Suivez dès maintenant via nos trois plate-formes éditoriales – le site de Radio Metal, notre page Facebook et notre compte Twitter – pour savoir tout du Hellfest 2012 et obtenir nos impressions à brûle-pourpoint. Nous vous conseillons de recharger cette page régulièrement car nos informations sont mises en ligne en temps réel. Par ailleurs, sachez que les live reports de ce fil rouge seront enrichis quelques jours après le festival et nous vous proposerons également, a posteriori de l’événement, des galeries photos entièrement consacrées aux prestations des artistes.
9h : C’est avec une haine tenace à l’encontre de notre réveil que démarre notre journée.
10h25 : L’équipe est en route pour Clisson.
14H05 : La journée commence avec Oranssi Pazuzu et on était curieux de voir ce que pouvait donner en live du « black psychédélique ». Verdict : les composants classiques du black sont réunis avec une basse beaucoup plus mise en avant et, surtout, un survivant de raves party qui apporte de longues nappes ambiantes. Derrière machines et synthé, le démon orange insuffle un air de post rock, de Nadja par exemple, et même de shoegaze. Bref nous avons assisté à un rituel intéressant ! Fucktoy vous emmène maintenant vers l’Altar pour Haemorrhage et sa viande d’origine espagnole. C’est au tour de carcasses soulographes déposées sur leur lit de rosée matinale que nous attendons de savourer la prestation du combo. En vain… live annulé. Comme on dit dans les restos ibériques servant des corones de taureau : « Le toréador, i’ gagne pas tout l’temps ». On voyage jusqu’en Allemagne avec Necros Christos et son black orthodoxe qui démarre avec un « Te Deum » oriental où le chant est samplé à nous percher sur le mont Athos de la sinistrose. La suite ? Du mid-tempo teuton, de la crasse de Templiers et surtout un son proche de la quatrième croisade de Bolt Thrower. Autrement dit, une belle prière à l’ancienne…
Plus tôt dans la journée, Steel Panther a introduit sa conférence de presse avec un « montrez-moi vos nichons » en français en réinventant le concept même de conférence de presse. En effet les membres du groupe se sont posés des questions à eux-mêmes comme « qu’est-ce que ça te fait de jouer avec le plus grand groupe du monde ? » ou « avec quelle journaliste aimerais-tu baiser ? ». Mais ils ont aussi posé des questions à l’assistance comme « combien de nanas aiment les couilles épilées ? ». Il faut également savoir que Lexxi Foxxx, le bassiste du groupe, se regarde en permanence dans un miroir pour femme et ajuste sa coiffure, comme il le fera également sur scène un peu plus tard. Steel Panther a aussi fait chanter les journalistes. Une conférence de presse de Steel Panther quoi ! Metalo assistera d’ailleurs au show de Steel Panther dans la fosse. « La vie est belle » nous dit-il puisqu’il voit des filles qui enlèvent le haut partout autour de lui…
Glorior Belli a livré un set majoritairement orienté sur le dernier album. Le mélange stoner/black prend bien en live mais l’ambiance ne décolle pas, probablement à cause d’un light show peu approprié. Mais force est de constater que la tente est à moitié vide et qu’elle contient un public qui semble hagard. Malgré tout, le groupe fait de son mieux pour essayer de le réveiller… en vain. Le set se finira en tout cas sur un titre bluesy du plus bel effet.
14h23 : Après la nuit pluvieuse, le site du fest est maintenant un champ de boue.
15h12 : Les Français de The Rodeo Idiot Engine nous livrent un mathcore/sludge peu inspiré, brouillon et pas aidé par un son trop fort. Cependant, une grosse énergie scénique se dégage de ce set difficile à avaler dans une Warzone totalement boueuse. Sur la Mainstage 2, Gamma Bomb joue un concert très pro avec son thrash tranchant et ses bons gros riffs. Un très bon son sera présent lors de cette prestation où le batteur faisait des grimaces synonymes de plaisir, même si son jeu manquait cruellement de richesse… Gamma Bomb sera malgré tout pas très loin de tomber dans le piège de la caricature en plaçant via son chanteur le terme « evil » dans presque toutes ses interventions… Un bon concert quand même ! Kobra And The Lotus est un groupe surfait produisant un heavy à chanteuse téléphoné avec des passages mélodique plats et ennuyeux. On note tout de même quelques bons riffs noyés dans des compositions qui paraissent inachevées. Kobra Paige (chant) est vocalement en forme mais sa voix n’est pas originale pour un sou. Kobra aura arpenté la scène dans sa largeur durant tout le show, attirant logiquement les regards masculins.
As They Burn est entré en scène à 12h15 de façon guerrière, tournant tous en rond tel des lions en cage avant le début du premier morceau avant d’envoyer la sauce avec leur gros deathcore tout en lourdeur. Pour un si jeune groupe, les Franciliens ont une présence de scène impressionnante, en particulier le bassiste et le chanteur qui en imposent vraiment en centre de scène. Les deux guitaristes ne sont pas en reste pour autant, l’un headbangant à s’en rompre la nuque, l’autre – ayant moins de cheveux – devant se contenter de tourner sur lui même et bouger sa guitare. Comme on pourrait s’y attendre pour du deathcore, c’est bourré de changements de tempo, de ralentissements, de breakdowns, et c’est ultra-efficace pour faire bouger le public. En effet, nous aurons droit à toute la panoplie : des pogos classiques à la moitié de la Warzone sautant, faisant un circle pit ou encore un braveheart. Le son est bon mais ceux qui connaissent leurs efforts studio remarqueront que la basse est plus discrète en live que sur album, cependant, ceci est compensé par des gros coups de subs lors des passages les plus lourds.
15h39 : Channel Zero offre un show très pro. Le groupe, emmené par un Franky De Smet Van Damme cravaté, maîtrise son sujet et délivre un power thrash rentre-dedans et assez brutal. Un bon son et les quelques rayons de soleil permettent d’assister à un set agréable, un peu classique mais sans temps morts. Un peu plus tard dans l’après-midi, le nouveau batteur d’Avulsed n’aura pas flanché durant ce concert du quintet de death espagnol. Présenté par ses compagnons, il aura mitraillé efficacement d’un bout à l’autre du set. Le groupe fourni un death brutal aux riffs bien pensés bien que le premier titre n’ait été qu’un bruit insupportable. Le concert d’Avulsed fut en tout cas violent mais passionnant à observer. Le frontman du groupe à la très bonne technique vocale n’hésitant par exemple pas à slammer dans le public ou a descendre contre les grilles.
De son côté Rompeprop a parfaitement assuré son set. Mais peut-on sincèrement dire du mal d’un groupe dont le bassiste est vétu d’un costume de squelette et joue sur une basse en forme de vagin ?! Le guitariste/chanteur et le batteur se sont quant à eux « sobrement » présentés couverts de sang. Après une entrée fracassante sur fond de volksmusik hollandaise, les grindeux lancent des bouées roses ou en forme d’animaux (dauphins, crocodiles) à la foule. Le ton est donné. S’ensuit 30 minutes de goregrind à l’humour douteux (« est-ce qu’il y a des femmes enceintes dans la salle ? nous allons jouer à embryoyo ». Le tout recouvert d’une pluie de boue sachant que les différentes bouées ne manqueront pas de répandre le liquide brunâtre sur le public lors de chaque envoi. Par ailleurs, vanter la production sonore des groupes devient lassant mais Amenra a eu un son parfait et c’est à signaler car ce paramètre aide sans conteste à entrer dans leur sludge ultra plombé. La Valley est d’ailleurs pleine à craquer au début du show et ne désemplira pas. Les musiciens sont statiques et éclairés à contre-jour sur fond de projections d’images inquiétantes qui renforcent le sentiment d’oppression. Un bon concert.
16h05 : Nous sommes extrêmement tristes de vous annoncer qu’un homme qui travaillait sur l’extreme market est décédé à la suite d’un arrêt cardiaque. Ben Barbaud, le programmateur du festival, vient de nous confirmer cette information. Toutes nos pensées vont à la famille et aux proches de la victime de 37 ans qui est décédée, selon Ben, « avant l’ouverture du festival ». Mais revenons à la musique si vous le voulez bien. Sachez à ce titre qu’Emmure propose du hardcore teinté de metal dans ce qu’il y a de plus pur. Le groupe a enchaîné pendant 40 minutes accélérations et breaks en faisant preuve de beaucoup d’énergie sur scène. Adhésion du public méritée donc, malgré une lead guitare trop en retrait, éclipsant par ce fait le seul aspect mélodique du groupe.
16h25 : Le pourtant excellent groupe de stoner ASG a annulé sa prestation de ce matin. « P*tain je me suis retrouvé au milieu d’un combat de boue entre nanas pendant Steel Panther dans la fosse tout devant ! » nous dit Spaceman sur un tout autre sujet.
17h15 : Il y a le batteur scolaire, parano-méticuleux sur son boom-tchak, le batteur groovy qui remue comme une autruche à Bonnet M, le batteur sniper onaniste qui connaît ses peaux sur le bout des baguettes et vise le quart de ton comme un point G sacré… et il y a Coady des Big Business. En live, un show à part entière. Pas étonnant que les Melvins aient recruté lui et son bassiste. Un morceau comme « Hands Up », avec ses chœurs et ses rythmiques pêchues, montre d’ailleurs combien ils ont influencé la bande à Buzz. Puissant ! October File : « j’ai pas écouté mais c’est de la m*rde » pourrait-on balancer en bon chiard de la génération YouTube. Mais bon, soyons honnêtes… on a écouté October File. On nous les a même décrit comme n’accordant « aucun crédit aux courants en vogue »… et pourtant le post EST en vogue. Qu’il soit post-rock, post-core ou post-back-to-the-future. D’où un set jumpy, aussi efficace qu’ennuyeux et ce malgré des effets intéressants, tout en échos, sur la voix.
17h28 : On va jouer à un jeu où le gagnant remporte le prix, c’est-à-dire la bonne réponse. Voici donc la question : les Guns N’Roses doivent démarrer leur set à 23h30 mais à quelle heure vont vraiment débuter les Guns ? Nous attendons vos propositions sur le Facebook
17h37 : Après une intro délirante et festive où apparaissaient à l’écran géant les musiciens de Koritni postés en backstage qui chantaient par-dessus le sample, c’est sans se prendre au sérieux mais en prenant leur pied que les membres du combo débarquent sur scène pour envoyer du groove. Les musiciens n’hésitent pas à venir vers le public, chacun leur tour, et il y a d’ailleurs toujours un des zicos pour occuper le devant de la scène. Côté public, en dehors des fans agglutinés contre la barrière, beaucoup restent en retrait pour éviter de se salir dans la boue. Le groupe sera tout de même assez content de l’audience pour lui adresser une peau de caisse claire signée par tous les membres. On continue avec Uriah Heep dont il est impressionnant de voir la grande forme alors que ses musiciens ne sont plus tous jeunes. Mais en dehors de leurs cheveux blancs et de leurs peaux ridées, on croirait voir des mecs ayant la vingtaine. Un son de folie nous fera apprécier ce set où le chanteur est vraiment en voix et bouge dans tous le sens, prenant visiblement plaisir à fouler les planches du vignoble nantais. D’humeur nostalgique, Uriah Heep joue beaucoup de vieux morceaux des années 70 mais comme il s’agit de la première date en France depuis la sortie de leur dernier album, le groupe joue quand même des chansons récentes que le public connaît forcément moins bien.
18h04 : Il y a juste une heure, Necrophagia a proposé un concert carré après de gros soucis de son sur la guitare d’un de ses membres. Malgré cela, les ambiances lourdes et grasses du combo américain ont quand même pu se développer. Côté scène, Killjoy (chant) n’a eu de cesse d’arpenter la scène avec une tête de mannequin découpée. Bien que clairsemé, le public semble tout de même avoir apprécié. Au même moment, Sacred Reich proposait son thrash directement issu du Big 4. Il est d’ailleurs assez désarmant de se dire que dans une seule compo on entend du Metallica, Slayer, Megadeth et Anthrax ! Mais le groupe passe outre ce manque d’originalité et joue simplement la musique qu’il aime. Un concert de thrash agréable mettant en avant les quelques tubes du groupe dont « Love… Hate » et surtout l’indispensable « Surf Nicaragua ». Le public a de plus eu le plaisir d’entendre leur reprise du « War Pigs » de Black Sabbath. Concert exceptionnel dans la Warzone avec les Canadiens de Cancer Bats. Un très bon hardcore puissant et travaillé est de sortie et il est nécessaire de souligner que les compositions du groupe ne sont jamais identiques. Déchaînés et appliqués, les membres de Cancer Bats impressionnent avec leur chanteur charismatique et drôle. Ainsi il tentera de traduire le nom du groupe par « les chauves souris aux ailes cassées » ! Un combo au service de son public pour, au final, une prestation irréprochable.
18h24 : Plus tôt dans l’après-midi, Ufomammut et son sludge nous a fait prisonnier de ses riffs. Les morceaux du groupe sont longs et basés sur un unique motif répété à l’envi jusqu’à ce que chacun des spectateurs soit emprisonné dans le riff et dans cette atmosphère sans vie, lourde et terrifiante. Des crescendos extrêmes font sombrer l’auditeur dans la folie et l’oubli de soi. On a l’impression que ces crescendos ne vont jamais se finir, vont aller de plus en plus loin et ne libéreront jamais l’auditeur. Le son de guitare particulièrement gras se marie paradoxalement très bien avec les voix fantomatiques (pas de paroles, juste des whoooo lointains et résonnants) du vocaliste. La musique d’Ufomammut est une musique de cauchemar dont on n’arrive pas à se réveiller : terrifiante et lointaine. Une musique et un son (très fort… ce qui pour le coup se justifie artistiquement) à rendre fou. Un concert géant et dans lequel, évidemment, aucun mot ne sera adressé au public puisque cela aurait juste cassé le processus. Quand au bout du troisième ou quatrième morceau, le groupe finit par s’intéresser enfin au public, tout le monde lève les bras : une adhésion presque effrayante. Les compos d’Ufomammut sont à écouter les yeux fermés et quand vous le faites il est dingue de constater à quel point tout disparaît autour de nous et qu’on se retrouve seul, même entouré de certaines personnes. Un spectacle au cours duquel les spectateurs sont respectueusement silencieux mais applaudissent chaudement à la fin du set.
18h41 : Près de la Warzone, environ 200 personnes sont actuellement massées devant des combats de catch entre festivaliers qui se tiennent dans une immense flaque de boue. Florian, notre reporter, nous précise que le service de sécurité ne peut pas intervenir car les gens sont trop nombreux devant eux… Il nous indique également que cette boue n’est pas « que » de la boue puisque l’énorme flaque en question s’est formée juste à côté des toilettes des filles. Donc on peut imaginer les différents ingrédients qui composent ces joyeusetés clissonnaises…
19h01 : Les Norvegiens de Djerv ont donné une prestation en demi-teinte. La faute à une production qui, sans être mauvaise, était en-dessous de celle des autres groupes. La basse, très en avant, étouffait les deux guitares. Se plus, Agnete (chant) semblait souffrir de légers problèmes de voix, donnant un aspect irréguliers aux chansons. En dehors de ces réserves, la prestation fut carrée. Agnete assume pleinement son statut de frontwoman et traverse la scène de part en part pour haranguer le public. Elle terminera dans la fosse, portée par la foule, pour chanter le dernier titre du show.
19h46 : Comme on pourrait s’y attendre avec un groupe qui s’appelle Vomitory, on est ici en présence d’un chanteur qui fait « grooow! » et des riffs de guitare en quintes à pleine vitesse couverts par des blastbeats. Saupoudrez le tout de quelques larsens, un light show dans les tons rouges et des musiciens statiques et vous avez la prestation de Vomitory au Hellfest 2012. Ni plus, ni moins.
19h47 : En ce moment le Doc’ rigole tout seul après avoir mis en ligne le live report de Stan ci-dessus concernant le concert de Vomitory.
20h02 : Nous aurions aimé que le côté alambiqué des derniers albums d’Exodus soit plus représenté lors de cette prestation mettant en avant un bon thrash mais scéniquement très conventionnel. La prestation est efficace mais on en attendait tout simplement plus, sans compter que le maître à penser du combo, Gary Holt, n’est pas de la partie pour cause d’engagement chez Slayer. Par ailleurs le son ne fut pas terrible. Belle image en revanche : beaucoup de groupes dont Death Angel sont présents sur le côté de la scène. Le chanteur de Death Angel monte même sur un titre. Sebastien Bach annonce pour sa part la couleur lors de son show puisque le premier morceau est « Slave To The Grind ». Au bout du compte huit titres interprétés sur dix proviennent du répertoire de Skid Row ! Dont l’exceptionnel « 18 And Life » où il est moins éblouissant qu’en studio, mais reste dans l’absolu impressionnant. Le frontman est charismatique et débordant d’énergie. Il est également très en voix même s’il a une fâcheuse tendance à brailler, comme sur « Kicking And Screaming » où on pourrait le confondre avec le chanteur d’Accept. Il tentera même des prises de paroles très drôles où il s’essaye au français. Sebastian Bach aura beaucoup fait chanter le public tout en jouant au lasso avec son micro. D’ailleurs comment fait-il pour ne pas se blesser ?!
20h44 : Voici des live reports détaillés des concerts de la journée.
Ça ne se raconte pas Steel Panther, ça se vit ! C’est juste un pastiche de glam avec un bassiste qui se remaquille sur scène, des mecs qui font des gestes suggestifs avec leur hanches, qui parlent de sexe et demandent en permanence aux filles de se mettre à poil. Les répliques cultes sont trop nombreuses pour êtres énumérées. La meilleure : « Je ne suis pas gay. C’est juste que j’ai été en prison et que j’avais besoin de cigarettes ». Côté nichons, le public français a été plus timide que l’anglais. Mais dans l’absolu, ça reste un moment où les filles montrent leurs seins, ne prennent pas mal les remarques machistes et se battent en petite tenue dans la boue donc, en effet, pendant quelques dizaines de minutes, la vie était belle. « T’es vraiment qu’une grosse p*te » : et les filles en demandaient !!! » nous signale également un Metalo heureux de vivre. Et le grand talent de Steel Panther est de réaliser tout ceci en ayant pour base une batterie d’hymnes glams irrésistibles.
« C’est notre deuxième passage au Hellfest, je me souviens du dernier : on a fait un concert de merde et le public était à chier ! » Tobias Sammet, le chanteur d’Edguy, n’hésite pas à y aller cash, tout simplement parce qu’il a un tel charisme qu’on peut tout lui passer. Aller à un concert d’Edguy c’est écouter une musique sympathique mais surtout être témoin d’un p*tain de show de la part d’un frontman hors pair. Pourtant, ils ont beau avoir un énorme bouffon sur leur backdrop, les musiciens ne sont pas des rigolos pour autant : la musique envoie et ils n’en mettent pas une à côté, mais tout cela se passe au second plan, dans l’ombre du chanteur. Le son est correct sans être aussi énorme que d’autres groupes du week-end et certains solos sont difficiles à entendre mais avec un frontman qui ose dire au public « non, ne tapez pas dans vos mains, contentez-vous d’écouter, c’est trop joli pour taper dans ses mains… », ça n’a plus d’importance. Il n’y en a d’ailleurs que pour lui : Tobias Sammet qui gonfle ses muscles devant la caméra, Tobias Sammet qui s’amuse avec le public (« cette moitié, gueulez à plein-poumons, et l’autre moitié, fermez-là… à plein-poumons ») etc. A l’instar d’un Steel Panther, le concert est bourré de véritables perles à tel point qu’on ne peut toutes les partager avec vous. Si le public a eu une réaction un peu timide au début du show, après 10 minutes entre les mains du maître de cérémonie, le Hellfest était en effervescence totale…
« Est-ce que vous aimez le caca ? » est une question existentielle posée par le chanteur d’Aborted lors d’un show très classique de la part du groupe mais plein de puissance et de groove. Les titres s’enchaînent vite et bien, le son est plus que correct et le combo exprime clairement sa joie d’être de retour en France. Un concert lambda de death (plein de blasts et de pogos) mais agréable en ce début de soirée. Un concert qui aura satisfait au moins une membre de l’assemblée qui avouera à son ami présent à nos côtés : « je ne connaissais pas ce groupe mais c’est vachement bien ». Et c’est encore mieux quand le chanteur de Benighted rejoint Aborted pour un morceau ! Mais pas sûr que l’on savoure autant ce concert au milieu des nombreux circle pit…
Dog Eat Dog est un groupe qui revient en France après plusieurs années d’absence. Accompagné pour l’occasion d’un guitariste et d’un saxophoniste, le trio américain est bien décidé à faire jumper Clisson pendant 50 minutes. L’énergie communicative du groupe n’a pas de mal a convaincre l’assistance et la Warzone se transforme rapidement en trampoline géant. La setlist du combo est majoritairement orientée sur leur vieux tubes et le son est à la hauteur. Dog Eat Dog semble surpris de recevoir un si bon accueil dans un festival majoritairement orienté metal et profite de l’occasion pour rendre un touchant hommage à Dio. Fait assez rare pour être souligné, le groupe est descendu dans la fosse aux photographes après le show pour discuter avec ses fans et signer diverses babioles. Dans la Temple, il est vraiment décevant de voir Shining en plein jour et encore plus lorsque Aborted foire le set en faisant ses balances juste à côté (ndlr : 50 mètres séparent les deux scènes qui partagent le même chapiteau…). Passés ces détails, on peut craindre le jeu maniéré de Kvarforth mais force est de constater que Shining est à part tant en live que dans sa musique. Le leader suédois ne s’est malheureusement pas tailladé, mais il reste malsain, avec ce grain proche d’Attila, et une chorégraphie de Brigitte Fontaine.
20h50 : Metalo nous dit par SMS : « Plastifier son programme Hellfest pour qu’il tienne le coup n’est pas metal. Flo s’est fait insulter dans la Warzone et prendre en photo pour cette raison. Commentaire de Flo : « Cela n’arrive que dans la Warzone » ». Clisson devient fou les amis !
22h07 : Nous croisons Kevin Roy, le fils de Patrick Roy, content d’avoir vu Megadeth, Satyricon et Amon Amarth. Nous lui demandons quand nous le verrons sur scène au Hellfest : « jamais, je joue de la guitare depuis mes 5 ans, mais je n’ai pas envie de me prendre la tête avec la musique ». Sebastian Bach est lui aussi en pleine forme. Pendant notre interview, il se satisfait d’ailleurs du fait que les gens peuvent se masturber sur la photo de sa femme (il fait le geste). La demoiselle étant a côté, elle n’apprécie visiblement pas la blague… Quant a Skid Row, il confie qu’ils ont été contactés par le Sonisphere pour jouer deux dates lucratives mais que « ces gars n’aiment visiblement pas le pognon. C’est dommage il suffit de jouer, de faire lalala et de prendre le pognon ». Nous lui offrons un T-Shirt RM. Du côté des scènes, Unearth bourre la tête du public de riffs death et de notes bendées dans la Warzone ! La tente est pleine à craquer alors que le reste des deatheux, bikers, coreux, vient se planter comme des poireaux dans les bois environnants dans le but d’apercevoir un bout du concert. On croise aussi quelques arcades ouvertes : aie ! Efficace et dissipant la brume, Unearth a donné une bonne torgnole de chez Massachusetts. Dans un autre registre, la musique des Allemands d’In Extremo prend, c’est un fait, une toute autre dimension en live. Des musiciens énergiques, un son parfait, un public réceptif, une grosse présence sur scène et des flammes augurent généralement d’un bon show et là ce fut bien sûr le cas ! Alors quand en plus la setlist est intelligente et ne contient que des chansons fédératrices taillées pour le live, on passe forcément un excellent moment.
22h50 : Within Temptation a fait un concert agréable et plein de bonne humeur. Même si le groupe a axé énormément son set sur les chansons extraites de son dernier opus, ses classiques tels que « Our Solemn Hour », « Stand My Ground » ou encore « Mother Earth » n’ont pour autant pas été oubliés et ont été accueillis avec bonheur par les fans. Une musique malgré tout un peu plate à cause des claviers pas assez forts. Sharon Den Adel était, de son côté, en grande forme vocale et a nouvelle fois démontré qu’elle est une sacrée frontwoman. Une performance agréable à regarder avec le soleil tombant sur le Hellfest. St. Vitus ne propose pas exactement la même atmosphère que Within Temptation puisque ce sont des hippies qui ont décidé de faire du rock ! Ce qui donne du stoner psyché avec à la clé une ambiance vieux film d’épouvante et effets vidéo psychés. C’est lent et ça fait secouer la tête comme un type sous herbe. De longues parties solo répétitives sont également présentes pour accentuer cette hypnose. Le public est au ralenti. Bref c’est pas cool, c’est cooooooooooool. Un morceau est dédicacé aux patrons qui n’apprécient pas les gueules de bois de leurs employés : « vomissez sur le cul de votre patron ». Entre les morceaux, on notera par ailleurs une bonne communication avec le public qui soulignera la vraie fraternité entre St. Vitus et ses fans.
23h33 : Les Guns N’Roses démarrent à l’heure. Incroyable. Metalo nous dit « 23h33 par là, l’arrivée. Tous les journalistes sortent de l’espace VIP en panique : ils ne s’attendaient pas à ce que ça commence si tôt. LOL ».
23h50 : Que ce soit dû à une certaine lassitude du public vis-à-vis du metalcore mélodique ou au show de Machine Head programmé en même temps, on ne peut pas dire que l’affluence au concert de Darkest Hour soit importante. La Warzone est aux 3/4 vide. Le son est pourtant bon, les musiciens énergiques et les compos agréables. Bémol toutefois sur les lumières : les contre-jours et fumigènes sont plus adaptés au black qu’au hardcore. Le set de Darkest Hour se sera terminé 15 minutes en avance. Par ailleurs, l’expérience live d’Enslaved est indéniable et leur black metal est d’une maîtrise totale. Alternant passages hystériques, violents et atmosphériques avec ces mélodies de guitares en doubles croches soutenues par des claviers, l’ambiance musicale sous la Temple est hypnotique. Un voyage au coeur de soi-même est proposé avec des compos riches. A noter, comme souvent chez Enslaved, une reprise du morceau « Immigrant Song » de Led Zepp’ retravaillée façon black metal de haute volée. Un très bon concert.
0h58 : Entombed vient de mettre tout le monde d’accord sur l’Altar. Apres une intro symphonique épique, ils nous ont servi 1h de death bien gras mais d’excellente facture. Le son est toujours aussi bon et donne un cote groovy au set sans oublier un jeu de lumière très dynamique qui fait parfaitement ressentir la performance. L’Altar, pleine comme un oeuf, n’a pas désemplie de tout le set. Et pour cause : bon show des Suédois !
2h : Voici les live reports détaillés des derniers concerts de de la journée.
Machine Head aura livré un set incroyablement bon au son parfait. Devant un public qui avait commencé à faire le pied de grue devant la Mainstage 2 dès le milieu du set de Within Temptation qui se tenait sur la scène principale, la bande à Robb Flynn (chant/guitare) a tout simplement fait partager l’un des meilleurs sets du Hellfest 2012. Jouant contrairement aux récents shows du groupe des titres anciens comme nouveaux, les quatre membres de Machine Head ont bluffé l’audience par un dynamisme à toute épreuve. On sentait vraiment une adhésion totale du public sur ce concert où Robb Flynn, comme à son habitude, s’est montré très proche de son public en s’adressant toujours à lui avec une large part émotionnel. Seul bémol – il en faut bien un ! – son discours bien qu’intéressant est à la virgule près identique à tous les discours qu’il tient en live ! Plus tôt dans la journée, Yob a envoyé un véritable tsunami sonore. Yob ce sont trois lettres pour trois mecs qui auront livré, là encore, un des lives les plus intenses du Hellfest. Et ce dès les premières vagues de riffs que voici en exclu pour vous grâce à Fucktoy : « BLÉAAOOONGH-BLÉAAOOONGH-BLÉAAOOONGH-BLÉAAOOONGH-BLÉAAOOONGH-BLÉAAOOONGH-BLÉAAOOONGH-BLÉAAOOONGH-BLÉAAOOONGH-BLÉAAOOONGH-BLÉAAOOONGH-BLÉAAOOONGH-BLÉAAOOONGH-(…) BLÉAAOOONGH ! ».
Même si Metalo est généralement avare en grande déclaration définitive, il nous précise quand même « n’avoir jamais rien vu d’aussi beau que le concert de The Devil’s Blood ». Et ce à en pleurer. L’énergie du groupe est pourtant très étrange – ni très positive, ni très négative – mais elle revêt une grande force de partage émotionnelle. Cette dernière, de prime abord, peut être jugée comme mélancolique mais, au final, elle reste assez positive. Il y a dans cette musique quelque chose de très immersif et, dans le même temps, un élément qui a contrario extrait l’auditeur de la musique et du concert. C’est le paradoxe parfait entre une mélodie qui happe et en même temps fait partir sur autre chose en faisant réfléchir sur soi. Musicalement, The Devil’s Blood propose de longues parties instrumentales avec des montées en puissance jouissives et qui prennent aux tripes. Les soli sont débordants de feeling et de sensualité. Le côté éthéré vient aussi de ce chant incantatoire servi par un effet sur le micro qui accentue la résonance. Les musiciens sont sobres mais vivent leur musique comme on le voit rarement. Notamment Selim que l’on voit prononcer les paroles avec des yeux grands ouverts effrayants. Un concert très particulier pour un souvenir qui restera éternellement présent.
Il est si habituel de voir Napalm Death au Hellfest que c’en est devenu un groupe familial voire domestique. Barney (chant) est proche de son public, un peu comme cette téloche de salon qu’on voit sans voir. Il nous vend son dernier album, Utilitarian, en présentant ses thèmes. Leur set sera par contre miné par des soucis de son et la gratte de Mitch en souffrira plus d’une fois. Mais le classique « You Suffer » relance le raid, suivis des tubes grind (ça c’est de l’oxymore) « Suffer The Children », « Nazi Punks Fuck Off » et « Scum ». Et pour finir, une génuflexion du cou pour Shane (basse) qui jouait hier avec Brujeria, aujourd’hui avec Napalm et demain avec Lock Up. The grindcore way of life en somme ! Sinon Metalo nous confie : « Quand tu as enchaîné les concerts pendant deux jours, que tu sors qui plus est de St. Vitus avec l’esprit engourdi et que tu passes a côté de la tente de Napalm Death et que tu vois donc Barney gesticuler de loin… eh bien même si tu aimes Napalm, tu te dis quand même « non, je ne suis pas mentalement en condition pour ça » »…
La surprise du jour ? Guns N’Roses joue à l’heure ! Le choix du set est lui moins surprenant en comportant bien entendu les tubes à succès que sont « Welcome To The Jungle », « It’s So Easy », « Mr Brownstone », « Rocket Queen » ou « November Rain » ainsi que les titres du controversé Chinese Democracy qui, n’en déplaise aux détracteurs, ne sonnent assurément pas déplacés. On notera sur ce concert un bel hommage (éclair) à Pink Floyd avec « Another Brick In The Wall Pt. 2 » et un show blockbuster, tout en feux d’artifice et confettis, qui forment les moments forts de leur prestation. Le reste ? Une voix assez fatiguée, un Axl entre swing lascif (ou lassé ?) et monolithe capricieux, et la sensation d’avoir une réunion de musiciens géniaux et juxtaposés, mais en tout cas, pas un « groupe », même si paradoxalement le plaisir des musiciens à partager la scène est évident. Le retour des Suedois de Refused sur le sol français après 16 ans d’absence est très attendu. Le public répond présent (Warzone pleine) et le groupe se déchaine sur scène. Le son est bon mais sec, avec une prod’ plus proche du rock inde ou de la noïse que du punk ou du hardcore. Le chanteur dégage en tout cas une énergie folle sur scène et intervient aussi entre les chansons pour remercier le public d’avoir préféré Refused aux Guns N’Roses. Il en profite aussi pour vanter la philosophie DIY et dénoncer le système capitaliste. Le public est totalement devoué au groupe, certains fans allant même à escalader les piliers du chapiteau… avant de se faire brusquement délogé par la sécurité.
Un concert de Behemoth est un vrai rituel mais la pièce maîtresse de ce cérémonial incarné par Nergal est la musique : un black/death technique, travaillé et quadrillé. Le second point est bien entendu le visuel avec une scène ornée de pieds de micros en forme de croix renversées, de jets de flammes/fumées et des chandeliers. Le dernier élément de cette messe reste le groupe lui-même, éminemment charismatique. Un gros concert de Behemoth devant un parterre de fidèles venus en nombre malgré le concert des Guns qui se tient au même moment. Un dernier concert sous la Temple qui laissera vraiment rêveur…
NB : Le fil rouge de la journée du vendredi 15 juin et du dimanche 17 juin est également en ligne. Ainsi que les galeries photos du vendredi, samedi et dimanche.
Par contre, si vous voulez faire de votre nez, allez plutot le faire chez les organisateurs car le service de navettes/bus/train était le plus médiocre qu’il soit dans le monde! Et j’en ai fait des festivals européens et américains! Mais les campings étaient vraiment merdiques! Et dire que cela fait des années que cela dure et qu’ils ne font rien pour améliorer les choses! C’est honteux!
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Etant présente lors du show de GN’R, je peux vous assurer qu’il était génial … et je ne suis pas la seule à le signaler! Alors arrêter de critiquer Axl pour n’importe quelle raison … cela devient lassant! Ce n’est pas pour rien qu’Ozzy Osbourne vous a jeté de la mousse dimanche car vous êtes vraiment chiants vous les soi-disant journalistes et critiques!
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Quand je sav
ouai enfin il a chanter faux une fois sur deux
si c’est pour casser le fest les guignols cassez vous et aller voir la mère boutin
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Merci pour ce fil rouge vraiment sympa pour ma part je me serais beaucoup reposé ce jour puisqu’il n’y aurais pas eu beaucoup de groupes que je serais aller voir.
Y a juste: Aborted, Edguy, Entombed, Guns N’Roses, Machine Head, Napalm Death, Refused, Sacred Reich, Shining, Steel Panther (pour le fun du concert^^) Within Temptation !!
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Si les Gun’s ont démarré à l’heure, c’est sur, David Guettah sera à l’affiche l’année prochaine…
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Comment le sais-tu ? Ben Barbaud vient en effet de confirmer cette rumeur lors de la conférence de presse qui vient de se terminer.
Avoue que tu y a cru !!! Avoue !! 😉 😉
Pas vu le compte rendu de Machine Head dans votre fil rouge???
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Il y est boulette, fallait juste être patient(e?).
Euh… C’est quoi au juste, le Hellfest?
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un truc ou des méchants chevelus ,poilus,barbus qui puent se retrouve pour boire et gueuler MDR …. le cliché !
Le Hellfest était un bon festival de Metal en France. Jusqu’à ce qu’ils mettent les Gun’s, Motley Crüe, Within Temptation et ce genre de chose à l’affiche (ahahah).
Les Guns N’Roses ont démarré à l’heure… tout se perd.
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Bientôt Edguy, Bon concert a ceux qui ont la chance d’être là-bas!
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Pour les frustrés (comme moi) qui chassent les bribes d’impressions, ici et ailleurs, pour vivre un peu le fest par procuration…
… Je suis peut-être à la ramasse, mais je viens jute d’apprendre qu’Artetv diffuse quelques vidéos de concerts. (^o^)\m/
J’y ai trouvé Bukowski d’hier (http://liveweb.arte.tv/fr/video/Hellfest_Bukowski , les autres liens sont sur le même modèle), Sebastian Bach et Uriah Heep.
Avec une p’tite bière et de bonnes enceintes, on peut presque faire semblant d’y être >< …
Selon où vous habitez, je fournis même un peu de boue gratos pour compléter l'effet ! :þ
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Je précise pour ma réputation que j’ai posté ceci *avant* la MàJ au sujet des combats de boue à côté des toilettes… T___T
😀
http://www.youtube.com/watch?v=AxUsd6ZFO04
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Pour moi c’est la pire journée. Les têtes d’affiches sont nazes à part Behemoth, et seuls deux ou trois groupes m’intéressent.
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L’ambiance ne déconne pas ? Ou décolle ?
En espérant que le temps vous sera des plus propice.
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Amusez-vous bien malgré le temps qui reste d’être maussade. =)
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Je crois que ça va se maintenir, pour l’instant il fait bon, couvert mais bon ^^
il fait beau mais c’est agaçant, on cumule les pieds dans la boue et le soleil dans la gueule… enfin bon, on ne va pas faire les fines bouches, ça pourrait être pire 😉
Effectivement, ça pourrai être pire, vous pourriez ne pas y être…