier album, Jello Biafra replonge 30 ans en arrière pour nous proposer des tubes des Dead Kennedys. Le public est ravi et le fait savoir quand les premières notes de « Police Truck » se font entendre. Jello en profite d’ailleurs pour slammer et passer la majorité de la chanson à se faire transbahuter dans la fosse. Globalement, les titres des Kennedys ont remporté unanimement l’adhésion d’un public nombreux et acquis à la cause de Mr Biafra.

Ils le montrent en pogotant sans interruption durant toute l’heure du set. Jello leur rend bien en faisant le show avec ses faces et manières de clown. Au final, ce show a tenu toutes ses promesses grâce à des nouveaux titres efficaces alternés avec de vieux classiques ayant déjà passé l’épreuve du temps. Un bon son et une attitude généreuse et communicative aideront grandement à faire de la tente un pogo géant. Seuls les speechs « too much » et un jeu de lumière trop vif faisant mal aux yeux sont venus ternir cette prestation, mais ce ne sont que des détails qui n’ont que peu assombri cette très bonne prestation. Fl-Se

Live reports et photos :

D : Doc
S : Spaceman
L : Lost
F : Fox
Fl : Florian
Se : Seb



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